👁‍🗨 La duplicité de l’“offre finale” du cessez-le-feu de Trump pour Gaza

Un responsable du Hamas a accusé Trump d'aider Israël dans son “jeu de dupes”, mais le mouvement affirme vouloir apaiser les divergences et parvenir à un accord.

Le président Donald Trump & le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le Bureau ovale le 7 avril 2025. (Photo © Jabin Botsford/The Washington Post via Getty Images).

👁‍🗨 La duplicité de l’“offre finale” du cessez-le-feu de Trump pour Gaza

Par Jeremy Scahill, le 3 juillet 2025

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Mardi, le président Donald Trump a présenté le nouveau cadre de “cessez-le-feu” à Gaza promu par les États-Unis comme “proposition définitive”, mais bien qu'il contienne quelques ajustements substantiels par rapport aux termes précédents élaborés par les États-Unis et Israël, le plan permettrait encore à Israël de reprendre sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza après une trêve initiale de 60 jours. “Trump est un élément crucial de l'opération de tromperie d'Israël”, a déclaré un responsable du Hamas à Drop Site News.

Le responsable a qualifié la proposition, qui a également été obtenue par Drop Site, de contenir principalement des “remaniements rhétoriques”, tout en reconnaissant que certaines des modifications apportées au texte décrivant le désir de Trump de mettre fin à la guerre cherchent clairement à convaincre le Hamas de soutenir l'accord.

“Les États-Unis et le président Trump s'engagent à œuvrer pour garantir la poursuite des négociations dans un esprit constructif jusqu'à ce qu'un accord final soit conclu”,

indique le projet, selon la version arabe remise au Hamas. Il ajoute que Trump annoncera personnellement l'accord.

Le responsable du Hamas a déclaré que le “nouveau” projet se résume essentiellement à une reformulation des conditions que les États-Unis et Israël ont tenté d'imposer au Hamas fin mai. Cet accord, qui aurait permis à certaines unités de l’armée israélienne de rester déployées à Gaza, n'offre aucune garantie claire pour une fin permanente de la guerre et permettait à Israël de maintenir efficacement le contrôle de la distribution de denrées alimentaires et d'aide humanitaire à Gaza.

Parmi les concessions apparentes faites au Hamas dans le document, l'une concerne le calendrier de la libération des prisonniers israéliens détenus à Gaza. Israël exigeait la libération de dix prisonniers vivants dans la semaine suivant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, tandis que la nouvelle proposition prévoit la libération de huit prisonniers le premier jour et des deux autres le 50e jour. Le Hamas a exprimé sa crainte - fondée - qu'Israël ne reprenne la guerre après avoir récupéré ses prisonniers.

Selon une autre disposition de l'accord potentiel, une fois que le Hamas aura accepté le cessez-le-feu, les livraisons de nourriture, de médicaments et d'autres formes d'aide commenceront immédiatement et seront distribuées par des “canaux approuvés”, notamment les Nations unies et le Croissant-Rouge. Il est précisé que cette opération sera menée “conformément à un accord qui sera conclu au sujet de l'aide à la population civile”. Un responsable du Hamas a déclaré que cette formulation permettrait à Israël de considérer l'aide humanitaire comme “négociable”. Cependant, elle ne mentionne pas le programme d'“aide” américano-israélien géré par la Fondation humanitaire de Gaza.

Sur TruthSocial mercredi, Trump a écrit :

“Israël a accepté les conditions essentielles à la finalisation du CESSEZ-LE-FEU de 60 jours, pendant lequel nous œuvrerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre”, ajoutant : “J'espère, pour le bien du Moyen-Orient, que le Hamas acceptera cet accord, car la situation ne s'améliorera pas, ELLE NE FERA QU’EMPIRER”.

Dans une déclaration officielle publiée mercredi, le Hamas a adopté un ton diplomatique.

“Les médiateurs déploient des efforts soutenus pour combler les fractures entre les parties, parvenir à un accord-cadre et entamer un cycle de négociations sérieuses”, a déclaré le Hamas. “Nous procédons avec la plus grande rigueur et menons des consultations nationales pour discuter des propositions reçues des médiateurs, afin de parvenir à un accord qui garantisse la fin de l'agression, le retrait et l'aide d'urgence à notre peuple dans la bande de Gaza”.

