👁🗨 Kherson : la défaite qui n'en était pas une
📰 Par Julian Macfarlane, le 12 novembre 2022
J'avais tellement tort
Les médias grand public sont à nouveau heureux.
Un coup dur pour la Russie qui abandonne la ville ukrainienne de Kherson - BBC News
La Russie est fichue ! Une brigade ukrainienne se réjouit de sa victoire alors que l'ennemi se retire de Kherson The Guardian
La Russie ordonne la retraite de Kherson, un sérieux retournement de situation dans la guerre d'Ukraine. The New York Times.
Si vous avez lu mes deux derniers articles, Russia, Rollin', Rollin' et Russia Is On A Roll, vous vous demandez probablement comment j'ai pu me tromper à ce point !
La Russie est en train de perdre ! Des troupes "affamées" qui "fuient". La plus grande défaite de toute une génération.
Quel imbécile !
(Combien d'années dure une "génération" d”ailleurs ? Le temps qu'il faut pour faire un bébé et le voir atteindre l'âge adulte, qui est de 16, parfois 18 ans dans d'autres pays, 21 ans dans le passé… ? Mais je m'éloigne du sujet. Je suis atteint de TSA, c'est ce que font les gens comme moi).
Tous les principaux fournisseurs d'aliments informatifs pour cette grande ferme industrielle de poulets et de porcs dans la merde que nous appelons le "Public" sont d'accord avec ....well... eux-mêmes - et ce que les dieux du MSM disent depuis des mois et des mois.
▪️ La guerre, un concours de talents télévisuels
La Russie perd, perd, perd. Ces restes de la horde de Genghis qui boivent de la vodka ne savent pas comment mener une guerre. Poutine n'a simplement AUCUN talent !
Il ne chante ni ne danse. Il ne sait pas non plus jouer du piano avec son pénis.
D'un autre côté, comme le souligne Larry Johnson, les guerres ne sont pas des concours de talents, même si le public est conditionné pour les voir ainsi.
La clé de la victoire dans GOT TALENT est d'impressionner ou de séduire le téléspectateur à la maison. La performance sur scène est pertinente, mais pas le facteur déterminant. Et ce n'est pas le cas à la guerre. Être beau ou faire semblant de gagner l'approbation du public n'est pas l'objectif. Le but est simple : détruire la capacité de l'ennemi à combattre. Alors pourquoi le retrait de Kherson est-il présenté comme un désastre pour la Russie et une glorieuse victoire pour l'Ukraine ? Parce que cela semble louche. Vous comprenez ? Cela donne l'impression que la Russie perd ou fuit le combat. Les personnes qui émettent ce type de critique sont comme les crétins que vous connaissiez au collège qui se rassemblaient en cercle et criaient à deux de leurs camarades de "SE BATTRE". Pourtant, pas un seul de ces bouffons n'a eu le courage de monter sur le ring et de donner quelques coups de poing. Les médias occidentaux ne font pas de journalisme, mais de l'info-divertissement.
Oh, Larry on t'aime.
Le spectacle des médias dominants ?
Tout est spectacle, rien n'est dit. De la vérité et des défis ? Chiche, peut-être. Mais pas de vérité.
▪️ La surprise qui n'en est pas une
Ce n'est pas une victoire surprise pour l'OTAN ou l'Ukraine. Désolé de le dire, cette évacuation .... eh bien ... "... a fait l'objet d'un débat public ad nauseum pendant des semaines du côté russe, alors que les Russes ont commencé à évacuer les civils de la rive ouest vers la rive est dans une alerte massive.
Si vous avez lu mes articles, vous savez que je crois que les guerres entres pairs ne sont pas gagnées par conquête de territoires, mais par destruction de la capacité de votre ennemi à se battre.
Brian Bertolic fait remarquer que les guerres visant à gagner des territoires sont des guerres de conquête.
