👁🗨 La faim & l'absence de soins médicaux tuent des dizaines de personnes dans le nord de la bande de Gaza
Israël mène la campagne punitive de massacre la plus sanglante de l'histoire moderne contre plus de 2,3 millions de civils à Gaza, une violation flagrante du droit humanitaire international.
👁🗨 La faim & l'absence de soins médicaux tuent des dizaines de personnes dans le nord de la bande de Gaza
Par Euro-Med Monitor, le 21 décembre 2023
Genève - Des milliers de blessés et de malades sont confrontés à une mort lente dans la bande de Gaza en raison de la faim ou du manque de soins médicaux de base, car la plupart des hôpitaux de l'enclave sont hors service, a déclaré jeudi l'Observatoire Euro-Med des droits de l'homme.
Euro-Med Monitor a signalé la mort de dizaines de malades et de blessés, y compris dans les hôpitaux et les cliniques, en raison de l'insuffisance des soins médicaux. Il a également fait état d'un nombre important de personnes décédées chez elles, faute de pouvoir être transportées vers des hôpitaux, soit parce qu'il n'y en avait pas dans leur secteur - comme c'est actuellement le cas au nord de la ville de Gaza -, soit parce que les installations existantes ont été prises d'assaut lors des incursions terrestres israéliennes.
Le groupe de défense des droits a confirmé que de nouveaux patients meurent chaque jour sans avoir eu la chance d'être soignés dans des hôpitaux, conséquence directe du ciblage israélien des hôpitaux et de l'interruption de l'aide humanitaire.
Euro-Med Monitor a déclaré que l'accès aux soins de santé est extrêmement limité dans toute la bande de Gaza, en particulier dans la ville de Gaza et dans les zones septentrionales de la bande. Tous les hôpitaux de la partie nord de Gaza sont hors service. Une clinique qui avait été bombardée et assiégée a maintenant une capacité limitée, et un centre ambulancier du Croissant-Rouge à Jabalia a été pris pour cible au cours des deux derniers jours. Le complexe médical Al-Shifa de la ville de Gaza, dont les bâtiments ont été détruits, a été transformé en centre d'hébergement.
Suite à la destruction du complexe médical Al-Shifa, le personnel médical a dû être évacué en raison d'une pénurie de fournitures médicales, de coupures d'eau et d'électricité, et d'une capacité très limitée à fournir des services médicaux aux patients.
Bassem Odeh, un blessé de quarante ans, est décédé au complexe médical d'Al-Shifa des suites des blessures subies lors d'une frappe aérienne israélienne sur le nord de la bande de Gaza il y a quelques jours, alors qu'il ne souffrait que de blessures modérées. Selon sa famille, Odeh a été blessé aux membres inférieurs et transporté à Al-Shifa, mais comme il n'y avait pas assez d'équipement médical pour le soigner, il a saigné pendant des jours avant de succomber à ses blessures.
Euro-Med Monitor a également indiqué que Samira Abu Awad, 38 ans, est décédée à son domicile dans le quartier Sheikh Radwan de la ville de Gaza après avoir souffert de complications de santé, car elle était cardiaque avant le génocide en cours. Sa famille n'a pas été en mesure de la transférer dans un hôpital pour qu'elle y soit soignée.
L'équipe de l'Observatoire Euro-Med a également signalé qu'un homme âgé de 67 ans, Eid al-Jaal, est mort de faim dans sa maison du quartier Al-Sahaba, dans le centre de la ville de Gaza. Sa mort est survenue après que des véhicules et des chars de l'armée israélienne aient encerclé sa maison pendant des jours. Euro-Med Monitor a déclaré qu'il s'efforçait d'enregistrer des dizaines d'autres témoignages de malades et de blessés décédés dans différents quartiers de la ville de Gaza et dans les zones septentrionales de la bande, sans accès aux soins médicaux, les activités hospitalières ayant été complètement suspendues.
