đâđš La dĂ©lĂ©gation des Australiens Ă Washington :âLe crime principal auquel il est confrontĂ© n'est autre que le crime d'ĂȘtre journalisteâ.
Le voyage diplomatique de 64 parlementaires australiens, financĂ© par Gabriel Shipton, a lieu aujourdâhui & doit crĂ©er le dĂ©bat permettant Ă M. Albanese de faire pression sur Joe Biden le mois prochain
đâđš La dĂ©lĂ©gation des Australiens Ă Washington :âLe crime principal auquel il est confrontĂ© n'est autre que le crime d'ĂȘtre journalisteâ.
Par Jessica Corbett, le 19 septembre 2023
Alors qu'une délégation multipartite d'hommes politiques australiens se rendait mardi à Washington pour faire pression sur le gouvernement américain afin qu'il mette un terme aux poursuites engagées depuis des années contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, des dizaines de parlementaires australiens ont exprimé leur soutien à ce voyage diplomatique.
âNous sommes rĂ©solument d'avis que les poursuites et l'incarcĂ©ration du citoyen australien Julian Assange doivent cesserâ, peut-on lire dans une lettre signĂ©e par 64 sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s australiens, communiquĂ©e aux journalistes la semaine derniĂšre et publiĂ©e mardi en pleine page du Washington Post.
âNous sommes entiĂšrement d'accord avec la position exprimĂ©e par le Premier ministre australien Anthony Albaneseâ, Ă©crivent-ils, soulignant que le chef du parti travailliste australien - qui doit se rendre Ă Washington le mois prochain - a dĂ©clarĂ© en mai que âTrop c'est tropâ, concernant l'incarcĂ©ration de Julian Assange, et que cela ne ârime Ă rien de prolonger sa dĂ©tention.â
Julian Assange a vĂ©cu Ă l'ambassade de l'Ăquateur Ă Londres de 2012 Ă 2019, date Ă laquelle l'Ăquateur lui a retirĂ© son droit d'asile et oĂč il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par les autoritĂ©s britanniques. Le journaliste reste emprisonnĂ© au Royaume-Uni tout en luttant contre son extradition vers les Ătats-Unis, oĂč il est inculpĂ© en vertu de la loi sur l'espionnage pour avoir obtenu et publiĂ© des documents provenant de la lanceuse d'alerte amĂ©ricaine Chelsea Manning.
âIl ne fait aucun doute que si Julian Assange est extradĂ© du Royaume-Uni vers les Ătats-Unis, il y aura un tollĂ© gĂ©nĂ©ral et durable en Australieâ, avertit la lettre, qui salue Ă©galement les universitaires, les groupes de la sociĂ©tĂ© civile, les dĂ©fenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les lĂ©gislateurs amĂ©ricains qui ont rĂ©clamĂ© la libertĂ© pour cet homme de 52 ans.
âNous pensons que le meilleur scĂ©nario consiste Ă ce que le ministĂšre de la justice des Ătats-Unis cesse de poursuivre Julian Assangeâ, peut-on lire dans la lettre. âPar ailleurs, la dĂ©cision d'abandonner purement et simplement la procĂ©dure d'extradition aurait pour effet judicieux, juste et humain de permettre Ă M. Assange de sortir d'une pĂ©riode prolongĂ©e et Ă©prouvante de dĂ©tention en haute sĂ©curitĂ©. Il est grand temps que cette affaire prenne fin et que Julian Assange puisse rentrer chez lui.â
La lettre a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par les co-prĂ©sidents du groupe parlementaire âBring Julian Assange Homeâ : Bridget Archer, dĂ©putĂ©e libĂ©rale, Andrew Wilkie, dĂ©putĂ© indĂ©pendant, Josh Wilson, dĂ©putĂ© travailliste, et David Shoebridge, sĂ©nateur des Verts. Le sĂ©nateur libĂ©ral Alex Antic, le dĂ©putĂ© national Barnaby Joyce, la dĂ©putĂ©e indĂ©pendante Monique Ryan, le sĂ©nateur des Verts Peter Whish-Wilson et le dĂ©putĂ© travailliste Tony Zappia accompagnent M. Shoebridge lors de son voyage aux Ătats-Unis.
âLes membres de la dĂ©lĂ©gation ont des raisons diverses de vouloir que les Etats-Unis abandonnent les charges contre Assange, allant de la caractĂ©risation de ce dernier de courageux diseur de vĂ©ritĂ© Ă la crainte plus gĂ©nĂ©rale, soulignĂ©e par Joyce, qu'autoriser l'extradition d'une personne qui n'a pas Ă©tĂ© accusĂ©e d'actes rĂ©prĂ©hensibles dans son pays de citoyennetĂ© ne crĂ©e un prĂ©cĂ©dent que la Chine, entre autres pays, pourrait exploiterâ, a notĂ© Jon Allsop la semaine derniĂšre dans la Columbia Journalism Review. âMĂȘme Joyce s'est fait l'Ă©cho de l'argument des groupes de dĂ©fense de la libertĂ© de la presse selon lequel les charges retenues contre Assange criminaliseraient effectivement les pratiques de collecte et de publication d'informations auxquelles se livrent rĂ©guliĂšrement les organes de presseâ.
Gabriel Shipton, le frĂšre du fondateur de WikiLeaks et prĂ©sident de la Campagne Assange, qui a financĂ© le voyage de la dĂ©lĂ©gation, a dĂ©clarĂ© Ă M. Allsop que cette visite âsera crucialeâ en crĂ©ant âl'espace politiqueâ permettant Ă M. Albanese de faire pression sur le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden pour qu'il laisse Julian Assange rentrer chez lui lorsque le Premier ministre se rendra aux Ătats-Unis Ă la fin du mois d'octobre.
âIl est temps d'agir pour sauver Julianâ, a dĂ©clarĂ© M. Shipton dans un communiquĂ©. âNous sommes convaincus que le message du groupe sera entendu Ă Washington et que les autoritĂ©s abandonneront les tentatives d'extradition de Julian vers les Ătats-Unis dans le cadre d'allĂ©gations d'espionnage sans prĂ©cĂ©dent.â
âLa santĂ© physique et mentale de Julian continue de se dĂ©tĂ©riorer Ă chaque minute passĂ©e en prisonâ, a ajoutĂ© son frĂšre.
La semaine derniĂšre, M. Shoebridge a dĂ©clarĂ© que âla raison pour laquelle nous partons est que Julian Assange est confrontĂ© Ă une situation sans prĂ©cĂ©dentâ et que âle crime principal auquel il est confrontĂ© n'est autre que le crime d'ĂȘtre journalisteâ.
âNous espĂ©rons que [dans] le monde partisan de la politique de Washington, un groupe de reprĂ©sentants de tous horizons aura une certaine influence politiqueâ, a ajoutĂ© le sĂ©nateur. âNous en sommes Ă un point critique. Dans quelques semaines, Julian Assange pourrait ĂȘtre mis dans un avion, enchaĂźnĂ©, et envoyĂ© aux Ătats-Unis.â
* Jessica Corbett est rédactrice en chef et collaboratrice de Common Dreams.
https://www.commondreams.org/news/australian-mps-free-assange