👁🗨 La bouche pleine de gravats
Si quelqu'un vous dit “Va à Gaza”, ne le raisonnez pas. Ne discutez pas. Ne tombez pas dans le piège consistant à prouver votre humanité à celui qui souhaite votre anéantissement. C'est un aveu.
👁🗨 La bouche pleine de gravats
Par Story Ember leGaïe, le 4 mai 2025
“Va raconter ça à Gaza” : un vœu de mort déguisé en discours et le fantasme colonial de faire taire la vérité sous les décombres.
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Chaque fois que quelqu'un ose critiquer le génocide perpétré par le régime israélien contre les Palestiniens ou dénoncer la complicité des États-Unis qui le financent et l'arment, la même raillerie vide de sens se glisse dans les réponses :
“Pourquoi tu ne vas pas à Gaza, alors ?” “Ils te tueraient à Gaza”. “Va raconter ça à Gaza, tu verras ce qui va t'arriver”.
C'est prévisible. Répété. Presque scénarisé.
Mais soyons clairs : ce n'est pas un débat. Ce n'est pas un défi. Et ce n'est pas une question rhétorique.
C'est une menace génocidaire.
Ce qui se cache derrière une rhétorique suffisante est en réalité un vœu de mort à peine voilé. Ces déclarations ne sont pas faites de bonne foi, elles obéissent à une logique très claire : “Tu soutiens une population que nous voulons éliminer, ce qui fait que nous espérons que le génocide que nous appelons de nos vœux t’atteindra aussi”.
Ce ne sont pas seulement de mauvaises interprétations, ce sont des preuves. La preuve que ceux qui tiennent ces propos savent que les Palestiniens sont affamés, bombardés et victimes d'un nettoyage ethnique. Et au lieu de s'opposer à cette violence, ils la proposent comme châtiment pour avoir manifesté sa solidarité.
Il ne s'agit pas de Gaza. Il s'agit de déshumanisation. Il s'agit du fantasme violent selon lequel quiconque conteste la suprématie des colons doit être exilé, puni et finalement anéanti. Quand quelqu'un dit “Va à Gaza”, ce qu'il veut dire, c'est “va mourir, va souffrir, va être écrasé comme eux”. C'est le fantasme colonial qui consiste à transformer le soutien en condamnation à mort.
Ce n'est pas intelligent. Ce n'est pas hypothétique. Ce n'est pas apolitique.
C'est un discours génocidaire.
Analysons précisément pourquoi cette phrase est un acte de violence et pourquoi chaque personne qui la prononce en dit plus qu'elle n'en a conscience.
L’aveu du génocide en cours
Dire “Va à Gaza” ne fonctionne comme une menace que si Gaza est considérée, consciemment ou inconsciemment, comme un lieu invivable où règne une souffrance massive. On ne peut brandir un lieu en guise de punition que si l'on sait que c'est un lieu où des gens sont punis. Cette phrase repose sur la connaissance qu'a son auteur du blocus imposé à Gaza : bombardements incessants, famine délibérée et isolement par la force meurtrière.
Cela ne veut pas dire “Va visiter une ville”, mais “Va dans une prison à ciel ouvert”. “Va là où le nombre de morts se compte en centaines de milliers”. “Va là où Israël largue des bombes financées par les États-Unis sur des travailleurs humanitaires et des enfants”. On reconnaît donc — sans hésiter — qu'il est dangereux d'entrer à Gaza parce que des gens y sont tués. Vous savez que c'est une zone de guerre, une zone de famine, une zone de génocide.
Et au lieu de le condamner cela, c’est utilisé comme une punchline. Un coup de semonce. Un outil d'humiliation.
Ce faisant, c’est admettre ce que beaucoup tentent encore de nier : que Gaza est inhabitable parce qu'on a fait en sorte qu'elle le soit. Par la force. Intentionnellement. Avec une intention génocidaire.
Vous n'êtes pas seulement conscient des conditions, vous les exploitez. C'est une forme de complicité. C'est un aveu.
Que les choses soient claires : Lorsqu’on dit “Va à Gaza” à quelqu'un avec qui on est en désaccord, cela signifie : “Je sais qu'ils meurent de faim. Je sais qu'ils sont tués. Et c'est ce que je te souhaite”.
Ce n'est pas seulement un aveu. C'est s'aligner sur le génocide.
Souhaiter à quelqu'un d’être tué dans un génocide
Ne minimisons pas les choses. “Va à Gaza” n'est pas une déclaration géographique, c'est un souhait de mort. Ce n'est pas “Pars en voyage” ou “Va voir par toi-même”. Cela signifie : “Je veux que tu subisses le sort de ceux que tu défends. Je veux que vous tu soies bombardé, affamé, réduit au silence, rayé de la carte”.
Ce n'est pas un discours passif. C'est une incitation active, l'utilisation de conditions génocidaires comme punition, comme menace et comme fantasme violent dirigé contre quiconque ose manifester sa solidarité avec les Palestiniens.
Quand quelqu'un dit “Ils te tueraient à Gaza”, ce qu'il dit en réalité, c'est :
Je sais que des gens meurent là-bas.
Je pense que c'est justifié.
Je pense que vous devriez les rejoindre.
