đâđš La Syrie, thĂ©Ăątre d'un nouveau front
Les Ătats-Unis ont utilisĂ© les nĂ©onazis ukrainiens. C'est tactique de l'Occident pour assurer son hĂ©gĂ©monie. Les victimes civiles sont, dixit Madeleine Albright, des dommages collatĂ©raux lĂ©gitimes.
đâđš La Syrie, thĂ©Ăątre d'un nouveau front
Par Sonja van den Ende, le 3 décembre 2024
Israël, avec le soutien de l'Occident, a déclenché un génocide en Palestine - Gaza, un bain de sang au Liban, et a rouvert le front syrien.
Le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu, qui entrera dans l'histoire comme le dirigeant le plus corrompu du rĂ©gime de colons radicaux le plus extrĂȘme jamais vu sur la âterre promiseâ qu'on nomme IsraĂ«l, a nĂ©gociĂ© un prĂ©tendu cessez-le-feu avec le Hezbollah, pour une durĂ©e de 60 jours.
Peu aprĂšs l'entrĂ©e en vigueur du cessez-le-feu au Liban, et aprĂšs que l'IsraĂ©lien Netanyahu a averti le prĂ©sident syrien Bachar el-Assad qu'il âjouait avec le feuâ, un nouveau front a Ă©tĂ© ouvert d'Idlib Ă Alep.
Le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a lancé une attaque sur Alep à partir de sa derniÚre enclave à Idlib. HTS et d'autres factions appelées le groupe al-Fatah al-Mubin, une autre petite organisation terroriste affiliée à HTS, ont progressé dans la campagne occidentale d'Alep et ont pris le contrÎle de points stratégiques dans les villages de Qubtan al-Jabal et Sheikh Aqil.
Selon des sources et des médias syriens, une cinquantaine de personnes ont été tuées, dont des terroristes, des soldats de l'Armée arabe syrienne (AAS) et un soldat de l'AAS qui a été ramené à Idlib en tant que prise de guerre.
Qui est HTS ? Si l'on en croit les sources occidentales, il s'agit d'une organisation politique et armée islamiste sunnite impliquée dans la guerre civile syrienne. Elle a vu le jour le 28 janvier 2017 de la fusion de Jaysh al-Ahrar, Jabhat Fatah al-Sham, Ansar al-Din Front, Jaysh al-Sunna, Liwa al-Haq et Nour al-Din al-Zenki Movement.
Les Syriens et les Irakiens appellent l'organisation Daesh, ce qui signifie âcelui qui dĂ©truitâ. L'Occident lui a parfois donnĂ© un autre nom, ISIS, ou Ătat islamique.
Par ailleurs, la soi-disant guerre civile syrienne est une guerre par procuration de l'Occident pour faire sortir le pĂ©trole et le gaz de Syrie (et d'Irak). Les Syriens le savent bien, qui voient leur pĂ©trole volĂ© par les Ătats-Unis, d'abord par leurs mandataires Daesh, mais maintenant plus directement par le biais de l'armĂ©e amĂ©ricaine.
L'objectif principal des Ătats-Unis est de remplacer les alliĂ©s russes par les AmĂ©ricains, en confisquant le pouvoir Ă Assad grĂące aux djihadistes radicaux, alignĂ©s dans le passĂ© principalement sur l'Arabie saoudite et le Qatar, afin que les Ătats-Unis puissent construire un olĂ©oduc Ă travers la Syrie vers l'Europe. La preuve est faite que le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama, contre l'avis et les avertissements de ses plus hauts responsables militaires, a menĂ© une politique visant Ă protĂ©ger l'organisation sunnite fondamentaliste Al-QaĂŻda en Syrie.
Les Ătats-Unis (et leurs Ătats clients occidentaux) sous l'administration Obama ont parrainĂ© des terroristes en Syrie et en Irak sous la forme du dernier groupe mentionnĂ©, le mouvement Nour al-Din al-Zenki.
