Plus de 100 groupes de défense de la liberté de la presse & rédactions internationales ont exigé que les journalistes étrangers se voient accorder un accès immédiat et sans restriction à Gaza.
En juin, l'armée israélienne a massacré des Palestiniens qui ne cherchaient qu'à se nourrir et avaient trouvé refuge dans des tentes à Gaza, alors que le blocus du carburant risque de paralyser les opérations humanitaires dans le territoire à la fin du mois.
Le 2 juillet, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a déclaré que tout le carburant récupéré dans les réserves accessibles à Gaza a été distribué.
“Les services vitaux, notamment les services de santé, d'approvisionnement en eau et d'assainissement, de télécommunications et de protection, risquent d'être interrompus à tout moment”, selon l'OCHA.
Toujours en juin, Israël a lancé une attaque non provoquée contre l'Iran, déclenchant une confrontation de 12 jours, tandis que des colons ont agressé des communautés palestiniennes en Cisjordanie. Des familles des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams ont été déplacées à plusieurs reprises depuis le début de l'année.
Israël poursuit la destruction d'infrastructures dans ces camps, qui
“ne sont toujours pas accessibles aux résidents et aux acteurs humanitaires”, selon l'OCHA. “L'armée israélienne tire sur les habitants qui tentent de regagner leurs foyers”.
Au 2 juillet, selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza, au moins 57 012 Palestiniens ont été tués sur le territoire depuis le 7 octobre 2023.
Ce chiffre cumulé
“comprend 223 morts rétroactivement ajoutés le 2 juillet 2025 après que leurs données d'identification ont été vérifiées et approuvées par un comité ministériel”,
a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
Le ministère de la Santé a déclaré que durant la même période, 640 personnes ont été tuées et près de 4 500 blessées alors qu'elles tentaient d'accéder à l’aide humanitaire depuis le 27 mai, date à laquelle la Fondation humanitaire de Gaza a commencé à mettre en place des points de distribution.
Au 2 juillet, plus de “714 000 personnes, soit un tiers de la population de Gaza, [ont] été déplacées au cours des trois derniers mois”, selon l'OCHA.
L'OCHA a ajouté
qu'“au moins 107 travailleurs humanitaires ont été tués depuis le début de l'année 2025, dont neuf la semaine dernière, portant le total à 479 depuis octobre 2023, parmi lesquels 326 membres du personnel des Nations unies”.
Parmi les travailleurs humanitaires tués en juin figurait Ramzi Khader, un employé du Programme des Nations unies pour le développement, qui a péri dans une frappe aérienne israélienne sur son domicile à Jabaliya, dans le nord de Gaza, le 6 juin, ainsi que 36 membres de sa famille, dont sa femme et six de leurs enfants.
La distribution de l'aide à Gaza “est devenue un piège mortel”, a déclaré le 1er juin Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
Au moins 32 Palestiniens ont été tués ce jour-là et des dizaines d'autres gravement blessés alors qu'ils tentaient d'accéder aux rations distribuées dans des points de distribution mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation, une organisation militarisée américano-israélienne qui a débuté ses opérations durant le mois de mai.
Selon l'ancien haut responsable de l'ONU Craig Mokhiber, interrogé par The Electronic Intifada en juin, cette fondation est
“un fourre-tout d'agents des services de renseignement israéliens et américains, de sociétés financières douteuses basées aux États-Unis, de mercenaires et de sociétés militaires privées se faisant passer pour des humanitaires”.
Il a ajouté qu'ils symbolisent “la phase finale du génocide”.
Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a déclaré que le projet de la Fondation humanitaire de Gaza allait permettre à Israël d'alléger la pression internationale et de prolonger sa campagne génocidaire à Gaza.
“Le recours à la famine comme arme contre des civils” et “l'entrave à l'accès aux produits de première nécessité” constituent “un crime de guerre et peuvent être assimilés à d'autres crimes internationaux, y compris le génocide”,
a mis en garde le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme début juin.
Dans un reportage publié le 27 juin par le journal Haaretz, des officiers et des soldats israéliens ont admis avoir reçu l'ordre de tirer sur des foules rassemblées près des points de distribution de nourriture.
Un soldat anonyme a déclaré au journal que ceux qui viennent chercher de l'aide sont
“traités comme une force hostile — aucune stratégie de gestion des foules, pas de gaz lacrymogène — juste des tirs à balles réelles avec toute la panoplie : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers”.
