đâđš La campagne de libĂ©ration d'Assange plus forte que jamais.
âCâest une ingĂ©rence extra-territoriale amĂ©ricaine indigne du prĂ©tendu phare de la dĂ©mocratie. Avec tout le respect dĂ» Ă vos auditeurs, c'est ce quâon attendrait plutĂŽt d'un rĂ©gime totalitaire.â
đâđš La campagne de libĂ©ration d'Assange plus forte que jamais.
Par John Jiggens, le 29 septembre 2023
Avec la possibilité d'extradition du journaliste Julian Assange, la campagne pour sa libération franchit un nouveau cap, écrit le Dr John Jiggens.
Le fondateur de WIKILEAKS, Julian Assange, n'est plus qu'Ă quelques semaines de son extradition vers les Ătats-Unis, oĂč il sera poursuivi en vertu de l'Espionage Act, ce qui pourrait lui valoir une peine d'emprisonnement de 175 ans, bien qu'il soit citoyen australien et non amĂ©ricain. L'extradition Ă©tant si proche, la campagne pour sauver Assange a atteint son paroxysme.
Alors que l'empire américain semble déterminé à détruire Assange pour avoir révélé ses crimes de guerre, le fardeau de sa défense pÚse lourdement sur les membres de sa famille : sa femme, Stella Assange, qui doit s'occuper de deux jeunes enfants ; son pÚre, John Shipton, retraité ; et son frÚre, Gabriel Shipton, producteur de films. Malgré l'énorme disparité dans le rapport de forces entre la famille de Julian et l'empire américain, le trio voyage à travers le monde, menant campagne pour sauver leur fils, leur mari et leur frÚre.
Alors que Stella et Gabriel Ă©taient aux Ătats-Unis pour prĂȘter main-forte Ă la dĂ©lĂ©gation parlementaire australienne, John ralliait des soutiens en France et en Suisse, participant Ă un festival des droits de l'homme parrainĂ© par L'HumanitĂ© et prenant la parole lors de la projection du film Ithaka, qui raconte le combat de la famille pour sauver Julian. Avant qu'il ne quitte l'Australie pour sa visite en Europe, j'ai parlĂ© avec John Shipton de sa rĂ©cente visite au BrĂ©sil et de l'Ă©tat de la campagne mondiale pour sauver Julian Assange.
âL'accueil au BrĂ©sil a Ă©tĂ© formidableâ, a dĂ©clarĂ© John Shipton. Bien que le prĂ©sident Lula, puissant dĂ©fenseur de Julian Assange, ait Ă©tĂ© absent pour participer au sommet des BRICS en Afrique du Sud, John Shipton a rencontrĂ© le ministre de la communication et le ministre des droits de l'homme. Le film Ithaka, qui raconte les efforts de la famille pour construire une alliance mondiale, a Ă©tĂ© projetĂ© dans cinq villes, suivi de sĂ©ances de questions-rĂ©ponses.
L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, John et Gabriel avaient Ă©tĂ© invitĂ©s au Mexique pour recevoir les clĂ©s de la ville de Mexico au nom de Julian. Le prĂ©sident mexicain Obrador les a invitĂ©s Ă ĂȘtre les hĂŽtes d'honneur des cĂ©lĂ©brations de la fĂȘte de l'indĂ©pendance du Mexique, une manifestation majeure de soutien Ă Julian Assange dans l'hĂ©misphĂšre occidental. Dans les AmĂ©riques, Julian Assange est considĂ©rĂ© comme un grand libĂ©rateur, au mĂȘme titre que Che Guevera, parce qu'il a rĂ©vĂ©lĂ© la rĂ©alitĂ© des guerres de changement de rĂ©gime menĂ©es par les Ătats-Unis.
âLa majoritĂ© de l'AmĂ©rique latine s'est engagĂ©e en faveur de Julianâ, a dĂ©clarĂ© John Shipton en Ă©numĂ©rant les noms des dirigeants et des pays qui ont demandĂ© l'abandon des poursuites Ă l'encontre d'Assange :
âLa Bolivie, l'Ăquateur changera avec le nouveau gouvernement, Petro en Colombie, Boric au Chili, FernĂĄndez de Kirchner en Argentine, Lula au BrĂ©sil et Obrador au Mexique. Le soutien de l'AmĂ©rique latine est vraiment extraordinaire, c'est un Ă©lan de passion et de dĂ©termination pour faire tout ce qui est en leur pouvoir pour libĂ©rer Julian Assangeâ.
La veille de l'arrivée de la délégation du Parlement australien à Washington, le président brésilien, Luiz Lula da Silva, a souligné le soutien sans faille du Brésil à Julian Assange lors d'un discours prononcé devant les Nations unies à New York.
âIl est essentiel de prĂ©server la libertĂ© de la presseâ, a dĂ©clarĂ© Lula.
