👁🗨 Patrick Lawrence : "La République des faux-semblants".
Si nous permettons à l'État profond d'enterrer notre histoire, nous perdons notre capacité à y voir clair - &, au fond, nous-mêmes, qui nous sommes & dans quel genre de nation nous vivons.
👁🗨 "La République des faux-semblants".
Le rapport Durham.
Par Patrick Lawrence, le 24 mai 2023
Si nous permettons à l'État profond d'enterrer ainsi notre histoire, nous perdrons notre capacité à voir clairement les choses - &, finalement, nous-mêmes, qui nous sommes & dans quel genre de nation nous vivons.
23 MAI- Depuis que le rapport du conseiller spécial John Durham sur la conduite épiquement corrompue des ennemis de Donald Trump pendant les campagnes électorales de 2016 a été présenté au Congrès la semaine dernière, certaines choses sont difficiles à comprendre. Beaucoup de choses, en fait. Malgré tout le chemin parcouru par Durham dans son rapport de 306 pages, je ne comprends pas pourquoi il a laissé tant de choses en suspens et non examinées, beaucoup de noms non nommés, et beaucoup de conclusions non tirées après quatre ans d'enquête sur le fiasco très peu drôle connu sous le nom de Russiagate.
Et puis, il y a certaines choses que je comprends. La principale est qu'avec l'enterrement déjà évident du rapport Durham, nous assistons maintenant à l'oblitération d'un passage très important de notre histoire nationale. Le fait d'être ainsi privé de notre passé - des faits de notre époque - est une sorte de condamnation. Avec des conséquences. Je comprends ces choses. Ce que nos institutions gouvernementales et nos médias corporatifs perpétuent en ce moment même, ces abus de ceux qui vivent aujourd'hui, et de ceux qui nous suivront, sur l'ensemble de l'histoire qui nous appartient, nous contraigne à une grande responsabilité. J'espère que nous en saisirons tous l’importance.
Le rapport Durham est au fond une confirmation plus qu'une révélation, comme l'ont noté plusieurs commentateurs. Ceux d'entre nous qui sont prêts à regarder les événements et les preuves en face, sans crainte ni complaisance, au sens premier du terme, ont compris il y a des années que le Parti démocrate et le Federal Bureau of Investigation - parmi d'autres, disons-le - ont concocté la ruse du Russiagate au service de la candidature d'Hillary Clinton à la présidence. Le rapport Durham nous donne de nombreux détails sur la manière dont cela s'est passé. Nous sommes désormais en mesure de suivre la balle qui a rebondi une fois que Clinton, personnellement si j'ai bien compris, l'a fait rouler par le biais de ce que Durham appelle le plan de renseignement de Clinton.
Ce détail est important. Susan Schmidt, une journaliste expérimentée avec un bon dossier à son actif, l'expose dans un article pour Racket News que ScheerPost a republié un jour après que l'Attorney-General Merrick Garland a envoyé le rapport Durham au Congrès. Glenn Greenwald a produit un excellent reportage sur le rapport dans son émission System Update. Matt Taibbi et Walter Kirn, romancier et essayiste, se sont penchés sur le rapport Durham, le Russiagate et ses conséquences dans leur podcast America This Week. Chris Hedges s'est exprimé à ce sujet lundi.
J'apprécie le rapport Durham pour la chronologie des événements qu'il illustre. C'est maintenant plus facile à suivre qu'auparavant. En termes simples, Clinton a autorisé une opération visant à piéger Trump dans les jours qui ont suivi la fuite de courriels provenant des serveurs du Parti démocrate en juillet 2016. Les dirigeants du FBI ont agi avec célérité pour mettre en place cette opération. Ils ont d'abord envisagé d'utiliser les remarques désinvoltes de George Papadopoulos, un bénévole mineur de la campagne Trump, pour obtenir des mandats de surveillance à l'encontre de plusieurs conseillers de Trump. Lorsque cette solution s'est avérée trop fragile, les hauts responsables de l'agence se sont tournés vers le dossier Steele. L'agence savait que c'était de la camelote, mais elle l'a suffisamment étoffé pour obtenir les mandats nécessaires à la poursuite de Trump et de ses collaborateurs.
