đâđš La seule chose qui reste de notre maison dĂ©truite, c'est la clĂ©
âTout est trop tard, maintenant. Tout ce qui reste, c'est cette clĂ©, la clĂ© des souvenirs, de l'enfance, de la maison de famille, de nos rires oubliĂ©s et de nos moments de bonheurâ.
đâđš La seule chose qui reste de notre maison dĂ©truite, c'est la clĂ©
Par Marwan Asmar*, le 3 février 2024
Note de la rédaction : La journaliste Mariam Abu Duqqa évoque sa maison de Gaza, détruite par les Israéliens. Avec sa famille, elle vivait dans une maison de trois étages avec six appartements accueillant de nombreux membres de sa famille, des proches et des voisins. Tout n'est plus que décombres et gravats. Mme Abu Daqqa continue de rendre compte du chaos qui rÚgne à Gaza, bien que plus de 120 de ses collÚgues aient été pris pour cible et tués depuis le 7 octobre, le plus grand crime de l'histoire de l'humanité.
âCette petite clĂ© que jâai dans la main, câĂ©tait la clĂ© de chez moiâ, dit-elle Ă la camĂ©ra, encore sous le choc.
âC'est ce qui reste de notre maison, la clĂ© d'une maison qui n'existe plus", se dĂ©sole-t-elle d'un air absent.
âNotre maison Ă©tait visĂ©e depuis longtemps, et a finalement Ă©tĂ© frappĂ©e et dĂ©molieâ, dit-elle en retraçant les Ă©tapes du moment oĂč elle s'est effondrĂ©e et comment ils s'en sont sortis.
âNotre maison se trouvait dans un bĂątiment de trois Ă©tages, avec six appartements, nos rĂ©serves au sous-sol oĂč nous gardions le reste de nos affaires, des meubles anciens, des tables, des chaises, du bric-Ă -brac et d'autres objets dont nous pensions que nous pourrions avoir besoin un jour.
âTout est trop tard, maintenant. Il ne reste plus rien, nous avons Ă©tĂ© bombardĂ©s, tout a Ă©tĂ© dĂ©truit, sâest volatilisĂ©. Tout ce qui reste, c'est cette clĂ©, la clĂ© des souvenirs, de l'enfance, de la maison de famille, de nos rires oubliĂ©s et de nos moments de bonheur", raconte Mariam rĂȘveuse.
âDepuis le jour oĂč j'ai vu notre maison dĂ©truite, je n'ai cessĂ© de penser, tous les jours, Ă la façon dont nous allions vivre aprĂšs la guerre, Ă l'endroit oĂč nous allions vivre, ici ou ailleurs, Ă quel endroit, dans quel quartier de la ville...
âDes pensĂ©es idiotes mais bien rĂ©elles, car tout ce qui nous appartenait est dĂ©truit, les appartements ont disparu et ce qui tenait encore debout n'est plus qu'un tas de dĂ©bris et un champ de ruines. Je ne pense mĂȘme pas que nous puissions trouver une maison Ă louer. Y penser est pĂ©nible et douloureux, mon esprit est habitĂ© par un effrayant personnage qui hurle dans un coin de ma tĂȘte.
âQui va reconstruire nos maisons et toutes les autres ? Je me dis qu'il faudra travailler dur pour gagner de quoi reconstruire notre maison, mais que feront les autres ? La grande majoritĂ© des habitants de Gaza a quittĂ© sa maison Ă la hĂąte, juste avec la clĂ©....â.
L'ampleur de la destruction à Gaza est phénoménale. Les chiffres ne disent pas la vérité. Il faut voir les images pour comprendre ce que les Israéliens ont fait de toute part dans Gaza pour comprendre l'ampleur de leur vengeance - des meurtres de masse, des destructions massives et un génocide pour les années à venir.
* Marwan Asmar est journaliste Ă Amman, en Jordanie.
https://countercurrents.org/2024/02/only-thing-left-of-our-destroyed-house-is-this-key/