đâđš Julian Assange âprĂ©fĂšre se suicider plutĂŽt que d'ĂȘtre extradĂ© aux Ătats-Unisâ, selon son frĂšre
Les partisans de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, affirment que son dernier espoir d'Ă©viter l'extradition vers les Ătats-Unis est que la Grande-Bretagne intervienne et bloque la procĂ©dure.
đâđš Julian Assange âprĂ©fĂšre se suicider plutĂŽt que d'ĂȘtre extradĂ© aux Ătats-Unisâ, selon son frĂšre
Par Mike Seccombe, le 20 janvier 2024
Selon ses proches, Julian Assange a peut-ĂȘtre une derniĂšre chance.
Le mois prochain, en Grande-Bretagne, deux juges de la High Court vont dĂ©cider s'il peut ou non faire appel de son extradition vers les Ătats-Unis.
âEt si la dĂ©cision nâest pas en faveur de Julian, alors c'est finiâ, a dĂ©clarĂ© son frĂšre, Gabriel Shipton, au journal The Saturday Paper. âIl n'a pas d'autre recours possible devant les tribunaux britanniques.â
âIls pourraient l'extrader trĂšs rapidement. Un avion pourrait mĂȘme l'attendre sur le tarmac. Ils l'ont dĂ©jĂ fait par le passĂ©, lorsque Julian s'opposait Ă son extradition.â
âJulian prĂ©fĂ©rerait se suicider plutĂŽt que d'aller aux Ătats-Unis, car il sait ce qui l'attend lĂ -bas.â
Sur le plan juridique, ce qui l'attend est un procĂšs quant Ă son rĂŽle dans la rĂ©vĂ©lation du contenu de centaines de milliers de cĂąbles du dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain et de dossiers militaires remis Ă WikiLeaks par l'ancienne analyste du renseignement de l'armĂ©e Chelsea Manning.
M. Assange a été inculpé en 2019 de 17 chefs d'accusation pour violation de l'Espionage Act de 1917, et risque jusqu'à 175 ans d'emprisonnement.
En rĂ©alitĂ©, selon le dĂ©putĂ© travailliste Josh Wilson, ce dont Assange est rĂ©ellement accusĂ©, c'est d'avoir âdiffusĂ© la vĂ©ritĂ©â. Les poursuites ont toujours Ă©tĂ© politiques, affirme M. Wilson, et il est temps d'y mettre un terme.
M. Wilson est l'un des quatre députés du groupe parlementaire multipartite Bring Julian Assange Home. Les trois autres sont la libérale Bridget Archer, l'indépendant Andrew Wilkie et le vert David Shoebridge.
La semaine derniĂšre, les quatre dĂ©putĂ©s ont Ă©crit au ministre britannique de l'intĂ©rieur, James Cleverly, pour lâappeler Ă d'intervenir pour empĂȘcher l'extradition, et sauver la vie de Julian Assange.
Leur lettre rĂ©clame âune Ă©valuation urgente, approfondie et indĂ©pendante des risques pour la santĂ© et le bien-ĂȘtre de M. Assange dans le cas oĂč il serait extradĂ© vers les Ătats-Unisâ, ajoutant que l'Ă©valuation âdoit inclure un examen approfondi des risques pour la santĂ©, la vie et la sĂ©curitĂ© de M. Assange en cas de dĂ©tention prolongĂ©e dans un ou plusieurs centres de dĂ©tention de haute sĂ©curitĂ© aux Ătats-Unisâ.
Cet argument n'est pas nouveau. En effet, en janvier 2021, une juge britannique du tribunal de district, Vanessa Baraitser, a accepté le témoignage d'un expert selon lequel M. Assange risquerait de se suicider dans une prison américaine.
âL'impression gĂ©nĂ©rale est celle d'un homme dĂ©primĂ© et parfois dĂ©sespĂ©rĂ©, qui craint vĂ©ritablement pour son avenirâ, avait-elle dĂ©clarĂ© Ă l'Ă©poque. âJ'estime que l'Ă©tat mental de M. Assange est tel qu'il serait oppressif de l'extrader vers les Ătats-Unis d'AmĂ©rique.â
La dĂ©cision de Mme Baraitser a ensuite Ă©tĂ© annulĂ©e par la High Court. Toutefois, la dĂ©cision rĂ©cente d'une juridiction supĂ©rieure, la Cour suprĂȘme britannique, a redonnĂ© espoir Ă ceux qui font pression pour que l'extradition d'Assange soit bloquĂ©e pour des raisons de santĂ© psychologique.