Mettant en garde contre une aggravation sans précédent des conditions catastrophiques auxquelles sont confrontés les patients et le personnel de santé restant dans la ville de Gaza et dans les zones septentrionales de la bande, Euro-Med Monitor a averti que des centaines de blessés et de malades chroniques, de femmes enceintes et de nouveau-nés risquent une mort imminente si la communauté internationale ne met pas le hola au génocide des habitants de Gaza par Israël.
L'organisation basée à Genève a déclaré que l'hôpital arabe Al-Ahli de la ville de Gaza est gravement surchargé de patients nécessitant des soins d'urgence. Des corps ont été déposés dans sa cour, car les attaques israéliennes actuelles empêchent de les enterrer en toute sécurité, et dans la dignité.
L'hôpital Al-Ahli était le seul hôpital opérationnel dans le nord de la vallée de Gaza jusqu'à il y a deux jours, lorsque les salles d'opération ont été fermées en raison d'un manque de fournitures médicales, d'énergie, de carburant, de nourriture et d'eau. La ville de Gaza et le nord de la bande de Gaza se retrouvent donc sans hôpitaux, les quatre encore ouverts fonctionnant à peine, fournissant des soins quasi inexistants malgré les efforts considérables du personnel, et étant virtuellement incapables de sauver des vies à ce stade.
Euro-Med Monitor a souligné que 23 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza sont hors service, que neuf hôpitaux fonctionnent partiellement et que quatre hôpitaux fonctionnent avec des services très limités.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 800 000 Palestiniens vivant dans la ville de Gaza et dans sa région nord n'ont pas accès aux soins de santé. L'Organisation mondiale de la santé a également signalé que les hôpitaux restants dans la bande de Gaza souffrent d'une grave pénurie de carburant et de fournitures de base, et qu'ils fonctionnent trois fois plus que leur capacité.
Selon Euro-Med Monitor, la situation des patients de Gaza n'est plus une priorité absolue, en raison de l'attention portée aux attaques aériennes, terrestres et d'artillerie d'Israël sur la bande de Gaza, qui ont fait un nombre record de victimes. Des milliers de patients ont un besoin urgent de services de santé de base dans un contexte de pénurie totale d'aide médicale et de manque de carburant, d'eau et de nourriture, ainsi que plus de 2 000 patients atteints de cancer, 1 000 patients souffrant d'insuffisance rénale, environ 50 000 patients souffrant de maladies cardiovasculaires, plus de 60 000 diabétiques et environ 50 000 femmes enceintes. Des milliers de personnes âgées et de patients alités ne bénéficient d'aucun soin de santé et n'ont pas accès aux médicaments, comme c'est le cas de nombreuses femmes enceintes et de nouveau-nés, qui risquent de mourir de déshydratation et de malnutrition.
L'Observatoire Euro-Med des droits de l'homme a averti qu'en l'absence de médicaments, de fournitures médicales et d'autres produits de première nécessité, tous les patients finiront par mourir dans de terribles souffrances. L'organisation de défense des droits de l'homme a souligné la nécessité urgente d'un cessez-le-feu humanitaire, afin de soutenir les installations médicales restantes dans la bande de Gaza et de permettre l'administration des soins médicaux nécessaires aux personnes malades ou blessées.
Euro-Med Monitor a également confirmé qu'Israël mène une campagne punitive et de massacre la plus sanglante de l'histoire moderne contre plus de 2,3 millions de civils dans la bande de Gaza, représentant une violation flagrante du droit humanitaire international et une grave violation des règles de la guerre.
L'organisation renouvelle son appel à la communauté internationale, en particulier aux États signataires de la Convention de Genève, pour qu'ils assument leurs responsabilités, la protection des civils dans la bande de Gaza et des établissements de santé qui s'y trouvent, fournissent immédiatement toutes les ressources nécessaires, et veillent à ce que les civils et les établissements de santé ne soient jamais pris pour cible.