👁‍🗨 Julian Macfarlane: Les élections de mi-mandat: la saignée ?

Bleu ou rouge, les sanctions seront maintenues, les riches deviendront plus riches, et vous recevez des bons d'alimentation qui ne vous permettront même pas d'acheter à manger.

👁‍🗨 Les élections de mi-mandat : la saignée ?

(Pour ceux du centre)

📰 Par Julian Macfarlane, le 28 octobre 2022

J'ai prédit une victoire républicaine à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat comme étant à peu près certaine - sans parler d'une victoire probable au Sénat, qui est un peu plus "hypothétique" mais devient plus probable de jour en jour, alors que Joe Biden fait en sorte de faire passer Donald pour un Génie.

▪️ Triste état des lieux.

Ma prédiction se fonde sur une analyse de ce que l'on pourrait appeler les fondamentaux, plutôt que sur les sondages qui, comme d'habitude, partent dans tous les sens. Bien sûr, je peux me tromper - personne ne peut avoir raison tout le temps - mais j'ai de meilleurs antécédents que Nate Silver [statisticien américain spécialisé dans le base-ball et les élections]. Ce n'est pas que je sois intelligent. Je ne le suis pas. Je suis juste un vieux type qui ne sait pas écrire, et je parle surtout avec mes deux chats. En fin de compte, la plupart de mes prédictions, d'Obama au Brexit en passant par Trump et Biden, ont été sans appel.

Mes chats me disent que si la couverture médiatique est biaisée en faveur des démocrates sur certaines questions, y compris les questions des "valeurs" telles que le droit à l'avortement, les États-Unis sont en réalité un État à parti unique, les deux "partis" étant en réalité les factions d'une oligarchie dirigeante grotesque et transparente dont les membres peuvent différer par leur style et leurs préférences sexuelles, mais pas par leurs objectifs principaux.

Les deux partis sont en décalage avec les besoins du public. Ou de ce dont la nation a besoin. Leur papier toilette peut être rouge, blanc et bleu, mais ils l'utilisent quand même pour se torcher le cul.

Lorsqu'ils sont au pouvoir, ni les ânes démocrates ni les éléphants républicains ne sont légitimes dans leur représentativité. Les animaux politiques ne sont que cela - des animaux, pas des personnes - et (jeu de mots) ne sont pas "dressés".

Mais encore une fois, il convient de se demander: qui sont les "gens" aux États-Unis d'Amérique ?

Nos propriétaires pensent qu'ils sont le "peuple". "L'état, c'est moi". En 1865, nous ne nous sommes pas débarrassés de l'esclavage - nous l'avons étendu à tous, sauf aux très riches. Nous sommes tous noirs, maintenant.

Voter d'un parti à un autre, c'est comme décider de porter des chaussures noires ou marron. Les blanches ne vont qu'avec les costumes blancs, ce qui est moche avec des taches de vin.

Ni les démocrates ni les républicains ne vont s'attaquer aux problèmes qui préoccupent vraiment le public - le logement, l'éducation, les soins médicaux, la sécurité et les revenus.

Le public le sait. Ils veulent simplement un gouvernement qui ne leur gâche pas trop la vie.

Si vous pensez que le parti au pouvoir compte vraiment, vous vous trompez lourdement.

Les "questions" sont donc sans lien avec qui est élu, et pour quoi.

Dans les élections, comme dans les érections, tout se résume à la personnalité, ce qui est plus une question d'optique. Un peu comme dans un bar pour célibataires.

Qu'est-ce qui est bon ? Eh ! Ce n'est pas l'amour. Ce n'est pas pour toujours. C'est juste un coup d'un soir ou à durée déterminée.

Oubliez P&P [Polls&Pundits] - les sondages et les experts. Les experts sont des médecins. Les sondages sont des ritournelles et des substances inflammables qui empestent votre maison.

Les P&P pourraient être pertinents si les Etats-Unis étaient une démocratie. Mais ce n'est pas le cas.

Une démocratie réelle et fonctionnelle nécessiterait une nouvelle constitution pour remplacer le chaos actuel créé au 18ème siècle, un énorme mécanisme d'horlogerie composé d'engrenages, de rouages et de leviers empruntés à d'autres systèmes - anglo-saxons et amérindiens. Naturellement, ce tic-tac ne fait ni tic ni tac.

