đâđš La stratĂ©gie Trump Ă Munich
Lors de la ConfĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© en Allemagne, nous venons dâassister Ă une adaptation classique de la boucle OODA de John Boyd par Trump pour neutraliser ses ennemis de l'OTAN & de l'UE.
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đâđš La stratĂ©gie Trump Ă Munich
Par Scott Ritter* pour Consortium News, le 17 février 2025
âCet homme mâa ouvert esprit. C'est un poĂšte-guerrier au sens classique du terme. Parfois, il passe Ă cĂŽtĂ© de vous sans mĂȘme vous remarquer. Et soudain, il vous attrape, vous pousse dans un coin et vous dit : âSaviez-vous que âsiâ est le mot clĂ© de la vie ?
âSi tu peux garder la tĂȘte haute quand tous autour de toi la perdent et t'en rendent responsable, si tu peux croire en toi quand tes semblables en doutent - non, je ne peux pas, je suis un simple mortel, un simple mortel, lui, c'est un grand homme. J'aurais dĂ» n'ĂȘtre que griffes dĂ©chiquetĂ©es fendant les flots d'une mer silencieuse...
â Photojournaliste anonyme, Apocalypse Now
DerniÚrement, on m'a demandé d'essayer de donner un sens au parcours de Donald Trump au cours de ses trois premiÚres semaines de présidence.
Et, plus précisément, de commenter les évÚnements survenus à Munich ces derniers jours.
Alors que je m'efforce de trouver une explication Ă l'inexplicable, mon esprit vagabonde vers le classique de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now, et le personnage du âphotojournaliste anonymeâ jouĂ© de façon magistrale par Dennis Hopper.
Dans un univers oĂč les cadavres de villageois jonchent le sol et oĂč des meurtriers aux peintures de guerre, dĂ©guisĂ©s en soldats, prennent la pose en arriĂšre-plan, le personnage de Dennis Hopper tente d'expliquer Ă un capitaine Willard incrĂ©dule (magnifiquement interprĂ©tĂ© par Martin Sheen) que la folie qui l'entoure reprĂ©sente un portail vers un Ă©tat de conscience supĂ©rieur.
Ne faites pas attention à la vérité que vos yeux envoient à votre cerveau.
âLes tĂȘtesâ, dit le photojournaliste anonyme Ă Willard. âVous regardez les tĂȘtes. Parfois, il va trop loin. Il est le premier Ă l'admettreâ.
Le photojournaliste anonyme est inspirĂ© du personnage de l'Arlequin dans le roman classique de Joseph Conrad, Au cĆur des tĂ©nĂšbres, dont Coppola s'est inspirĂ© pour crĂ©er le rĂ©cit tordu d'Apocalypse Now.
L'Arlequin est un marin russe, le seul compagnon européen de Kurtz dans les mois qui ont précédé l'arrivée du bateau à vapeur de Marlow. Ce que Marlow prend pour des signes de folie, l'Arlequin l'explique comme faisant partie du grand projet de Kurtz, incompréhensible pour quiconque n'a pas perdu la raison dans la réalité désincarnée de l'univers de Kurtz.
Quand on me demande d'expliquer Trump, j'ai l'impression d'avoir été transformé en Arlequin, chargé d'interpréter les divagations du photojournaliste anonyme à un public de Marlows et de Willards incrédules et ignorants.
Essayer d'expliquer ce qui s'est passé ces derniers jours à Munich, c'est comme décrire un voyage sous acide avec Alice dans le terrier du lapin.
C'est impossible.
Surtout pour ceux qui n'ont pas décroché et ne vous ont pas rejoints dans ce périple magique.
âComprendre Trumpâ est un exercice vain pour ceux qui choisissent encore de voir le monde Ă travers le prisme de ce qui passe pour la normalitĂ©.
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Qui croit aux normes définies par la pratique établie ?
Trump n'a rien de normal.
Et il rompt avec les pratiques établies à un rythme qui défie l'entendement.
Il n'y a plus de place pour les pratiques Ă©tablies.
C'est une révolution, les amis.
Et si vous ne saisissez pas cela, alors plus rien n'a de sens.
Je suis sur le petit tapis magique de Trump depuis un certain temps dĂ©jĂ , convaincu que l'alternative Ă ce voyage au cĆur des tĂ©nĂšbres de l'AmĂ©rique se rĂ©sume Ă un Armageddon nuclĂ©aire.
Je n'ai pas pris d'acide.
