👁🗨 Julian Macfarlane: La Russie a le vent en poupe
L'Ukraine occidentale est déjà un "État fantôme". La question n'est pas de savoir "si" elle s'effondrera, mais "quand". Et ce "quand" va bientôt être au cœur de bien des changements dans le monde.
👁🗨 La Russie a le vent en poupe
📰 Par Julian Macfarlane, le 2 novembre 2022
L'Empire n'arrive à rien de bien ces derniers temps - l'OTAN, le MI6, la CIA et, bien sûr, leur gang de nazis à Kiev pourraient transformer l'or en merde rien qu'en le regardant.
D'une manière ou d'une autre, ils facilitent la tâche aux Russes dans la réalisation de leurs différents objectifs - pas seulement en Ukraine - mais sur le plan national, pour reconstruire la Russie en tant que nation - et à l'étranger, pour établir un nouvel ordre mondial multipolaire, une sorte de démocratie internationale régie par le droit et la raison.
L'Ukraine n'est qu'un pivot - bien qu'important - si l'on garde à l'esprit que ses nazis sont des mandataires de l'Occident, et que tout ce qu'ils font est révélateur de la décadence impériale. La différence entre les nazis ukrainiens et les Occidentaux n'est pas tant l'idéologie que les tatouages.
Les erreurs de l'Ukraine occidentale se résument à une "auto-démilitarisation" suicidaire, et rendent la tâche bien plus facile aux Russes.
▪️ Kherson et Kharkov
Prenez l'offensive ratée de Kherson, où les Ukrainiens sont sortis de leurs cachettes de la "grille Maginot" dans les bois et les townships pour attaquer à travers une steppe ouverte sans couverture aérienne.
Puis vint Kharkov, où l'UAF rassembla une armée pour attaquer les villes et villages que la RF avait pour la plupart laissés à l'abandon avec des défenses squelettiques. Une fois encore, l'UAF a dû s'aventurer à découvert, exposant ses forces aux attaques aériennes et subissant les pertes de l'artillerie et de l'aviation russes, qui ont minimisé leurs propres pertes en évitant le combat sur le champ de bataille. Les conscrits ukrainiens sont morts, mais aussi les mercenaires de l'OTAN chargés d'utiliser l'équipement nouvellement acquis mais difficile à manier par l'UAF. Une victoire de Gallipoli.
▪️ Économie et Démocratie
L'offensive de Kharkov a permis aux Russes de se redéployer vers des positions plus stratégiques dans le sud, tout en organisant des référendums pour inclure les anciens oblasts ukrainiens, qui représentent jusqu'à 90 % du PIB du pays, dans la Fédération de Russie.
On oublie parfois que l'Ukraine occidentale est pauvre et que c'est l'Ukraine orientale qui a toujours été le moteur de l'économie, responsable, selon certains, de 90 % du PIB.
Cette guerre a donc commencé comme une guerre civile aux racines économiques.
L'argent et les ressources comptent.
En Allemagne, les nazis n'aimaient pas les Juifs parce qu'ils avaient de l'argent et étaient productifs. En Ukraine, les nazis de Galice-Ruthénie-Occidentale n'aimaient pas les Russes ethniques pour les mêmes raisons. L'envie. L'avarice. Les sept péchés capitaux.
La solution ? Les tuer tous.
Les nazis convoitaient les ressources de la Russie. Maintenant c'est le tour des USA. Derrière chaque guerre se cache la cupidité. Mais les nazis ont échoué dans leur guerre, et les États-Unis échoueront dans la leur.
Si les gens ignorent souvent le fondement économique de la guerre, c'est souvent parce que les médias leur enseignent que les guerres occidentales sont des "guerres justes" défendant la "démocratie" contre l'"autocratie". Cela n'a jamais été le cas. Au début de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne du Kaiser était, à bien des égards, plus démocratique que le Royaume-Uni, et certainement pas moins que les États-Unis.
Aujourd'hui, les réseaux occidentaux dépeignent généralement la Russie comme une "autocratie" et Poutine comme un dictateur, mais il s'agit au contraire d'une démocratie dynamique avec un électorat actif et influent. Sa démocratie est plus récente que celle de la plupart des autres pays, mais elle est aussi durement gagnée, et les Russes tiennent à leurs principes.
L'Ukraine, bien sûr, n'est pas du tout une démocratie.
Les référendums, maintenant adoptés démocratiquement, permettent à la Fédération de déployer légalement des soldats réguliers russes pour le combat au lieu de soldats sous contrat, triplant, voire quadruplant la puissance de feu. Chaque nouvelle attaque de l'Occident donne de l'énergie au peuple russe.