C'était Crossfire Hurricane, l'opération anti-Trump du FBI au cœur du canular du Russiagate.
"La vérité, c'est que nous avions presque toutes les informations depuis longtemps. Ce que nous n'avions pas, c'était la certification de l'information par une autorité gouvernementale, par une autorité légale", remarque Walter Kirn dans America This Week. "Je pense que Durham a réussi à montrer la portée de l'information aux plus hauts niveaux du gouvernement. Apparemment, tout le monde a été informé très tôt de la réalité de cette affaire. Toutes les plus hautes autorités savaient que c'était des conneries".
Un commentaire parfaitement juste, un résumé astucieux. Kirn poursuit ensuite de manière très curieuse :
D'une certaine manière, je suppose qu'il est devenu nécessaire que le système se justifie en trouvant ce qui ne pouvait pas être trouvé, et en affirmant ce qui ne pouvait pas être prouvé, au point que le moment où cela importait appartient au passé. Le président Trump n'est plus président. Tous les torts occasionnés l’ont été. Ils ont changé notre histoire, ils ont changé nos médias. Ils ont changé notre sens de l'information et la raison pour laquelle elle importe.
Kirn a raison de suggérer que le "système" semble considérer qu'un rapport tel que celui de Durham peut maintenant être publié parce que de l'eau a coulé sous les ponts - un peu à la manière dont les États-Unis reconnaissent l'une ou l'autre de leurs opérations de coups d'État longtemps après que les faits ont cessé d'avoir de l'importance. De même, il semble que Garland ait trouvé le moment opportun pour envoyer le rapport Durham au Capitole, afin de faire disparaître toute l'affaire du Russiagate de la conscience américaine commune. À 18 mois de l'élection présidentielle, le procureur général de Biden doit se débarrasser du Russiagate et de l'enquête de Durham le plus rapidement et le efficacement possible.
Mais je ne suis pas d'accord avec Kirn lorsqu'il affirme que tout le mal a été fait. Non, ce n'est pas le cas. Le Russiagate a bel et bien changé l'histoire. Et la destruction de ce pan de l’histoire est, à mon avis, le plus grand mal qui soit. C'est ce qu'il y a de plus étrange dans le rapport Durham : il prétend déchirer le voile qui protège le complot contre Donald Trump, mais après quelques jours d'examen, il s'inscrit dans le cadre des efforts visant à enterrer le canular du Russiagate, de la même manière que la Commission Warren a enterré les faits concernant l'assassinat de Kennedy pendant de nombreuses années.
C'est cet enterrement d'un pan si important de l'histoire américaine que nous vivrons jusqu'à la fin de nos jours, et que nous transmettrons aux générations à venir. Nous nous enfoncerons davantage dans la République des faux-semblants, perdant notre capacité à comprendre les événements, à y voir clair, à savoir en toute confiance qui nous sommes. L'alternative est la vigilance, la protection vigilante de la vérité des années du Russiagate, de la même manière que quelques âmes courageuses ont gardé vivante la vérité des années de la guerre froide, afin que nous puissions comprendre la responsabilité de l'Amérique dans son déclenchement, sa poursuite et sa prolongation.
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C'est très bien que nous en sachions plus aujourd'hui sur le qui a fait quoi, les quand et pourquoi de l'histoire du Russiagate. Mais rappelons une chose que Durham a choisi, pour une raison ou une autre, de ne pas noter. Le Russiagate était une entreprise criminelle, avec de nombreux auteurs et complices coupables de ce qui serait considéré comme des crimes par un tribunal. Ils ont corrompu le processus politique, falsifié une élection, et sapé illégalement le pouvoir exécutif. Les abus de pouvoir et d'institutions publiques se sont multipliés au cours des années du Russiagate - fatalement, dirais-je, dans le cas du FBI.
