đâđš La High Court britannique entend enfin la demande d'appel d'Assange
Les avocats d'Assange affirment que l'Ă©diteur de WikiLeaks a fait l'objet de poursuites pour avoir dĂ©noncĂ© la criminalitĂ© du gouvernement amĂ©ricain Ă un niveau âmassif et sans prĂ©cĂ©dentâ.
đâđš La High Court britannique entend enfin la demande d'appel d'Assange
Par Mohamed Elmaazi, le 20 février 2024
Les poursuites engagĂ©es par le gouvernement des Ătats-Unis contre Julian Assange constituent une tentative de punir ce dernier et WikiLeaks pour avoir dĂ©noncĂ© la criminalitĂ© du gouvernement amĂ©ricain Ă un âniveau massif et sans prĂ©cĂ©dentâ, ont dĂ©clarĂ© les avocats de l'Ă©diteur de WikiLeaks Ă deux hauts magistrats de la High Court of Justice (Haute Cour de justice britannique).
Les crimes rĂ©vĂ©lĂ©s par les publications de WikiLeaks qui sont au cĆur de cette affaire comprennent des actes de âtortureâ, des ârestitutions [extraordinaires]â et des âfrappes de dronesâ qui ont tuĂ© des dizaines de civils.
M. Assange demande l'autorisation de faire appel de la décision d'extradition de la juge de district Vanessa Baraitser, rendue en janvier 2021. Les avocats Mark Summers KC et Edward Fitzgerald KC ont exposé sept motifs de contestation de la décision.
En raison du temps limité dont ils disposaient, les avocats de la défense d'Assange se sont concentrés sur des aspects spécifiques de chaque motif qui, selon eux, méritaient une attention particuliÚre, avec des arguments plus détaillés fournis dans les soumissions écrites.
La défense d'Assange a fait valoir ce qui suit :
le traitĂ© d'extradition entre les Ătats-Unis et le Royaume-Uni interdit clairement l'extradition pour des dĂ©lits politiques
les dĂ©lits pour lesquels Assange est poursuivi, Ă savoir l'espionnage, entrent dans la catĂ©gorie des dĂ©lits politiques âpursâ ou âĂ©videntsâ
les Ătats-Unis ont commis un âabus de procĂ©dureâ en demandant l'extradition d'Assange pour des dĂ©lits politiques
l'extradition d'Assange en violation du traitĂ© d'extradition âaboutirait Ă une dĂ©tention arbitraireâ et Ă une violation de l'article 5 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme (CEDH)
l'extradition reprĂ©senterait un âdĂ©ni flagrantâ de son droit Ă la libertĂ© d'expression en vertu de l'article 10 de la CEDH, y compris la possibilitĂ© qu'il soit privĂ© des protections prĂ©vues par le Premier Amendement de la constitution amĂ©ricaine.
permettre de poursuivre M. Assange en vertu de la loi amĂ©ricaine sur l'espionnage, alors qu'aucun autre journaliste ou Ă©diteur ne l'a jamais Ă©tĂ©, constitue une violation de ses droits au titre de l'article 7 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme de ne pas ĂȘtre poursuivi pour quelque chose qui ne constituait pas un dĂ©lit au moment oĂč il a agi.
Assange ne bĂ©nĂ©ficierait pas d'un procĂšs Ă©quitable aux Ătats-Unis.
Les avocats de la défense ont soutenu que Mme Baraitser avait mal interprété la loi, et ignoré des aspects essentiels portés à son attention. Ils ont également demandé l'autorisation d'introduire de nouveaux éléments de preuve dans le cadre de leur appel.
En particulier, la défense a noté que Yahoo News avait rapporté des allégations selon lesquelles des plans d'enlÚvement ou d'assassinat d'Assange avaient été envisagés par de hauts responsables de la CIA et de l'administration du président Donald Trump.
Comme l'a rappelĂ© Fitzgerald, la dĂ©cision de cibler Assange par des moyens âextrajudiciairesâ aurait Ă©tĂ© motivĂ©e par la publication par WikiLeaks des documents Vault 7 en mars 2017. Ces fichiers rĂ©vĂ©laient les programmes de cyberguerre et de piratage informatique de la CIA, et un mois plus tard, le directeur de la CIA Mike Pompeo qualifiait WikiLeaks d'âagence de renseignement non Ă©tatique hostile.â
Ses avocats ont Ă©galement soulevĂ© le fait qu'Assange pourrait ĂȘtre condamnĂ© Ă la peine de mort, ce qui est interdit par la loi au Royaume-Uni. Si le gouvernement amĂ©ricain ne garantit pas que la peine de mort ne sera pas appliquĂ©e, son extradition ne devrait pas ĂȘtre autorisĂ©e.