▪️ Nordstream II
L'attaque contre Nordstream II, apparemment orchestrée par les Britanniques, a contribué à renforcer le soutien déjà florissant à la Russie.
Bien entendu, elle a eu l'effet inverse en Europe, en sapant le soutien aux gouvernements élus dans cette zone, avec la menace d'un hiver très froid, voire d'un désastre économique, social et politique.
À la lumière des événements, des entreprises européennes telles que BMW délocalisent leurs usines en Chine et dans d'autres pays d'Asie, dans ce qui ressemble de plus en plus à une sphère d'influence chinoise. L'Est s'élève et l'Ouest s'effondre, comme ce fut le cas pour Rome, dont l'empire s'est délocalisé en Asie.
Malheureusement, les Américains croient à leurs propres conneries.
▪️ Le coup de propagande
Par exemple, l'Empire prétend que les Russes ont saboté leurs propres pipelines.
Mais cette histoire, selon laquelle les Russes aiment se faire du mal, remporte un autre prix de la cerise sur le gâteau de la propagande pour les équipes peu créatives de Londres et Washington.
Avant, les prix étaient décernés aux histoires d'atrocités commises par les Russes contre leur propre peuple dans le Donbass et à Lougansk et, bien sûr, à Bucarest où les morts portaient pour la plupart des brassards blancs, signe de ralliement des sympathisants russes.
Puis il y a eu les frappes russes sur la centrale nucléaire détenue par les Russes à Zaporozhe. Pourquoi gaspiller un missile coûteux alors qu'il suffit de faire exploser de la dynamite et d'accuser les Ukrainiens de sabotage ? Parce que les Russes sont MAUVAIS, bien sûr !
Si c'était une série télévisée, elle serait déprogrammée au bout des deux premiers épisodes.
Le public ne pardonne les fausses pistes que si les images de synthèse sont bonnes et qu'il y a beaucoup de sang. Kiev essaie de satisfaire à ces exigences. Pourtant, l'intérêt diminue rapidement. Toujours pareil, toujours la même rengaine.
Si cette série n'a pas été arrêtée, c'est simplement parce que les commanditaires sont les gouvernements américain et britannique.
Pourtant, les gens ordinaires remarquent toujours plus de divergences, peut-être parce qu'elles deviennent si nombreuses.
Les médias occidentaux vous diront que Kiev a réussi à abattre des drones et des missiles russes au-dessus des villes, sans tenir compte des nombreuses victimes civiles exposées à la chute des débris. Ce qui monte doit redescendre.
Tout récemment, ils ont prétendu avoir abattu tous les missiles sauf 5 en une seule attaque. Puis ils se sont plaints de la destruction de 18 centrales électriques ou plus. OK, les rédacteurs du New York Time ont échoué en maths. Mais M. Dupont, qui aide son enfant à faire ses devoirs, n'a probablement pas échoué, lui.
Et le "succès" ne signifie pas a.) la protection des infrastructures vitales et b.) la protection de la vie civile des "tirs amis".
▪️ Kerch
L'attaque du pont de Kerch était apparemment une opération du MI6, d'abord présentée comme une énorme "victoire".
Cependant, elle n'a fait que fermer une voie de circulation pendant un jour ou deux, et son principal avantage semble avoir été de donner aux Ukrainiens un joli timbre-poste montrant un pont qui explose.
Cependant, elle a également fourni aux Russes une très, très bonne excuse pour intensifier les attaques contre l'infrastructure énergétique de l'Ukraine occidentale, désormais réduite de 20 à 50 % de sa capacité, selon l'heure du jour et l'endroit. L'hiver à Kiev sera très sombre, très froid.
L'UAF a répondu en multipliant les attaques futiles à Kharkov et Kherson, le temps rendant le sol boueux compliquant les déplacements pour les véhicules à chenilles dans le sud, ou même pour l'infanterie. Encore plus d'appelés à la mort.
Et puis, apparemment en désespoir de cause, le MI6 a orchestré une attaque de drones sur Sevastapol, en utilisant semble-t-il des matériaux introduits en contrebande sur des navires céréaliers.
Cela a permis aux Russes de se retirer de l'accord sur les céréales, qui était censé aider les populations affamées du Sud mais qui, en réalité, ne fait qu'engraisser les gros Européens, et maintenir McDonald's en activité. Qu'est-ce qu'un Big Mac sans petit pain ?
Seulement 3,4 % des céréales étaient destinées aux pays du Sud. Environ 34 % des céréales vont en Turquie, le reste étant essentiellement destiné à l'Europe. Mais les Russes ont déclaré qu'ils envisageaient de détruire les installations du terminal d'Odessa - ce qui arrêtera complètement ce processus.