“Ensuite, dès que le centre ouvre, les tirs cessent et ils savent qu'ils peuvent s'approcher”, a ajouté le soldat. “Notre principale mode de communication, ce sont les coups de feu”.
Le 2 juin, l'armée israélienne a abattu “soudainement et sans avertissement” Yousef Fuqahaa, 14 ans, à l'entrée du village de Sinjil, près de Ramallah, en Cisjordanie, selon l'ONG Défense des enfants International-Palestine.
L'armée a affirmé que le garçon jetait des pierres et des bouteilles sur les soldats, une allégation rejetée par des témoins oculaires, selon l'organisation de défense des droits humains.
Après avoir abattu le garçon,
“l'armée israélienne a fait une descente dans une maison voisine équipée de caméras de surveillance et a effacé les images de l'attaque”,
a ajouté DCIP. Israël refuse de restituer le corps du garçon.
Deux autres enfants palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie en juin.
Le 23 juin, Ammar Hamayel, âgé de 13 ans, a été abattu dans le dos par des soldats israéliens “postés en embuscade” alors qu'il marchait avec un ami près d'une route contournant une colonie, à proximité du village de Kafr Malik, près de Ramallah, selon le DCIP.
Les forces israéliennes ont agressé les membres de sa famille et ses voisins qui tentaient de lui porter secours et ont empêché une équipe d'ambulanciers de le prendre en charge. Selon l'ONG, Ammar Hamayel était un excellent élève qui avait remporté plusieurs titres locaux et internationaux en muay thaï.
“Les forces israéliennes ont confié Ammar à une ambulance palestinienne qui l'a transporté au complexe médical palestinien de Ramallah, où son décès a été constaté”, a ajouté le DCIP.
Le 26 juin, un sniper israélien posté sur le toit d'une maison palestinienne a tué Rayan Houshyeh, âgé de 13 ans, lors d'une descente dans le village d'Al-Yamoun, près de Jénine.
Selon le DCIP, Rayan regardait par-dessus un mur dans une ruelle
“pour observer les forces israéliennes à proximité, lorsque le tireur a ouvert le feu, le touchant au cou, à l'abdomen et à la cuisse”.
Le tireur a également ouvert le feu sur des jeunes hommes qui tentaient de porter secours au garçon, déclaré mort à son arrivée à l'hôpital.
Rayan est le 30è enfant palestinien tué par les forces israéliennes en Cisjordanie en 2025.
Le 2 juin, des experts en droits humains de l'ONU ont exigé que les passagers du Madleen, un navire de la Freedom Flotilla Coalition à destination de Gaza, puissent débarquer en toute sécurité.
“Les habitants de Gaza ont le droit de recevoir de l'aide dans leurs propres eaux territoriales, même sous occupation”, ont déclaré les experts, “et le navire de la coalition a le droit de circuler librement dans les eaux internationales pour atteindre la population de Gaza”.
Le navire a été saisi par l'armée israélienne une semaine plus tard, le 9 juin, et ses douze passagers, parmi lesquels figuraient la célèbre militante pour le climat Greta Thunberg et deux journalistes, ont été arrêtés en Israël, puis expulsés au cours des jours suivants.
Agnès Callamard, directrice générale d'Amnesty International, a déclaré que durant cette traversée, le Madleen est devenu
“un puissant symbole de solidarité avec les Palestiniens assiégés, affamés et souffrants, face à l'inaction persistante de la communauté internationale”.
L'Égypte a par ailleurs arrêté des centaines de militants qui s'étaient rendus dans le pays pour rejoindre Rafah et briser le blocus de Gaza.
Le 3 juin, la Croix-Rouge a déclaré avoir reçu un afflux massif de blessés touchés alors qu'ils tentaient de rejoindre un site de distribution d'aide humanitaire, dans son hôpital de campagne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Parmi eux, 19 personnes sont mortes à leur arrivée et huit autres peu après.
La Croix-Rouge a ajouté que ce bilan constitue le
“nombre le plus élevé de blessés par arme à feu enregistré lors d'un incident unique depuis l'ouverture de l'hôpital de campagne, il y a plus d'un an”.
SelonEuro-Med Monitor, au moins 27 personnes ont été tuées et 90 autres blessées lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur une foule de plusieurs milliers de personnes rassemblées à l'aube près d'un site d'aide humanitaire à Rafah, ce jour-là.
La semaine dernière, l'ONG basée à Genève a déclaré que l'armée israélienne a tué et blessé plus de 600 Palestiniens près des centres de distribution d'aide dans les zones sous son contrôle.