La "guerre" de la Russie n'a jamais été une "invasion" visant à s'emparer d'un territoire; elle visait plutôt à neutraliser une menace militaire sous la forme de ce cancer politique malveillant représenté par les Banderistes d'Ukraine occidentale, et l'armement de l'OTAN. Par conséquent, comme le souligne Bertolic, leur premier objectif devait être la "démilitarisation".
Les Russes ont détruit la capacité de l'Ukraine occidentale à mener une guerre de conquête au cours des deux premières semaines en établissant une supériorité aérienne et en détruisant la majeure partie de l'armée de l'air et de la marine de l'UAF ainsi qu'une grande partie de ses systèmes de défense aérienne, notamment les systèmes S300 et BUK, à tel point que, comme le souligne Brian Bertolic, l'UAF a rampé dans la poussière de ses villes désormais sombres et froides pour obtenir des systèmes de l'OTAN - que l'OTAN ne peut pas fournir en quantité suffisante pour faire la différence - surtout maintenant que la Russie utilise des essaims de drones Geran 2 et Lancet.
Les Russes ont la supériorité aérienne, ce qui signifie un contrôle général mais pas illimité de l'espace aérien. Le contrôle total correspond à la suprématie aérienne.
Par conséquent, les Ukrainiens peuvent toujours abattre les avions russes s'ils sont utilisés à mauvais escient.
La propagande de l'UAF affirme bien sûr que les pertes russes sont inimaginables, à tel point que la presse britannique prétend que la Russie est à court d'avions.
Mais les pertes au combat semblent être juste un peu plus élevées que l'attrition normale par accident grâce à l'utilisation d'armes à distance et d'artillerie. À ce jour, l'UAF a perdu environ 500 avions et hélicoptères. Les Russes, tout au plus, un dixième de ce chiffre.
▪️ Une bataille fratricide - et une guerre mondiale
Au début, les Russes ont clairement considéré la guerre comme un conflit civil entre l'Ukraine occidentale et l'Ukraine russe - un conflit fratricide.
Après les premières semaines et divers événements, il a été toutefois clair que, même si c'était toujours le cas, l'Ukraine n'était qu'un champ de bataille dans une guerre mondiale plus vaste contre la Russie, l'Iran et la Chine, avec une guerre économique hybride vieille de plusieurs décennies qui atteint un seuil critique. C'est la nature des guerres par procuration.
Plus de Big Macs pour vous, Vlad'. Finies les chips pour vous, Xi'. Et nous ne confisquerons pas vos cartes de crédit. Juste votre gasoil, votre uranium et votre titane- oh, et (grâce à nos gars de Shanghai) vos iPhones.
Nous donnerons à notre petit pote, Volo', quelques milliards de dollars pour cette île dans les Caraïbes où il pourra sniffer de la coke et faire la bringue.
Taiwan ? Hey ! On fait dans la délocalisation.On embarque votre industrie informatique, et la déplaçons au Texas.
La Russie et la Chine ont évolué séparément, mais elles sont désormais alliées, leurs objectifs et leurs stratégies étant complémentaires par nécessité.
Elles ont fait monter les enchères - se protégeant de la récession mondiale déjà en cours. Les BRICS, la multipolarité, c'est l’avenir. L'Occident, le passé.
Bien sûr, l'Empire du Mal a du pouvoir. Il a mis en place l'Ukraine occidentale, au départ probablement l'armée la plus grande et la mieux équipée d'Europe. La Russie a répondu en entrant lentement en Ukraine, avec une utilisation prudente dee effectifs et des ressources, construisant une nouvelle identité géopolitique, de nouvelles alliances et un nouvel ordre mondial.
Dans une bagarre avec votre petit frère, vous ne voulez pas le tuer, mais simplement lui enlever le couteau à beurre qu'il brandit dans son moment de folie, mais que faire s'il a une grande bande d’amis ?