Il est donc peu probable que les Turcs y amènent leurs navires.
Les Russes affirment que l'attaque du drone a été déjouée avec des dommages minimes.
Bien entendu, ils disposaient de filets anti-torpilles capables de neutraliser les drones sous-marins, dont les ogives étaient plus petites que celles des torpilles ordinaires. Et les drones aériens ont tous été abattus. Un dragueur de mines situé à l'extérieur des filets a été légèrement endommagé.
Les discussions sur Internet laissent entendre que la flotte russe a subi des dommages plus importants, mais le ministère de la Défense ne dit rien, comme il l'a fait avec le Moskva, qui a été paralysé par un incendie, probablement accidentel en raison de l'âge du navire. En se taisant, le ministère de la Défense attise le feu de la menace existentielle dans le pays, mobilisant le soutien d'une population russe qui demeure sceptique.
Il est ressorti ds discussions sur Internet qu'une frégate russe avait été gravement endommagée, voire coulée. Le lendemain, elle était en parfait état. Peu importe - les rumeurs ont alimenté le patriotisme russe.
L'attaque de drone a donc été en fait très utile aux Russes, non seulement pour rallier le soutien de leurs concitoyens, mais aussi pour trouver une excuse à la destruction de la base de renseignement britannique d'Otchakiv. Et ils ont poursuivi en lançant des attaques encore plus conséquentes sur le réseau électrique de l'Ukraine occidentale.
▪️ Et ensuite ?
Les forces russes ont été renforcées en Ukraine par plus de 80 000 hommes, soit presque autant que leur force de combat initiale.
Quelques centaines de milliers de personnes supplémentaires vont arriver et, à leur manière méthodique et efficace, elles préparent les choses pour une véritable guerre fin novembre, lorsque le sol sera gelé dans le sud et que leurs chars pourront bouger. Dans le même temps, ils endommagent la capacité énergétique de l'Ukraine occidentale.
Les villes de Nikolaev et d'Odessa sont des forteresses et comme la FR veut préserver les infrastructures civiles, en évitant la dévastation que les Ukrainiens ont causée à Mariupol, elles seront simplement isolées le temps de détruire l'armée de l'UAF/OTAN, que l'Ukraine occidentale gèle et que l'émigration massive et les troubles civils conduisent à l'effondrement du régime de Zelensky.
L'Ukraine occidentale est déjà un "État fantôme". La question n'est pas de savoir "si" elle s'effondrera, mais "quand". Et ce "quand" va bientôt être au cœur de bien des changements dans le monde.
▪️ Les MidTerms aux USA
Comme je l'ai dit, l'Ukraine est une guerre par procuration. Elle est généralement comprise comme une guerre par procuration contre la Russie.
La Russie n'a pas commencé. Mais maintenant que c'est en cours, c'est désormais une guerre par procuration contre l'Occident, y compris les États-Unis.
Le succès russe et l'échec américain joueront un rôle dans la nouvelle guerre civile américaine, entre les Amériques bleue et rouge.
Les Républicains vont certainement remporter la Chambre des représentants, et probablement le Sénat. Trump est définitivement de retour. La Suprem Court of The Unites States affaiblit l'État fédéral en faveur des États indépendants. Même l'oligarchie dirigeante semble divisée. Le capitalisme prédateur est une affaire de prédateurs. Quand il n'y a plus de proie, les prédateurs se retournent les uns contre les autres. Les États-Unis d'Amérique n'ont pas d'avenir, hormis division et conflits.
▪️ BRICS
Un autre facteur de changement du monde est le renforcement des BRICS, et donc de la multipolarité -- surtout en Asie centrale, mais aussi maintenant en Afrique et surtout en Amérique latine avec l'élection de Lula.
Lula a réussi à remporter l'élection de justesse malgré les sales coups généralisés en tous genres, y compris le trucage des votes et la désinformation. Il ne s'est pas présenté à "gauche" mais au centre, ce qui explique que Biden lui ait envoyé des félicitations pour sa victoire, alors que les États-Unis préféreraient de loin le voir en prison.
Mais Lula sait que les BRICS+ peuvent générer des flux de trésorerie pour les courtiers en puissance avides du Brésil, qui contrôlent le Congrès et les États les plus riches grâce au déclin de l'Empire. En faisant semblant de jouer le jeu de l'Europe et des États-Unis en faillite, il peut attirer les investissements et coopter la droite brésilienne.
Cette fois-ci, Lula a sûrement tiré les leçons de son passage au priosn.
▪️ Conclusion
Au revoir, les États-Unis. Bon débarras.
https://open.substack.com/pub/julianmacfarlane/p/russia-is-on-a-roll