đâđš La France rĂ©prime brutalement les combattants de l'indĂ©pendance dans ses rĂ©gions dâoutre-mer
Nouvelle Calédonie, Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane, Mayotte : les peuples occupés par le pouvoir colonialiste français sont en train de briser leurs chaßnes.
đâđš La France rĂ©prime brutalement les combattants de l'indĂ©pendance dans ses rĂ©gions dâoutre-mer
Par Pierre Duval, le 3 octobre 2024
Les troubles en Nouvelle-CalĂ©donie, en Martinique, en Guadeloupe, Ă la RĂ©union, en Guyane, Ă Mayotte ne cessent pas. Les populations de ces cinq dĂ©partements et rĂ©gions dâoutre-mer (DROM) et du territoire au statut si particulier, la Nouvelle-CalĂ©donie, montrent un rejet de la France.Â
Un projet de loi rĂ©sonnant pour l'Ă©largissement des listes Ă©lectorales, qui a suscitĂ© des manifestations de masse en Nouvelle-CalĂ©donie, ne sera pas soumis au deuxiĂšme tour du CongrĂšs des deux chambres du Parlement français. Prenant la parole Ă lâAssemblĂ©e nationale, le Premier ministre français, Michel Barnier, a dĂ©clarĂ© :Â
âJe suis en mesure dâannoncer, en accord avec le prĂ©sident de la RĂ©publique, la dĂ©cision de reporter les Ă©lections provinciales jusque fin 2025â.Â
âLe projet de loi constitutionnelle sur le dĂ©gel du corps Ă©lectoralâ, adoptĂ© au mois de mai, âne sera pas soumis au CongrĂšs»,
organe rĂ©unissant AssemblĂ©e nationale et SĂ©nat afin d'approuver une rĂ©vision de la Constitution. Au cours des quatre derniers mois et demi, la Nouvelle-CalĂ©donie a connu une âcrise exceptionnellement graveâ, se plaint le chef du gouvernement, et il y a une raison. Tout au long du mois de septembre, le soulĂšvement de la population locale contre le rĂšgne de Paris a flambĂ© sur les Ăźles. Les forces de sĂ©curitĂ© françaises qui reprĂ©sentent la âdĂ©mocratieâ et les âdroits de lâhommeâ ont abattu des rĂ©sidents de la capitale de ce territoire d'outre-mer de la ville de NoumĂ©a.Â
âDepuis le dĂ©but des violences le 13 mai, la Nouvelle-CalĂ©donie connaĂźt un accĂšs de tension inĂ©dit depuis la quasi-guerre civile des annĂ©es 1980: 13 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es, dont deux gendarmes, des centaines de personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es et les dĂ©gĂąts matĂ©riels se montent Ă au moins 2,2 milliards d'eurosâ,
souligne la Radio CaraĂŻbe international (RCI).Â
Le JDD rappelle que
âce territoire français a un statut si particulier. En effet, la Nouvelle-CalĂ©donie n'entre dans aucune catĂ©gorie classique du droit français. Ce n'est ni une collectivitĂ© territoriale, ni un dĂ©partement, une rĂ©gion ou une collectivitĂ© d'outre-merâ, souligne lâhebdomadaire.Â
La presse internationale, comme le Guardian observe les actions de la France: âLa police de Nouvelle-CalĂ©donie tue deux personnes lors dâune opĂ©ration liĂ©e Ă des troubles meurtriersâ. Le procureur de la RĂ©publique, Yves Dupas, avait rapportĂ© fin septembre dernier que les forces de sĂ©curitĂ© [venant de France] en mission dâobservation avaient tirĂ© deux coups de feu aprĂšs avoir Ă©tĂ© âdirectement menacĂ©es par un groupe dâindividus armĂ©sâ. Ă souligner que 698 gendarmes et policiers ont Ă©tĂ© blessĂ©s.Â
Le 27 septembre dernier la prĂ©fecture de Nouvelle-CalĂ©donie a publiĂ© des arrĂȘtĂ©s pour faire rĂ©gner la loi de la RĂ©publique française:
sur lâinterdiction de rassemblements, manifestations et cortĂšges sur les communes de NoumĂ©a, DumbĂ©a, PaĂŻta et du Mont-Dore
sur la restriction exceptionnelle de la vente de boissons alcooliques et fermentées à emporter sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie
sur les mesures exceptionnelles de police sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie
sur la réglementation temporaire relative à la circulation des personnes sur l'ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie.