M. Baraitser a en fait rejetĂ© l'extradition au motif qu'il existait un ârisque substantielâ de suicide si M. Assange Ă©tait soumis aux conditions de vie dans les prisons amĂ©ricaines. En particulier, l'isolement cellulaire constituerait un abus considĂ©rable compte tenu du fait qu'il se trouve sur le spectre de l'autisme. Elle avait toutefois rejetĂ© tous les autres arguments avancĂ©s par M. Assange pour s'opposer Ă l'extradition.
Le traitĂ© d'extradition entre les Ătats-Unis et le Royaume-Uni devrait interdire l'extradition
La High Court a dĂ©cidĂ© que lâextradition du journaliste australien primĂ© Ă©tait possible aprĂšs avoir reçu des âgaranties diplomatiquesâ de la part du gouvernement amĂ©ricain qu'il serait traitĂ© de maniĂšre Ă Ă©viter le suicide.
Les avocats de M. Assange ont immĂ©diatement demandĂ© l'autorisation de faire appel des nombreux arguments que Mme Baraitser avait nĂ©gligĂ©s. Selon eux, en ne tenant pas compte de l'interdiction d'extrader pour des dĂ©lits politiques, Mme Baraitser a ignorĂ© un interdit âsĂ©culaireâ figurant dans âpratiquement tousâ les traitĂ©s d'extradition du Royaume-Uni.
Il s'agit de l'une des exceptions les plus fondamentales reconnues en droit international, et figure dans les traitĂ©s conclus avec â156 des 158 paysâ avec lesquels le Royaume-Uni a signĂ© une convention, a expliquĂ© M. Fitzgerald.
Il existe une âjurisprudence trĂšs abondanteâ des tribunaux britanniques âsur ce qui constitue une infraction politiqueâ, a ajoutĂ© M. Fitzgerald, mais Mme Baraitser n'a tenu compte d'aucun de ces Ă©lĂ©ments parce qu'une loi de 2003 sur l'extradition ne mentionnait pas la question des infractions politiques.
Le juge de district a interprĂ©tĂ© le silence de la loi sur les dĂ©lits politiques comme signifiant que le Parlement britannique avait l'intention de supprimer la dĂ©rogation pour dĂ©lits politiques contenue dans le traitĂ© entre les Ătats-Unis et le Royaume-Uni. Mais M. Fitzgerald a insistĂ© sur le fait que c'Ă©tait âun grand pas Ă franchirâ que de dire que cette protection, qui existe dans le droit anglo-amĂ©ricain depuis des gĂ©nĂ©rations, âa simplement Ă©tĂ© supprimĂ©e en silenceâ.
Il est inacceptable, a insisté M. Fitzgerald, que le gouvernement américain puisse requérir l'extradition de M. Assange par le biais d'un traité international tout en affirmant que l'exception pour délit politique prévue par ce traité n'a pas force de loi.
Le choix du gouvernement amĂ©ricain de demander l'extradition de M. Assange a non seulement violĂ© ses droits en vertu du traitĂ©, mais a Ă©galement constituĂ© un abus de procĂ©dure et violĂ© son droit Ă ne pas ĂȘtre soumis Ă une dĂ©tention illĂ©gale, a conclu M. Fitzgerald.
Criminaliser les pratiques journalistiques courantes
Poursuivre M. Assange pour avoir publié des informations relatives à la sécurité nationale violerait son droit à la liberté d'expression. Cette activité
âĂ©tait (et est) lĂ©gale et courante, car il s'agit d'un acte protĂ©gĂ© par les principes universellement reconnus et enracinĂ©s de la libertĂ© d'expressionâ,
ont déclaré les avocats de M. Assange.
Selon les arguments de la défense, les tribunaux font toujours une distinction entre les obligations des journalistes, d'une part, et celles de leurs sources, d'autre part - un point auquel Baraitser n'a pas accordé l'attention requise.
M. Assange a fait l'objet de poursuites
âsans prĂ©cĂ©dent sur le plan juridiqueâ, qui âvisent Ă criminaliser l'application de pratiques journalistiques ordinaires consistant Ă obtenir et Ă publierâ
de vĂ©ritables informations classifiĂ©es qui Ă©taient dans l'intĂ©rĂȘt public.
Ses avocats ont rappelĂ© que les publications avaient contraint les Ătats-Unis Ă cesser les frappes de drones au Pakistan. Les publications ont entraĂźnĂ© la dĂ©cision de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme selon laquelle Khaled el-Masri avait Ă©tĂ© kidnappĂ© et torturĂ© par la CIA. Les publications ont aussi amenĂ© l'armĂ©e amĂ©ricaine Ă modifier ses ârĂšgles d'engagement en Irakâ.
