đâđš La âMarche des drapeauxâ extrĂ©miste Ă JĂ©rusalem: un symbole de haine, pas de nationalisme
Le silence criminel du régime Netanyahu n'est que la volonté délibérée de blanchir le sectarisme affiché à Jérusalem, quand la ville est en proie aux violences communautaires, religieuses et ethniques
đâđš La âMarche des drapeauxâ extrĂ©miste Ă JĂ©rusalem: un symbole de haine, pas de nationalisme
Par Hamzah Rifaat, le 10 juin 2024
La soi-disant âMarche des drapeauxâ Ă Al-Qods a une histoire toxique. Ses soutiens affirment cĂ©lĂ©brer le « jour de l'unification » de JĂ©rusalem pendant la guerre de 1967.
Le silence criminel du régime Netanyahou prouve la tentative délibérée de blanchir le sectarisme affiché à Jérusalem, alors que la ville est en proie à des violences communautaires, religieuses et ethniques.
Le dĂ©filĂ© annuel de drapeaux organisĂ© par des fanatiques juifs radicaux d'extrĂȘme droite dans la vieille ville de JĂ©rusalem n'a rien Ă voir avec le nationalisme. Souvent prĂ©sentĂ©e par les rĂ©gimes sionistes consĂ©cutifs comme l'expression de la solidaritĂ© pour la soi-disant ârĂ©unification de JĂ©rusalemâ qu'IsraĂ«l a rĂ©alisĂ©e aprĂšs la guerre de 1967, cette parade est un spectacle raciste, ignoble, suprĂ©maciste et totalitaire. Il cherche Ă diaboliser, attaquer et mutiler les Palestiniens, et son message fait appel au sentiment ultranationaliste au sein d'IsraĂ«l. Ce sentiment repose sur l'ostracisme Ă l'Ă©gard des Palestiniens, considĂ©rĂ©s comme une ethnie Ă bannir de la ville de JĂ©rusalem.
Les effets du dĂ©filĂ© provocateur de 2024 montrent clairement que la tendance inquiĂ©tante au fascisme observĂ©e les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes se poursuivra Ă mesure que le gĂ©nocide Ă Gaza prend des proportions dangereuses. Les provocations simultanĂ©es de ceux qui prĂ©tendent ĂȘtre des âactivistesâ juifs rappellent l'Allemagne nazie et son offensive contre la race non aryenne.
Contextualiser le nationalisme pour le détourner du fascisme
La soi-disant âMarche des drapeauxâ Ă Al-Qods a une histoire toxique. Ses soutiens affirment que les participants cĂ©lĂšbrent le âjour de l'unificationâ de la ville de JĂ©rusalem au cours de la guerre de 1967. En pratique, les sionistes d'extrĂȘme droite nient effrontĂ©ment la rĂ©alitĂ© historique et contemporaine largement reconnue, Ă savoir que la guerre de 1967 a succĂ©dĂ© Ă une occupation militaire prolongĂ©e et une volontĂ© dâannexion rĂ©currente de la partie orientale de la ville de JĂ©rusalem, en Cisjordanie. Il est donc important de contextualiser cette parade fanatique et totalitaire en prĂ©textant que le nationalisme effectif n'implique pas de dĂ©placement d'une population autochtone ni de milices sionistes se livrant Ă des massacres sauvages, comme ce fut le cas en 1948. Le nationalisme menant Ă la crĂ©ation d'un projet nĂ©o-colonial connu sous le nom d'IsraĂ«l n'est pas non plus la quintessence du nationalisme. En fait, il pue le fascisme.
Alors que les manifestants affirment qu'ils expriment leur solidarité pour la soi-disant victoire d'Israël pendant la guerre de 1967, une analyse plus approfondie de la nature de ces marches, des slogans utilisés et des insultes au vitriol démontrent que cette parade ne se résume pas à ce qui s'est passé aprÚs 1967. Les défilés ne sont pas différents de ceux de l'Allemagne nazie.
