👁🗨 La justice se fait attendre, mais n'est pas rendue : Près d'un an après avoir été posée, la demande de recours est rejetée.
Lord Chief Justice Burnett de la High Court est un "ami personnel proche" de Sir Ian Duncan depuis 40 ans, lequel a participé à l'opération de kidnapping d'Assange de l'ambassade d'Équateur à Londres.
👁🗨 La justice se fait attendre, mais n'est pas rendue : Près d'un an après avoir été posée, la demande de recours est rejetée.
Par Kevin Gosztola @kgosztola, le 8 juin 2023
Lord Chief Justice Ian Burnett de la High Court of Justice était un "ami personnel proche" de Sir Ian Duncan depuis 40 ans, lequel a participé à l'opération qui a permis de chasser Assange de l'ambassade de l'Équateur à Londres.
La Haute Cour de justice du Royaume-Uni a rejeté l'appel du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, contre son extradition vers les États-Unis. Une décision de trois pages a été rendue par un juge unique, Sir Jonathan Swift.
Julian Assange a attendu en détention à la prison Belmarsh de Sa Majesté pendant près d'un an. Les motifs de l'appel ont été soumis à la cour d'appel à la mi-juillet 2022.
En mai, Stephen Kenny, avocat d'Assange en Australie, a réagi à l'attente d'une décision de la Cour par Assange.
"Un juge doit simplement les lire et faire ce que nous appelons une évaluation des documents", a déclaré M. Kenny. "Cela signifie qu'il doit les lire et se dire, oh oui, il y a matière à débattre.”
"Cela ne veut pas dire qu'il doit gagner ou quoi que ce soit d'autre. Il doit avoir un dossier défendable. C'est placer la barre assez bas, et je pense que malgré les milliers de pages que ses avocats ont déposées, je pourrais le faire en quelques jours. Peut-être une semaine si j'étais vraiment lent."
"La justice retardée est une justice bafouée. Je n'ai donc aucune confiance en eux", a ajouté M. Kenny.
Ce sentiment était fondé. Non seulement le juge Swift et la High Court of Justice ont infligé une sanction en refusant de statuer sur la demande d'appel d'Assange, mais en fin de compte, la Cour n'a jamais eu l'intention d'accorder à Assange sa chance au tribunal. Il n'a jamais eu l'occasion de faire valoir que l'extradition vers les États-Unis pour y être inculpé au titre de la loi sur l'espionnage violerait son droit à la liberté d'expression en tant que journaliste.
Rebecca Vincent, directrice des campagnes de Reporters sans frontières (RSF), a réagi :
"Il est absurde qu'un unique juge puisse rendre une décision de trois pages qui pourrait envoyer Julian Assange en prison pour le reste de sa vie, et avoir un impact irréversible sur le climat du journalisme dans le monde".
"Il est temps de mettre un terme à l'acharnement contre Julian Assange et agir au contraire pour protéger le journalisme et la liberté de la presse. Notre appel au président Biden est plus urgent que jamais : abandonnez ces poursuites, clôturez le dossier contre Assange, et permettez sa libération sans plus tarder", a déclaré Mme Vincent.
Seth Stern, directeur de la Fondation pour la liberté de la presse, a déclaré,
"L'idée qu'Assange ou qui que ce soit d'autre soit jugé par un tribunal américain pour avoir obtenu et publié des documents confidentiels de la même manière que les journalistes d'investigation le font tous les jours devrait terrifier toute l’Amérique".
Sur Twitter, la présidente du Comité pour la protection des journalistes, Jodie Ginsberg, a écrit :
"Il faut que les États-Unis abandonnent les poursuites contre Julian Assange. Cette affaire n'a que trop duré. Les poursuites engagées contre Julian Assange aux États-Unis créeraient un précédent juridique délétère, et porteraient un coup préjudiciable à la liberté de la presse partout dans le monde".
Stella Assange a expliqué la suite des événements, maintenant que Julian Assange est plus proche que jamais de l'extradition :
“Mardi prochain, mon mari Julian Assange va déposer un nouveau recours devant la High Court. L'affaire sera ensuite entendue par deux nouveaux juges de la High Court en audience publique, et nous restons optimistes quant à notre victoire et au fait que Julian ne sera pas extradé vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à passer le reste de sa vie dans une prison de haute sécurité pour avoir publié des informations véridiques révélant des crimes de guerre commis par le gouvernement des États-Unis".
RSF a dressé un tableau encore plus sombre.
"Il ne reste plus qu'une dernière étape à franchir devant les tribunaux britanniques, puisque la défense dispose de cinq jours ouvrables pour soumettre un appel de seulement 20 pages à un panel de deux juges, qui convoqueront une audience publique."
"D'autres appels ne sont plus envisageables au niveau national, mais M. Assange pourrait porter l'affaire devant la Cour Européenne des droits de l'homme.
Le juge Swift était l'un des juges de la Haute Cour de justice qui, en décembre 2022, a approuvé le plan du gouvernement britannique visant à expulser les demandeurs d'asile vers le Rwanda.
Comme l'a rapporté Associated Press, les groupes de défense des droits de l'homme se sont opposés à ce projet en raison du "piètre bilan du Rwanda en matière de droits de l'homme". Ils ont soutenu qu'il était "inhumain d'envoyer des gens à plus de 6 400 kilomètres dans un pays où ils ne veulent pas vivre".
La High Court of Justice avait déjà statué en faveur du gouvernement américain après que celui-ci eut fait appel de la décision d'un juge de district qui avait estimé que l'extradition serait préjudiciable à la santé mentale de Julian Assange, compte tenu des traitements inhumains généralisés qui ont été documentés dans les prisons américaines. Cette décision a été rendue lors de la Journée internationale des droits de l'homme en décembre 2021.
Les garanties diplomatiques du département d'État américain ont été approuvées, bien que l'équipe juridique de Julian Assange ait soutenu que ces garanties avaient été offertes de façon abusive, parce qu'il était pratiquement impossible pour Julian Assange de tester les engagements du gouvernement américain. Elles n'ont pas été présentées lors de l'audience d'extradition avant la décision du juge de district qui a bloqué l'extradition.
De plus, Declassified UK a rapporté que le Lord Chief Justice Ian Burnett de la High Court of Justice était un "ami personnel proche" de Sir Ian Duncan depuis 40 ans. Ce dernier, en tant que ministre des affaires étrangères, a participé à l'opération qui a permis de chasser Assange de l'ambassade de l'Équateur à Londres. (M. Burnett n'était pas présent lors de l'annonce de la décision).
Lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse en mai, l'administration du président Joe Biden a été questionnée sur l'hypocrisie des États-Unis à s'opposer à la détention par la Russie du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich pour espionnage tout en poursuivant Assange en vertu de la loi sur l'espionnage [Espionage Act]. Le journaliste s'est ainsi référé aux défenseurs des droits de l'homme qui affirment que le gouvernement américain a perdu sa "légitimité morale". L'attachée de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, s'est alors exclamée : "Je n'ai pas l'intention d'aborder la question de Julian Assange et de cette affaire avec vous maintenant.”
https://thedissenter.org/justice-extremely-delayed-and-denied-uk-high-court-rejects-assange-appeal/