Le 5 juin, l'Organisation mondiale de la santé a averti que le système de santé de Gaza “risque de s'effondrer”, notamment en raison des attaques et des ordres d'évacuation forcée, le complexe médical Nasser et l'hôpital Al-Amal risquant à terme d'être hors service.
Ces deux établissements sont les derniers hôpitaux publics encore en activité dans la région de Khan Younis, où se concentre désormais la majeure partie de la population de la bande de Gaza.
“Il n'y a déjà plus aucun hôpital en état de fonctionner dans le nord de Gaza”, a déclaré l'OMS.
Le lendemain, le 6 juin, l'armée israélienne a ouvert le feu à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital Al-Ahli Arab à Gaza, tuant quatre journalistes.
Trente personnes, dont quatre membres du personnel hospitalier, ont été blessées lors de cette “attaque non provoquée contre des civils”, selon le diocèse épiscopal de Jérusalem, qui administre cet établissement.
“C'est au moins la troisième fois que des journalistes sont pris pour cible et assassinés dans des hôpitaux”,
selon le bureau des droits de l'homme des Nations unies, citant une attaque contre le complexe médical Nasser en avril et une autre contre l'hôpital Al-Awda en décembre.
Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a déclaré avoir constaté la mort de 227 journalistes palestiniens à Gaza depuis octobre 2023.
Le “ciblage flagrant des journalistes palestiniens à Gaza, combiné au refus d'Israël d'accorder l'accès aux journalistes étrangers” semble être une politique délibérée visant à “limiter la circulation de l'information [...] et empêcher de rapporter l'impact des attaques [d'Israël] et le refus de l'aide humanitaire”.
Plus de 100 groupes de défense de la liberté de la presse et salles de rédaction internationales ont exigé que les journalistes étrangers se voient accorder un accès immédiat et sans restriction à Gaza, et que les journalistes palestiniens bénéficient d'une protection totale.
Le 10 juin, le Programme alimentaire mondial a déclaré avoir envoyé 59 camions transportant 930 tonnes de farine de blé à destination du nord de Gaza, mais que ceux-ci se sont vus “interceptés en cours de route et vidés par des civils affamés en quête de provisions pour nourrir leurs familles”.
L'agence alimentaire de l'ONU a déclaré n'avoir pu acheminer que de petites quantités de vivres et d'aide vitale à Gaza depuis la reprise de l'aide humanitaire limitée par Israël le 19 mai.
“Ces retards sont principalement dus à l'intensification des opérations militaires”, a ajouté l'agence.
Les télécommunications ont été coupées dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza le 10 juin. L'ensemble du territoire a subi une panne de télécommunications le 12 juin, après la destruction des infrastructures par les opérations militaires.
Les connexions ont été partiellement rétablies le 14 juin, mais trois jours plus tard, le sud et le centre de Gaza ont de nouveau été privés de connexion après qu'une fibre optique a été sectionnée le long de la rue al-Rashid.
“Il s'agit de la troisième perturbation majeure en une semaine, soulignant ainsi l'extrême fragilité des infrastructures de télécommunications de Gaza et la nécessité d'un accès sûr et durable pour effectuer les réparations”,
selon le Cluster des télécommunications d'urgence, un réseau mondial de groupes fournissant des services de communication dans les situations d'urgence humanitaire.
Le cluster a ajouté que
“la réduction considérable du débit de données et la dégradation des réseaux mobiles continuent de compromettre la coordination humanitaire et d'empêcher les civils d'accéder à des informations et à une assistance vitales”.
Par ailleurs, “les opérateurs de télécommunications sont confrontés à une pénurie critique de carburant et d'huile moteur, et leurs réserves devraient être complètement épuisées d'ici quelques jours”, a déclaré le cluster le 17 juin.
“Sans réapprovisionnement immédiat, les générateurs qui alimentent les infrastructures risquent de tomber en panne, menaçant ainsi le fonctionnement de tous les services de communication”, a-t-il ajouté.
Le 12 juin, la Croix-Rouge a déclaré que, durant les deux semaines précédentes, son hôpital de campagne de Rafah a dû activer à 12 reprises son protocole d'intervention d'urgence face à un grand nombre de victimes, avec un afflux de patients souffrant de blessures par balle et d'éclats d'obus.
L'hôpital a reçu 933 patients durant cette période, dont 41 ont été déclarés morts à l'arrivée. La plupart des patients tentaient de se rendre sur les sites de distribution de l'aide lorsqu'ils ont été blessés.
