đâđš La chronologie de lâUkraine rĂ©vĂšle la vĂ©ritable histoire
Sans le contexte, occulté par les médias dominants, impossible de comprendre l'Ukraine. Les historiens relateront les faits, mais les journalistes sont muselés s'ils tentent de le faire aujourd'hui.

đâđš La chronologie de lâUkraine rĂ©vĂšle la vĂ©ritable histoire
Par Joe Lauria pour Consortium News, le 25 février 2025
Un bon moyen d'empĂȘcher que la guerre en Ukraine soit comprise est d'en supprimer le contexte historique.
La version caricaturale fait débuter le conflit le 24 février 2022, lorsque Vladimir Poutine s'est réveillé ce matin-là en décidant d'envahir l'Ukraine.
Selon cette version, il n'y a pas d'autre cause que l'agression russe non provoquée contre un pays innocent.
N'hésitez pas à partager ce bref guide historique avec ceux qui écoutent encore les médias pour essayer de comprendre ce qui se passe en Ukraine.
Le récit dominant revient à ouvrir le livre et lire un chapitre au hasard comme s'il s'agissait du début.
Dans trente ans, les historiens Ă©criront sur le contexte de la guerre en Ukraine : le coup d'Ătat, l'attaque du Donbass, l'expansion de l'OTAN, le rejet des accords de Minsk et les propositions de traitĂ© russes - sans ĂȘtre traitĂ©s de marionnettes de Poutine.
Il en est allĂ© de mĂȘme pour les historiens qui ont Ă©crit sur le traitĂ© de Versailles comme cause du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale, traitĂ©s de sympathisants nazis.
Fournir un contexte est tabou alors que la guerre se poursuit en Ukraine, comme ce fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. Le contexte est primordial dans le journalisme.
Mais les journalistes doivent suivre le programme de propagande de guerre pendant le dĂ©roulement des hostilitĂ©s. Les journalistes ne jouissent manifestement pas des mĂȘmes libertĂ©s que les historiens. Longtemps aprĂšs la guerre, les historiens se voient libres de passer les faits au crible.
Chronologie de lâUkraine
Seconde Guerre mondiale : Les fascistes ukrainiens, dirigés par Stepan Bandera, d'abord alliés aux nazis allemands, massacrent plus de cent mille Juifs et Polonais.
Des annĂ©es 50 aux annĂ©es 90 : La CIA fait venir des fascistes ukrainiens aux Ătats-Unis et travaille avec eux pour saper l'Union soviĂ©tique en Ukraine, en menant des opĂ©rations de sabotage et de propagande. Le dirigeant fasciste ukrainien Mykola Lebed s'est rendu Ă New York oĂč il a travaillĂ© avec la CIA au moins jusqu'aux annĂ©es 1960 et a continuĂ© Ă servir la CIA jusqu'en 1991, annĂ©e de l'indĂ©pendance de l'Ukraine. La preuve en est dans un rapport du gouvernement amĂ©ricain Ă partir de la page 82. L'Ukraine a donc Ă©tĂ© un terrain d'essai pour les Ătats-Unis dans le but d'affaiblir et de menacer Moscou pendant prĂšs de 80 ans.
Novembre 1990 : Un an aprĂšs la chute du mur de Berlin, la Charte de Paris pour une nouvelle Europe est adoptĂ©e par les Ătats-Unis, l'Europe et l'Union soviĂ©tique. La charte est basĂ©e sur les accords d'Helsinki et actualisĂ©e dans la charte pour la sĂ©curitĂ© europĂ©enne de 1999. Ces documents sont le fondement de l'Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe. La charte de l'OSCE stipule qu'aucun pays ou bloc ne peut prĂ©server sa propre sĂ©curitĂ© aux dĂ©pens d'un autre pays.
25 dĂ©cembre 1991 : Effondrement de l'Union soviĂ©tique. Au cours de la dĂ©cennie qui suit, les profiteurs de Wall Street et de Washington s'emparent des biens de l'Ătat, s'enrichissent, contribuent Ă l'Ă©mergence des oligarques et appauvrissent les peuples russe, ukrainien et d'autres ex-pays soviĂ©tiques.
AnnĂ©es 1990 : Les Ătats-Unis reviennent sur la promesse faite au dernier dirigeant soviĂ©tique, Gorbatchev, de ne pas Ă©tendre l'OTAN Ă l'Europe de l'Est en Ă©change d'une Allemagne unifiĂ©e. George Kennan, le principal expert du gouvernement amĂ©ricain sur l'URSS, s'oppose Ă cette expansion. Le sĂ©nateur Joe Biden, qui soutient l'Ă©largissement de l'OTAN, prĂ©dit que la Russie s'y opposera.