Curieusement, la lettre du groupe parlementaire Ă M. Cleverly se fonde sur une dĂ©cision de la Cour suprĂȘme qui n'a rien Ă voir avec M. Assange. En novembre, la Cour suprĂȘme britannique a confirmĂ© une dĂ©cision de la Cour d'appel selon laquelle le projet du gouvernement britannique d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda Ă©tait illĂ©gal. Ce plan s'inspirait en grande partie de l'action de l'Australie, qui a envoyĂ© les boat people dans des centres de traitement offshore.
Dans une décision unanime, les juges ont reconnu qu'il n'y avait pas eu d'évaluation appropriée pour déterminer si le Rwanda était un pays suffisamment sûr pour y envoyer ces demandeurs d'asile.
En substance, explique Greg Barns, un avocat qui a travaillé sur l'affaire Assange et a participé à la rédaction de la lettre adressée à M. Cleverly, la Cour n'a pas fait confiance aux garanties données par le gouvernement rwandais selon lesquelles les droits de l'homme des personnes envoyées au Rwanda ne seraient pas bafoués.
âLe Royaume-Uni n'a pas examinĂ© ces garanties, il les a simplement validĂ©esâ, explique M. Barns. âL'affaire du Rwanda montre que câest insuffisant, et que les gouvernements doivent Ă©valuer eux-mĂȘmes ces garanties.â
De mĂȘme, dans l'affaire Assange, la High Court a simplement acceptĂ© que M. Assange nâait aucun prĂ©judice Ă craindre s'il Ă©tait envoyĂ© aux Ătats-Unis.
Selon la lettre, la Cour s'est appuyĂ©e sur les garanties donnĂ©es par les Ătats-Unis âquant Ă la sĂ©curitĂ© et au bien-ĂȘtre de M. Assange s'il Ă©tait extradĂ© vers les Ătats-Unis pour y ĂȘtre emprisonnĂ© et jugĂ©. Il n'y a eu aucune preuve d'Ă©valuation indĂ©pendante quant aux raisons qui les ont motivĂ©esâ.
La lettre note que M. Assange âsouffre de graves problĂšmes de santĂ©, dangereusement exacerbĂ©s par son incarcĂ©ration prolongĂ©e, qui nous prĂ©occupent vraiment en tant que reprĂ©sentants Ă©lusâ.
L'histoire d'Assange a commencĂ© en 2010 avec Chelsea Manning et la masse de documents qu'elle a transmis Ă WikiLeaks. Dans de nombreux cas, la publication de ces documents a embarrassĂ© les Ătats-Unis et d'autres gouvernements, car ils montraient les agissements souvent cyniques du pouvoir. Dans certains cas, ils Ă©taient plus qu'embarrassants, notamment la vidĂ©o âCollateral Murderâ, qui montre une attaque non provoquĂ©e par des hĂ©licoptĂšres amĂ©ricains en Irak contre un groupe de civils non armĂ©s, tuant plusieurs d'entre eux, dont deux journalistes de l'agence Reuters.
Bien qu'une grande partie des données fournies par Manning ait été publiée par de grands médias partenaires de WikiLeaks, dont le New York Times, les autorités américaines ne les ont pas poursuivis. Elles ont préféré traquer Assange, mais pas, dans un premier temps, pour la publication des documents de Manning.
Le New York Times a rapportĂ© en 2019 que l'administration Obama avait envisagĂ© d'inculper M. Assange en vertu de lâEspionage Act pour avoir publiĂ© des secrets gouvernementaux, mais qu'elle avait dĂ©cidĂ© que cela âserait prĂ©judiciable au journalisme d'investigation et possiblement jugĂ© inconstitutionnelâ.
Mais il a été inculpé de conspiration en vue de commettre une intrusion informatique illégale, sur la base d'un accord présumé visant à essayer d'aider Manning à pirater un réseau militaire classifié.
âComme l'activitĂ© journalistique traditionnelle ne s'Ă©tend pas Ă l'aide apportĂ©e Ă une source pour casser un code afin d'obtenir un accĂšs illicite Ă un rĂ©seau classifiĂ©â, Ă©crit le Times, âl'accusation est apparue comme la tentative des procureurs de contourner le champ de mines potentiel du Premier Amendement [...]â.
La preuve qu'Assange a activement aidĂ© ou dirigĂ© Manning Ă©tait, en tout Ă©tat de cause, trĂšs mince. Manning elle-mĂȘme a Ă©tĂ© rapidement identifiĂ©e comme la source des fuites, jugĂ©e et emprisonnĂ©e de 2010 Ă 2017, lorsque sa peine a Ă©tĂ© commuĂ©e par le prĂ©sident de l'Ă©poque, Barack Obama. La traque d'Assange, alors rĂ©fugiĂ© plus de six ans dans l'ambassade d'Ăquateur Ă Londres, hors de portĂ©e d'une extradition, n'a toutefois pas pris fin.