Ce n'est pas un débat. Ce n'est pas une hyperbole. C'est un soutien sans réserve au meurtre de masse.
Quel genre de personne voit des images d'enfants émaciés, d'hôpitaux bombardés et de fosses communes, et répond “tant mieux, rejoins-les” ?
Quelqu'un qui considère le génocide comme non seulement acceptable, mais souhaitable. Quiconque ne voit pas la mort des Palestiniens comme une tragédie, mais comme le moyen de se défendre contre quiconque perturbe son confort colonial.
C'est aussi très révélateur : Si vous ne pouvez “remporter” un débat qu'en souhaitant la mort de votre adversaire sous les bombes, vous ne défendez pas une cause. Vous soutenez une machine à tuer et vous rêvez de lui fournir davantage de victimes.
Cette phrase ne relève pas de l'ignorance. Elle est le fruit d'une haine exacerbée par le pouvoir, celle qui veut faire taire les gens non pas avec des faits, mais avec des missiles.
Appelons donc les choses par leur nom : “Va à Gaza” n'est pas un argument. C'est un fantasme génocidaire exprimé à haute voix. Une exécution verbale déguisée en sarcasme.
Et si jamais vous l'avez dit ?
C'est que vous n'avez pas débattu avec quelqu'un.
Vous avez essayé de le condamner à mort.
Effacement déshumanisant des Palestiniens
Quand quelqu'un dit “Va à Gaza” en guise de menace, il ne souhaite pas seulement la mort de son interlocuteur, il efface l'ensemble de la population qui vit déjà là-bas. Gaza devient alors non pas le nom d'une ville, d'un foyer, mais celui d'un cimetière. Ce n'est plus un lieu où les gens vivent, mais où ils sont enterrés.
Ce n'est pas fortuit. C'est la logique du génocide : priver un peuple de son humanité jusqu'à ce que sa souffrance ne soit plus perceptible et que son existence soit jugée négligeable.
Utiliser “Gaza” comme une menace revient à dire que ceux qui y vivent sont des sous-humains. C'est transformer une population de 2,3 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, en une métaphore du châtiment, du chaos ou de la violence. Gaza devient un dépotoir pour ceux qui sont jugés gênants. Un non-lieu. Une zone d'extermination plutôt qu'une communauté.
On ne dit pas “Va à Paris” ou “Va à Nairobi” en sous-entendant que quelqu'un devrait mourir là-bas. Mais on dit “Va à Gaza”, parce qu'on nous a appris que les Palestiniens de Gaza ne comptent pas. Que leur vie n'a pas d'importance. Que leur existence est si insignifiante qu'elle peut être brandie comme une insulte.
Mais Gaza est pleine de vie. De parents qui apprennent à leurs enfants à lire à la lumière d'une lampe de poche. De médecins qui opèrent sans anesthésie. De poètes, d'agriculteurs, de journalistes, de boulangers, d'athlètes et d'anciens. D'enfants qui ont survécu à plus de frappes aériennes que d'anniversaires.
Invoquer Gaza comme un simple lieu de souffrance, c'est participer à une mythologie coloniale qui efface tout ce que les Palestiniens ont construit malgré le blocus, malgré les bombes, malgré l'embargo.
C'est le langage de tous les régimes génocidaires de l'histoire :
“Envoyez-les dans les camps”.
“Chassez-les dans le désert”.
“Laissez-les pourrir dans le ghetto”.
“Va à Gaza”.
Il ne souhaite pas seulement la mort de son adversaire. Il normalise la mort de ceux qui y vivent déjà. Il occulte le génocide en cours en le présentant comme une fatalité. Comme quelque chose d'attendu. De mérité.
Et ce faisant, il renie totalement l'humanité des Palestiniens.
Une incitation au génocide
En vertu du droit international, et plus particulièrement de la Convention sur le génocide (1948) et du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, l'incitation directe et publique à commettre un génocide est un crime. Ce n'est pas l'acte lui-même. C'est l'invitation. La normalisation. Le discours qui prépare le terrain à l'anéantissement.
Dire “Va à Gaza” comme une menace, c'est utiliser un génocide actif comme phrase choc. Cela ne renvoie pas seulement à la violence, cela l'approuve. On en fait une arme. On communique, souvent avec suffisance :
“J'espère que la machine du nettoyage ethnique se chargera de toi aussi”.
Ce n'est pas un commentaire passif. C'est une incitation. Cette phrase ne fait pas simplement référence à la souffrance, elle appelle à son expansion. Elle présente le génocide non pas comme une horreur, mais comme une conséquence justifiée de la désobéissance. Un outil nécessaire pour tenir en échec les “soutiens à l'ennemi”.
Ce type de discours :
Encourage publiquement la destruction d'un groupe (les Palestiniens) et de ceux qui les soutiennent.
Il déshumanise les victimes, présentant Gaza non pas comme un lieu de survie et de résistance, mais comme un lieu où se débarrasser des gens.
Il signale aux autres que ce langage – et la violence qui le sous-tend – est acceptable, voire souhaitable.
Que les choses soient claires :
quand on dit “Va à Gaza” comme une menace, on appelle quelqu'un à être livré à un génocide – pour y mourir.