Une délégation du Hamas est en pourparlers avec les médiateurs régionaux au Caire pour discuter du plan. On rapporte qu'Israël pourrait bientôt envoyer une délégation en Égypte ou au Qatar pour des pourparlers. “On observe des signes positifs”, a déclaré mardi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar. Lors des négociations précédentes, le Hamas a examiné les projets israéliens et américains, puis a proposé ses propres amendements et révisions. Une fois le texte accepté par les deux parties, le cadre convenu sert de base à des pourparlers de proximité – des négociations indirectes par l'intermédiaire de médiateurs – sur la mise en œuvre d'un cessez-le-feu.

Au cours des deux derniers jours, les médias hébreux et arabes ont largement rapporté certaines des conditions de la nouvelle proposition. Elles se contredisent quant aux termes précis du plan approuvé par Trump. Le Hamas n'a reçu le document que mercredi soir.

“Il est à l’étude, ce qui signifie qu'aucune décision n'a encore été prise, aucune consultation n'a eu lieu, rien n'a été conclu”,

a déclaré une source proche des négociateurs palestiniens. Il a ajouté que les fuites dans les médias font

“partie intégrante de la pression psychologique exercée non seulement par les médias israéliens, hébreux et américains, mais aussi par les médias arabes. Tout est orchestré. [Le Hamas] pourrait bien sûr accepter [l'accord] en dernier lieu, mais il vient seulement d'initier les discussions [internes]”.

Les responsables du Hamas subissent une pression croissante de la part des Palestiniens de Gaza, y compris des membres de leur propre famille et de leur tribu, pour trouver un compromis. Tous les représentants du Hamas en dehors de Gaza ont perdu des membres de leur famille durant le génocide. Plusieurs représentants du Hamas ont déclaré à Drop Site ces dernières semaines qu'ils subissent une forte pression pour trouver une voie vers un accord qui ne revienne pas à une capitulation de la cause de la libération palestinienne, et c’est pourquoi ils ont cherché à tracer des lignes rouges autour des questions du retrait total d'Israël et d'un cessez-le-feu permanent.

Le responsable du Hamas qui s'est entretenu avec Drop Site s'est dit préoccupé par l'absence d’engagement explicite des États-Unis dans ce nouveau projet d'accord-cadre de mettre définitivement fin à la guerre, une condition que le Hamas a maintes fois présentée comme une ligne rouge dans les négociations. Au lieu de cela, a-t-il déclaré, il reprend en grande partie les affirmations du projet précédent selon lesquelles Trump s'engage à garantir l'engagement d'Israël à ne pas reprendre ses attaques contre Gaza pendant seulement 60 jours et à ce que les États-Unis et les médiateurs régionaux déploient des efforts de bonne foi pour garantir le maintien du cessez-le-feu pendant que les pourparlers se poursuivent en vue de mettre fin à la guerre. “Mais il n'y a aucune garantie pour faire cesser la guerre”, a déclaré le responsable du Hamas.

Depuis des semaines, des sources proches des négociations ont déclaré à Drop Site que les médiateurs qatari et égyptien ont transmis au Hamas l'assurance verbale que Trump souhaite mettre fin à la guerre et veillera à ce qu'Israël ne reprenne pas ses attaques militaires sur Gaza. Mais les États-Unis ont rejeté les demandes du Hamas visant à ce que ces engagements soient consignés par écrit, idéalement dans le texte final d'un accord. Le libellé du projet ne répond pas aux conditions que le Hamas a jugées nécessaires pour parvenir à un accord.

“Le premier jour, les négociations commenceront sous les auspices des médiateurs-garants sur les dispositions nécessaires à un cessez-le-feu permanent”,

indique la proposition. Parmi les questions à négocier figurent : la libération des prisonniers restants,

“le redéploiement et le retrait des forces israéliennes et les dispositions de sécurité à long terme dans la bande de Gaza”, et “les dispositions relatives à ‘l'après’ dans la bande de Gaza”. Cela inclurait vraisemblablement la décision sur la gouvernance après la guerre. “Le président prend au sérieux l'engagement des parties à l'accord de cessez-le-feu et insiste pour que les négociations durant le cessez-le-feu temporaire, si elles aboutissent à un accord entre les parties, mènent à une solution permanente au conflit”, selon le document.