Nous sommes confrontés à plusieurs réalités amères. Notre république, déjà en difficulté, a subi des dommages permanents de la part de ceux qui prétendent la protéger. Nous ne pouvons plus faire confiance au parti politique dominant de la nation, pas plus qu’aux institutions chargées de faire respecter la Constitution et les procédures juridiques qui en découlent.
Mais allons plus avant. Nombreux sont les élus à la gouvernance de ce pays qui n'ont aucun respect pour la Constitution. Je ne pense pas qu'il soit encore possible de nier qu'un État profond - terme qui a gagné en popularité pendant les années du Russiagate, ce qui n'est pas une coïncidence - exerce un degré de pouvoir tout à fait illégal sur la politique américaine. L'"autoritarisme à l’américaine" ne peut plus être considéré comme un danger lointain et improbable, ou comme jouer les Cassandre. C'est notre réalité.
Depuis que le rapport Durham a été rendu public, j'ai cherché des comparaisons historiques pour mettre en évidence l'ampleur de ce que le rapport met sur papier, même de manière incomplète. Nixon et le Watergate ? C'est loin d'être le cas. Le Watergate était au fond le scandale d'un seul homme ; il n'avait rien à voir avec une décadence systémique et une pourriture institutionnelle de l'intérieur. Le vol de l'élection de Gore-Bush en 2000 est une comparaison plus intéressante. Bien qu'il ait été beaucoup moins médiatisé que le Watergate, il a permis aux Américains de se rendre compte que leur système judiciaire, la plus haute institution de régulation, était corrompu au plus haut niveau.
Mais pour ce qui est de l'ampleur et de la profondeur de cette dégradation, il me semble que le Russiagate n'a pas d'équivalent dans l'histoire des États-Unis depuis on ne sait combien de temps. Il nous plonge dans l'amère réalité que je viens d'évoquer.
Je ne pense pas que les auteurs du Russiagate, aussi criminels qu'ils aient été et restent, aient jamais eu l'intention de faire prendre à l'opération anti-Trump une telle ampleur. Non, lorsque le plan de renseignement Clinton et "Crossfire Hurricane" ont été mis en place, cela ne devait durer que quelques mois. Clinton gagnerait en novembre, et ce qui pourrait être la plus grande opération de subversion de notre histoire prendrait sa place parmi les innombrables autres cas de pagaille politique de notre république, et finirait par se dissiper.
Un an après la fuite du courrier des démocrates en juillet 2016, huit mois après l'entrée en fonction de Trump, j'ai écrit un article intitulé "Too Big to Fail" ["Plus c’est gros, plus ça passe"]. Telle était la réalité à ce moment-là : Les dégâts extravagants déjà causés aux institutions publiques américaines, le surinvestissement imprudent dans le Russiagate par tous les menteurs du Capitole, des forces de l'ordre, de l'appareil de renseignement, de la Maison Blanche d'Obama et, ne l'oublions pas, des médias, signifiaient que la vérité sur le canular ne pourrait jamais éclater au grand jour. Ces personnes imprudentes ont mis en péril la stabilité de la république. Quel serait alors le dénouement ? Par quelle porte latérale tous les russophiles se faufileraient-ils ?
Après Durham, la réalité est à nouveau celle de "plus c'est gros, plus ça passe". Et la porte de sortie pour tous ceux qui sont pris dans leur propre toile est désormais claire. Le Russiagate, dans son ensemble, doit être enterré.
Le morceau est trop gros pour être balayé sous le tapis, un chapitre trop important de l'histoire américaine pour être rayé du récit national. L'esprit revient 60 ans en arrière - 60 ans, c'est incroyable - à l'assassinat de Kennedy. Combien de temps a-t-il fallu, grâce à la perspicacité du cinéaste Oliver Stone (JFK, 1991 ; JFK Revisited, 2021), de l'auteur David Talbot (The Devil's Chessboard, 2015) et de quelques autres honorables, pour établir la culpabilité de la CIA au-delà de tout doute raisonnable ? Et combien de temps encore avant que la vérité du 22 novembre 1963 ne soit désincarcérée et n'ait sa place dans notre histoire ?