1997 : Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller Ă la SĂ©curitĂ© nationale des Ătats-Unis, Ă©crit dans son livre de 1997, âThe Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperativesâ :
âL'Ukraine, nouvel espace essentiel sur l'Ă©chiquier eurasien, est un pivot gĂ©opolitique car son existence mĂȘme en tant que pays indĂ©pendant contribue Ă la transformation de la Russie. Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'ĂȘtre un empire eurasien. La Russie sans l'Ukraine peut encore aspirer au statut d'empire, mais elle deviendrait alors un Ătat impĂ©rial Ă prĂ©dominance asiatiqueâ.
Réveillon du Nouvel An 1999 : AprÚs huit ans de domination américaine et de Wall Street, Vladimir Poutine devient président de la Russie. Bill Clinton rejette sa demande d'adhésion à l'OTAN en 2000.
Poutine commence à fermer la porte aux intrus occidentaux, rétablissant la souveraineté russe, suscitant ainsi la colÚre de Washington et de Wall Street. Ce processus ne se produit pas en Ukraine, qui reste soumise à l'exploitation et à l'appauvrissement du peuple ukrainien par l'Occident.
10 fĂ©vrier 2007 : Poutine prononce son discours Ă la ConfĂ©rence de Munich sur la sĂ©curitĂ©, dans lequel il condamne l'unilatĂ©ralisme agressif des Ătats-Unis, y compris leur invasion illĂ©gale de l'Irak en 2003 et l'expansion de l'OTAN vers l'est.
Il a déclaré :
âNous sommes en droit de nous demander qui est visĂ© par cette expansion [de l'OTAN]. Et que sont devenues les garanties donnĂ©es par nos partenaires occidentaux aprĂšs la dissolution du Pacte de Varsovie ? OĂč en sont ces dĂ©clarations aujourd'hui ? Personne ne s'en souvient plusâ.
Poutine s'exprime trois ans aprĂšs que les Ătats baltes, anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques limitrophes de la Russie, ont rejoint l'Alliance occidentale. L'Occident humilie Poutine et la Russie en ignorant leurs prĂ©occupations lĂ©gitimes. Un an aprĂšs son discours, l'OTAN annonce que l'Ukraine et la GĂ©orgie deviendront membres. Quatre autres anciens Ătats du Pacte de Varsovie les rejoindront en 2009.
2004-2005 : RĂ©volution orange. Les rĂ©sultats des Ă©lections sont annulĂ©s, donnant la prĂ©sidence Ă Viktor Iouchtchenko, alignĂ© sur les Ătats-Unis, au dĂ©triment de Viktor Ianoukovitch. Iouchtchenko fait du leader fasciste Bandera un âhĂ©ros de l'Ukraineâ.
3 avril 2008 : Lors d'une conférence de l'OTAN à Bucarest, une déclaration du sommet
âsalue les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine et de la GĂ©orgie Ă l'adhĂ©sion Ă l'OTAN. Nous avons convenu aujourd'hui que ces pays deviendront membres de l'OTANâ.
La Russie s'y oppose fermement. William Burns, alors ambassadeur des Ătats-Unis en Russie et actuellement directeur de la CIA, prĂ©vient dans un cĂąble diplomatique adressĂ© Ă Washington, rĂ©vĂ©lĂ© par WikiLeaks, que
âLe ministre des Affaires Ă©trangĂšres Lavrov et d'autres hauts fonctionnaires ont rĂ©itĂ©rĂ© leur forte opposition, soulignant que la Russie considĂ©rerait toute nouvelle expansion vers l'est comme une menace militaire potentielle. L'Ă©largissement de l'OTAN, en particulier Ă l'Ukraine, reste une question âsensible et nĂ©vralgiqueâ pour la Russie, mais des considĂ©rations de politique stratĂ©gique sous-tendent Ă©galement une forte opposition Ă l'adhĂ©sion de l'Ukraine et de la GĂ©orgie Ă l'OTAN. En Ukraine, cela inclut la crainte que la question ne divise potentiellement le pays en deux, conduisant Ă la violence ou mĂȘme, selon certains, Ă la guerre civile, ce qui contraindrait la Russie Ă dĂ©cider d'intervenir. [...]. Lavrov a soulignĂ© que la Russie ne peut que considĂ©rer l'expansion continue de l'OTAN vers l'est, en particulier vers l'Ukraine et la GĂ©orgie, comme une menace militaire potentielleâ.