Je suis l'équivalent de Marlow et Willard, à ceci prÚs que ma longévité est celle d'un Arlequin ou d'un photojournaliste anonyme dans l'art de déceler des schémas dans le chaos.
Je participe au voyage Trump depuis 2015.
Et voici mon point de vue.
Conférence de Munich sur la sécurité 2025
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La Conférence de Munich sur la sécurité (MSC) est une conférence annuelle sur la politique de sécurité internationale, qui se tient à Munich depuis 1963.
Sa devise est âLa paix par le dialogueâ.
Si la MSC s'adresse à un public international, elle est presque exclusivement réservée aux acteurs transatlantiques, à savoir les membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Union européenne (UE).
Le rĂŽle des Ătats-Unis a Ă©tĂ© de servir de mentor autoritaire, acquiesçant d'un signe de tĂȘte approbateur depuis les premiers rangs du public et dĂ©pĂȘchant des hauts fonctionnaires pour s'adresser Ă leurs subordonnĂ©s europĂ©ens depuis le podium du pouvoir.
La MSC est une sorte de casting, oĂč les Ă©lites politiques et sĂ©curitaires europĂ©ennes se bousculent pour partager le devant de la scĂšne avec un membre de l'establishment amĂ©ricain qui leur tapotera la tĂȘte, leur donnera une friandise et leur dira qu'elles font du bon boulot.
Dans l'Úre de l'aprÚs-guerre froide, l'Europe s'est laissée uniformément conditionner par cette dynamique maßtre-serviteur.
La MSC est née de la prudence pragmatique de son fondateur, Ewald-Heinrich von Kleist-Schmenzin, co-conspirateur du complot mené par le comte Claus von Stauffenberg pour assassiner Adolf Hitler en 1944. Von Kleist envisageait la MSC comme un forum pour promouvoir la paix en Europe, en recourant à la voie du dialogue pour prévenir une future guerre européenne.
La vision de Von Kleist a toutefois Ă©chouĂ© face Ă l'ambition de l'AmĂ©rique, aprĂšs la guerre froide, de maintenir son rĂŽle de seule superpuissance mondiale, en se servant des institutions transatlantiques et europĂ©ennes telles que l'OTAN et l'UE pour maintenir l'hĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine par la mise en Ćuvre permanente d'un âordre international fondĂ© sur des rĂšglesâ.
L'hypocrisie de l'Occident (l'OTAN, l'UE et leur suzerain, les Ătats-Unis) a Ă©tĂ© magistralement dĂ©masquĂ©e par le prĂ©sident russe Vladimir Poutine en 2007, lors de sa brillante prĂ©sentation Ă la MSC.
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Mais les Ă©lites qui se rĂ©unissent Ă la MSC ne sont pas lĂ pour se faire sermonner ou pour apprendre, plutĂŽt pour promulguer les objectifs stratĂ©giques des Ătats-Unis en les dĂ©guisant en initiatives europĂ©ennes issues des valeurs europĂ©ennes.
Sauf que, comme le sait quiconque a étudié la dynamique du Conseil de sécurité de l'Union européenne, il n'y a plus de véritables valeurs européennes. L'objectif autrefois louable d'éviter une réédition de la Seconde Guerre mondiale sur sol européen a été supplanté par une chambre d'écho servile et inconsciente du bellicisme impérial américain.
Serbie. Libye. Afghanistan.
Ukraine.
Le Conseil de sécurité de l'Union européenne n'est plus qu'un vulgaire outil de la politique étrangÚre et de sécurité nationale américaine.
Les valeurs européennes d'aujourd'hui se résument à un vernis superficiel, l'équivalent d'une dose de sucre pour aider les Européens à avaler l'amÚre réalité de leur asservissement collectif.
Cependant, n'importe quel étudiant américain aurait remarqué une grogne grandissante au sein de la population américaine face aux guerres sans fin encouragées et soutenues par le fameux complexe militaro-industriel (ou MICC, Military Industrial-Congressional Complex), contre lequel le président Dwight D. Eisenhower avait mis en garde lors de son discours d'adieu en janvier 1961.
L'establishment américain s'est laissé dévorer par les pratiques prédatrices du MICC.
Le peuple américain, lui, ne l'a pas fait.
Et à partir de 2016, la population américaine a commencé à faire savoir à l'establishment qu'elle n'accepterait plus ces politiques prédatrices, qui gangrÚnent tous les aspects de la vie américaine.