“Le personnel médical a du mal à faire face à l'afflux de patients”, a déclaré la Croix-Rouge. “Il s'efforce de sauver les blessés tout en étant constamment exposé aux balles perdues, menaçant ainsi la sécurité de ceux qui dispensent et reçoivent les soins médicaux”.
“Les stocks s'épuisent plus vite que nous ne pouvons les réapprovisionner”,
Le 13 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas adopté la résolution présentée par la Slovénie appelant à un cessez-le-feu permanent à Gaza. Quatorze États membres ont voté pour, les États-Unis étant les seuls à voter contre, sans qu'il y ait d'abstention.
Le représentant d'Israël à l'ONU a remercié les États-Unis et a mis en garde l'Assemblée générale contre toute perte de temps supplémentaire lors de la réunion d'urgence déclenchée par le veto de la résolution. Il a déclaré qu'aucune résolution de l'ONU “ne nous arrêtera”.
Le même jour, le 13 juin, Israël a lancé une attaque surprise non provoquée contre l'Iran, visant les dirigeants militaires et les scientifiques de haut rang du pays.
L'Iran a riposté en frappant des centres urbains majeurs en Israël, détruisant des quartiers entiers et épuisant les stocks de missiles intercepteurs du pays.
L'ampleur des frappes iraniennes contre des cibles militaires israéliennes demeure inconnue en raison de la censure militaire en vigueur dans le pays.
La conflagration déclenchée par Israël a pris fin au bout de 12 jours, à la suite de frappes américaines contre trois sites nucléaires en Iran, puis d'une riposte iranienne contre une base militaire américaine au Qatar.
Plus de 600 personnes ont été tuées en Iran, tandis que 28 personnes ont trouvé la mort en Israël, dont trois femmes et une fillette, lorsque des missiles ont frappé un immeuble à Tamra, une ville palestinienne près de Haïfa, dépourvue d'abris anti-bombes.
Selon le groupe de surveillance de l'ONU, l'OCHA, 36 incidents ont été recensés depuis le 13 juin, date du début de l'offensive israélienne en Cisjordanie. Des soldats israéliens ont pris le contrôle d'environ 267 maisons palestiniennes pour des périodes allant de plusieurs heures à quelques jours.
“Cela concerne au moins 1 300 personnes qui, dans la plupart des cas, sont rentrées chez elles pour découvrir leur domicile saccagé”, selon l'OCHA.
“Parmi ceux-ci, 237 logements dont les habitants ont été temporairement évacués dans les six gouvernorats du nord de la Cisjordanie”,
a ajouté l'OCHA. Pendant ce temps, Israël a fermé la plupart de ses checkpoints en Cisjordanie et dans ses environs, et en a établi de nouveaux après le début de l'offensive contre l'Iran, provoquant d'importants embouteillages.
Près de 900 personnes ont été tuées à Gaza durant l'offensive israélienne contre l'Iran.
Le 14 juin, la Croix-Rouge a tiré la sonnette d'alarme en raison des ordres d'évacuation donnés par Israël autour du complexe médical Nasser, situé à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
L'organisation humanitaire alerte sur l'absence de structures de soins spécialisés si l'hôpital est contraint de fermer.
Outre les soins spécialisés, le complexe médical Nasser fournit des services de banque de sang permettant d'effectuer des transfusions sanguines à l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Rafah, ainsi que des services médico-légaux et de gestion des corps, a déclaré l'organisation.
Le 17 juin, l'armée israélienne a tiré des obus de char sur une foule de Palestiniens qui attendaient des camions de nourriture de l'ONU à Khan Younis, dans le sud de Gaza, faisant au moins 70 morts et 200 blessés.
C'est l'incident le plus meurtrier survenu sur un site d'aide humanitaire depuis les attaques quasi quotidiennes près des points de distribution, qui ont fait de nombreuses victimes, à la suite de la mise en place d'un programme d'aide militarisé américano-israélien à Gaza, le 27 mai.
Selon Euro-Med Monitor, une organisation de défense des droits humains basée à Genève, son équipe sur le terrain à Gaza a documenté l'implication d'un gang armé local collaborant avec l'armée israélienne dans des attaques meurtrières contre des personnes tentant d'atteindre les points d'aide.
L'organisation a également déclaré avoir
“reçu des informations crédibles selon lesquelles un mercenaire étranger employé par la société de sécurité américaine chargée de superviser le centre de distribution de l'aide humanitaire aurait abattu un civil”
près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juin.