Obama a dĂ» admettre devant l'ensemble de la presse occidentale que Nour al-Din al-Zenki, en dĂ©capitant de sang-froid un jeune Palestinien de onze ans devant les camĂ©ras, est bien un groupe terroriste. Mais il en allait de mĂȘme pour tous les autres auxquels les Ătats-Unis ont continuĂ© Ă fournir des armes et des fonds (comme l'ont fait l'Europe et l'Occident tout entier). Plus tard, ils ont tous fusionnĂ© avec Daesh (Ătat islamique).
En 2016, lors de la libération d'Alep par l'Armée arabe syrienne, des combattants d'autres groupes terroristes (qui se battent tous sous la banniÚre de Daesh mais aussi entre eux) ont capturé et tué des membres du mouvement Zenki. Beaucoup de ceux qui ont survécu ont ensuite obtenu l'asile en Europe (en particulier en Allemagne) avec d'autres terroristes.
Mais Ă ce jour, l'Europe est dans le dĂ©ni et les qualifie de rebelles, alors que les preuves de la violence des gangs dans les villes d'Europe sont Ă©videntes. Certains disent qu'en raison du caractĂšre humain de l'offre du prĂ©sident Assad, ils ont choisi d'ĂȘtre exilĂ©s dans l'enclave d'Idlib, oĂč se trouve dĂ©sormais une concentration de djihadistes (aprĂšs 2016).
Le plus grand groupe de Daesh y est devenu HTS, et presque la totalitĂ© des groupes y sont affiliĂ©s. Par ailleurs, il reste des OuĂŻghours, dont beaucoup se trouvent Ă Idlib. Ce groupe est extrĂȘmement violent et sait ne pas pouvoir retourner en Chine.
Selon un rapport,
âles combattants djihadistes ouĂŻghours en Syrie ont fait office de dĂ©multiplicateur de force pour ces insurgĂ©s dans le pays. Les combattants ouĂŻghours ont gagnĂ© du terrain Ă Idlib, la seule province syrienne oĂč la prĂ©sence de djihadistes locaux et Ă©trangers est encore significative. Les djihadistes ouĂŻghours en Syrie posent un problĂšme de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale et internationale, nĂ©gligĂ© mais considĂ©rable. Ils risquent de devenir une menace plus importante si les combats Ă Idlib s'essoufflent et que la province n'est pas reprise dĂ©finitivement par un Ătat fort ou un acteur non Ă©tatique hostile aux groupes djihadistesâ.
Les masques sont tombés lors du tremblement de terre de 2023, qui a frappé certaines parties de la Turquie et de la Syrie. L'Occident n'a fourni de l'aide qu'à la province d'Idlib et non aux citoyens vivant dans la partie formellement administrée par la Syrie. Selon le Programme des Nations unies pour le développement, décrit dans un document post-catastrophe, l'intention était de coordonner le document HRP [Plan de Réponse Humanitaire] et la réponse en cours au tremblement de terre dans les mois à venir, en consultation avec le gouvernement syrien. Il s'agissait d'un document vide de sens signifiant que les pays occidentaux ne se sont occupés que d'Idlib, tandis que la Russie et ses alliés ont aidé le gouvernement syrien.
Les derniers combattants de Daesh Ă©tablis Ă Idlib en 2016 aprĂšs la chute d'Alep avec leurs familles ont vĂ©cu une vie relativement tranquille, toujours sous la protection de leurs maĂźtres amĂ©ricains et occidentaux, ainsi que par des factions islamistes en Turquie. Ces derniĂšres sont placĂ©es sous les auspices de feu Fethullah GĂŒlen qui, en 2016, a tentĂ© un coup d'Ătat (depuis les Ătats-Unis) en Turquie. GĂŒlen a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait fermement opposĂ© Ă l'implication de la Turquie en Syrie ( c'est Ă dire les Kurdes). Il a Ă©galement critiquĂ© la volontĂ© du gouvernement turc de renverser le gouvernement syrien du prĂ©sident Bashar al-Assad, ce qui, bien sĂ»r, Ă©tait un mensonge. Il Ă©tait un fervent soutien (avec son groupe) de l'islam radical prĂȘchĂ© par Daesh, et n'Ă©tait pas un fan d'Assad.