Ce n'est pas une interprétation exagérée. C'est de l'incitation. Et selon la Convention sur le génocide, toute incitation est punissable, qu'elle aboutisse ou non. Elle n'implique pas nécessairement la mort. Elle implique une intention, et c'est exactement ce dont il s'agit ici.
Cette phrase est une frappe rhétorique. Elle œuvre à une fin idéologique. Il ne s'agit pas seulement de la personne menacée. Il s'agit de légitimer le génocide comme un système de contrôle valable et d'encourager son utilisation future.
C'est l'équivalent virtuel de dire :
Nous savons ce qui se passe, et nous pensons que c'est la bonne solution. Laissez faire. Laissez prendre de l'ampleur. Et que cela vous atteigne aussi.
Au regard de toutes les normes juridiques et morales, cela constitue une complicité de génocide.
Une forme de censure ciblée
Au fond, “Va à Gaza” n'est pas un argument, c'est une menace déguisée en coup de poing. Cela ne sert pas à engager le dialogue, mais à faire taire les gens. Et les cibles sont rarement choisies au hasard. Ces phrases sont presque toujours utilisées contre les personnes les plus vulnérables aux violences systémiques : les Noirs, les Autochtones, les Palestiniens, les Arabes, les musulmans, les femmes, les personnes queer et les dissidents de couleur.
C'est une forme de contrôle par la violence. Une déclaration signifiant que si vous voulez dénoncer un génocide, vous devez être prêt à en souffrir, voire à en mourir. Que vous n'avez pas le droit de critiquer l'oppression à moins d'être physiquement soumis à sa forme la plus meurtrière.
Ce n'est pas un discours. C'est une performance terroriste. C'est une reconstitution virtuelle de la même logique coloniale qui dit :
“Si tu résistes à l'empire, tu mérites son courroux”. “Si tu prends le parti des opprimés, tu devrais être enterré avec eux”.
Elle singe la violence d'État en utilisant la réalité génocidaire comme une arme pour instiller la peur et la soumission.
Le message est simple :”Ose élever la voix, et nous te brûlerons toi aussi”.
Cette violence rhétorique va de pair avec la répression étatique réelle :
Elle reflète la manière dont Israël cible les journalistes, les poètes et les universitaires palestiniens, ceux qui disent la vérité, et pas seulement ceux qui portent des armes.
Elle fait écho à la surveillance, aux listes noires et au licenciement des universitaires arabes et musulmans en Occident qui osent critiquer le régime sioniste.
Et elle s'aligne sur la logique suprémaciste blanche, selon laquelle s'élever contre les systèmes d'oppression fait de vous une cible digne d'être détruite.
De plus, cette tactique de répression est fortement genrée et racialisée. Les femmes de couleur, en particulier les femmes noires et musulmanes, sont proportionnellement plus touchées par ces menaces, car l'empire punit toujours ceux qui osent s'exprimer alors qu'ils sont marginalisés. Des personnalités comme Rania Khalek et Hebh Jamal ont été victimes de campagnes de diffamation coordonnées, de surveillance et de représailles professionnelles simplement pour avoir refusé de se taire.
“Va à Gaza” devient un souhait de mort codé, mais aussi un avertissement social :
“Tu n'es pas à ta place”. “Tu n'as pas le droit de parler sans notre permission”. “Et si tu le fais, tu seras affamé, bombardé ou enterré comme ceux que tu défends”.
Ce n'est pas une culture du débat. C'est un cosplay terroriste sanctionné par l'État. C'est l'équivalent numérique des procès coloniaux ou des exécutions publiques, destiné à dissuader la solidarité, à punir la dissidence et à réduire les autres au silence.
Cela ne permet pas de faire valoir ses arguments. C'est imposer le silence par la peur. Et c'est l'apanage de tous les régimes génocidaires.
La réplique de la logique des camps de la mort
“Va à Gaza” n'est pas seulement un souhait génocidaire, c'est l'écho moderne d'une logique fasciste et carcérale utilisée à travers l'histoire pour justifier les déplacements massifs, l'isolement et l'extermination. Elle s'inscrit dans la droite ligne des ordres brutalement donnés par des régimes déterminés à éliminer ceux qui les dérangent, ceux qui disent non, ceux qui sont racialisés :
“Va dans le ghetto”. “Va dans la réserve”. “Va dans les camps”. “Retourne en Afrique”. “Va à Gaza”.
Au fond, cette phrase véhicule le même message idéologique : Vous n'avez pas votre place parmi les “civilisés”. Vous avez perdu votre droit à la sécurité, à la liberté d'expression, à la vie. Alors partez, partez loin, là où vous pourrez être réprimés, cachés ou détruits.
Gaza — comme toutes les autres zones d'abandon imposées par l'État — n'est pas considérée comme une région où vivent, résistent et éduquent leurs enfants 2,3 millions de personnes, mais bien comme une cellule de détention. Une zone de confinement. Un périmètre mortel. C'est précisément ce qu'en ont fait les discours sionistes et occidentaux :
un lieu d'exception, où les lois de l'humanité n'ont plus cours.
Un lieu où les drones de surveillance et la famine sont normalisés.