La rĂ©volution Trump a commencĂ© en 2015, lorsqu'il est descendu de l'escalator de son chĂąteau de la Trump Tower pour annoncer sa candidature Ă la prĂ©sidence des Ătats-Unis.
Et elle n'a pas cessé depuis.
Trump a démoli l'édifice corrompu de la politique républicaine traditionnelle en remportant haut la main la primaire républicaine en 2016.
Sa victoire à l'élection présidentielle de 2016 a déclenché une onde de choc au sein de l'establishment, qui a passé les quatre années suivantes à saboter la révolution Trump de l'intérieur et de l'extérieur.
Et les quatre années suivantes, sous les auspices de son homme de paille, Joe Biden, l'establishment a usé de toutes les combines de sa panoplie de sales coups (y compris des poursuites à motivation politique sur plusieurs fronts et, éventuellement, un assassinat) pour prévenir une résurrection de Trump.
Mais la révolution était bien réelle, ce à quoi l'establishment a choisi de ne pas croire, et Trump, contre toute attente, a remporté un second mandat en tant qu'homme le plus puissant du monde.
Sauf que cette fois-ci, il a tiré les leçons du passé.
Qu'il ne pouvait faire confiance qu'Ă ceux qui font partie de son entourage proche, et non aux anciens serviteurs de l'Ătat profond.
Que les institutions du pouvoir profondément implantées dans les rouages de ce vaste appareil bureaucratique non élu qui dirige l'Amérique, quel que soit le détenteur du pouvoir exécutif, sont l'ennemi.
Et qu'en tant que prĂ©sident, il dispose d'un pouvoir pratiquement illimitĂ© pour mettre en Ćuvre les changements exigĂ©s par le peuple amĂ©ricain.
La boucle OODA
Trump semble avoir intégré des aspects de la boucle OODA de John Boyd dans sa réflexion stratégique.
Boyd était un pilote de chasse de l'armée de l'air qui croyait que si vous prenez le contrÎle d'un engagement aérien - un combat aérien - en faisant réagir l'adversaire à votre avantage, alors vous gagnez à tous les coups.
Boyd appelait cela âentrer dans le cycle dĂ©cisionnelâ de l'ennemi, qu'il dĂ©composait en un cycle en quatre phases qu'il appelait la boucle OODA (Observer, Orienter, DĂ©cider, Agir).
Si vous pouvez mettre en Ćuvre la boucle OODA plus vite que votre ennemi, alors vous ĂȘtes âau cĆurâ de son cycle dĂ©cisionnel.
Et l'ennemi sera vaincu.
L'aspect clĂ© du cycle OODA est la âboucleâ : un exercice qui ne se rĂ©sume pas Ă une action unique, mais Ă une sĂ©rie d'actions connectĂ©es, chacune alimentant l'autre.
On agit, puis on observe la réaction de l'ennemi. On se base sur cette réaction pour décider de la meilleure option avant d'agir.
L'ennemi réagit à son tour.
Et le cycle se répÚte.
Jusqu'Ă ce que l'ennemi soit vaincu.
L'objectif est de ne pas lĂącher prise une fois engagĂ©, de pousser l'ennemi Ă rĂ©agir jusqu'Ă ce quâil soit mis en Ă©chec.
à Munich, nous avons assisté à l'adaptation classique de la boucle OODA par Trump pour anéantir ses ennemis de l'OTAN et de l'UE.
Ă ce stade, certains peuvent se demander : âAttendez une minute. Pourquoi l'OTAN et l'UE sont-elles devenues les ennemies de Donald Trump ?â
La réponse est assez claire : parce qu'elles sont une extension des élites de l'establishment auxquelles Trump a déclaré la guerre en Amérique aujourd'hui.
Ce sont les Ă©lites europĂ©ennes qui ont conspirĂ© contre Trump pendant son premier mandat, qui ont pleurĂ© l'ancien prĂ©sident Barack Obama tout en retardant la mise en Ćuvre des rĂ©formes mandatĂ©es par Trump dans l'espoir que le cycle Ă©lectoral amĂ©ricain expulse Trump de la scĂšne politique amĂ©ricaine.
Ce sont ces gens et ces institutions qui ont redoublĂ© d'efforts pour soutenir la politique belliciste amĂ©ricaine, se laissant entraĂźner dans un piĂšge ukrainien conçu pour dĂ©truire la Russie au seul profit des Ătats-Unis, dĂ©truisant l'Europe par la mĂȘme occasion.
