👁🗨 “La lapidation de R.F.K. Jr.” - Jusqu'où iront les médias ?
Pouvez-vous imaginer un débat avec Biden, incapable se rappeler où son gouvernement mène des guerres, face à un adversaire à l'approche globale sur tous les sujets qu'il aborde comme Kennedy ?
👁🗨 “La lapidation de R.F.K. Jr.” - Jusqu'où iront les médias ?
Par Patrick Lawrence, le 19 juillet 2023
Nos grands journaux et nos chaînes de télévision sont passés à l'attaque dès que Robert F. Kennedy Jr. a annoncé, à la mi-avril, qu'il briguerait l'investiture du Parti démocrate pour se présenter à l'élection présidentielle de l'année prochaine. Mais il ne semble pas que le qualifier de théoricien de la conspiration, - on se lasse de l'expression -, de fanatique dérangé, de menteur, de marginal ou d'hurluberlu ait suffi. R.F.K. Jr. est toujours debout. Il en va de même pour ses sondages qui, à mon avis, sont la véritable raison de la panique dans le camp démocrate.
La suite des événements était une évidence. Depuis le week-end dernier, R.F.K. Jr. doit être considéré comme un antisémite. Allez-y, essayez de me persuader que vous êtes surpris. Kennedy est maintenant mûr pour un job à la Jeremy Corbyn.
Pour autant que les circonstances le permettent, cela pourrait ressembler à la campagne concertée visant à détruire le leader du parti travailliste britannique, démis de ses fonctions en 2020 sur la base d'accusations d'antisémitisme forgées de toutes pièces. Les mots que Kennedy n'a jamais prononcés lui seront attribués. Ses paroles seront déformées ou dénaturées. Des pensées qu'il n'a jamais eues lui seront imputées. Si Kennedy énonce des vérités qui ne peuvent être niées, elles seront déformées ou effacées de tous les reportages, pour ne plus jamais être mentionnées. Nous le savons, et - ce qui nous sauve - Kennedy le sait mieux que nous : voilà exactement ce qui s'est déroulé lorsque samedi a basculé vers dimanche.
Je suis tous les jours étonné de voir jusqu'où l'élite démocrate corrompue de l'Amérique, et les médias grand public qui servent cette élite sont prêts à s'abaisser dans la poursuite de l'hégémonie politique intérieure que les libéraux convoitent avec autant d'ardeur qu'ils le font pour leur imperium à l'étranger. Permettez-moi de le rappeler une fois pour toutes : je n'ai pas l'intention de m'excuser pour les craintes que suscitent les articles consacrés à ce sujet. Ceux que l'on appelle les libéraux - identité qui a perdu son sens dans le contexte américain depuis bien longtemps - entraînent cette république dans plus de désordres - politiques, juridiques, constitutionnels, institutionnels, éthiques, moraux, spirituels - que je n'en ai vus au cours de plus de décennies que l'on ne peut en dénombrer.
Le New York Post, le tabloïd de Murdoch que nous ne devions pas prendre au sérieux lorsqu'il a fait état de l'ordinateur portable de Hunter Biden juste avant les élections de 2020, a publié samedi matin un article affirmant que R.F.K. Jr. avait récemment déclaré que le virus Covid-19 "était une arme biologique génétiquement modifiée qui pourrait avoir été "ethniquement ciblée" pour épargner les juifs ashkénazes et les Chinois". Cette affirmation aurait été faite au cours de la session de questions-réponses d'un événement de presse du 11 juillet que le journaliste Jon Levine a décrit, comme l'a fait le Post, comme "un dîner houleux, imprégné d'alcool et de pétards au Tony's Di Napoli sur la 63e rue Est".
"Le covid-19. On peut dire qu'il est ethniquement ciblé. Le Covid-19 attaque certaines ethnies de manière disproportionnée", aurait déclaré Kennedy avec son aplomb habituel, selon le Post. "Nous ne savons pas s'il a été délibérément pris pour cible, mais il existe des documents qui montrent la différence et l'impact racial ou ethnique". Les Caucasiens et les Noirs se sont révélés plus sensibles à l'infection, les Chinois et les Juifs européens moins : voilà les informations que Kennedy a trouvées dans les articles scientifiques évalués par les pairs qu'il a cités.