La proposition stipule que les négociations pour un cessez-le-feu permanent devraient être conclues durant la trêve de 60 jours, mais que, si nécessaire,

“le cessez-le-feu temporaire pourrait être prolongé”. Il ajoute que les États-Unis, l'Égypte et le Qatar “veilleront à ce que des négociations sérieuses se poursuivent pendant une période supplémentaire”,

si nécessaire. Les négociateurs palestiniens estiment que cette formulation laisse trop de latitude à Israël pour reprendre son offensive militaire sur Gaza s'il décide qu'il ne veut plus d'un cessez-le-feu et préfère poursuivre sa guerre d'anéantissement et de conquête.

Néanmoins, a déclaré le responsable du Hamas, les négociateurs du mouvement examinent actuellement le texte et demandent des éclaircissements supplémentaires aux médiateurs régionaux avant de donner une réponse officielle. Lors des négociations précédentes, les médiateurs ont proposé de légères modifications de certaines formulations afin de rapprocher les positions d'Israël et du Hamas. Ces changements ont été essentiels pour sceller l'accord de cessez-le-feu de janvier. Les responsables du Hamas débattent actuellement des modifications souhaitées, le cas échéant, afin de signer un accord.

La source proche des négociateurs palestiniens a déclaré qu'il est fort probable que le Hamas réponde positivement à la proposition, tout en reconnaissant qu’accepter l'accord tel quel constituer un “risque calculé”. Si Israël reprend la guerre sans qu'un cessez-le-feu à long terme soit en place, le Hamas détiendra toujours dix prisonniers israéliens vivants, même si son pouvoir de négociation serait considérablement affaibli.

Israël a clairement indiqué qu'il ne veut pas être lié par des engagements à long terme l'empêchant de reprendre ses attaques contre Gaza, mais il ne fait aucun doute que les États-Unis pourraient forcer la main si Trump le souhaite.

Israël s’illustre par une longue histoire de violations flagrantes des cessez-le-feu, une réalité évoquée par les responsables du Hamas à Drop Site. Même avant la signature de l'accord de janvier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait clairement indiqué son intention de violer l'accord après sa première phase, ce qui s’est produit. Il a affirmé avoir reçu des engagements “parallèles” de Trump et de l'ancien président Joe Biden si Israël le juge nécessaire.

Citant un “membre de la hiérarchie politique” - une expression utilisée presque exclusivement pour signaler des fuites concernant Netanyahu - la chaîne israélienne Channel 14 a rapporté mercredi que l'accord de cessez-le-feu actuel comprend une lettre secrète de Trump permettant à Israël de

“reprendre l’offensive si nos exigences concernant le désarmement du Hamas et l'exil de ses dirigeants ne sont pas satisfaites”.

Netanyahu doit se rendre aux États-Unis en début de semaine prochaine pour rencontrer Trump et d'autres responsables américains. Son principal émissaire dans les négociations de cessez-le-feu, Ron Dermer, était à Washington cette semaine pour discuter avec des responsables américains des termes d'une nouvelle proposition. À l'issue de ces réunions, Trump a fait son annonce. Si les responsables israéliens ont déclaré aux journalistes être en accord avec les grandes lignes, ils ont toutefois souligné que les termes définitifs doivent encore être négociés.

Netanyahu a adopté un ton belliqueux dans ses remarques mercredi, déclarant que la guerre ne prendra pas fin tant que le Hamas n'aura pas été éradiqué.

“Il n'y aura plus de Hamas. Pas de Hamastan, nous n’y reviendrons pas”, a-t-il déclaré dans ses premières remarques après la publication de Trump sur les réseaux sociaux. “Nous ne mettrons pas fin à la guerre avant d'avoir éliminé le Hamas : mettre fin à la guerre selon nos propres conditions, c'est-à-dire lorsqu'il n'y aura plus de Hamas, qu'il y aura la victoire et qu'il n'y aura plus de menace pour l'État d'Israël. Le Hamas acceptera-t-il cela ? J'en doute”.

Faisant référence à la proposition de Trump sur la prise de contrôle des États-Unis de Gaza, que Netanyahu a fréquemment invoquée pour promouvoir ses propres menaces génocidaires de conquérir toute la bande de Gaza et d'expulser les Palestiniens, le dirigeant israélien a déclaré :

“Trump n'est pas [revenu sur son soutien à] la migration et ce genre de choses”.