Au contraire, elle sâest intensifiĂ©e. Sous la prĂ©sidence de Donald Trump, le ministĂšre amĂ©ricain de la Justice a perdu tout scrupules en matiĂšre de libertĂ© de la presse et a inculpĂ© Assange de 17 chefs d'accusation de violation de l'Espionage Act pour son rĂŽle dans l'obtention et la publication de documents secrets.
C'Ă©tait au dĂ©but de l'annĂ©e 2019. Depuis, la procĂ©dure judiciaire n'a cessĂ© de s'enliser. Pendant tout ce temps, note Josh Wilson, Assange a Ă©tĂ© dĂ©tenu Ă la prison londonienne de Belmarsh âsans avoir Ă©tĂ© reconnu coupable d'aucune accusation substantielleâ.
Depuis, Chelsea Manning est libre et les mĂ©dias qui ont publiĂ© les informations fournies par Manning, via Assange, ân'ont pas Ă©tĂ© poursuivisâ.
La persécution d'Assange, dit-il, a conduit à un formidable élan tous partis confondus pour faire libérer le fondateur de WikiLeaks.
âJe pense que cela reflĂšte l'opinion d'une grande partie de la communautĂ© australienne pour laquelle cette situation est inacceptableâ, dĂ©clare M. Wilson. âLa communautĂ© australienne attend des parlementaires qu'ils soulignent l'injustice de la situation de Julian et fassent pression Ă chaque fois qu'ils en ont l'occasion.â
En avril dernier, 48 dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs fĂ©dĂ©raux de toutes tendances politiques ont signĂ© une lettre ouverte au procureur gĂ©nĂ©ral des Ătats-Unis, Merrick Garland, l'exhortant Ă renoncer Ă la demande d'extradition de Julian Assange.
âSi la demande d'extradition est approuvĂ©e, les Australiens assisteront Ă l'expulsion de l'un de nos citoyens d'un partenaire d'AUKUS vers un autre - notre alliĂ© stratĂ©gique le plus proche - et M. Assange risque de passer le restant de ses jours en prisonâ, peut-on lire dans la lettre.
âCe qui crĂ©erait un dangereux prĂ©cĂ©dent pour tous les citoyens du monde, les journalistes, les Ă©diteurs, les organisations de mĂ©dias et la libertĂ© de la presse, sans compter le prĂ©judice pour les Ătats-Unis en tant que leader mondial de la libertĂ© d'expression et de l'Ătat de droit.â
En septembre dernier, une délégation multipartite s'est rendue à Washington pour faire pression sur les membres du CongrÚs. Elle comprenait l'ancien vice-premier ministre et membre des Nationals Barnaby Joyce, le député travailliste Tony Zappia, le sénateur libéral Alex Antic, la sénatrice indépendante Monique Ryan et les sénateurs verts David Shoebridge et Peter Whish-Wilson.
La visite a coïncidé avec la publication d'une autre lettre ouverte, encore plus virulente dans ses propos, co-signée par 63 élus fédéraux.
Cette lettre souligne notamment que âla mobilisation croissante des Australiens, pense, comme nous, qu'il est erronĂ© par principe de poursuivre M. Assange en vertu de l'Espionage Act (1917) et que la dĂ©cision d'engager des poursuites a Ă©tĂ© prise pour des raisons politiques. En tout Ă©tat de cause, cette affaire traĂźne depuis plus de dix ans et il est anormal que M. Assange soit toujours persĂ©cutĂ© et privĂ© de libertĂ© au regard de la durĂ©e et les circonstances de la dĂ©tention qu'il a dĂ©jĂ subie.â
âCela ne rime Ă rien, c'est injuste, et nous disons clairement - comme des amis toujours honnĂȘtes avec leurs amis - que le maintien des poursuites contre M. Assange porte atteinte au fondement substantiel de l'estime et du respect des Australiens pour le systĂšme judiciaire des Ătats-Unis d'AmĂ©riqueâ.
L'Australie a tentĂ© de faire pression sur la Grande-Bretagne et les Ătats-Unis par d'autres moyens. Au dĂ©but de son mandat de Haut-Commissaire de l'Australie en Grande-Bretagne, l'ancien ministre travailliste des affaires Ă©trangĂšres Stephen Smith a rendu une visite trĂšs mĂ©diatisĂ©e Ă Assange Ă Belmarsh. L'ancien premier ministre Kevin Rudd, aujourd'hui ambassadeur aux Ătats-Unis, a plaidĂ© en faveur de la libĂ©ration d'Assange.
Le Premier ministre Anthony Albanese a appelĂ© Ă plusieurs reprises Ă la libĂ©ration de M. Assange. En mai dernier, alors qu'il se trouvait en Grande-Bretagne pour le couronnement du roi Charles, il a dĂ©clarĂ© dans une interview : âCette procĂ©dure dure depuis bien trop longtemps. Et Ă mon avis, et je l'ai rĂ©pĂ©tĂ©, la poursuite de l'incarcĂ©ration de M. Assange ne rime Ă rienâ.