Le Post a eu l'intégrité de publier une vidéo d'une minute et quarante-sept secondes - un extrait, ou l'intégralité, on ne sait pas trop - que Levine ou un collègue a enregistrée pendant le déjeuner. Je ne peux pas me prononcer quant à la question décisive de savoir comment les choses se sont passées chez Tony, mais il n'y a rien de choquant dans la vidéo, et ce que Levine a choisi de citer dans sa copie constitue (1) une déformation provocante du point de vue de Kennedy, et (2) ne tient pas compte de la partie la plus surprenante de ses commentaires. L'article de Levine, avec la vidéo juste sous le titre, est disponible ici.
En ce qui concerne le premier point, ceux qui trouvent étrange que quelqu'un déclare que les maladies frappent certains groupes de personnes plus gravement que d'autres sont tout simplement trop enclins aux suggestions malveillantes pour se frayer un chemin dans notre monde de propagande. On sait depuis je ne sais combien de temps que la drépanocytose frappe plus durement les communautés noires et latino-américaines, pour prendre un exemple courant. Il en va de même pour le covid-19. La Mayo Clinic a publié sur son site web un rapport analysant les vulnérabilités relatives de divers groupes raciaux et ethniques aux infections causées par le covid-19.
Quant à la référence de Kennedy aux Juifs européens et aux Chinois, il a précisé, après le déjeuner, qu'elle s'appuyait sur une étude menée par la Cleveland Clinic indiquant que certains groupes ethniques et raciaux, dont les Juifs ashkénazes, étaient moins sensibles au virus du covid-19 que d'autres groupes, parmi lesquels les Noirs. C'est sur cette base - et la tension monte au moment où j'écris cette phrase - que l'on accuse R.F.K. Jr. d'avoir manifesté des tendances antisémites en consommant ses pâtes à la sauce blanche chez Tony's au début du mois.
Voici le passage des remarques enregistrées de Kennedy que j'ai trouvé révélateur. Il y répète que les études scientifiques montrent que les Caucasiens et les Noirs sont les plus vulnérables à l'infection par le covid-19, et que les Juifs européens et les Chinois sont les moins vulnérables, "en raison des structures génétiques, des différences génétiques entre les différentes ethnies".
Il faut également évoquer les armes biologiques. J'en sais beaucoup sur les armes biologiques, car j'y consacre un livre depuis deux ans et demi. Et avec la technologie dont nous disposons aujourd'hui... nous avons investi des centaines de millions de dollars dans des bactéries à visée ethnique. Les Chinois ont fait la même chose.... Nous savons que les Chinois dépensent des centaines de millions de dollars pour développer des armes biologiques à visée ethnique, et que nous développons des armes biologiques ethniques. C'est la raison d'être de tous ces laboratoires en Ukraine. Ils collectent de l'ADN russe. Ils analysent l'ADN chinois afin de pouvoir cibler les gens en fonction de leur race.
Pourquoi les grands médias ne s'intéressent-ils pas à cette histoire intéressante et lourde de conséquences ? Réfléchissez-y, ils ne s'intéresseront pas du tout à la question des armes biologiques fabriquées par les Américains, et à ces trois douzaines de laboratoires en Ukraine. Non, ce sont les fantasmes d'un théoricien de la conspiration.
Nous avons là un homme qui a passé son existence professionnelle dans le domaine sciencifique, un homme qui a fait des recherches sur le thème des armes biologiques à visée ethnique pendant plus de deux ans et qui est en train d'écrire un livre à ce sujet, un homme qui maîtrise manifestement la terminologie scientifique pertinente et les théories exposées, un homme qui sait quels sont ceux qui font quoi pour mettre au point des armes biologiques et qui le dit sans crainte ni favoritisme apparents... et nous devons en conclure qu'il déteste les Juifs.
De la poudre aux yeux, peut-être ?
Le Post, journal distribué l'après-midi, a publié l'article de M. Levine à 7h55 samedi. Dès le dimanche matin, les grands quotidiens et les chaînes de télévision ont fait leurs choux gras de l'article du Post et ont adopté à la lettre la thèse de l'antisémitisme de Kennedy.
CNN s'est retranché derrière l'Anti-Defamation League et l'American Jewish Committee. Ce dernier "a déclaré samedi à CNN que l'affirmation de Kennedy selon laquelle le Covid a été génétiquement modifié pour épargner les Juifs et les Chinois est profondément choquante et incroyablement dangereuse". Profondément choquant ? Plus profondément choquant que de laisser l'AJC déformer les propos de Kennedy en disant que le covid-19 a été génétiquement modifié pour protéger les juifs, et de laisser cette déformation grossière du point de vue de Kennedy se perdurer sans remise en question ?