Quelques semaines plus tard, Associated Pressa rapporté avoir obtenu des vidéos et des témoignages confirmant que des entrepreneurs américains gardant les sites de distribution d'aide à Gaza tirent à balles réelles et lancent des grenades assourdissantes sur des Palestiniens affamés qui se bousculent pour obtenir de quoi manger, et ce, même en l'absence de toute menace.
Deux d'entre eux, travaillant pour la Fondation humanitaire de Gaza, ont déclaré qu'Israël collecte des données biométriques et autres via des caméras installées sur les sites de distribution.
Selon le groupe palestinien de défense des droits humains Al Mezan, Israël facilite également le pillage de l'aide humanitaire, alimentant ainsi la faim et le chaos à Gaza dans un rapport publié le 14 juin.
Selon Al Mezan, les pillages en hausse tout au long du mois de mai et début juin témoignent
d'“une politique israélienne systématique de recours à la famine, à la privation et au chaos comme armes pour poursuivre sa campagne génocidaire”.
Le 18 juin, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a averti que près de 11 000 femmes enceintes à Gaza sont menacées par la famine et que 17 000 femmes enceintes ou allaitantes auront besoin d'un traitement urgent pour malnutrition aiguë au cours des prochains mois.
L'agence a également indiqué
qu'“une grossesse sur trois est désormais considérée comme à haut risque et qu'un nouveau-né sur cinq est prématuré ou présente une insuffisance pondérale, et nécessite donc des soins spécialisés de plus en plus difficiles à obtenir”.
Selon l'UNFPA, plus de 190 camions chargés de fournitures d'urgence, dont des unités mobiles de maternité, des appareils d'échographie et des incubateurs portables pour les prématurés, n'ont pas été autorisés à entrer à Gaza.
Le 18 juin également, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a appelé l'armée israélienne à
“cesser immédiatement l'usage de la force meurtrière autour des points de distribution d'aide alimentaire à Gaza, après les cas répétés de tirs et de meurtres de Palestiniens tentant d'y accéder”.
Les personnes gravement blessées n'ont pas accès à des soins médicaux en raison de la « destruction quasi totale du système de santé dans toute la bande de Gaza » par Israël, a ajouté le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
« Ils souffrent atrocement et risquent d'en mourir », a-t-il ajouté.
Les conditions de vie à Gaza se sont fortement dégradées en raison des attaques israéliennes, du blocus total et des attaques visant les forces de police.
« En conséquence, les Palestiniens sont de plus en plus confrontés au choix inhumain de mourir de faim ou de risquer d'être tués en tentant d'accéder au peu de nourriture disponible », a déclaré le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Le 20 juin, le Bureau des droits de l'homme des Nations unies a condamné le meurtre et les exécutions sommaires présumés de Palestiniens travaillant pour la Fondation humanitaire de Gaza, perpétrés par des hommes armés affiliés au Hamas.
Selon le bureau, des hommes armés auraient attaqué un bus transportant des entrepreneurs locaux le 11 juin.
“Les hommes armés ont déshabillé et battu les travailleurs, puis ont tiré sur certains d'entre eux”,
a ajouté le bureau de l'ONU. Les travailleurs auraient été torturés et douze d'entre eux auraient été tués.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré le 19 juin que la malnutrition infantile à Gaza “augmente à un rythme alarmant”. L'agence a indiqué que 5 119 enfants âgés de 6 mois à 5 ans ont été admis pour être traités contre la malnutrition aiguë au cours du seul mois de mai.
Près de 640 d'entre eux souffrent de malnutrition aiguë sévère, “la forme la plus mortelle de malnutrition”, a ajouté l'agence.
Les cas de malnutrition aiguë pourraient atteindre leur niveau le plus élevé depuis octobre 2023 si Israël refuse d'autoriser “la livraison en grande quantité d'une aide vitale par tous les points de passage”, a déclaré Edouard Beigbeder, directeur régional de l'UNICEF.
L'ONG Défense des enfants International-Palestine a publié un rapport le 24 juin dans lequel elle affirme que les autorités israéliennes ont délibérément utilisé la famine comme arme de génocide.
Cette politique a entraîné
“la mort et des souffrances évitables d'enfants palestiniens à Gaza, qui auront des répercussions néfastes pour les générations à venir.
“Doctors Against Genocide a contribué à un chapitre entier sur les conséquences médicales, développementales et psychologiques dévastatrices de la famine chez les enfants”, a déclaré DCIP.