Summers a dĂ©clarĂ© Ă la Cour que les publications ont mĂȘme accĂ©lĂ©rĂ© la fin de la guerre amĂ©ricaine en Irak.
Mme Baraitser a souligné dans sa décision que la loi britannique sur les secrets officiels (Official Secrets Act) criminalise également la publication d'informations classifiées sans autorisation. Toutefois, comme l'ont indiqué les avocats d'Assange dans leurs observations,
âquelle que soit la portĂ©e potentielle de la loi britannique sur les secrets officiels, elle n'a jamais Ă©tĂ© utilisĂ©e, Ă l'instar de la loi sur l'espionnage, pour poursuivre et encore moins pour condamner le fait d'obtenir ou de publier (par opposition Ă la fuite) des informations classifiĂ©esâ.
âLa raison principale en est que cela serait fondamentalement incompatible avec les libertĂ©s de la presse (et constituerait un dĂ©ni flagrant de celles-ci). Comme aux Ătats-Unis, les cas d'obtention et de publication d'informations classifiĂ©es par la presse britannique sont lĂ©gion mais ne font jamais l'objet de poursuites. Dans cette juridiction, ces poursuites constitueraient (et l'extradition facilite) une violation flagrante [du droit d'Assange Ă la libertĂ© d'expression].â
Les avocats de la dĂ©fense ont exposĂ© la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, qui dĂ©finit des critĂšres clairs pour la protection des dĂ©nonciateurs. M. Summers a soutenu que la lanceuse dâalerte de l'armĂ©e amĂ©ricaine Chelsea Manning, qui a divulguĂ© les documents publiĂ©s par M. Assange, rĂ©pond clairement Ă ces critĂšres.
Le juge Johnson a demandĂ© Ă M. Summers si la jurisprudence de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme prĂ©voit âune rĂšgle absolueâ accordant une protection aux lanceurs d'alerte quelles que soient les circonstances. M. Summers a dĂ©clarĂ© que certains critĂšres devaient ĂȘtre respectĂ©s. La Cour europĂ©enne des droits de l'homme procĂšde Ă un examen minutieux de la situation. âS'il penche en faveur du lanceur d'alerteâ, il est protĂ©gĂ©.
Compte tenu de la façon dont Manning a été protégée en tant que lanceuse d'alerte, la Cour européenne des droits de l'homme ne peut pas, selon M. Summers, refuser à M. Assange la protection pour la publication de ces documents. L'équipe juridique d'Assange a en outre souligné le risque réel qu'Assange se voie refuser toute protection au titre du Premier Amendement.
M. Pompeo et Gordon Kromberg, l'un des principaux procureurs dans cette affaire, ont tous deux affirmé que M. Assange pourrait ne bénéficier d'aucun droit au titre du Premier Amendement, et que le gouvernement américain n'avait donné aucune garantie que M. Assange bénéficierait de protections constitutionnelles.
Franchir une ânouvelle frontiĂšre juridiqueâ
Les avocats d'Assange ont fait remarquer à la High Court que la loi américaine sur l'espionnage n'avait jamais été utilisée pour poursuivre des journalistes ou des éditeurs.
Par consĂ©quent, le gouvernement amĂ©ricain Ă©tend aujourd'hui l'application d'une loi sur l'espionnage datant de la PremiĂšre Guerre mondiale d'une maniĂšre âtotalement imprĂ©visibleâ, constituant une violation des droits d'Assange en vertu de l'article 7 de la Convention europĂ©enne des droits de l'homme.
âLa publication de fuites d'informations relatives Ă la sĂ©curitĂ© nationale Ă©tait (et est) lĂ©gale et courante, car il s'agit d'un comportement protĂ©gĂ© par les principes universellement reconnus et enracinĂ©s de la libertĂ© d'expressionâ, a affirmĂ© la dĂ©fense dans ses conclusions. âLa divulgation et la publication d'informations dĂ©tenues par l'Ătat jouent un rĂŽle essentiel dans une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique, car elles permettent Ă la sociĂ©tĂ© civile de contrĂŽler les actions du gouvernement auquel elle a confiĂ© la protection de ses intĂ©rĂȘtsâ.
Lors de l'audience d'extradition de septembre 2020, Mme Baraitser
âa entendu des tĂ©moignages d'experts incontestĂ©s concernant la pratique âroutiniĂšreâ aux Ătats-Unis de l'obtention et de la publication d'informations classifiĂ©es, sans qu'aucune poursuite pour l'acte d'obtenir ou de publier (par opposition Ă l'acte de divulguer) des secrets d'Ătat n'ait jamais eu lieu auparavantâ,
a rappelĂ© la dĂ©fense de M. Assange. Selon les preuves convenues devant [le juge Baraitser], la poursuite de M. Assange en tant qu'Ă©diteur âfranchit une nouvelle frontiĂšre juridiqueâ et ârompt avec tous les prĂ©cĂ©dents juridiquesâ.