Ils se caractĂ©risent notamment par le dĂ©chainement systĂ©matique de slogans anti-arabes scandĂ©s par des organisations hostiles Ă l'assimilation telles que le Lehava et le Parti du sionisme religieux. Il s'agit notamment de phrases telles que âmort aux Arabesâ, âque vos villages brĂ»lentâ et âl'islam est la mauvaise religionâ. L'itinĂ©raire de la soi-disant marche est Ă©galement controversĂ© car il emprunte la porte de Damas pour pĂ©nĂ©trer dans le quartier musulman oĂč vivent des rĂ©sidents palestiniens. Les injures fusent et des rĂ©sidents palestiniens sont attaquĂ©s en toute impunitĂ©. En 2021, une foule d'environ 5 000 IsraĂ©liens a lancĂ© âShuafat est en feuâ, une rĂ©fĂ©rence choquante Ă l'enlĂšvement et au meurtre de Mohammed Abu Khdier, 16 ans, qui a Ă©tĂ© brĂ»lĂ© vif par des colons israĂ©liens Ă JĂ©rusalem en 2014. L'annĂ©e suivante, quelque 70 000 sionistes ont participĂ© Ă un dĂ©filĂ© marquĂ© par des passages Ă tabac et des jets de poivre sur les rĂ©sidents palestiniens du quartier musulman. Les violences ont fait 79 blessĂ©s palestiniens et des actes de vandalisme ont Ă©tĂ© signalĂ©s dans le quartier Ă majoritĂ© palestinienne de Sheikh Jarrah.
En 2024, rien n'a changé. Au cours du génocide impitoyable de la population palestinienne à Gaza, des foules ont brandi des drapeaux israéliens et ont défilé de la Porte de Damas de la vieille ville jusqu'au Mur des Lamentations. Elles ont également pris d'assaut Jérusalem et attaqué les Palestiniens en usant de slogans anti-arabes dont le niveau de violence a atteint son paroxysme, provoquant des débrayages de la part de la population palestinienne, qui a alors été impitoyablement attaquée par les colons et les fanatiques. Ces événements se sont déroulés sous le regard du démagogue sioniste Itamar Ben Gvir, qui a participé à la marche et a déclaré sans retenue que Jérusalem n'appartenait qu'aux Juifs.
Fait alarmant, la participation Ă la Marche des drapeaux s'est intensifiĂ©e au fil des ans. D'une poignĂ©e de fanatiques adeptes du rabbin Zvi Yehuda Kook en 1967, la participation est passĂ©e Ă environ 70 000 personnes, principalement des jeunes, en 2022. Le groupe sioniste d'extrĂȘme droite Am KeLavi, qui organise la marche, a estimĂ© Ă prĂšs de 100 000 le nombre de participants au dĂ©filĂ© de 2024, qui comprend Ă©galement des familles d'otages dĂ©tenus par le mouvement de libĂ©ration du Hamas.
Cette vision raciste et restrictive de JĂ©rusalem des participants Ă la marche a pris une tournure inquiĂ©tante lorsque les journalistes venus couvrir le dĂ©filĂ© ultranationaliste ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement pris pour cible. Ă l'instar des massacres notoires de journalistes internationaux dĂ©nonçant la machine gĂ©nocidaire du gouvernement Netanyahou Ă Gaza, les manifestants d'extrĂȘme droite ont battu le journaliste palestinien indĂ©pendant Saif Al Qawasmi et ont agressĂ©, malmenĂ© et frappĂ© des reporters locaux et Ă©trangers. Il s'agit d'une attaque flagrante contre les garants de la libertĂ© de la presse au sein de la communautĂ© internationale, et d'une rĂ©flexion Ă mener alors que l'extrĂȘme droite israĂ©lienne tire sur les messagers.
Le silence criminel du rĂ©gime de Netanyahou sur la Marche des drapeaux illustre parfaitement son degrĂ© de responsabilitĂ©. Une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e de blanchir le sectarisme affichĂ© Ă JĂ©rusalem, alors que la ville est en proie Ă des violences communautaires, religieuses et ethniques, est Ă l'Ćuvre. Le gouvernement Netanyahu est composĂ© de fanatiques incontrĂŽlĂ©s d'extrĂȘme droite qui pensent que faire la guerre Ă une population occupĂ©e relĂšve du droit de l'Ătat juif, tout comme dĂ©filer avec des drapeaux israĂ©liens et provoquer les Palestiniens en les assassinant et en dĂ©clenchant des incendies criminels.
Pour conclure, la Marche des drapeaux n'a rien Ă voir avec le nationalisme. Elle nâest tout simplement motivĂ©e que par la haine.