Elle ne dispose même pas d'un système électoral transparent et équitable. En l'état, les États-Unis sont à la traîne par rapport aux nouveaux "régimes autocratiques" tels que le Venezuela et la Russie (représentation proportionnelle dans ce dernier cas).

"Américaine", comme la nation aime à s'appeler, bien qu'elle ne représente qu'une fraction du continent, est sans doute encore moins démocratique que la Chine, qui, en tant qu'État à parti unique, est au moins configurée pour représenter les besoins humains en tant que république "populaire", dirigée par ce qui équivaut à un Congrès d'un million de membres, dont chacun doit passer un test pour y accéder.

Le seul test que les politiciens américains réussissent est celui de la rotule.

Il s'agit de savoir qui vous connaissez et qui vous sucez.

On en est venu à penser que ce qui compte dans les élections américaines, c'est la quantité d'argent que l'on peut investir dans des publicités de 15 secondes, qui font appel à l'émotion plutôt qu'à l'intellect. La beauté est dans l'œil de celui qui regarde. La "démocratie" américaine est à sa représentation ce que la prostitution est à l'amour.

Les électeurs votent pour la personne qui leur semble la plus attrayante et qui leur permet de s'en sortir temporairement.

"Pardonnez-nous, mon Père, car nous avons tous péché."

"Non, vous n'avez pas besoin d'allumer un cierge à la Vierge non-vierge, payez juste vos impôts, et continuez à vous masturber."

Blagues intelligentes et stupides mises à part, le citoyen lambda est occupé par un tas de choses plus importantes que n'importe quelle élection où son vote n'est qu'un parmi d'autres.

Le travail, la famille, les loisirs et une bonne came sont plus importants qu'une attente de huit heures au bureau de vote. Ou même d'essayer de comprendre les bulletins de vote par correspondance.

L'Américain moyen a peut-être la capacité d'attention d'une mouche à viande, voire des motivations similaires, mais rappelons-nous que les mouches à viande ont leur place dans les écologies naturelles - et font ce qu'elles doivent faire.

Vous remarquerez que les publicités sur YouTube vous permettent de passer en 4 ou 5 secondes. C'est parce que c'est votre capacité d'attention de base - juste ce court laps de temps. C'est ce qu'on appelle le semi-subliminal. Répétez un message de 4 secondes plusieurs fois et il devient un "fait". Devrions-nous dire "factice" ?

Cela vous rend-il stupide ? Non, cela vous rend utile et adaptable. Dans un état naturel, vous devez être capable de changer rapidement de centre d'intérêt, de peur que la feuille sur laquelle vous vous apprêtez à marcher s'avère être un serpent. Et vous avez également besoin d'une approche heuristique pour gérer des situations récurrentes.

D'ailleurs peu importe - parce que VOUS n'avez plus d'importance.

Comme l'a récemment écrit Craig Murray, “l'époque est révolue où les gens se rendent à des rassemblements et font du porte-à-porte pour obtenir du soutien afin que l'adhésion à un parti politique soit "pertinente".

En fait, ceux qui contrôlent les partis politiques - les riches qui peuvent acheter le succès des candidats - ne veulent pas de membres en trop grand nombre, ou trop diversifiés en termes d'opinions. Oui, vous êtes un actionnaire. Mais vos dix actions ne représentent pas grand-chose par rapport aux millions de Jeff Bezos.

Les "propriétaires" des partis veulent un contrôle plus rigoureux.

Ce sont des vampires. Vous êtes des poupées sanguines, ou des corvéables à merci.

En Floride, si vous aviez vu le débat entre DiSantos et Crist, vous vous seriez rendu compte que Crist a gagné haut la main. Mais électoralement, il va probablement perdre, malgré les faux pas de DiSantos et son incapacité à formuler une politique rationnelle.

Crist pourrait être le Christ, et perdre quand même.

Il a moins d'un dixième des fonds de campagne de son adversaire, qui fait des publicités astucieuses - non pas sur les problèmes - mais sur le fait qu'il est un type bien. Bon mari et bon père, il fait la vaisselle et se coupe les poils de nez.

Les démocrates vont essayer de diaboliser DiSantos, mais cela ne marchera pas, comme c'est le cas lorsque les États-Unis satanisent des dirigeants étrangers tels que Xi et Poutine. Les attaques contre les dirigeants étrangers s'appuient sur une longue tradition semi-raciste sur laquelle s'accordent les deux partis et la majorité des médias, de sorte que le New York Post de droite est de mèche avec le WaPo de "gauche".