Une crise éclate en Géorgie quatre mois plus tard, menant à une brÚve confrontation avec la Russie, que l'Union européenne impute à une provocation de la Géorgie.
Novembre 2009 : La Russie cherche à conclure un nouvel accord de sécurité en Europe. Moscou publie un projet de proposition pour une nouvelle architecture de sécurité européenne qui, selon le Kremlin, devrait remplacer des institutions obsolÚtes telles que l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le texte de cette proposition, publié sur le site Internet du Kremlin le 29 novembre, arrive plus d'un an aprÚs que le président Dmitri Medvedev a soulevé officiellement la question pour la premiÚre fois. S'exprimant à Berlin en juin 2008, Medvedev a déclaré qu'un nouveau pacte s'impose pour enfin moderniser les accords de l'époque de la guerre froide.
« Je suis convaincu que les problĂšmes de l'Europe ne seront pas rĂ©solus tant que son unitĂ© ne sera pas Ă©tablie, une unitĂ© organique de toutes ses parties intĂ©grantes, y compris la Russieâ, a dĂ©clarĂ© Medvedev.
2010 : Viktor Ianoukovitch est élu président de l'Ukraine lors d'une élection libre et équitable, selon l'OSCE.
2013 : Ianoukovitch opte pour un programme économique russe plutÎt que pour un accord d'association avec l'UE. Cette décision menace les profiteurs occidentaux en Ukraine ainsi que les dirigeants politiques et les oligarques ukrainiens.
FĂ©vrier 2014 : Ianoukovitch est renversĂ© par un coup d'Ătat violent soutenu par les Ătats-Unis (et annoncĂ© par les Ă©coutes de Nuland et Pyatt), avec pour principaux protagonistes des groupes fascistes ukrainiens tels que Right Sector. Des fascistes ukrainiens dĂ©filent dans les villes avec des portraits de Bandera Ă la lueur de torches.
16 mars 2014 : les habitants de la CrimĂ©e rejettent le coup d'Ătat et la mise en place inconstitutionnelle d'un gouvernement anti-russe Ă Kiev, et votent Ă 97 % en faveur de l'adhĂ©sion Ă la Russie lors d'un rĂ©fĂ©rendum qui a enregistrĂ© un taux de participation de 89 %. L'organisation militaire privĂ©e de Wagner est créée pour soutenir la CrimĂ©e. Pratiquement aucun coup de feu n'est tirĂ© et personne n'est tuĂ© dans ce que les mĂ©dias occidentaux dĂ©crivent Ă tort comme une âinvasion russe de la CrimĂ©eâ.
12 avril 2014 : Le gouvernement putschiste de Kiev dĂ©clare la guerre aux sĂ©paratistes anti-putsch et pro-dĂ©mocratie du Donbass. Le bataillon Azov, ouvertement nĂ©onazi, joue un rĂŽle clĂ© dans les combats pour Kiev. Les forces Wagner arrivent en soutien aux milices du Donbass. Les Ătats-Unis dĂ©forment Ă nouveau ces Ă©vĂ©nements en les qualifiant d'âinvasionâ de l'Ukraine par la Russie.
âAu XXIe siĂšcle, on ne se comporte pas comme au XIXe siĂšcle en envahissant un autre pays sous un prĂ©texte totalement mensongerâ,
dĂ©clare le secrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain John Kerry, qui a votĂ© en tant que sĂ©nateur en faveur de l'invasion de l'Irak par les Ătats-Unis en 2003 sous un prĂ©texte totalement mensonger.
2 mai 2014 : Des dizaines de manifestants d'origine russe sont brûlés vifs dans un bùtiment d'Odessa par des militants néonazis. Huit jours plus tard, Louhansk et Donetsk déclarent leur indépendance et votent leur sortie de l'Ukraine.
5 sept. 2014 : Le premier accord de Minsk est signĂ© Ă Minsk, en BiĂ©lorussie, par la Russie, l'Ukraine, l'OSCE et les dirigeants des rĂ©publiques sĂ©paratistes du Donbass, avec la mĂ©diation de l'Allemagne et de la France dans le cadre du processus dit âformat Normandieâ. Il ne parvient pas Ă rĂ©soudre le conflit.
12 fĂ©vrier 2015 : Signature Ă Minsk, en BiĂ©lorussie, des accords de Minsk II, qui mettraient fin aux combats et accorderaient l'autonomie aux rĂ©publiques tout en restant rattachĂ©es Ă l'Ukraine. L'accord a Ă©tĂ© approuvĂ© Ă l'unanimitĂ© par le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies le 15 fĂ©vrier. En dĂ©cembre 2022, l'ancienne chanceliĂšre allemande Angela Merkel admet que l'Occident n'a jamais eu l'intention de faire pression pour la mise en Ćuvre de Minsk et l'a essentiellement utilisĂ© comme une ruse pour donner le temps Ă l'OTAN d'armer et d'entraĂźner les forces armĂ©es ukrainiennes.