“Ils mettent en garde contre des effets à long terme souvent irréversibles, notamment un retard de croissance, des troubles neurologiques, un affaiblissement du système immunitaire et des troubles cognitifs permanents”.
Selon l'OCHA, la plupart des familles de Gaza ne survivent qu'avec “un seul repas par jour, largement insuffisant”, tandis que les adultes sautent régulièrement des repas pour donner la priorité aux enfants, aux personnes âgées et aux malades, dans un contexte de famine et de désespoir croissants.
Le 20 juin a marqué le 100è jour du blocus de l'entrée de carburant à Gaza, toujours en vigueur au moment de la publication de cet article sur The Electronic Intifada.
Le même jour, James Elder, porte-parole de l'UNICEF, a averti que, sans carburant, les usines de dessalement, qui fonctionnent actuellement à capacité réduite, seraient contraintes de suspendre complètement leurs activités.
“Sans carburant, le transport par camion de millions de litres d'eau à la population s'arrêtera” a-t-il ajouté. “Dans les principaux points de production, un grand nombre d'ânes commencent à remplacer les camions”.
Sachant qu'une charrette tirée par un âne peut à peine transporter 500 litres, contre 15 000 pour un camion, M. Elder a déclaré :
“Même les ânes ont du mal à avancer — il n'y a presque plus assez de nourriture pour leur permettre un tel effort”.
Le 19 juin, le Conseil norvégien pour les réfugiés a déclaré que, trois mois après la rupture de la trêve par Israël le 18 mars, “le système d'hébergement à Gaza frôle l'effondrement”.
Depuis la mi-mars, plus de 680 000 personnes ont été déplacées à Gaza, alors que plus de 82 % du territoire de la bande de Gaza sont sous le coup d'ordres d'évacuation ou ont été déclarés zones interdites par l'armée israélienne.
L'ONG a ajouté que
“les déplacements incessants, les restrictions d'accès et la destruction quasi totale des logements ont laissé des centaines de milliers de personnes sans abri décent et les acteurs humanitaires sans aucun moyen de leur venir en aide”.
En juin, le Centre palestinien pour les droits de l'homme a publié un rapport indiquant que les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par le manque de produits de première nécessité, notamment d'eau potable et d'installations sanitaires, ainsi que par un manque d'intimité accru et un risque de violence sexiste.
Les femmes et les filles ont recours à des stratégies d'adaptation extrêmes, comme limiter la fréquence de leurs douches, éviter de boire de l'eau pour réduire leurs besoins d'utiliser les toilettes, utiliser des seaux dans leurs tentes pour faire leurs besoins ou prendre des contraceptifs oraux de manière continue pour supprimer leurs règles.
Le 21 juin, les examens de fin d'études, appelés tawjihi, ont commencé pour 49 000 lycéens en Cisjordanie et à l'étranger, selon le ministère palestinien de l'Éducation. Les élèves de Gaza ne peuvent toujours pas passer d'examens, pour la deuxième année consécutive, affectant ainsi plus de 76 000 élèves.
Le 23 juin, le ministère de l'Éducation a déclaré envisager des dispositions spéciales pour permettre aux lycéens de Gaza de passer leurs examens dès que possible.
Toutefois, selon l'OCHA,
“la mise en œuvre de ces plans reste subordonnée à un cessez-le-feu, à la levée des restrictions sur l'entrée des produits nécessaires, y compris les tablettes utilisées pour les examens, et à la réouverture des checkpoints”.
“le droit à l'éducation de près de 13 000 élèves, dont plus de 6 500 filles, risque d'être menacé si les autorités israéliennes exécutent les ordonnances de démolition toujours en suspens concernant 84 écoles en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est”.
Des colons israéliens ont attaqué Kafr Malik, une ville palestinienne près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 25 juin, faisant trois morts parmi les Palestiniens aux mains de l'armée israélienne.
“est un Palestinien de 34 ans, père de deux enfants, qui, selon des sources, a été abattu d'une balle dans la tête à bout portant à l'entrée de son domicile”,
Le 25 juin également, des colons ont attaqué la communauté bédouine de Dar Fazaa, près de Ramallah, causant des dégâts matériels et des intoxications par inhalation de fumée. Ils ont également attaqué des agriculteurs qui travaillaient leurs terres à la périphérie d'Al-Mazraa Al-Sharqiya, près de Ramallah, et ont empêché les services de secours d'éteindre un incendie à Asira Al-Qibliya, près de Naplouse.