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Une brève parenthèse pour nous aider à comprendre le moment présent.
Il y a de nombreuses années, j'ai passé quelques semaines au Guatemala pour préparer un essai. C'était quelques années après que le gouvernement et le mouvement de guérilla de la nation aient signé des accords mettant fin à 36 ans de guerre civile, et après que le projet de récupération de la mémoire historique, dirigé par l'évêque Juan Gerardi, ait vu publier quatre volumes documentant ces décennies de violence sous le titre Guatemala : Nunca Más [GGuatemala : jamais plus].
La pensée implicite de cette entreprise était aussi convaincante que le courage et la détermination de l'évêque Gerardi : enregistrer le passé, le faire remonter à la surface, permettre aux gens d'y penser et d'en parler, et le passé n'aura plus à se répéter. L'ironie du sort veut que Mgr Gerardi ait été assassiné au moment même où les travaux du Recovery Project étaient publiés. Mais "Plus jamais ça" reste un témoin de sa sagesse.
Les Mayas ont toujours été majoritaires au Guatemala et, au début du siècle, ils représentaient 70 % de la population. Pourtant, ils ont été plus ou moins effacés du récit national pendant un demi-millénaire. Ils n'ont pas été autorisés à participer au phénomène historique connu sous le nom de "Guatemala". n place et lieu de l'histoire, ils avaient la mémoire, c'est-à-dire un passé non officiel, transmis. Si l'on n'a que la mémoire, l'acte de se souvenir prend toute son importance, c'est une question d'auto-préservation. J'ai appelé cette situation "mémoire sans histoire".
Valoriser l'histoire, nous dit Nietzsche dans des circonstances très différentes, c'est "comprendre le sens de la phrase 'ce fut'". Mais la santé d'un individu, d'un peuple ou d'une culture, disait-il également, dépend aussi de l'oubli : ce n'est que lorsque nous pouvons oublier que nous échappons aux chaînes du passé et que nous osons recommencer, imaginer et créer, "percevoir comme nous n'avons jamais perçu auparavant". C'est la certitude d'une histoire écrite qui rend possible cet oubli souhaitable. On peut vivre sans mémoire, nous rappelle le grand Allemand. "Mais il est tout à fait impossible de vivre sans oublier.” Si vous avez déjà vu un peuple en état de mémoire sans histoire, vous n'aurez aucun mal à comprendre la pensée de Nietzsche. Il y a chez eux une tristesse omniprésente, une absence de vitalité, un repli sur soi, une incapacité récessive à entrer en contact avec les autres.
L'histoire et la mémoire, pour résumer, sont ainsi antagonistes. Les personnes restées sans histoire sont condamnées à se souvenir, à se souvenir et à se souvenir - une mémoire devenue fardeau. Ce n'est que lorsque les gens sont convaincus que leur parcours est inscrit dans l'histoire qu'ils peuvent commencer à laisser derrière eux leurs souvenirs, se débarrassant ainsi d'un grand poids pour avancer d'un pas léger, dans le sens de la vie.
La mémoire sans histoire côtoie souvent son contraire, "l'histoire sans mémoire". L'histoire de l'humanité est pleine de ces histoires officielles expurgées de toutes sortes de faits, d'événements et de réalités qui dérangent ceux qui usurpent le droit d'écrire l'histoire. Les histoires sans mémoire sont les portes d'entrée de cette psychose nationale mentionnée dans un article précédent. Les histoires officielles du Guatemala étaient de cette nature lorsque j'y ai séjourné. Il y a eu un projet pour y remédier, pour inscrire les Mayas dans les textes d'histoire, mais je n'ai aucune idée de son état d'avancement, tant l'entreprise était politiquement délicate.