Le New York Times semble avoir du mal à se contenir, disposant d'une toute nouvelle façon de salir R.F.K. Jr. Il a titré son article dans les éditions de dimanche "Robert F. Kennedy Jr. Airs Bigoted New Covid Conspiracy Theory About Jews and Chinese" [Robert F. Kennedy Jr. diffuse une nouvelle théorie conspirationniste à propos des juifs et des Chinois]. L'article de Jonathan Weisman ci-dessous mérite le titre "distorsion des faits". Kennedy ne parle pas comme une autorité qui s'appuie sur des connaissances solides, comme le diraient tous ceux qui l'ont écouté ou regardé. Il "fulmine". Et lors de ce déjeuner dans l'Upper East Side, il "s'est égaré sur un nouveau terrain sectaire".
Ça alors ! Il est déjà considéré comme un maniaque et un fanatique. Ajoutons "sectaire" à la liste.
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Le New York Post, assez curieusement compte tenu de ses prouesses du week-end dernier, a publié il y a un mois de cela un article très curieux titré : "Les principaux organes de presse veulent mettre un terme à la candidature de Robert F. Kennedy Jr. aux élections primaires". Cet article est paru le 17 juin ; Kennedy s'est déclaré le 19 avril:
Deux mois plus tard, Kennedy est crédité de 20 % dans les sondages, et sa campagne prend de l'ampleur. Les médias, qui n'ont pas voulu laisser Biden se faire concurrencer par ce populiste à la réputation bien établie, ont décidé qu'il était temps d'intervenir.
Et c'est ce qu'ils ont fait. Au cours des dernières semaines, les principales organisations de presse écrite et audiovisuelle ont orchestré un récit choc destiné à entraver la campagne de M. Kennedy avant même qu'un seul vote n'ait eu lieu. La stratégie consiste à disqualifier Kennedy en le qualifiant de source de désinformation, au service des technocrates monétaires américains. En d'autres termes : un républicain déguisé en Kennedy.
On ne sait jamais ce que l'on va découvrir en lisant le Post. Il a si bien révélé l'histoire de l'ordinateur portable de Biden que les autoritaires libéraux ont dû le censurer. Michael Goodwin a toujours écrit de bons commentaires sur le Russiagate et le lynchage de Donald Trump, et pour l'instant la corruption du FBI ne lui échappe pas. Puis, le journal s'en prend à Kennedy, ainsi qu'à la presse libérale, après avoir publié un article remarquablement clair dénonçant l'acharnement orchestré par les médias libéraux.
Je m'en tiendrai à "orchestré", s'il vous plaît. The Atlantic, The New Yorker, les grands quotidiens d'entreprise, les réseaux : qui n'y a pas consacré un ou trois articles de fond depuis que Kennedy a annoncé sa candidature. Parmi eux, le New York Times a fait étalage de ses qualités de leader. Qu'il s'agisse de reportages ou d'articles d'opinion, la différence est flagrante lorsqu'il s'agit de présenter Kennedy comme le Belzébuth de la politique démocrate, et aucun mensonge (trop nombreux pour être comptés) n'est trop audacieux. Michelle Goldberg a récemment écrit un article d'opinion au vitriol utilement décortiqué dans The Scrum, la lettre d'information Substack que je publie. Il illustre clairement la manière dont la propagande est construite", a observé Cara Marianna, "comment elle est utilisée pour contrôler non seulement ce que nous pensons et croyons, mais aussi les "limites acceptables" du discours lui-même".
Mais enfin, de quoi s'agit-il ? Pourquoi est-il si impératif de crucifier un homme qui a accompli un travail remarquable et respecté en tant qu'avocat spécialiste de l'environnement pendant des décennies (dont j'ai rendu compte il y a longtemps dans Hudson Valley), et qui a manifestement fait des recherches approfondies sur les vaccins et d'autres sujets, alors que ses détracteurs semblent s'être bornés à reproduire ce que d'autres (qui, eux, n'ont pas fait de recherches) ont dit ?