L'OCHA a déclaré avoir recensé quelque 740 attaques de colons contre des Palestiniens ayant fait des victimes ou causé des dégâts matériels durant le premier semestre 2025, touchant plus de 200 communautés de Cisjordanie.
“Cela représente une moyenne quotidienne de quatre incidents, similaire à la fréquence observée en 2024, année la plus meurtrière jamais enregistrée en termes d'incidents impliquant des colons ayant fait des victimes ou causé des dégâts matériels”, a ajouté l'OCHA.
Le 24 juin, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et le Conseil norvégien pour les réfugiés ont averti que 1 200 Palestiniens, dont des enfants, dans la région de Masafer Yatta, près d'Hébron, en Cisjordanie, “risquent fortement d'être transférés de force”.
Plus tôt dans le mois, l'armée israélienne a annoncé la reprise des entraînements militaires dans une zone de tirs englobant 13 communautés, et l'administration civile israélienne – un organisme militaire – a récemment autorisé “le rejet rétroactif des demandes de permis de construire des Palestiniens”.
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et le groupe norvégien ont déclaré que
“les structures concernées comprennent des maisons, des écoles, des cliniques, des systèmes d'approvisionnement en eau et des sites religieux, et que les démolitions entraîneront le déplacement forcé de 200 ménages, constituant un déplacement forcé”.
Le transfert forcé et la déportation constituent
“une violation grave de la quatrième Convention de Genève et [...] un crime de guerre”,
ont ajouté le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et le groupe norvégien.
“Cela peut également constituer un crime contre l'humanité lorsqu'il est commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile, et ce de manière délibérée”, ont-ils ajouté.
Le 24 juin, Zahiya Joudeh, âgée de 66 ans, a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle se trouvait sur le toit de sa maison, dans le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est. Selon sa famille, la grand-mère a été tuée par la police des frontières israélienne lors d'une opération policière menée dans le camp.
La police israélienne a déclaré mener une enquête sur l'incident.
Plus tôt dans le mois, des soldats ont abattu un Palestinien lors d'une descente dans le village d'Al-Walaja, près de Bethléem.
Selon l'OCHA, « des témoins oculaires ont rapporté que des soldats israéliens sont entrés dans un appartement en construction, ont menotté et bandé les yeux de trois Palestiniens qui s'y trouvaient, puis des coups de feu ont été entendus ». Israël refuse de restituer les corps à la famille.
Parmi les Palestiniens tués en Cisjordanie en juin, on peut également citer
un homme abattu alors qu'il tentait de pénétrer en Israël par une brèche dans le mur d'annexion israélien, au sud d'Hébron, le 7 juin
le meurtre d'un homme par des individus en civil lors d'une incursion à Tammun, près de Tubas, le 10 juin
le meurtre de deux frères lors d'une opération de 30 heures à Naplouse, le 10 juin
la mort par balle d'un homme qui aurait ouvert le feu sur des soldats au checkpoint de Harmesh, près de Jénine, le 12 juin.
Sept soldats israéliens ont été tués par un combattant des Brigades Qassam, la branche armée du Hamas, lors d'une embuscade à bout portant contre un véhicule militaire à Khan Younis, le 24 juin.
La vidéo de cette embuscade spectaculaire, diffusée mercredi par les Brigades Qassam, montre un combattant armé d'un fusil courant vers le véhicule blindé, sur lequel il grimpe et laisse tomber un engin explosif de type shawaz directement dans la cabine. L'enregistrement montre le combattant se retirant sain et sauf avant que le véhicule militaire n’explose.
Moshe Gafni, une figure de proue du parti ultra-orthodoxe Judaïsme unifié de la Torah, a déclaré :
“Je ne comprends pas pourquoi nous nous battons et dans quel but”, après la mort des sept soldats.
Environ une semaine plus tard, l'armée israélienne et l'agence d'espionnage Shin Bet ont affirmé avoir tué deux combattants du Hamas qui, selon elles, étaient impliqués dans l'embuscade lors d'une frappe de drone.
Le 25 juin, 12 camions “transportant des fournitures médicales essentielles, notamment des poches de sang”, ont été soutenus par l'Organisation mondiale de la santé pour être distribués dans “les centres de santé prioritaires de Gaza”. Il s'agissait de la première mission de ce type depuis le 2 mars et “ne représente qu'une fraction de ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins sanitaires considérables sur le terrain”, selon l'OCHA.