Un endroit où l'on envoie des gens pour les faire disparaître.
Quand quelqu'un vous dit “Va à Gaza”, ce n'est pas une déclaration géopolitique. Il utilise la logique de la géographie génocidaire, qui consiste à croire que certains corps méritent d'être confinés dans des zones invivables jusqu'à ce qu'ils s'assimilent, se brisent ou meurent.
C'est la même logique qui a alimenté :
Le ghetto de Varsovie : une zone murée où régnaient la famine et la mort avant la déportation vers les camps.
Les camps de concentration de Herero et Nama en Namibie : des zones d'extermination camouflées en zones de confinement.
Les réserves indiennes et les pensionnats américains : des territoires conçus pour effacer le “problème indien”.
Les zones de détention des Rohingyas : une quarantaine ethnique déguisée en politique d'État.
Gaza est l'incarnation de ces systèmes au XXIe siècle.
C'est le camp de la mort de l'ère numérique, avec ses tours de surveillance, ses frontières biométriques et ses cibles générées par l'IA. C'est là que la machine coloniale expédie ceux qu'elle veut effacer – et dorénavant, ceux qui osent prendre leur défense.
Dire à quelqu'un “Va à Gaza”, c'est lui dire :
Ta place est dans la cage. Dans la zone de famine. Sous les drones. À l'endroit où nous t'avons déjà condamné à une mort lente.
C'est un acte de tri violent. Un acte verbal de génocide logistique. Ce n'est pas seulement éliminer des gens, mais leur assigner un lieu où les faire disparaître.
Et tout comme les ghettos et les camps qui l'ont précédé, le but n'est jamais simplement l'exil, mais de vous faire disparaître. Non seulement de l'espace, mais aussi de la pensée. De toute valeur. De la vie.
Ce n'est pas une hyperbole. C'est la résurgence d'un schéma génocidaire repeint aux couleurs du XXIe siècle.
Les projections fascistes des colons
Quand quelqu'un dit : “Ils te tueraient à Gaza”, il ne parle pas d'expérience, mais de projection. Plus précisément, une projection fasciste et coloniale : l'hypothèse violente et déshumanisante selon laquelle tout groupe résistant à l'occupation est nécessairement barbare, sanguinaire et dépourvu de tout sens moral ou politique.
Ce trope, souvent utilisé contre les gens de gauche, les queers, les féministes ou les juifs dissidents qui soutiennent la libération de la Palestine, repose sur le fantasme colonial :
que les Palestiniens sont tellement sauvages ou arriérés qu'ils assassineraient leurs alliés simplement parce qu'ils se rangent de leur côté.
Non seulement c'est faux, mais c'est aussi très révélateur.
Car celui qui tient ces propos projette sa propre mentalité génocidaire sur les personnes qu'il opprime. Il sait qu'il tuerait ses ennemis, ou toute personne qui s'oppose à lui. C'est la logique de la violence coloniale : éliminer, faire disparaître, dominer. Il suppose donc que les Palestiniens doivent penser de la même manière.
Mais cette projection efface l'histoire réelle de la résistance palestinienne, qui a toujours accueilli la solidarité sans distinction de race, de genre ou d'identité politique. Elle ignore la réalité selon laquelle les Palestiniens se sont organisés avec des juifs, queers, anarchistes et gens de gauche pendant des décennies, de Ghassan Kanafani à l'Union générale des femmes palestiniennes en passant par les groupes de libération queer en Cisjordanie et dans la diaspora.
Cette phrase – « Ils te tueraient à Gaza » – vise également à mettre à mal la clarté morale de la solidarité. Elle revient à dire :
“Pourquoi soutenir des gens qui ne vous soutiendraient pas ?” “Pourquoi risquer votre sécurité pour ceux qui sont censés vous détester ?” Mais en réalité, cela revient à présenter les opprimés comme la véritable menace. Elle détourne l'attention du régime génocidaire pour la porter sur ses victimes, qui sont présentées comme intrinsèquement violentes, intolérantes ou indignes de soutien.
C'est une stratégie classique du fascisme colonial :
présenter les colonisés comme des êtres irrationnels et dangereux
présenter les mouvements de libération comme des dangers pour la “liberté”
suggérer que la solidarité avec les opprimés peut voust coûter la vie, non pas par l'oppresseur, mais par ceux que vous avez essayé d'aider.
Elle exploite également la rhétorique homonationaliste et féministe de l'impérialisme, où sionistes et impérialistes occidentaux prétendent se soucier des droits des LGBTQ+ ou des droits des femmes, mais uniquement lorsqu'ils peuvent instrumentaliser ces identités pour diaboliser les musulmans, les Arabes ou les mouvements anticolonialistes.
Mais posez-vous la question suivante : Qui bombarde les journalistes, affame les bébés, assassine les Palestiniens queer et largue des bombes guidées par l'IA sur des familles entières ?
Ce ne sont pas les Gazaouis qui infligent cela à leurs alliés. C'est le régime israélien, en particulier à ceux qui résistent.
La réalité est la suivante :
les Palestiniens ne sont pas une menace pour la solidarité.
Le sionisme, oui.