Dans sa stupidité flagrante, l'accusation selon laquelle Kennedy est un antisémite est facile à formuler. Il s'agit du vote juif, principalement mais pas seulement à New York. S'assurer le soutien des principaux juifs américains est un impératif de la politique démocrate depuis que l'industrie de l'Holocauste a démarré après la guerre de 1967, et que le lobby israélien à Washington s'est donné pour mission de diriger la politique des États-Unis au Moyen-Orient. Voilà l'ironie suprême qu'il est presque impossible de manquer. Le soutien de Kennedy à Israël frise l'"inconditionnel", comme Hillary Clinton l’a exprimé pour la première fois il y a des années. Cette position, ainsi que les attaques venimeuses de R.F.K. Jr. contre "le régime génocidaire en Iran", sont les deux positions de Kennedy que je trouve les plus répréhensibles, mais il est tout simplement impossible de nier qu'il les défend. Kennedy sait certainement tout du vote juif, et peut-être en joue-t-il. Mais j'en doute. " Personne, dans les deux partis, ne sera un meilleur ami d'Israël que moi en tant que président ", a déclaré Kennedy lors d'une interview avec un rabbin éminent il n'y a pas si longtemps.
Mais monter les juifs américains contre Kennedy n'est que l'un des aspects d'un projet bien plus ambitieux. À mon avis, si Kennedy remportait l'investiture, il aurait de bonnes chances de battre n'importe quel rival républicain en rassemblant les électeurs au-delà des clivages politiques, ce qui est l'essence même de sa stratégie de campagne. Mais l'objectif de ceux qui veulent détruire R.F.K. Jr. est bien plus immédiat. Il peut être défini en trois parties.
Premièrement, les démocrates traditionnels et les médias qui les assistent doivent à tout prix maintenir les chiffres de Kennedy à la baisse. Très rapidement après sa déclaration, il a obtenu un score de 20 % parmi les démocrates, et bien plus parmi l'ensemble des électeurs. Réduire son score dans les enquêtes d'opinion est la préoccupation la plus urgente des libéraux orthodoxes. Si les chiffres de Kennedy grimpent jusqu'à, disons, 25 % environ, le plan du Comité national démocrate consistant à ne pas organiser de débats lors des primaires passera pour être corrompu au point d'entraîner des répercussions sur le plan politique.
Entre parenthèses, nous devons considérer que les résultats de Kennedy dans les sondages ont à ce stade soit stagné, conséquence de la campagne médiatique menée contre lui, soit qu'ils n'ont pas stagné et que les sondages ne sont pas exacts, étant donné que la campagne menée contre lui est, disons, une opération médiatique généralisée. Difficile cependant d'y voir clair pour l'instant.
Deuxièmement, les chiffres des sondages sont cruciaux car, quelles que soient les circonstances, le DNC ne laissera pas Kennedy participer à un débat avec le président Biden. Impossible. Pouvez-vous imaginer Biden, qui ne peut même pas se rappeler où son gouvernement mène des guerres et quelles sont celles qui sont terminées, face à un adversaire qui a l'approche globale de Kennedy sur tous les sujets qu'il aborde ? La télévision et l'ombre de Nixon, omniprésente, et sa campagne coulée lorsqu'il s'est présenté contre l'oncle débordant de vitalité de R.F.K. Jr. en 1960. La télévision et un autre Kennedy feraient de même pour Biden, confus et incohérent.
Farhad Manjoo, chroniqueur au Times pour des raisons qui m'échappent, donne le ton sur ce point. Il s'agit d'un faux intellectuel qui explique pourquoi il ne peut y avoir de débat Biden-Kennedy. Il y a un mois, Manjoo a publié un article intitulé "Il est impossible de "gagner" un débat face à Robert F. Kennedy Jr". C'est parfaitement vrai pour les hommes politiques et les chroniqueurs qui supposent avec complaisance que, conformément à la pratique courante à ce stade, il n'y a aucune raison pour que les hommes politiques ou les chroniqueurs sachent de quoi ils parlent. Biden est le maître incontesté de ce genre d'escroquerie.
Certains lecteurs se souviendront que Manjoo a débattu avec Kennedy il y a longtemps, à propos des résultats controversés des élections de 2004 dans l'Ohio, que Majoo défendait et que Kennedy remettait en question. Manjoo a perdu, se montrant, comme d'habitude dans ce genre de cas, incapable de faire face à la maîtrise approfondie des preuves par Kennedy. “Lorsque vous avez affaire à un conspirationniste, il n'y avraiement pas moyen de "gagner" sur aucun argument”, écrit Manjoo. “Pour les personnes dont les opinions ne sont pas ancrées dans les faits, gagner consiste simplement à attirer l'attention - et lorsque vous discutez publiquement avec quelqu'un comme Kennedy, vous avez déjà perdu.”