2016 : Le canular connu sous le nom de Russiagate se propage au sein du Parti dĂ©mocrate et des mĂ©dias affiliĂ©s aux Ătats-Unis, allĂ©guant faussement que la Russie a interfĂ©rĂ© dans l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016 pour faire Ă©lire Donald Trump. Ce faux scandale sert Ă diaboliser davantage la Russie aux Ătats-Unis et Ă accroĂźtre les tensions entre les puissances nuclĂ©aires, conditionnant le public Ă une guerre contre la Russie.
12 mai 2016 : Les Ătats-Unis activent leur systĂšme de missiles en Roumanie, provoquant la colĂšre de la Russie. Les Ătats-Unis affirment qu'il s'agit d'une mesure purement dĂ©fensive, mais Moscou dĂ©clare que le systĂšme est Ă©galement Ă usage offensif et qu'il permet de frapper la capitale russe en 10 Ă 12 minutes.
6 juin 2016 : L'OTAN lance symboliquement des manĆuvres agressives contre la Russie Ă l'occasion de l'anniversaire du dĂ©barquement en Normandie. L'organisation organise des manĆuvres militaires rassemblant 31 000 soldats prĂšs des frontiĂšres russes, les plus importantes en Europe de l'Est depuis la fin de la guerre froide. Pour la premiĂšre fois en 75 ans, les troupes allemandes marchent sur les traces de l'invasion nazie de l'Union soviĂ©tique Ă travers la Pologne.
Le ministre allemand des Affaires étrangÚres, Frank Walter-Steinmeier, s'y oppose.
âAujourd'hui, nous devons Ă©viter d'envenimer la situation en faisant des dĂ©monstrations de force et en attisant les tensionsâ, dĂ©clare-t-il de maniĂšre surprenante au journal Bild am Sonntag. âCeux qui croient qu'un dĂ©filĂ© symbolique de chars Ă la frontiĂšre orientale de l'alliance apportera la sĂ©curitĂ© se trompentâ.
C'est pourquoi Steinmeier appelle au dialogue avec Moscou.
âNous ferions bien de ne pas crĂ©er de faux prĂ©textes pour relancer une vieille rivalitĂ©â prĂ©vient-il, ajoutant qu'il serait âfatal de ne rechercher que des solutions militaires et une politique de dissuasionâ.
DĂ©cembre 2021 : La Russie propose des projets de traitĂ© aux Ătats-Unis et Ă l'OTAN, suggĂ©rant une nouvelle architecture de sĂ©curitĂ© en Europe, relançant ainsi la tentative russe avortĂ©e de 2009. Les traitĂ©s proposent le retrait du systĂšme de missiles roumain et le retrait des troupes de l'OTAN dĂ©ployĂ©es en Europe de l'Est. La Russie affirme qu'il y aura une rĂ©ponse âtechnico-militaireâ si des nĂ©gociations sĂ©rieuses sur les traitĂ©s n'ont pas lieu. Les Ătats-Unis et l'OTAN les rejettent d'emblĂ©e.
Février 2022 : La Russie intervient militairement dans le Donbass, dans le cadre de la guerre civile ukrainienne toujours en cours, aprÚs avoir d'abord reconnu l'indépendance de Louhansk et de Donetsk.
Avant l'intervention, les cartes de l'OSCE montrent une augmentation significative des bombardements de l'Ukraine vers les rĂ©publiques sĂ©paratistes, oĂč plus de 10 000 civils ont Ă©tĂ© tuĂ©s depuis 2014.

Mars-avril 2022 : la Russie et l'Ukraine s'accordent sur un accord-cadre qui mettrait fin Ă la guerre, l'Ukraine s'engageant notamment Ă ne pas rejoindre l'OTAN. Les Ătats-Unis et le Royaume-Uni s'y opposent. Le Premier ministre Boris Johnson se rend Ă Kiev pour dire au prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky de cesser de nĂ©gocier avec la Russie. La guerre se poursuit et la Russie s'empare d'une grande partie du Donbass.