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Le titre de cet ancien essai était : "Histoire sans mémoire : À qui appartient le passé du Guatemala ?" Il me semble que c'est aussi la question que se posent les Américains : À qui appartient notre histoire ? On peut imaginer la poser à toutes sortes d'occasions. À qui appartient l'histoire de la guerre froide ? Celle de la guerre du Vietnam ? L'histoire de l'administration Kennedy ? La publication du rapport Durham pose à nouveau la question. Qui va maîtriser l'histoire du Russiagate, un épisode aussi lourd de conséquences que les autres ? S'agira-t-il des contrôleurs corrompus du récit dominant, parmi lesquels figurent les auteurs du canular, ou de nous, à qui l'histoire de cette période sombre appartient légitimement ?
Je ne veux pas passer le reste de mes jours à ressasser le Russiagate, pour dire les choses clairement. Je veux qu'il soit consigné dans le dossier tel qu'il a été. J'ai beaucoup écrit sur les agissements des corrompus au cours de ces années, comme beaucoup d'autres, et mon intention tout à fait consciente était de consigner ce qui s'était passé afin de pouvoir commencer à l'oublier. Depuis cette période au Guatemala, j'ai assimilé la condition de la mémoire sans histoire (et son contraire) à des régimes despotiques grossiers et à des peuples abandonnés, mais... mais nous voilà plongés dans la situation du miroir de la mémoire sans histoire et de l'histoire sans mémoire, à moins que nous ne choisissions la voie de la résistance.
L'intention de John Durham lorsqu'il a remis son rapport au procureur général Garland me semble très ambiguë. Il a consigné certaines choses dans un document juridique, mais il en a omis beaucoup d’autres : il n'a jamais cité Hillary Clinton à comparaître, il ne semble pas avoir examiné les collusions de la Maison Blanche d'Obama, ni les collusions très conséquentes des médias d'entreprise, et ainsi de suite au fil d’une liste d'omissions apparentes. Il s'est bien gardé d'alléguer des actes criminels, même dans des cas manifestement évidents comme celui de Clinton. Il accuse le FBI non pas de "parti pris politique", une affaire grave qui nécessiterait une action en justice et des mesures disciplinaires institutionnelles, mais de "parti pris sécuritaire", une tactique classique qui ne nécessitera précisément rien de la part de personne.
Je dois poser la question suivante : Durham, dont l'intégrité et le désintéressement ont été largement loués au cours de sa carrière, a-t-il été compromis au cours de son enquête ? Lui a-t-on montré où l'État profond plante ses poteaux de clôture, et lui a-t-on conseillé de ne pas aller au-delà ? A-t-il été poussé à conclure - cela me rappelle le moment d'Al Gore en 2000 - que la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur le Russiagate menacerait la stabilité de notre république (comme je le pense), et qu'il a donc évité de la dire ? A-t-il produit ce que les espions appellent un "limited hangout" ["accès limité"] parce que ce qui est probablement le plus grand canular politique de notre histoire est tout simplement trop gros pour échouer ?
Les conséquences des omissions du rapport Durham sont déjà évidentes. Le New York Times peut le décrire comme "un grincement" sans importance. Le Times et les grands quotidiens qui le reprennent régulièrement continuent de rapporter les allégations de malversations au FBI comme une simple "théorie du complot". J'espère que vous percevez ce qui se trame là. Si nous permettons à l'État profond et à ses ramifications d'enterrer notre histoire de cette manière, nous perdrons notre capacité à voir clairement les choses - que ce soit la guerre en Ukraine, la sénilité de Joe Biden, le non-sens conjuré de "l'extrémisme intérieur" et, en fin de compte, même nous-mêmes, qui nous sommes et dans quel genre de nation nous vivons.
Lisez la liste partielle des publications sur lesquelles je me suis appuyé pour la couverture de la semaine écoulée. C'est tout ce que j'ai à dire sur le New York Times et tous les autres. Les publications que j'ai consultées sont toutes indépendantes. C'est vers ces médias que nous devons nous tourner pour éviter que les archives de ces dernières années ne soient enterrées, pour qu'elles trouvent leur juste place dans notre histoire, pour que nous ayons une chance de tirer les leçons du passé, et d'éviter de le reproduire.