Les Européens, toujours aussi serviles, étaient trop aveuglés par leur volonté de servir pour voir qu'ils constituaient autant d'agneaux sacrificiels que l'Ukraine.
Et, alors qu'on pensait que Trump allait sortir vainqueur, ce sont les Européens - au sein de l'OTAN et de l'UE - qui ont conspiré avec l'administration Biden pour mettre en place des politiques anti-Trump dans l'espoir de pouvoir, une fois de plus, simplement surmonter quatre années de trumpisme pendant que l'establishment américain contenait et sapait Trump de l'intérieur.
Mais Trump a retenu la leçon.
La révolution a commencé dÚs le premier jour en détruisant l'establishment sur lequel l'Europe comptait pour contenir Trump.
Le ministÚre de la Justice, qui n'a pas ménagé ses efforts pendant le premier mandat de Trump et a été mis à contribution pour détruire Trump au cours des quatre années suivantes, a été neutralisé.
Les services du renseignement, dont le sĂ©nateur dĂ©mocrate Chuck Schumer s'Ă©tait vantĂ© un jour qu'ils disposent de âsix mĂ©thodes pour dĂ©truire Trumpâ, ont Ă©tĂ© confiĂ©s Ă Tulsi Gabbard, qui les mettra au pas.
L'establishment américain de la politique étrangÚre a été démasqué comme un gigantesque systÚme de blanchiment d'argent axé davantage sur le changement de régime que sur l'aide étrangÚre.
Et le CongrÚs américain est impliqué dans tout cela.
Trump a dĂ©capitĂ© l'establishment mĂȘme sur lequel l'Europe comptait pour le contenir.
C'est ce qui se passe dans les révolutions.
Et puis Trump sâest focalisĂ© sur l'Europe.
Dans l'univers de Donald Trump, les Européens, et en particulier leurs institutions jumelles, l'OTAN et l'UE, ne sont pas des alliés, mais des ennemis.
Le nouveau secrétaire à la Défense de Trump, Pete Hegseth, en visite à l'OTAN, a averti l'Europe que les choses ne se passeraient pas comme par le passé et que les perceptions de l'Europe sur des questions clés telles que la guerre en Ukraine sont tout simplement erronées.
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Pas d'OTAN pour l'Ukraine.
Pas de retour aux frontiĂšres de 1991 avec la Russie.
Pas de troupes américaines en Ukraine.
Pas de protection de l'OTAN pour toute force europĂ©enne de âmaintien de la paixâ susceptible d'ĂȘtre dĂ©ployĂ©e en Ukraine.
Et l'Europe doit payer pour tout ce qui va suivre.
Place Ă la boucle OODA.
Hegseth a été l'élément déclencheur.
L'Europe s'est empressée de réagir.
Entrée en scÚne du vice-président J.D. Vance.
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Son discours à la MSC n'était pas conçu comme du grand art rhétorique qui resterait dans l'histoire pour son éloquence et ses concepts intellectuels.
Ce fut pour l'Europe une douche froide, une gifle délibérément provocatrice face aux coutumes politiques conçues pour semer le chaos dans le sens de l'ordre qui fait la prospérité de l'Europe.
Alors mĂȘme que l'Europe s'efforçait de rĂ©pondre Ă la provocation de Hegseth, elle a dĂ» faire face Ă l'assaut frontal Ă sa sensibilitĂ© dĂ©clenchĂ© par J.D. Vance.
La boucle OODA en mode opérationnel.
Ce que les EuropĂ©ens attendaient de la MSC, peut-ĂȘtre un forum pour rĂ©pliquer avec vĂ©hĂ©mence aux offenses de Pete Hegseth, s'est effondrĂ© alors qu'ils s'efforçaient de rĂ©pondre aux nouveaux affronts de J.D. Vance, qui a ouvertement remis en cause le rĂŽle de l'Europe en tant que partenaire des Ătats-Unis.
Pour les Ă©lites europĂ©ennes rĂ©unies Ă Munich, qui ont passĂ© leur existence Ă parfaire leur rĂŽle de serviteurs complaisants des Ătats-Unis, individuellement comme collectivement, se faire brusquement dire qu'elles sont dĂ©sormais les fauteurs de troubles avec lesquels l'AmĂ©rique ne s'identifie plus, c'Ă©tait trop.
Munich restera peut-ĂȘtre dans les mĂ©moires pour la prĂ©sentation peu orthodoxe, voire rĂ©volutionnaire, de J.D. Vance.