26 mars 2022 : Biden admet, lors d'un discours Ă Varsovie, que les Ătats-Unis cherchent, par le biais de leur guerre par procuration contre la Russie, Ă renverser le gouvernement Poutine. Plus tĂŽt en mars, il s'est opposĂ© Ă son secrĂ©taire d'Ătat sur la mise en place d'une zone d'exclusion aĂ©rienne contre les avions russes en Ukraine. Biden sâoppose Ă la zone d'exclusion aĂ©rienne, a-t-il dĂ©clarĂ© Ă l'Ă©poque, car
âcela s'appelle la troisiĂšme guerre mondiale, okay ? Soyons clairs, les gars. Nous ne nous battrons pas pour la troisiĂšme guerre mondiale en Ukraineâ.
Septembre 2022 : Les républiques du Donbass votent pour rejoindre la Fédération de Russie, ainsi que deux autres régions : Kherson et Zaporijia.
Mai 2023 : L'Ukraine lance une contre-offensive pour tenter de reprendre le territoire contrĂŽlĂ© par la Russie. Comme le montrent des documents divulguĂ©s plus tĂŽt dans l'annĂ©e, les services du renseignement amĂ©ricains concluent que l'offensive Ă©chouera avant mĂȘme d'avoir commencĂ©.
Juin 2023 : Une rébellion de 36 heures menée par le Groupe Wagner échoue, lorsque son chef, Yevgeny Prigoshin, accepte un accord pour s'exiler en Biélorussie. L'armée privée Wagner, financée et armée par le ministÚre russe de la Défense, est absorbée par l'armée russe. L'offensive ukrainienne se solde par un échec à la fin du mois de novembre.
Septembre 2024 : Biden s'est rangé du cÎté des réalistes du Pentagone pour s'opposer au tir par l'Ukraine de missiles britanniques à longue portée Storm Shadow sur le territoire russe, de peur que cela n'entraßne une confrontation militaire directe entre l'OTAN et la Russie avec tout ce que cela implique.
Poutine avertit alors que, puisque les soldats britanniques sur le terrain en Ukraine vont lancer les missiles britanniques en Russie avec le soutien gĂ©ostratĂ©gique des Ătats-Unis, cela
âva signifier que les pays de l'OTAN - les Ătats-Unis et les pays europĂ©ens - sont en guerre avec la Russie. Et si tel est le cas, compte tenu du changement dans la nature du conflit, nous prendrons les dĂ©cisions appropriĂ©es en rĂ©ponse aux menaces qui nous seront ainsi adressĂ©esâ.
Novembre 2024 : aprÚs avoir été écarté de la course et perdu la Maison Blanche, Biden, président sortant, change soudain de stratégie et autorise le tir de missiles ATACMS à longue portée non seulement britanniques, mais aussi américains, sur la Russie. Il n'est pas certain que la Maison Blanche en ait informé le Pentagone à l'avance, une décision risquant d'entraßner la TroisiÚme Guerre mondiale que Biden avait auparavant cherché à éviter.
FĂ©vrier 2025 : Le premier contact direct entre les hauts dirigeants des Ătats-Unis et de la Russie en plus de trois ans a lieu, avec un appel tĂ©lĂ©phonique entre les prĂ©sidents des deux pays et une rĂ©union des ministres des Affaires Ă©trangĂšres en Arabie saoudite. Ils conviennent d'entamer des nĂ©gociations pour mettre fin Ă la guerre.
Ce calendrier montre clairement les intentions agressives de l'Occident envers la Russie, et comment cet affrontement aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ© si l'OTAN n'avait pas ouvert ses portes Ă l'Ukraine, si les accords de Minsk avaient Ă©tĂ© mis en Ćuvre et si les Ătats-Unis et l'OTAN avaient nĂ©gociĂ© un nouvel accord de sĂ©curitĂ© en Europe, tenant compte des propres prĂ©occupations de la Russie en matiĂšre de sĂ©curitĂ©.
* Joe Lauria est rĂ©dacteur en chef de Consortium News et ancien correspondant aux Nations Unies pour The Wall Street Journal, le Boston Globe et de nombreux autres journaux, dont The Montreal Gazette et The Star de Johannesburg. Il a Ă©tĂ© journaliste d'investigation pour le Sunday Times de Londres, journaliste financier pour Bloomberg News et a commencĂ© sa carriĂšre professionnelle Ă l'Ăąge de 19 ans en tant que pigiste pour le New York Times. Il est l'auteur de deux livres, A Political Odyssey, avec le sĂ©nateur Mike Gravel, prĂ©facĂ© par Daniel Ellsberg ; et How I Lost By Hillary Clinton, prĂ©facĂ© par Julian Assange. Il peut ĂȘtre contactĂ© Ă l'adresse joelauria@consortiumnews.com et suivi sur Twitter @unjoe.
https://consortiumnews.com/2025/02/25/ukraine-timeline-tells-the-tale/