Le 27 juin, le Programme alimentaire mondial a publié une analyse révélant que les marchés de Khan Younis sont en rupture de stock pour la plupart des denrées alimentaires essentielles, et que les prix des produits encore disponibles continuent d'augmenter à un rythme alarmant.
Par ailleurs, les frais liés à la réception de transferts de fonds étrangers ou aux paiements par carte de crédit ont atteint un niveau record de 40 %, représentant un fardeau supplémentaire pour une population déjà financièrement exsangue dans la bande de Gaza.
La diversité alimentaire à Gaza est tombée à son plus bas niveau depuis octobre 2023, la population consommant des aliments « gravement carencés en nutriments ».
Selon l'analyse du Programme alimentaire mondial, le prix de la farine de blé a augmenté de 3 000 % par rapport à son coût d'avant octobre 2023, tandis que celui du sucre a augmenté de 6 310 %. Le prix d'un kilo de pommes de terre s'élève désormais à 100 shekels, soit environ 30 dollars, à Gaza et à Deir al-Balah.
Le rapport indique que 29 camions de produits non essentiels, tels que des pâtes, du chocolat et des cigarettes, ont été autorisés à entrer à Gaza. Selon certaines informations,
“ces camions n'ont été autorisés à entrer qu'après que certains commerçants de Gaza aient conclu un accord avec l'armée israélienne pour remettre une partie des liquidités en circulation dans la bande de Gaza”.
“Les chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture de la bande de Gaza ont publié une déclaration condamnant fermement ces commerçants et affirmant que leurs actions contribuent à faire grimper davantage les prix déjà très élevés sur les marchés”,
Le 28 juin, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a déclaré que l'armée israélienne poursuit ses attaques contre les tentes abritant des personnes déplacées à Al-Mawasi, tuant des familles entières, tout en ordonnant aux Palestiniens d'autres parties de Gaza de se rendre dans des “abris sûrs” en référence à Al-Mawasi, alors que la zone est dépourvue de toute infrastructure de base.
Al-Mawasi est
“presque totalement dépourvu d'abris, de systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement, de collecte des déchets solides, de toilettes et d'installations médicales”.
Les agences humanitaires “ont appelé à plusieurs reprises Israël à permettre l'entrée à Gaza des fournitures nécessaires à la construction d'abris”, a ajouté le bureau des Nations unies.
Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a ajouté que
“l'armée israélienne n'a fourni aucune justification publique pour les 112 attaques contre des tentes enregistrées par notre bureau” et qu'il “n'a pu identifier aucun objectif militaire légitime là où ces attaques ont eu lieu”.
Le 30 juin, 25 organisations, dont Médecins sans frontières, Human Rights Watch et Physicians for Human Rights, ont appelé à la libération des travailleurs de la santé de Gaza et de Cisjordanie détenus arbitrairement par Israël.
“Au moins 185 travailleurs de la santé de Gaza et de Cisjordanie sont détenus par Israël depuis février 2025”, ont déclaré les organisations. “Nous n’avons aucune information sur leurs conditions de détention”.
Les groupes ont déclaré que
“nombre des personnes libérées ont rapporté avoir subi de graves abus, et que certaines sont mortes en détention”, ajoutant que ces incarcérations “s'inscrivent dans le cadre d'une attaque plus large contre le système de santé de Gaza”.
Les autorités palestiniennes ont rapporté le 13 juin qu'un Palestinien de la région de Tulkarem, en Cisjordanie, est mort en détention israélienne après avoir été arrêté le 17 mai et transféré dans un hôpital israélien le 9 juin.
“Selon la Commission palestinienne des affaires des détenus, son décès porte à 26 le nombre de détenus palestiniens de Cisjordanie morts en détention israélienne depuis le 7 octobre 2023”, a déclaré l'OCHA.
Un autre détenu palestinien de Cisjordanie est mort en détention israélienne le 30 juin.
Selon les données fournies par l'administration pénitentiaire israélienne à l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme Hamoked en juin 2025, près de 10 400 Palestiniens sont détenus par Israël, dont quelque 3 500 en détention administrative sans inculpation ni procès et plus de 2 200 détenus pour “combat illégal”.
Ces données n'incluent pas les Palestiniens de Gaza détenus par l'armée israélienne depuis octobre 2023 et sur lesquels aucune information n'a été fournie.
Ils ont pas de limites !!! Vive Palestine ❤️❤️❤️❤️❤️et pour l’état israélien 🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮🤮
Une véritable honte....🤮