▪️ Le soutien de l'opinion publique en Russie
En jouant la durée en Ukraine, le public russe a eu le temps de prendre conscience de la menace existentielle qui pesait sur lui, et de l'évolution rapide du monde. N'oublions pas que la dissolution de l'URSS, qui a plongé la Russie dans le chaos et l'anarchie, ne remonte pas à si loin.
Maintenant, avec un soutien plus complet et une cohésion socioculturelle, Poutine peut se diriger vers un échec et mat dans le nouveau grand jeu. Kherson ? Ni un fou, ni une tour. Tout au plus un pion.
En dépit de ce que pensent les crétins du NYT, le peuple russe ne va pas rejeter Poutine pour avoir sacrifié un pion, pas quand il prend la reine de ses adversaires.
Au contraire, ils vont s'unir pour le soutenir, désavouant la frange "atlantiste" qui peut aller poser ses valises en Europe et geler sur pied...
Le soutien de l'opinion publique à Poutine a chuté de 0,6 % (ce qui n'est pas statistiquement significatif) pour atteindre 79,5 %.
Biden, en revanche, bénéficie d'un soutien public de 39 %.
▪️ La guerre des nerfs
Comme je l'ai déjà écrit, John Boyd a fait remarquer qu'une guerre n'est composée qu'à 30 % de facteurs militaires - le reste est psychologique et moral, les deux étant interdépendants. La propagande tente de créer un soutien psychologique et moral pour une guerre - et peut y parvenir - mais seulement temporairement - si elle est basée sur des mensonges qui se propagent - comme c'est constamment le cas dans la propagande occidentale.
Les faits sont clairs: l'Ukraine occidentale ne se soucie pas des vies humaines; la Russie, si. La vérité éclatera.
Dans ces termes, le retrait vers l’autre rive du Dniepr est un mouvement tactique et stratégique - mais aussi une déclaration morale. Le retrait vers des positions défensives préparées à l'avance indique que les Russes donnent la priorité
a.) à la vie des civils
b.) à la vie des soldats.
Morale et psychologie sont intimement liées.
Alex Mercouris a souligné la discussion à Moscou, en cours depuis au moins quelques semaines, sur le retrait de la rive ouest. Mercouris pense que les Russes vont rester et se battre, craignant un retour de bâton public s'ils ne le font pas. Pepe Escobar dit,
“... politiquement, c'est un désastre total, un embarras dévastateur.
Les deux ont tort. Peu importe ce que disent les auteurs pro-russes de Telegram.
Les Russes - et certainement Poutine - se moquent de ce que pensent CNN ou Newsweeks. Pour les habitants des lointaines villes de Moscou et de Vladivostok, ce revers mineur dans une ville d'Ukraine dont ils ignoraient jusqu'à l'existence ne fait que renforcer leur perception d'un conflit existentiel qui pourrait dégénérer sans hommes ni matériel. Le sentiment d'une menace réelle relève bien sûr de la psychologie personnelle, mais aussi de la psychologie morale.
▪️ La consolidation
Kherson peut être repris. Ce n'est qu'un territoire.
J'ai écrit plus haut que si la dénazification et la démilitarisation sont des objectifs déclarés, il existe un objectif supplémentaire - la consolidation, conséquence des deux premiers.
"Consolidation" signifie la création d'une nouvelle réalité politique en Ukraine - ce que nous voyons maintenant avec l'inclusion du Donbass, de Luhansk et de l'Ukraine orientale dans la Fédération de Russie. Cela signifie également des changements. Pour obtenir le soutien du public en faveur de la révision d'un statu quo par défaut, il faut "l’emporter" dans le domaine de la vision morale. Heureusement, ce qui distingue Poutine des simples politiciens comme Biden et l'élève au rang d'homme d'État, ce sont ses principes et son humanité.
Il est clair que le fait de tenir Kherson pourrait donner aux Ukrainiens quelques avantages tactiques, mais ils y restent vulnérables, et ces avantages ne sont pas significatifs, malgré ce que dit le génial Pepe Escobar à propos des HIMARS qui menacent la Crimée.