Seuls les médias alternatifs sont dissidents - mais, hé, ils sont "alternatifs", ce qui signifie qu'ils sont diversifiés, et qu'il faut donc choisir et penser de manière critique.

Les médias d'entreprise, eux, pensent pour vous. Votre esprit est comme ce que vous achetez dans un magasin de proximité. C'est l'emballage, et le sucre.

Au niveau national, les partis s'efforcent bien sûr de dénigrer "l'autre camp". C'est nécessaire pour démontrer leur indépendance l'un de l'autre.

La plupart des médias, CNN, MSNBC, NYT - tous les acronymes soutiennent les démocrates comme le parti de la raison, et dépeignent les républicains comme régressifs.

Mais il y a un retour de bâton. Les Républicains se posant comme le Parti des valeurs (ils aiment les fœtus mais seraient tout aussi prêts à mettre les bébés à la poubelle) ont leurs propres médias et ils projettent une image des Démocrates comme étant "irréalistes", déconnectés du "commun des mortels" (de préférence riches, "ordinaires") et ainsi de suite.

Trump a bouleversé les choses. Il était autrefois un Démocrate. Puis il est passé aux Républicains, bien que ceux-ci se soient méfiés de lui. Il n'a pas vraiment de parti - son populisme est à mi-chemin entre le fascisme et la démocratie, ce qui n'est pas très grave dans un pays subtilement fasciste mais qui prétend être démocratique - mais ce n'est pas si évident.

En d'autres termes, Trump a été un franc-tireur embarrassant. Nous devons soit le diaboliser, soit en rire. Aucun des deux ne fonctionne vraiment. Parce que Trump EST les États-Unis d'Amérique tout court.

Les tentatives de diabolisation, en particulier les tentatives d'empêcher le Donald de se représenter, en utilisant le Ministère de la Justice, le FBI et les procès du 6 janvier, ne sont que partisans et diviseurs. Non seulement elles invitent à un retour de bâton, mais elles aliènent aussi ceux qui se trouvent au centre, la "majorité modérée", ce qui rend encore plus probable un retour de Trump.

Pour les démocrates encartés, le président Trump est le Mal, un "voyou". Mais les démocrates déclarés sont une minorité. Ce ne sont que des poches de sang pour leurs dirigeants vampiriques.

La base de Trump, quant à elle, doit penser que "Donald" est leur dernier espoir, voire un martyr pour leur cause. Bien sûr, ils sont aussi une minorité. Mais ils apprennent à voter par correspondance, ce qui leur permet de sortir des clous.

Les gens au centre ont d'autres chats à fouetter que le Donald ou Creepy Joe. Ils sont au CENTRE, c'est vrai. Ils peuvent aller dans les deux sens. Et Trump a de l'argent et des soutiens. Et l'avantage d'être un outsider, qui refuse d’abandonner.

Faites en sorte qu'un électeur indécis clique suffisamment souvent sur "passer" sur la publicité après 5 secondes, et vous pouvez le/la convaincre, surtout si Trump le Tordu se présente contre Joe le Lessivé.

Les élections de mi-mandat ne concernent que partiellement Joe et Donald, bien sûr. Ils ne font que planter le décor.

Le drame lui-même (ou la comédie ?) sera davantage lié aux personnalités individuelles - c'est-à-dire à la personnalité perçue. Il faut de l'argent pour façonner cette perception. Naturellement, chaque personne a ses propres caractéristiques et ses propres zones érogènes politiques. Les costumes sont essentiels.

Attendez-vous à ce que les Républicains remportent la Chambre des représentants. Au Sénat, les Républicains ont un avantage, mais faible. C'est encore trop serré pour se prononcer. Pour le reste, les Républicains se referont dans les élections d'État.

C'est une évidence. Sur le plan international, ne vous attendez pas à un grand changement. Les sanctions seront maintenues. La guerre en Ukraine va se poursuivre. Les Russes gagneront, ce qui évitera aux Républicains de réduire l'allocation de leur enfant chéri et pute des médias, Zelensky. La Chine continuera de croître et embellir avec des percées soudaines dans la technologie des semi-processeurs que les entreprises américaines voudront exploiter. Les riches deviendront plus riches. Et vous recevez des bons d'alimentation qui ne vous permettront pas d'acheter à manger.

* Qui est Julian Macfarlane ?

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