Zvi Sukkot, membre d'extrême droite de la Knesset israélienne appartenant au parti du sionisme religieux, a déclaré que la nouvelle proposition et les récents commentaires de Trump montrent qu'il soutient pleinement le programme d'Israël à Gaza.

“Depuis son arrivée à la Maison Blanche, nous entendons constamment dire que Trump va entrer en conflit avec les intérêts d'Israël et qu'il va nous forcer à faire ceci ou cela”, a-t-il déclaré mercredi. “À l'heure actuelle, non seulement toutes ces interprétations ne se sont pas vérifiées, mais c'est exactement le contraire qui s'est produit”.

Mardi soir, durant une réunion du cabinet, Netanyahu a promis que tout accord signé par Israël inclura l'élimination du Hamas et de la résistance armée palestinienne à Gaza.

“Que [le Hamas] reste là-bas ? Il faudrait me passer sur le corps. Cela n'arrivera pas. [Nous] devons tuer tous ceux qui portent une arme”.

Alors que Netanyahu amplifie ses menaces de poursuite de l’offensive contre Gaza, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a déclaré dimanche au cabinet de sécurité israélien que, d'un point de vue militaire, les principaux objectifs de guerre contre Gaza ont été atteints, ajoutant qu'une extension des combats nécessitera de nouveaux objectifs. De telles déclarations de l'armée israélienne pourraient contribuer à alimenter le discours de “victoire” de Netanyahu si un accord de cessez-le-feu était signé.

Amos Harel, un éminent journaliste militaire israélien, a écrit dans Ha'aretz :

“Comme cela s'est déjà produit, Netanyahu cherche peut-être à faire le show pour les Américains. Il va se montrer disposé à conclure un accord tout en signalant au Hamas que ses exigences restent inchangées, dans le but de rejeter la responsabilité de l'échec sur l'ennemi”. Harel a ajouté : “Netanyahu semble débattre de ses options. Il sait qu'un cessez-le-feu à long terme mettrait en péril son alliance avec les deux partis d'extrême droite qui maintiennent sa coalition au pouvoir”.

Interrogée mercredi sur la vision à long terme de Trump pour Gaza, la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, a refusé de donner plus de détails.

“S'il y a cessez-le-feu, il s'agira évidemment d'éléments sur lesquels tout le monde s'est mis d'accord, mettant alors en oeuvre la vision finale du président Trump. Il s'agira évidemment de paix”,

a-t-elle déclaré aux journalistes au département d'État.

“Ce ne sera pas le plus long cessez-le-feu au monde. Ce sera une paix fondamentalement obtenue grâce aux évolutions sur le terrain, que nous voyons se mettre en place au cours des deux dernières semaines”.

Le mirage du retrait

La reprise des négociations pour un cessez-le-feu intervient alors qu'Israël a encore intensifié son offensive génocidaire contre Gaza ces dernières semaines, avec des bombardements aériens incessants, la multiplication des ordres d'évacuation et des massacres quotidiens des convois humanitaires. Le bilan confirmé par le ministère de la Santé de Gaza depuis le début de la guerre a dépassé mercredi les 57 000 morts, un chiffre largement considéré comme très en deçà de la réalité. L'ONU estime que 85 % du territoire de Gaza est désormais soit sous le coup d'ordres de déplacement forcé, soit qualifié de zone militaire.

Israël a violé presque quotidiennement l'accord de cessez-le-feu initial entré en vigueur le 19 janvier, tuant plus de 150 Palestiniens à Gaza durant cette période. Il a également refusé d'autoriser l'entrée dans l'enclave du nombre convenu de tentes, d'équipements et d'aide humanitaire. Le 2 mars, Israël a unilatéralement abandonné l'accord après la première phase de 42 jours en imposant un blocus total. Le 18 mars, elle a repris sa guerre génocidaire.

Depuis, le Hamas a maintenu être prêt à négocier sur un large éventail de conditions, mais a clairement indiqué qu'il ne libérera plus aucun prisonnier israélien à moins qu'un accord ne soit conclu, ouvrant clairement la voie à une fin permanente de la guerre et au retrait des forces d'occupation israéliennes de Gaza.

Le responsable du Hamas a déclaré à Drop Site que la nouvelle proposition permettrait en fait à Israël de contrôler totalement la quantité de vivres, de médicaments et d'autres produits de première nécessité autorisés à entrer dans la bande de Gaza. On ne sait pas si le programme d'“aide” américano-israélien géré par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) poursuivra ses opérations. Au moins 650 Palestiniens affamés ont été tués dans des massacres commis lors de distributions d'aide depuis que la GHF a commencé ses opérations le 27 mai.

