👁🗨 La pathétique alliance entre deux acteurs moribonds du monde des clowns
L'absurde durée de l'accord signé par Starmer & Zelensky illustre l'absence totale de réalisme qui régit depuis quelques temps les activités des deux chancelleries en délire, tant à Londres qu'à Kiev.
👁🗨 La pathétique alliance entre deux acteurs moribonds du monde des clowns
Par Stephen Karganovic, le 24 janvier 2025
La récente nouvelle selon laquelle la Grande-Bretagne et l'Ukraine ont conclu une alliance pour cent ans injecte un peu d'humour dans une situation politique mondiale par ailleurs désespérément sombre.
La durée absurde de l’alliance signée par Starmer et Zelensky illustre le manque total de réalisme qui, depuis quelques temps, régit les activités des deux chancelleries en délire, tant à Londres qu'à Kiev. Aucune des parties contractantes n'a de perspectives raisonnables d'exister encore dans un siècle, à l'expiration de l'alliance centenaire qui vient d'être conclue.
Il n'y a pas davantage de raisons de croire que les États qui leur succéderont, s'il y en a, auront intérêt à maintenir cette alliance mort-née et parfaitement absurde une fois que les deux parties contractantes auront évacué la scène mondiale.
Bien qu'il puisse sembler a priori un peu rude, ce pronostic est tout à fait cohérent au regard des faits. Le dysfonctionnement à de multiples niveaux de la Grande-Bretagne, ou du Royaume-Uni, peu importe le nom qu'on lui donne, saute rapidement aux yeux de tous ceux qui savent regarder. De la tête aux pieds, le pays se délite à vue d'œil. Au sommet, la famille royale a perdu tout son lustre en l'espace d'une génération. En raison de la conduite irresponsable et malséante de ses membres, elle n'est plus en mesure de remplir ses fonctions traditionnelles de symbole et de médiation. Comme l'avait prévu William Butler Yeats, “Les choses se désagrègent ; le centre ne tient plus”.
Les institutions politiques et sociales de la Grande-Bretagne ne sont pas non plus en meilleur état. En Grande-Bretagne, la méritocratie qui, il y a encore une ou deux générations, caractérisait l'élite gouvernementale et la fonction publique, n'est plus qu'une illusion du passé. Les plus hautes fonctions du pays sont désormais occupées par des bouffons et des incompétents, parfaitement incarnés par Boris Johnson et Liz Truss, ainsi que par une série d'autres fonctionnaires pathétiques semblant provenir du casting de la série satirique politique “Yes Minister”. L'Église officielle, autrefois pilier moral de la société, est aujourd'hui embourbée dans la confusion doctrinale, la dégénérescence et le manque de pertinence. Le projet de remplacement de la population contre lequel Enoch Powell, vilipendé par les nigauds mais justifié par les développements ultérieurs, avait mis en garde ses compatriotes, est aujourd'hui une réalité bien tangible qui compromet gravement la viabilité de la Grande-Bretagne et la cohérence de la société britannique. Autrefois puissance industrielle mondiale, la Grande-Bretagne ne produit pratiquement plus rien de désirable ou de haute qualité (à l'exception des moteurs Rolls Royce, comme le souligne inlassablement Andrey Martyanov), tandis que son armée est en lambeaux et que l'ensemble de ses troupes serait trop modeste pour remplir ne serait-ce qu'un stade de foot de taille moyenne.
C'est pourtant cette Grande-Bretagne, un pays dont beaucoup doutent qu'il parviendra sous une forme identifiable à l'horizon 2050, qui vient de signer une alliance de cent ans avec l'Ukraine, une entité vidée de sa substance dont beaucoup doutent qu'elle puisse tenir jusqu'à la fin de cette année 2025.
Quant aux perspectives de l'Ukraine, nul besoin d'entrer dans les détails, car ce sujet a été traité en profondeur et avec beaucoup d'expertise par des spécialistes en politique. Il suffit de préciser que depuis que l'échec du plan visant à utiliser l'Ukraine comme levier contre la Russie est manifeste, les plus ardents soutiens et les plus généreux financiers du régime de Kiev sont en train de lui couper les vivres. La guerre qu'ils ont cyniquement déclenchée et étaient prêts à financer “jusqu'au dernier Ukrainien” a sacrifié, au bout de trois ans, au moins un million de vies ukrainiennes, et provoqué le déplacement de millions de réfugiés dans les pays voisins, épuisant massivement les ressources humaines et matérielles de l'Ukraine et compromettant totalement sa viabilité, y compris à court terme.
Les étudiants en relations internationales savent certainement que conclure un traité d'alliance pour une durée de cent ans est une pratique tout à fait exceptionnelle, même dans des périodes historiques moins troublées. L'exemple d'une planification diplomatique aussi confiante en un avenir lointain ne me vient pas spontanément à l'esprit. La Grande-Bretagne, ou l'Angleterre à l'époque, a signé avec le Portugal en 1386 un traité d'alliance encore en vigueur. Ce traité peut être considéré comme la plus longue alliance connue entre deux États. Toutefois, il ne prévoit pas de délai de validité. Au fil des siècles, il a perduré par inertie, et non par dessein, principalement parce que les ambitions et intérêts impériaux des signataires coïncidaient pour la plupart d'entre eux. Pendant toute cette période, l'Angleterre et le Portugal ont été des puissances en pleine expansion, dont la viabilité à long terme n'a jamais été mise en doute. Les principales dispositions du traité reflètent clairement le statut des parties en tant qu'acteurs sérieux sur la scène internationale :
“Il est communément admis que si, dans l'avenir, l'un des rois ou son héritier a besoin du soutien de l'autre, ou de son assistance, et que, pour obtenir cette assistance, il s'adresse à son allié de manière légale, l'allié sera tenu de porter aide et secours à l'autre, dans la mesure où il le peut (sans fraude, ni artifice) et dans la limite requise par le danger encouru par les royaumes, terres, domaines et sujets de son allié ; et il sera fermement tenu par les présentes alliances d'agir de la sorte”.
Quelle aide et quel secours la pitoyable Grande-Bretagne d'aujourd'hui, dont la légendaire marine est incapable de tenir tête aux Houthis en mer Rouge, peut-elle bien offrir à une Ukraine exsangue et à bout de souffle ? Et inversement, quelle aide l'Ukraine en pleine implosion pourrait-elle apporter à la Grande-Bretagne moribonde ?
Ce grotesque traité conclu entre deux éclopés qui, pour survivre, ont tous deux besoin d'aide sous quelque forme que ce soit, mais ne sont pas en mesure d'aider qui que ce soit d'autre, et encore moins l'un l'autre, reflète hélas la déliquescence de la vision réaliste et responsable des États dans le monde d'aujourd'hui. Ce traité sera très probablement encore en vigueur longtemps après que les deux parties qui l'ont signé auront glorieusement mordu la poussière.