Mais l'expérience de Munich est le mieux résumée par les images et les propos de Christopher Heusgen, le président de la MSC, qui a fondu en larmes alors qu'il clÎturait la Conférence, accablé à l'idée que l'Europe n'a jamais été qu'un outil du pouvoir américain, et qu'un nouveau maßtre américain a maintenant décidé qu'elle a perdu son utilité.
Au lendemain de Munich, l'Europe s'efforce de réagir à la nouvelle réalité qui s'est manifestée lors de la MSC.
Action-réaction.
Boucle OODA.
Alors que le prĂ©sident français Emmanuel Macron incite ses alliĂ©s europĂ©ens Ă bricoler une rĂ©ponse cohĂ©rente Ă l'apostasie ukrainienne de Trump, ce dernier a dĂ©pĂȘchĂ© en Arabie saoudite une Ă©quipe de nĂ©gociation de haut niveau, dirigĂ©e par le secrĂ©taire d'Ătat Marco Rubio, qui y rencontrera une Ă©quipe russe de mĂȘme volĂ©e, menĂ©e par le ministre des Affaires Ă©trangĂšres SergueĂŻ Lavrov, pour nĂ©gocier la fin du conflit ukrainien et une relance des relations amĂ©ricano-russes -Russie qui marquera la fin de la pertinence de l'OTAN et de l'UE.
Ni l'UE ni l'Ukraine n'ont été invitées à la table des négociations.
Jeu. Set. Match.
Comment interpréter Munich ?
C'est l'application révolutionnaire de la boucle OODA de Boyd, une étude de cas magistrale sur la politique de rupture menée dans une atmosphÚre de chaos provoquée par l'effondrement de structures politiques profondément enracinées sur lesquelles le monde comptait pour sa stabilité.
C'est une plongĂ©e sous acide dans le terrier du lapin blanc, qui ne s'arrĂȘte pas pour expliquer ce qui se passe.
C'est un voyage en tapis magique vers l'inconnu, pilotĂ© par un homme qui a depuis longtemps cessĂ© de se soucier de ce que nous croyions tous ĂȘtre au cĆur de nos existences.
C'est le coup d'envoi d'un changement révolutionnaire vécu par ceux qui ne comprennent pas les révolutions et ne sont pas préparés à ce qu'elles éclatent autour d'eux.
D'une certaine maniĂšre, c'est beau et horrible Ă la fois.
C'est du Donald Trump Ă l'Ă©tat pur.
âTu sais cet homme tâaime vraiment ?â, lance le photojournaliste anonyme au simple soldat incrĂ©dule, le capitaine Willard, dans les derniĂšres scĂšnes apocalyptiques d'Apocalypse Now.
âIl tâaime. Il tâaime vraiment. Et il a quelque chose en tĂȘte pour toi. Ăa ne tâintrigue pas ? Moi, ça m'intrigue. Je suis trĂšs curieux. Et toi ? Il se passe quelque chose ici, mec. Tu sais quoi ? Je sais quelque chose que tu ignores. C'est vrai, Jack. Il a l'esprit clair, mais son Ăąme est folle. Ăa, c'est sĂ»r.
âJe crois qu'il est en train de mourir. Il hait tout ça. Il le hait ! Mais il est... Il lit de la poĂ©sie Ă voix haute, d'accord ? Et avec une de ces voix⊠Il t'aime bien parce que tu es encore en vie. Il a des projets pour toi. Non, non. Je ne vais pas t'aider. C'est toi qui vas l'aider, mec. C'est toi qui vas l'aider. Qu'est-ce qu'ils vont dire quand il sera parti ? Parce qu'il mourra quand ça mourra, et quand ça mourra, il mourra ! Qu'est-ce qu'ils vont penser de lui ?â
Bienvenue en révolution.
Scott Ritter est un ancien officier du renseignement du Corps des Marines des Ătats-Unis qui a servi en ex-Union soviĂ©tique pour la mise en Ćuvre des traitĂ©s de contrĂŽle des armements, dans le golfe Persique pendant l'opĂ©ration TempĂȘte du dĂ©sert et en Irak pour superviser le dĂ©sarmement des armes de destruction massive. Son livre le plus rĂ©cent est Disarmament in the Time of Perestroika, publiĂ© par Clarity Press.
https://consortiumnews.com/2025/02/17/scott-ritter-trumps-munich-strategy/