Je ne peux pas pardonner à Manjoo une telle énormité. Examinons le propos : Kennedy a présenté un ensemble de faits suggérant que la suppression d'électeurs et un recomptage truqué ont probablement fait basculer l'élection en faveur de Bush, tandis que lui, Manjoo, a supposé que les idées reçues acquises avec désinvolture allaient l'emporter. Depuis, Manjoo a enregistré un podcast de 7 minutes et 18 secondes sur son intention de tirer profit de cet incident : C'est une erreur de débattre avec Robert F. Kennedy Jr. "Et par conséquent, Biden ne doit pas le faire", est-il clairement sous-entendu. Quelle manipulation crasse au service du pouvoir !
Sans prétendre à une quelconque équivalence, deux candidats à la présidence s'opposent à la guerre par procuration en Ukraine, à l'empire et à la monstrueuse machine de guerre qui le soutient, et pensent que les Américains ont grandement et urgemment besoin que Washington s'occupe d'eux. Les descendants bellicistes des libéraux de la guerre froide cherchent à faire passer l'un pour un criminel qui devrait être en prison, et l'autre pour un fou fanatique qui ne peut être pris au sérieux.
Ce qui nous amène à la dernière et principale raison pour laquelle R.F.K. Jr. provoque si profondément l'ire de l'élite démocrate. Il s'oppose explicitement à l'empire américain - un terme qu'il n'hésite pas à utiliser. Sur son site internet, dans ses interviews et ses discours de campagne, Kennedy s'en prend au corporatisme de l'économie politique américaine, au régime de censure qu'elle cautionne, aux guerres à outrance, à la corruption institutionnelle à Washington. Il fait l'éloge des lanceurs d'alerte tels que John Kiriakou et Thomas Drake, qui ont payé cher le prix de leurs principes. Le premier jour de son investiture, promet-il, il abandonnera toutes les accusations portées contre Julian Assange.
C'est un homme qui perçoit l'État profond pour ce qu'il est, et qui a l'intention de le défier. Et il le fait au nom de sa volonté à motiver les Américains d’aller vers la reconstruction de notre république en ruine selon les idéaux que son oncle et son père ont été les derniers à formuler de manière authentique. The Atlantic a titré sa critique de Kennedy, avec un mépris non dissimulé, "Le premier démocrate MAGA". Quel genre de personnages sont ceux qui trouvent répugnante l'idée de démanteler l'imperium et de redonner vie à cette nation brisée ? Réponse : des gens qui pensent qu'il est plus important d'être des démocrates libéraux que d'être des Américains - ou d'être, en fait, des êtres humains.
Supprimer les pourcentages des sondages, tenir Kennedy à l'écart des débats : la stratégie et la tactique de campagne sont une chose. Ce qui fait de R.F.K. Jr. la plus grande source d'angoisse parmi les libéraux, c'est ce qu'il représente. Compte tenu de tout ce qui est en jeu dans l'élection présidentielle de 2024, la nécessité d'un débat ouvert entre deux candidats diamétralement opposés sur les questions de guerre et de paix, et sur l'orientation fondamentale de cette nation ne pourrait être plus importante. Quel genre de personnes priveraient les électeurs de cette occasion pressante ? Réponse : voir la conclusion du paragraphe précédent.
Il y a un aspect de ce cirque anti-Kennedy que j'invite les lecteurs à ne pas manquer. Pendant mes années de correspondant, j'avais l'habitude de me servir des événements comme de miroirs : si le Premier ministre Lee ou Watanabe a fait ceci, qu'est-ce qui l'a poussé à agir de la sorte ? La question débouchait généralement sur quelque chose d'intéressant. Regardez Kennedy dans le miroir et que voyez-vous dans l'image qu'il vous renvoie ? Alors que les démocrates et leurs médias complices intensifient leur campagne contre R.F.K. Jr., je vois dans le miroir un homme qui gagne en présence, en soutien, en voix - un candidat qui menace l'élite libérale et qui ira jusqu'au bout. Et je l'espère.
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, principalement pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son dernier ouvrage s'intitule Time No Longer : Americans After the American Century. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon. Son compte Twitter, @thefloutist, a été définitivement censuré sans explication.