Et ceux qui disent "Ils te tueraient à Gaza" ne vous mettent pas en garde. Ils essaient plutôt de saper la solidarité avec des calomnies à l'image de leur propre cruauté, car ils ne peuvent imaginer aucune politique qui ne se solde pas par l'extermination.
Prétendre que Gaza n'est pas une véritable société
Quand quelqu'un dit “Va à Gaza” en guise de menace, il n'invoque pas seulement le génocide, il efface complètement la société vivante qu'est Gaza. Dans cette optique, Gaza n'est pas une ville. Ce n'est pas un foyer. Ce n'est pas un lieu où vivent des familles, avec une culture et une histoire. C'est un terrain vague. Un cimetière. Une zone de représailles.
Dans l'esprit de celui qui prononce ces mots, Gaza n'est rien de plus qu'une toile de fond pour le théâtre militaire israélien, une toile où tombent les bombes et où les corps bruns sont voués à se vider de leur sang en silence. Ceux et celles qui continuent d'y vivre, aussi précarisés et courageux soient-ils, sont invisibilisés. Non pas parce qu'ils n'existent pas, mais parce que la logique des colons refuse de les voir.
Ce n'est pas seulement de l'ignorance. C'est délibéré. Il est beaucoup plus simple de déshumaniser les Palestiniens en prétendant qu'ils n'écrivent pas, ne s'organisent pas, ne rêvent pas, ne vivent pas.
Mais en réalité ? Gaza regorge de poètes et d'auteurs dramatiques. De militants de la Résistance, de médecins de rue et de charpentiers. D'étudiants qui travaillent à la lueur d'une bougie et d'enseignants qui reconstruisent leurs salles de classe entre deux frappes aériennes. De journalistes, d'ingénieurs, de muralistes, de sages-femmes et de breakdancers. De générations entières qui portent en elles la mémoire, la lutte et la survie comme elles respirent.
Réduire Gaza à une condamnation à mort, c'est se livrer à une fabrication de mythes coloniaux, à l'illusion qu'il ne s'agit pas d'une société, mais d'une nécropole. Que les Palestiniens ne sont pas des êtres humains, mais des figurants. Jetables, sans voix et interchangeables.
Et ce cadrage est essentiel à la propagande sioniste. Car pour justifier le blocus, la famine et le massacre, il faut d'abord faire oublier au public que de vraies personnes vivent là-bas. Des gens qui tombent amoureux. Qui élèvent des enfants. Qui organisent des manifestations. Qui racontent des blagues. Qui peignent les murs. Qui prennent soin des anciens. Qui pleurent leurs morts.
Mais on préfère présenter Gaza comme un monolithe du “terrorisme”, un paysage rasé où la violence est prévisible, voire méritée. Les Palestiniens deviennent des corps en arrière-plan dans un récit génocidaire écrit par ceux qui les bombardent, les assiègent et les effacent.
Ce n'est pas nouveau. C'est ainsi que tous les génocides ont fonctionné :
Les Arméniens ont été qualifiés de traîtres avant de disparaître.
Les Juifs ont été dépeints comme de la vermine dans la propagande nazie avant les camps.
Les Tutsis ont été traités de cafards avant l'arrivée des machettes.
Et les Palestiniens sont désormais dépeints comme des “animaux humains” dans une “zone infestée” afin de justifier les bombes déversées sur eux.
Dire “Va à Gaza” ne revient pas seulement à punir la dissidence.
C'est prétendre que l'endroit où vous bannissez quelqu'un est déjà sans vie, déjà détruit au point d'être méconnaissable.
En ce sens, vous ne souhaitez pas la mort. Vous indiquez simplement où elle se trouve déjà.
Mais Gaza n'est pas la mort. C'est la vie sous blocus. C'est l'espoir sous les bombes. C'est la résistance au cœur des ruines.
Et chaque fois que quelqu'un la réduit à un symbole punitif, il trahit son ignorance et sa volonté d'effacer tout ce qui justifie le génocide.
Isoler et discréditer la solidarité
Quand quelqu'un dit “Va à Gaza”, il ne vise pas seulement les Palestiniens, il vise tous ceux qui osent se tenir à leurs côtés. Cette phrase fonctionne comme une arme d'isolement, visant à discréditer la solidarité et à punir quiconque refuse de s'aligner sur l'empire.
Le message est clair :
Si tu te ranges du côté des opprimés, vous méritez leur sort. Tu n'as pas ta place dans ce combat, à moins d'être prêt à être détruit. Et si tu ne vous tais pas, nous te placerons rhétoriquement dans la zone d'impact (à l'image de la création par Israël de zones de massacre sous des euphémismes tels que “couloirs de sécurité”).
Il ne s'agit pas de Gaza, mais de rompre les liens de l'internationalisme qui menacent les systèmes de pouvoir.
C'est une tactique bien connue. Nous l'avons déjà vue à l'œuvre :
Les militants pour la libération des Noirs ont été qualifiés de voyous violents ou de sympathisants terroristes.
On a dit aux militants anti-apartheid : “Si vous vous en souciez tant, allez vivre en Afrique du Sud”.
Les manifestants contre la guerre ont été qualifiés de traîtres antipatriotiques.