M. Baraitser a Ă©galement entendu des tĂ©moignages d'experts âincontestĂ©sâ selon lesquels âles Ă©diteurs ont Ă©tĂ© expressĂ©ment exclusâ du âchamp d'application prĂ©vuâ par la lâEspionage Act.
âLa preuve prĂ©sentĂ©e Ă [Baraitser] Ă©tait, par consĂ©quent, qu'en 2010-2011, la pĂ©riode concernĂ©e, il Ă©tait âtotalement imprĂ©visibleâ qu'un tel acte d'accusation puisse ĂȘtre ou soit Ă©mis contre un Ă©diteur pour avoir obtenu, reçu ou publiĂ© des informations classifiĂ©es ayant fait l'objet d'une fuiteâ.
Mme Baraitser a manqué à son devoir d'évaluer pleinement toutes les preuves de la violation du droit à la liberté d'expression de M. Assange.
Les juges de la High Court ont demandĂ© Ă M. Summer s'il Ă©tait vrai que les Ă©diteurs ne sont pas poursuivis pour avoir publiĂ© des documents contenant les noms de sources, d'actifs et d'autres personnes. M. Summer a rĂ©pondu par l'affirmative et a citĂ© le cas du lanceur dâalerte des Pentagon Papers, Daniel Ellsberg, poursuivi en vertu de lâEspionage Act.
Si Ellsberg a été poursuivi, le New York Times, qui a publié ses fuites, ne l'a pas été.
M. Summer a Ă©galement citĂ© l'exemple de Cryptome, le premier Ă publier les cĂąbles diplomatiques non expurgĂ©s avant WikiLeaks. Aucune personne associĂ©e Ă ce site n'a fait l'objet de poursuites, bien qu'il soit basĂ© aux Ătats-Unis.
L'audience d'aujourd'hui a été entiÚrement consacrée aux arguments de la défense. L'audience de demain sera consacrée à la réponse du gouvernement américain à la demande d'appel.
Si la High Court accepte une partie ou la totalitĂ© des motifs d'appel comme Ă©tant au moins âdĂ©fendablesâ, elle fixera une date ultĂ©rieure pour l'audition de l'appel d'Assange. Mais si les juges de la High Court rejettent les arguments de la dĂ©fense, M. Assange aura Ă©puisĂ© toutes les voies de recours internes.
La derniĂšre option de M. Assange sera de dĂ©poser une requĂȘte dâurgence auprĂšs de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, Ă Strasbourg, en France.
âPour la premiĂšre fois depuis trois ans, nous avons entendu aujourd'hui au tribunal des arguments de fond sur les implications plus larges de l'affaire Assange, et pas seulement sur son Ă©tat de santĂ© mentale prĂ©occupant, comme cela avait Ă©tĂ© le cas lors des prĂ©cĂ©dents appelsâ,
a déclaré Rebecca Vincent, directrice des campagnes internationales de Reporters sans frontiÚres (RSF).
âLa dĂ©fense juridique d'Assange a prĂ©sentĂ© des arguments de poids sur la nature politique des actions dont Assange est accusĂ©, l'utilisation sans prĂ©cĂ©dent de l'Espionage Act pour cibler l'activitĂ© journalistique, la planification alarmante par les responsables de la CIA de l'assassinat d'Assange, et les protections que la Cour europĂ©enne des droits de l'homme appliquerait Ă cette affaire - qui sont parmi les raisons pour lesquelles RSF dĂ©fend Ă©galement cette affaireâ.
Vincent a poursuivi :
âNous restons prĂ©occupĂ©s par l'incapacitĂ© d'Assange Ă se prĂ©senter au tribunal aujourd'hui, bien qu'il ait reçu une rare permission d'y comparaĂźtre. Le box de mĂ©tal oĂč il aurait dĂ» se trouver est restĂ© vide, tandis que les dĂ©libĂ©rations sur son avenir se sont dĂ©roulĂ©es en son absenceâ.
âLors de notre derniĂšre visite Ă la prison de Belmarsh, le 16 janvier, il Ă©tait malade et souffrait, s'Ă©tant cassĂ© une cĂŽte Ă cause d'une toux excessive. Qu'il ne se sente pas assez bien pour se prĂ©senter au tribunal ou suivre la procĂ©dure en ligne souligne les risques pour sa santĂ© physique et mentale inhĂ©rents Ă ses conditions de dĂ©tention actuelles, risques exacerbĂ©s en cas d'extradition. Il doit ĂȘtre immĂ©diatement libĂ©rĂ©â, a conclu M. Vincent.
https://thedissenter.org/high-court-hears-assange-request-for-appeal/