âUn journaliste comme Julian Assange ne saurait ĂȘtre puni pour avoir informĂ© la sociĂ©tĂ© de maniĂšre transparente et lĂ©gitime. Il est essentiel pour la libertĂ© de la presse que le fondateur de Wikileaks ne soit pas poursuivi pour avoir Ă©clairĂ© le mondeâ,
a déclaré le président brésilien devant les Nations unies.
Puisque les Ătats-Unis traitent les appels des prĂ©sidents de grands pays comme le Mexique et le BrĂ©sil comme des Ă©vĂ©nements sans importance, la libertĂ© de Julian Assange dĂ©pend de la volontĂ© de l'administration Biden d'Ă©couter les reprĂ©sentants de l'Australie. Le Premier ministre Anthony Albanese a dĂ©clarĂ© qu'il souhaitait que l'affaire soit rĂ©glĂ©e et que " Trop c'est trop ". M. Albanese rencontrera M. Biden en octobre, et subira des pressions pour aller au-delĂ de ces platitudes et faire pression avec plus de dĂ©termination pour que les poursuites engagĂ©es contre M. Assange soient abandonnĂ©es.
Afin de prĂ©parer la voie au Premier ministre Albanese, et d'encourager M. Biden Ă abandonner les poursuites, une dĂ©lĂ©gation d'hommes politiques australiens de tous horizons, composĂ©e de Monique Ryan (indĂ©pendante), de l'ancien vice-Premier ministre Barnaby Joyce (nationalistes), de Tony Zappia (ALP), du sĂ©nateur David Shoebridge (Verts), du sĂ©nateur Alex Antic (libĂ©ral) et du sĂ©nateur Peter Whish-Wilson (Verts), est arrivĂ©e Ă Washington la semaine derniĂšre pour plaider la cause des Ătats-Unis et mettre fin aux poursuites engagĂ©es contre M. Assange.
Tous sont membres de la campagne "Bring Julian Assange Home", fondĂ©e par Peter Whish-Wilson et son compatriote de Tasmanie, Andrew Wilkie, en 2011. Elle a notamment organisĂ© une dĂ©lĂ©gation auprĂšs de l'ambassadrice des Ătats-Unis Caroline Kennedy en mai, dĂ©clarant que les mauvais traitements infligĂ©s Ă M. Assange, citoyen australien, mettaient Ă rude Ă©preuve l'alliance entre Ătats-Unis et Australie, et qu'ils Ă©taient Ă l'origine de la rĂ©cente dĂ©lĂ©gation Ă Washington. John Shipton, reconnaissant, a fait l'Ă©loge de l'Ă©quipe parlementaire.
à propos de Peter Whish-Wilson, il a déclaré
âLorsque Julian a atteint le point le plus bas de sa popularitĂ© et que le Royaume-Uni, la SuĂšde, l'Australie et les Ătats-Unis se sont retournĂ©s contre lui pour dĂ©truire son image et sa capacitĂ© Ă rassembler un public, et pour le mettre en prison, Peter Whish-Wilson a Ă©tĂ© une voix solitaire, avec Andrew Wilkieâ.
S'adressant à Democracy Now !, Peter Whish-Wilson a exposé l'objectif de la délégation parlementaire australienne :
âNous avons rencontrĂ© un certain nombre de lĂ©gislateurs amĂ©ricains, tant au CongrĂšs qu'au SĂ©nat. Nous rencontrerons Ă©galement le ministĂšre de la Justice, le dĂ©partement d'Ătat, le consulat et l'ambassadeur d'Australie, ainsi que de nombreuses autres parties prenantes, et nous nous adresserons bien sĂ»r aux mĂ©dias, comme je le fais en ce moment.
L'objectif principal de notre délégation multipartite est de faire savoir aux Américains, et en particulier à ceux qui sont au pouvoir, que les Australiens sont trÚs attachés à cette question. Nous pensons que Julian Assange a suffisamment souffert.
Il est incarcéré, sous une forme ou une autre, depuis plus de dix ans pour avoir simplement publié la vérité. Il est citoyen australien. Il a reçu la plus haute distinction en matiÚre de journalisme en Australie [Prix Walkley]. Un certain nombre de médias australiens, ainsi que, bien sûr, des médias américains, ont publié des articles sur les révélations de WikiLeaks. Nous pensons que la procédure d'extradition en cours constitue un précédent mondial trÚs dangereux pour les libertés de la presse.
Il s'agit d'une ingĂ©rence extraterritoriale de la part du gouvernement amĂ©ricain, ce qui n'est pas ce que l'on pourrait attendre de la part du phare de la dĂ©mocratie mondiale. Avec tout le respect que je dois Ă vos auditeurs, c'est quelque chose que l'on pourrait attendre d'un rĂ©gime totalitaire.â
* John Jiggens est Ă©crivain et journaliste et travaille actuellement dans la salle de presse de Bay-FM Ă Byron Bay.