En novembre, M. Albanese a confirmé qu'il avait personnellement soulevé la question avec le président américain Joe Biden. Cette position est soutenue par le chef de l'opposition, Peter Dutton.
Selon Bridget Archer, co-prĂ©sidente libĂ©rale du groupe parlementaire, les politiciens qui font campagne pour la libertĂ© de M. Assange ont sur lâaffaire des optiques diffĂ©rentes.
Certains ne croient pas qu'il soit coupable d'un quelconque crime, tandis que d'autres pensent que mĂȘme s'il l'est, il a Ă©tĂ© plus que suffisamment sanctionnĂ©.
âJe pense que ce qu'il a subi, dit-elle, Ă©quivaut Ă un traitement cruel et inhabituelâ.
L'unanimitĂ© politique est sans prĂ©cĂ©dent, selon Greg Barns. Il se souvient avoir assistĂ© Ă une rĂ©union d'information du groupe parlementaire l'annĂ©e derniĂšre et avoir Ă©tĂ© stupĂ©fait dâentendre le plus ardent dĂ©fenseur de l'industrie du charbon au Parlement, le sĂ©nateur national Matt Canavan, assis Ă cĂŽtĂ© du leader des Verts, Adam Bandt dĂ©clarer : âJe pense que cela ne pourrait arriver nulle part ailleurs.â
M. Barns estime que la campagne produit son effet. Il note, par exemple, qu'un nombre croissant d'hommes politiques américains font désormais pression pour que les poursuites contre Assange soient abandonnées.
Comme en Australie, ils représentent tout le spectre politique. Ils sont toutefois relativement peu nombreux. Une lettre du CongrÚs adressée à M. Biden en novembre dernier ne comptait que 16 signataires.
NĂ©anmoins, le frĂšre d'Assange pense que le soutien Ă la cause s'accroĂźt au sein du CongrĂšs. âNous nous consacrons Ă un battage assez intense pour obtenir une audience devant la commission judiciaireâ, explique Gabriel Shipton. âIl est possible que le ministĂšre de la justice, Merrick Garland, Ă©voque cette affaire lorsqu'il passera devant la commission.â
Cela intensifierait la pression politique, explique Gabriel Shipton. Cela pourrait attirer l'attention des mĂ©dias sur la cause et, espĂ©rons-le, âamener le public Ă rĂ©flĂ©chir Ă cette affaire et Ă se demander pourquoi nous poursuivons dans cette putain de voieâ.
En juillet dernier, lors d'une confĂ©rence de presse conjointe avec le secrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain Antony Blinken, la ministre des affaires Ă©trangĂšres Penny Wong a rĂ©affirmĂ© la position de l'Australie selon laquelle l'affaire Assange nâavait âque trop traĂźnĂ©â et devait ĂȘtre rĂ©solue d'une maniĂšre âqui reflĂšte Ă©galement ce que nous avons exprimĂ©e en privĂ©â.
M. Blinken a rĂ©pliquĂ© en dĂ©clarant que M. Assange Ă©tait âaccusĂ© d'un dĂ©lit trĂšs graveâ.
âJe pense qu'il est essentiel que nos amis ici prĂ©sents comprennent nos prĂ©occupations Ă ce sujetâ, a-t-il dĂ©clarĂ©.
âLes actes qu'il est censĂ© avoir commis risquent de porter gravement atteinte Ă notre sĂ©curitĂ© nationale, au profit de nos adversaires, et font courir un risque grave Ă des sources humaines nommĂ©es - un risque grave de dommages physiques et de possible dĂ©tention.â
Si les choses Ă©voluent en coulisses, il est logique que la campagne Assange se concentre maintenant sur la Grande-Bretagne.
Mardi, ABC Radio a demandé au Haut-Commissaire britannique en Australie, Vicki Treadell, si l'affaire Assange était restée trop longtemps en suspens.
âEh bien, elle dure en effet depuis un certain nombre d'annĂ©esâ, a-t-elle rĂ©pondu. âEt je pense que tous les protagonistes souhaitent qu'elle soit rĂ©solueâ.
Barns et Shipton considĂšrent tous deux qu'il s'agit d'une Ă©volution significative.
âAuparavant, le Royaume-Uni estimait que cette question Ă©tait du ressort des Ătats-Unis et qu'elle ne nous concernait pasâ, explique M. Barns. âEn rĂ©alitĂ©, le message qu'elle adresse aux Ătats-Unis est le mĂȘme que celui qu'Albanese a dĂ©livrĂ©, Ă savoir : âMettons un terme Ă cette affaireâ.â