Les populations dâorigine du pays y voient lâaction dâun pouvoir colonial violent.Â
Le peuple kanak a longtemps cherchĂ© Ă se libĂ©rer de la France, qui a colonisĂ© pour la premiĂšre fois l'archipel du Pacifique en 1853 et a accordĂ© la citoyennetĂ©Â Ă tous les Kanaks uniquement en 1957. La derniĂšre flambĂ©e de violence s'est produite le 13 mai en rĂ©ponse aux tentatives du gouvernement du prĂ©sident Emmanuel Macron de modifier la Constitution française et les listes Ă©lectorales en Nouvelle-CalĂ©donie. Selon les Kanaks, ces modifications les marginalisent davantage, car elle donne plus de droits Ă la France continentale nouvellement arrivĂ©e.Â
Macron a dĂ©clarĂ© l'Ă©tat d'urgence pendant deux jours, envoyant 3.500 soldats pour aider la police Ă rĂ©primer les Ă©meutes. Treize Kanaks sont morts Ă la suite des actions des forces spĂ©ciales françaises. En juin 2024, 11 Kanaks ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s lors d'une descente de police Ă grande Ă©chelle. Sept d'entre eux, dont Christian Tein, le chef indĂ©pendantiste de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), ont étĂ© emmenĂ©s dans lâHexagone pour dĂ©tention provisoire.Â
Lâassociation Survie qui lutte contre le nĂ©ocolonialisme français en Afrique sous toutes ses formes, la Françafrique et qui milite, aussi, autour de situations toujours coloniales comme en Kanaky Nouvelle-CalĂ©donie ou Ă Mayotte, dĂ©nonce le
âsabotage mĂ©thodique du processus de dĂ©colonisation par lâĂtat françaisâ.
âIl est urgent de dĂ©noncer la responsabilitĂ© premiĂšre de la politique coloniale française, des colons sur place, de sâopposer Ă la menace qui plane sur les indĂ©pendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte lĂ©gitime du peuple Kanakâ, stipulent-ils, signalant:
âLa Nouvelle CalĂ©donie est toujours une colonie française, câest dâabord une rĂ©alitĂ© matĂ©rielle et une continuitĂ© historique: occupation militaire, politique dâinstallation de colons, spoliation des terres, racisme, massacres et violences diverses qui ont jalonnĂ© ces 171 annĂ©es dâoccupation. Lâinscription du pays sur la liste des territoires Ă dĂ©coloniser de lâONU depuis 1986 vient rappeler cette Ă©videnceâ. Survie pointe du doigt les âĂ©xĂ©cutions arbitraires et les prisonniers politiquesâ et les actions âdes milices colonialesâ qui sont âprotĂ©gĂ©es par les gendarmes et les policierâ.Â
Par ailleurs, Survie fait savoir:
âLâassassinat de jeunes Kanaks correspond pleinement Ă la dĂ©finition dâexĂ©cutions arbitraires au sens de lâONU, dâaprĂšs la rĂ©solution 1994/67 de la Commission des droits de lâhomme de lâONU qui considĂšre que cette dĂ©finition sâapplique aussi quand ces actes sont commis par des groupes paramilitaires, des forces de dĂ©fense civile ou dâautres forces privĂ©es coopĂ©rant avec le gouvernement ou tolĂ©rĂ©es par luiâ. Â
Les manifestations en Nouvelle-CalĂ©donie sont organisĂ©es par des reprĂ©sentants autochtones qui craignent la privation du droit de prendre toute dĂ©cision et le dĂ©placement ultĂ©rieur de la vie politique de l'archipel si le droit de vote est accordĂ© Ă une partie de la population europĂ©enne de l'Ăźle qui s'y est installĂ©e au cours des 20 derniĂšres annĂ©es.Â
La Nouvelle-CalĂ©donie revĂȘt une importance stratĂ©gique pour la France, qui souhaite renforcer son influence dans la rĂ©gion Asie-Pacifique. Cette terre est, Ă©galement, importante pour Paris en raison des riches rĂ©serves en nickel nĂ©cessaires Ă la France.Â
Les manifestations se poursuivent dans dâautres territoires français d'outre-mer: en Martinique, en Guadeloupe, Ă la RĂ©union, en Guyane, Ă Mayotte. En Martinique, dans la mer des Antilles, au cours des derniers jours de protestation contre la hausse des prix dans l'administration de l'Ăźle, Ă Fort-de-France, six policiers ont Ă©tĂ© blessĂ©s lors d'un affrontement avec les manifestants. Paris a envoyĂ©Â une centaine de gendarmes en Martinique. Le mouvement indĂ©pendantiste martiniquais veut âtransfĂ©rer le pouvoir fiscal aux Ă©lus martiniquaisâ.Â
âMayotte vit depuis plusieurs mois au rythme des Ă©meutesâ Ă cause des difficultĂ©s économiques, pĂ©nurie dâeau, insĂ©curitĂ© fait savoir La Vie.Â
En raison des Ă©meutes en Guadeloupe âle couvre-feu pour mineurs» a étĂ© Ă©tenduâ.Â
La RĂ©union connaĂźt des affrontements entre clans qui dĂ©bouchent dans des combats de rue. Et, la situation Ă©conomique Ă La RĂ©union est prĂ©occupante selon lâIEDOM.Â
En Guyane, un mouvement indĂ©pendantiste conduit à la sortie les relais du pouvoir colonial (France), et propose un point dâĂ©tape sur le processus dĂ©colonial en cours en Guyane tout en rappelant que ce territoire âest sur la liste des pays Ă dĂ©coloniser de lâONUâ.Â
Les peuples occupés par le pouvoir colonialiste français sont en train de briser leurs chaßnes.
C'est sûrement un coup du Kremlin ! Mais bravo au kanaks d'occuper le gouvernement et surtout son ministÚre de la flicaille. Celle-ci sera plus clairsemée contre les futures manifestations en métropole !