On a dit aux abolitionnistes : “Si vous détestez tant les prisons, allez y passer une nuit”.
On dit constamment aux militants queer et trans : “Allez vivre sous la charia” parce qu'ils critiquent l'impérialisme occidental.
Cette tactique fonctionne grâce à deux mécanismes principaux :
A. L'isolement social
L'expression “Va à Gaza” vise à vous marginaliser. Elle suggère qu'en soutenant la Palestine, vous vous alignez sur quelque chose d'étranger, de menaçant ou de barbare. Elle vous prive de toute légitimité morale et présente la solidarité comme une déviance.
Elle dit aux alliés, en particulier aux personnes queer, juives ou issues du Nord, que leurs engagements politiques les rendent suspects. Qu'ils sont des traîtres à leur identité, à leur nation, à la “civilisation” elle-même.
C'est l'équivalent rhétorique de l'exil.
B. Discrédit stratégique
Plus que vous isoler, cette tactique vise à détruire votre crédibilité. Elle présente votre soutien à la libération de la Palestine non pas comme une question de principe, mais comme de la naïveté, du suicide ou de l'extrémisme.
Elle vous fait passer pour irrationnel. “On te tuerait à Gaza”. Cela fait de vous un hypocrite. “Pourquoi ne vis-tu pas là-bas, si tu les aimes tant ?” Cela fait de vous quelqu'un qui mérite le malheur. “Va mourir comme les autres”.
Ce ne sont pas des arguments. Ce sont des sanctions. Conçues pour délégitimer la cause en délégitimant ses soutiens. Conçues pour que la solidarité soit dangereuse.
Car l'empire ne craint rien tant que les gens qui se connectent par-delà les frontières, par-delà les luttes, par-delà les identités. Quand Ferguson tend la main à Gaza. Quand les juifs queer soutiennent la résistance palestinienne. Quand les voix antisionistes de tous horizons s'unissent.
Alors, que font-ils ? Ils vous menacent. Ils essaient de faire de Gaza non seulement un lieu, mais une conséquence.
Et ce faisant, ils révèlent ce qu'est réellement la solidarité :
Une menace pour l'empire. Une perturbation du contrôle. Un refus d'être complice.
Être avec Gaza, c'est s'opposer au génocide. Dire à quelqu'un “Va à Gaza”, c'est le punir pour ses convictions. Et accepter la menace, c'est laisser l'empire définir les limites de votre empathie.
L'équivalence verbale d'un drone de mort
Quand quelqu'un répond “Va à Gaza” à une manifestation de solidarité avec les Palestiniens, il ne se contente pas d'exprimer son désaccord, il utilise le langage comme une arme dans l'intention de nuire. Cette phrase n'est pas un commentaire. C'est un acte calculé de guerre verbale.
À l'instar d'un drone israélien qui vole au-dessus de nos têtes, invisible jusqu'à ce qu'il frappe, cette phrase est conçue pour instiller la peur, affirmer sa domination et infliger un châtiment psychologique. Elle reprend exactement la fonction d'un drone de la mort : cibler, isoler et détruire, sans rendre de comptes.
Il ne s'agit pas de discuter. C’est un avertissement.
Une attaque verbale par drone ne repose pas sur des faits. Elle ne débat pas. Elle déclare que vous êtes jetable. Que vos propos, votre éthique, votre solidarité, votre corps méritent d'être anéantis. C'est une sentence déguisée en phrase.
Car “Va à Gaza” n'a jamais rien à voir avec Gaza. Il s'agit de punition. Il s'agit de se servir de la réalité du génocide – les décombres, la famine, les fosses communes – comme d'un missile linguistique.
Tu soutiens les Palestiniens ? Alors va te faire bombarder comme eux. Tu te soucies de Gaza ? Alors va y mourir.
Telle est la logique qui se cache derrière cette phrase. Telle est la brutalité qui se cache derrière son apparente banalité.
Et tout comme une frappe de drone :
Elle est perpétrée à distance, souvent dans l'anonymat.
Elle ne nécessite aucune proximité avec la personne blessée.
Elle est justifiée après coup, si tant est qu'elle soit justifiable.
Elle ne laisse aucune place à la réponse, seulement aux conséquences.
Mais elle est plus que personnelle. Elle est structurelle.
Ces frappes linguistiques renforcent l'impunité génocidaire. Elles normalisent l'idée que les Palestiniens – et ceux qui les soutiennent – sont des cibles légitimes. Elles étendent la zone de tir depuis le ciel de Gaza à tous les forums de discussion, salles de classe et tribunes de contestation.
C'est ainsi que le génocide se propage dans la conscience publique – non seulement par les bombes et les balles, mais aussi par des discours désensibilisants, intimidants, qui réduisent le génocide à une blague, une menace, un élément de débat.
Et comme les drones réels, ces attaques verbales sont soutenues par des systèmes :
Les machines de propagande sionistes qui déshumanisent les Palestiniens.
Le cadrage médiatique qui traite les “deux camps” comme étant également responsables.
L'amplification algorithmique des discours de haine déguisés en commentaires.
Appelons donc cela par son nom :
Une phrase qui imite la structure de la violence fasciste : à distance, ciblée et conçue pour faire taire la dissidence en invoquant la logique de l'extermination.