L'armée israélienne ne serait pas tenue de se retirer complètement de Gaza selon les termes du projet, et le libellé de la proposition à ce sujet est très vague. Le nouveau projet prévoit certains redéploiements israéliens, d'abord à l'intérieur du nord de Gaza, puis dans le sud “sur la base de cartes à déterminer”.

La semaine dernière, les médiateurs égyptiens ont soulevé la question de l'occupation par Israël du couloir de Philadelphi qui longe la frontière entre Gaza et l'Égypte. Avant l'invasion israélienne de Rafah et sa prise de contrôle du couloir de Philadelphi en mai 2024, le poste-frontière de Rafah était le seul point de passage des Palestiniens de Gaza vers le monde extérieur, hors contrôle israélien. Netanyahu insiste depuis des mois sur son intention de maintenir le contrôle total de la zone. Les responsables du Hamas ont déclaré aux médiateurs égyptiens que, dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu à long terme garanti par les États-Unis, ils sont ouverts à d'autres solutions concernant le calendrier du retrait israélien du couloir de Philadelphi. Mais le Hamas n'a pas modifié sa position selon laquelle tout accord doit inclure le retrait total des forces israéliennes.

Lors d'une visite aux forces israéliennes à Rafah mercredi, le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré :

“La manœuvre sert deux objectifs : ramener les otages et faire en sorte que le Hamas n'existe plus ici. Nous ne renoncerons pas à cet objectif. Tuer l'ennemi, ramener les otages et gagner, telle est notre mission. Il n'y a aucune chance que nous y renoncions ou que nous fassions des compromis”, a-t-il ajouté. “Le Hamas n'a pas changé. Il veut poursuivre ses actions et détruire [Israël]”.

La dernière fois que des projets de cessez-le-feu ont été diffusés, c'était en mai. Les propositions israéliennes et celles du Hamas prévoyaient la libération de dix otages israéliens vivants et la restitution des corps de 18 corps. En échange, un nombre indéterminé de prisonniers palestiniens détenus par Israël devaient être libérés et les corps des Palestiniens morts en détention seraient restitués. On estime actuellement à 50 le nombre d'Israéliens encore détenus à Gaza, dont vingt seraient encore en vie. Israël détient environ 10 100 Palestiniens dans des prisons et des camps de détention, ainsi que des centaines de corps de Palestiniens. Ces chiffres n'incluent pas plus de 1 000 Palestiniens de Gaza enlevés par Israël depuis le 7 octobre 2023 dans le but explicite de les utiliser dans des échanges de prisonniers avec le Hamas.

Dans ses propositions de mai, Israël souhaitait que dix captifs détenus à Gaza soient libérés dans les premiers jours suivant la conclusion d'un accord. Le Hamas a insisté pour qu'ils soient répartis sur deux mois afin d'empêcher Israël de reprendre le génocide après avoir récupéré ses otages. Le projet actuel propose que huit Israéliens vivants soient libérés au cours de la première semaine suivant la conclusion d'un accord et les deux autres à la fin, et que les corps de 18 captifs décédés soient restitués en plusieurs étapes. Un nombre indéterminé de prisonniers palestiniens seraient libérés et leurs corps restitués à chaque libération d'Israéliens, bien que le document ne précise pas comment le nombre de Palestiniens à libérer sera déterminé.

Selon le responsable du Hamas, les médiateurs ont déclaré au mouvement que le Hamas doit renoncer à la gouvernance de Gaza dans le cadre de l'accord, une condition que le Hamas a depuis longtemps déclaré accepter. Dans sa propre proposition de cessez-le-feu en mai, le Hamas a lui-même inclus un engagement à remettre le pouvoir

“à un comité technique indépendant de Palestiniens chargé d'administrer toutes les affaires à Gaza et de coordonner la reconstruction”.

À chaque proposition du Hamas, Israël a supprimé cette clause de ses propres projets révisés.

La proposition indique que l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff,

“se rendra dans la région pour finaliser l'accord” et “présidera les négociations”.

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Traduit par Spirit of Free Speech

The Devil in the Details of Trump’s "Final Proposal" for Gaza Ceasefire