Si la défense était difficile pour les Russes pour des raisons d'approvisionnement, elle l'est encore plus pour les Ukrainiens, avec bien plus de problèmes de lignes d'approvisionnement. Si les Russes ont dû s'inquiéter d'inondations catastrophiques, les Ukrainiens doivent garder un œil sur le ciel avec ces gros oiseaux qui chient des explosifs.
Déplacer des actifs militaires vers la rive orientale permet également de protéger les infrastructures. Il est peu probable que les Ukrainiens fassent maintenant sauter des barrages, car cela inonderait la ville de Kherson et noierait leurs propres effectifs. La Russie avait un problème de réapprovisionnement à Kherson. Ses ponts sur le Dniepr ne permettaient pas l'approvisionnement complet de toute la population de la ville et de ses forces armées. Désormais, ce sont les forces d'occupation ukrainiennes qui vont être confrontées à des problèmes de réapprovisionnement en raison de l'intensification des bombardements des voies d'approvisionnement de leurs forces dans la ville, et de la dégradation de l'infrastructure énergétique.
Tout comme Mariupol est devenue une prison pour Azov, Kherson le sera aussi.
Brian Bertolic note les avancées russes sur l'ensemble de sa ligne défensive dans le Donbas, même sans renforts en place. Prendre Kherson, c'est affaiblir l'UAF ailleurs, comme ce fut le cas avec Kharkov aussi. C'est très 1865. Comme le dit Scott Ritter, Kherson est une victoire à la Pyrrhus pour l'Ukraine occidentale. Mais toutes les "victoires" de l'UAF à ce jour ont été à la Pyrrhus.
La "défaite" de Kherson, comme vous pouvez le constater, offre un avantage stratégique à long terme pour les opérations dans l'ensemble de l'Ukraine plutôt qu'un succès local momentané.
L'Amérique a peut-être du talent. Elle pense que les chansons gagnent les guerres. Dommage que Zelensky ne sache pas chanter.
▪️ Addendum
"Un mailing de masse est envoyé dans toute la région pour inciter les habitants à livrer les "collaborateurs" au SBU. Les services de sécurité ukrainiens sévissent contre toute personne soupçonnée d'avoir des contacts avec les forces armées russes ou l'administration russe, sachant que la plupart d'entre eux seront victimes de fausses dénonciations." Slavyangrad
N’oubliez jamais qui sont les Banderistes
* Qui est Julian Macfarlane
J'ai 76 ans. Oui, je sais, ma photo de profil, qui est récente, fait plus jeune, bien plus jeune. Ce n'est pas pour rien que mon livre s'intitule "Ageing Young - You're Never to Old To Rock and Roll", titre qui m'a été donné par le guitariste principal et auteur-compositeur de David Bowie. J'écris beaucoup sur les questions relatives à la santé, le vieillissement réussi et les problèmes cognitifs comme les TSA et... humm... le génie. Récemment, je me suis tourné vers les questions géopolitiques. J'ai travaillé dans les médias pendant près de 50 ans. J'étais pigiste en Asie du Sud-Est pendant la guerre du Vietnam. Puis en Corée. Et après au Japon où j'ai étudié les arts martiaux et le bouddhisme et où j'ai fait beaucoup de choses : organisateur syndical, écrivain, diffuseur, analyste des médias, bière et pizza. Je ne suis ni de gauche ni de droite. J'ai du mal avec ça : dites-moi de tourner à droite et je peux aller à gauche et vice versa. C'est un handicap cognitif. Politiquement, vous préférez dire que je suis "multipolaire". C'est probablement ce que sont la plupart des gens. Les personnes qui s'étiquettent "gauche" ou "droite" semblent se limiter à une idéologie. Je suppose que cela ne pose pas de problème si vous payez des cotisations à un parti politique. Mais je n'ai pas d'argent à dépenser pour ça.