Pas besoin d'explosifs pour délivrer un message mortel. Parfois, sept mots suffisent :
“Pourquoi ne vas-tu pas à Gaza ?”
Quiconque se rend à Gaza a 99,9 % de chances d'être massacré par Israël, pas par les Palestiniens
Arrêtons de faire semblant.
Quand quelqu'un dit “Va à Gaza”, il prétend que la menace vient des Palestiniens. Mais la vérité, documentée, incontestable et saturée de sang, c'est que toute personne entrant à Gaza risque d'être tuée par Israël. Pas par les personnes soumises au blocus, mais par le régime qui impose ce blocus génocidaire avec une violence implacable.
Journalistes. Médecins. Ambulanciers. Travailleurs humanitaires. Enfants. Ressortissants étrangers. Même les Palestiniens qui tentent de rejoindre leur famille, délibérément pris pour cible au titre de la politique israélienne consistant à tirer pour tuer ou des frappes de drones assistées par IA, ont été exécutés.
Aucun n'a été tué par le Hamas. Aucun par le peuple de Gaza. Ils ont été assassinés par des frappes aériennes israéliennes, des tirs de snipers, du phosphore blanc et des drones contrôlés à distance.
Rien qu'au cours des deux dernières années, on a vu :
Au moins 412 travailleurs humanitaires tués à Gaza, dont 291 membres du personnel des Nations unies.
Des centaines de membres du personnel médical – médecins, infirmiers, ambulanciers, chauffeurs d'ambulance – systématiquement pris pour cible par les forces israéliennes. Beaucoup ont été tués alors qu'ils opéraient, soignaient des patients ou se réfugiaient dans des hôpitaux comme Al-Shifa, Al-Nasser et Al-Awda.
Des familles entières ont été anéanties en pleine évacuation après avoir obéi aux “ordres de déplacement” israéliens, pour être ensuite bombardées dans des “zones dites sûres”, preuve que ces couloirs font partie de la stratégie d'extermination.
Plus de 280 journalistes ont été tués ou pris pour cible à Gaza depuis octobre 2023, ce qui en fait la période la plus meurtrière pour les professionnels des médias dans l'histoire moderne, aucune autre zone de guerre n'ayant atteint un tel niveau d'extermination de la presse.
Ainsi, quand quelqu'un dit “Ils te tueraient à Gaza », il ne vous met pas en garde contre la violence, il détourne l'attention. Il occulte la vérité, à savoir qu'Israël est la principale menace pour la vie à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés, comme c'est le cas depuis plus de 100 ans.
Cette déclaration est plus sinistre encore quand on considère à qui elle s'adresse généralement :
Les juifs antisionistes
Les militants noirs et bruns
Les organisateurs de la solidarité queer et trans
Les universitaires décoloniaux
Les lanceurs d'alerte, les travailleurs humanitaires, les étudiants
Ce n'est pas une hypothèse. C'est un signal. Un clin d'œil. Une approbation masquée du meurtre d'État.
Car, si vous alliez vraiment à Gaza ? La personne qui vous a dit "Va à Gaza" sait ce qui vous arriverait. Elle sait que le régime israélien vous prendrait probablement pour cible. Elle sait qu'être solidaire, surtout de l'intérieur, vous identifie comme un ennemi aux yeux de l'apartheid.
Donc, quand ils disent cela, ce qu'ils veulent dire, c'est :
“Je veux qu'Israël te tue”. “Je veux que tu sois bombardés comme eux”. “Je veux confier ton exécution au régime que je soutiens, ce qui m'évite de le dire à voix haute”.
Ce n'est pas prendre position dans un débat. C'est se rendre complice d'un génocide. C'est le fantasme violent de la mort par procuration. C'est ce que le fascisme a toujours fait : faire de l'État une arme et des mots un déclencheur.
Soyons clairs :
Personne ne craint d'être tué par les Palestiniens pour avoir pris position en faveur de Gaza. Les gens craignent d'être pris pour cible par Israël pour avoir refusé de se taire.
La prochaine fois que quelqu'un vous dira “Va à Gaza”, vous saurez exactement ce qu'il vous demande.
Il ne veut pas que vous appreniez.
Il ne veut pas que vous compreniez.
Il veut vous placer dans leur ligne de mire.
Conclusion : ils se trahissent
Arrêtons de faire semblant. Quand quelqu'un vous dit “Va à Gaza” en réponse à votre solidarité avec les Palestiniens, il ne cherche pas à débattre. Il profère une menace. Il récite le discours de l'extermination. Il joue au fasciste avec le génocide pour enjeu.
Ce n'est pas un désaccord, c'est une incitation au génocide déguisée en discours.
C'est l'équivalent verbal d'une corde de lynchage. Un ordre de tuer déguisé en commentaire anodin. Ce n'est pas seulement l'écho des discours fascistes, c'est du fascisme. Cette phrase utilise la souffrance de Gaza comme une arme pour dire :
Toi aussi, tu devrais mourir de faim. Toi aussi, tu devrais être bombardé. Toi aussi, tu devrais être rayé de la carte.
Et c'est là toute la cruauté. Parce que ceux qui tiennent ces propos ne veulent pas que vous réfléchissiez. Ils veulent vous faire taire. Vous faire reculer. Vous faire douter de votre rage, de votre éthique, de votre chagrin. Ils veulent vous ridiculiser jusqu'à vous réduire au silence tout en prétendant “simplement poser des questions”.
Mais la réalité, la voici :
Quiconque invoque Gaza en guise de punition n'est pas neutre.
Ils savent exactement ce qui se passe.
Ils savent que Gaza est détruite, enfant après enfant, rue après rue.
Et pourtant, ils se servent de cette destruction comme d'une menace.
Ce n'est pas de l'ignorance.
C'est de l'alignement.
Alors la prochaine fois que quelqu'un vous dit “Va à Gaza”, ne vous donnez pas la peine de le raisonner. Ne discutez pas avec lui. Ne tombez pas dans le piège qui consiste à prouver votre humanité à quelqu'un qui souhaite déjà votre anéantissement.
Nommez les choses par leur nom.
Une confession.
L'aveu qu'ils savent qu'un génocide est en cours et qu'ils l'acceptent.
Pire encore : ils en veulent davantage.
Ils veulent que cela s'étende à vous.
Ils viennent de vous dire qui ils sont.
Croyez-les. Nommez-le. Mémorisez-le.
Car un tel langage n'est pas inoffensif. C'est l'épine dorsale rhétorique du génocide lui-même. Et l'histoire nous montre que toutes les atrocités de masse commencent par des phrases qui ressemblent à un "débat", jusqu'à ce que les cadavres s'empilent.
(Ci-dessous, un extrait de mon livre en cours d'écriture, Clickbait)
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“Licence d’utilisation du génocide ©”
(Une élégie cliquable composée de résolutions de l'ONU, d'euphémismes militarisés et des clauses en petits caractères qui scellent votre silence)
Étape 1 : Invitation
Vous vous sentez concerné, donc nous signalons… un risque pour la sécurité.
(message d'erreur en caractères diplomatiques) “404 HUMANITÉ INTROUVABLE”. Veuillez retenter votre solidarité après : ☑️ Dénoncer le Hamas™ ☑️ Condamner l'antisémitisme® ☑️ Reconnaître que la famine est un dommage collatéral regrettable (Tous les champs sont obligatoires. Un audit de votre âme peut être requis).
Étape 2 : Le mécanisme
Vos larmes sont mises en cache comme de la propagande, votre rage est compressée en octets tampons, tandis que nos drones diffusent en direct l'apocalypse dans toute son atrocité en 4K – abonnement sans publicité requis.
(fenêtre contextuelle de DemocracyOS®)
↑PASSEZ À LA SUPÉRIORITÉ MORALE↑
“Pour le salut de votre âme éternelle, bénéficiez :
• D'un déni plausible
• De systèmes d'oppression hérités
• De filtres premium pour blâmer les victimes
Annulez la décence élémentaire à tout moment !”
Étape 3 : La conformité
1. Cliquez sur ↑ J'ACCEPTE ↑ pour massacrer par métaphore 2. Faites défiler l'article II(c) (le contenu peut perturber les actionnaires) 3. Acceptez la famine comme mesure antiterroriste 4. Certifiez qu'en continuant, vous n'êtes pas un bouclier humain
(auto-remplissage du bingo génocide) ☐ “Situation complexe” ☐ “Les deux camps” ☐ “Boucliers humains du Hamas” ☐ JACKPOT ! ←(Vous avez gagné 6 millions de neurones en moins)
Étape finale : La réalisation
(micro-impression non rendue dans les plans de missiles) “En cliquant sur ↑ J'ACCEPTE ↑, vous consentez : • À être reclassé comme logiciel malveillant antisémite • À ce que votre chagrin soit exploité pour des campagnes de hashtags • Au recyclage éternel de Jamais plus® en tant que slogan déposé pour Toujours plus™
(alerte système) INSTALLATION DE LA MISE À JOUR : Génocide 10.24 Nouvelles fonctionnalités : • Algorithmes améliorés pour le ratio civils/combattants • Protocoles de black-out médiatique simplifiés • ↑MISE À NIVEAU IMMÉDIATE pour débloquer le DLC Option nucléaire
Pourquoi ça fonctionne :
Une structure de production de masse : le format cliquable rappelle la mort industrialisée, la carte à gratter réduit l'horreur à un jeu.
Le ton oscille entre l'enthousiasme d'un service d'assistance et l'efficacité d'un escadron de la mort (atrocité néolibérale standard).
La fonctionnalité phare : le véritable produit, c'est vous, le consommateur docile de l'extinction.
Niveau d'atrocités avancé :
Intégrez des “analyses pondérées” générées par l'IA qui suppriment automatiquement les rapports sur les victimes.
Ajoutez des fosses communes NFT (collectionnez les 168 000 !).
Monétisez les mémoriaux grâce à des publicités ciblant le deuil.
Ce n'est pas de l'hyperbole, c'est l'App Store de l'apocalypse. Votre moralité n'est qu'un inflagiciel. Cliquez sur ↑ J'ACCEPTE ↑ pour continuer.
Traduit par Spirit of Free Speech