Ce que nous voyons se produire maintenant, et je fais rĂ©fĂ©rence au 7 octobre 2023, l'attaque du Hamas contre IsraĂ«l, n'est rien d'autre que la guerre de l'Axe de RĂ©sistance contre IsraĂ«l et l'Occident, qui - en particulier les Ătats-Unis (et l'UE) - soutient inconditionnellement IsraĂ«l. La guerre et la rĂ©sistance se sont activĂ©es dĂšs 2017 (Ă TĂ©hĂ©ran), et nous en voyons les rĂ©sultats. Le Moyen-Orient a souffert trop longtemps sous le joug de l'Occident, Ă commencer par l'Europe, qui l'a colonisĂ©, et aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, l'AmĂ©rique a pris le relais, multipliant les guerres par procuration et les coups d'Ătat en tout genre.
Et voilà que l'Occident, aprÚs la défaite en Syrie, a ouvert un deuxiÚme front (le premier étant l'Ukraine) ou plutÎt l'a rouvert. Israël, avec le soutien de l'Occident, a déchaßné un génocide en Palestine - Gaza, un bain de sang au Liban, et a rouvert le front syrien. Un grand nombre de mandataires (Daesh) présents à Idlib ont choisi de se battre en Ukraine, contre la Russie. Ce sont les combattants caucasiens les plus connus, comme le djihadiste Abu Omar al-Shishani et son groupe, qui se battent dans le Donbass.
Le camp de prisonniers d'Al Hawl, dans le nord de la Syrie, oĂč vivent des milliers de djihadistes (beaucoup d'Ă©trangers aussi), gĂ©rĂ© par des Kurdes (en fait amĂ©ricains) qui ont du mal Ă en assurer la sĂ©curitĂ©, constitue dĂ©sormais un nouveau foyer terroriste et une vĂ©ritable bombe Ă retardement.
Il est situĂ© dans le nord de la Syrie, loin d'Idlib, mais pourrait hypothĂ©tiquement devenir le front nord. La plupart des djihadistes les plus brutaux y sont enfermĂ©s, comme ils l'Ă©taient Ă Camp Bucca (gĂ©rĂ© par les Ătats-Unis) en Irak.
Cette situation pourrait se reproduire avec le camp al Hawl. Ces derniers jours, nous avons assistĂ© Ă ce qui peut sembler ĂȘtre un incident sans grande importance pour ceux qui ne sont pas au fait de la situation. Mais il est pourtant rĂ©vĂ©lateur. HTS a lancĂ© une invasion (Ă petite Ă©chelle) d'Idlib Ă Alep, et ils disent avoir conquis quelques petits villages. Dans une vidĂ©o diffusĂ©e, on les voit rouler en Toyota avec le drapeau noir de Daesh, un air de dĂ©jĂ vu, et on peut Ă©galement voir la prĂ©sence de militants ouĂŻghours parmi eux.
Pour eux, Alep est une ville d'importance en raison de la proximitĂ© de la ville de Dabiq, Ă 44 km au nord d'Alep, oĂč, selon la lĂ©gende, se dĂ©roulera une ultime bataille. La bataille de Marj DÄbiq est un affrontement militaire dĂ©terminant dans l'histoire du Moyen-Orient, qui s'est dĂ©roulĂ© le 24 aoĂ»t 1516. Elle s'inscrit dans le cadre de la guerre ottomane-mamelouke (1516-17) entre l'Empire ottoman et le sultanat mamelouk, qui s'est soldĂ©e par une victoire ottomane.
Les Ătats-Unis ont fait savoir qu'ils ne veulent pas se retirer de Syrie et tentent depuis un certain temps de former une nouvelle alliance avec les tribus sunnites, parallĂšlement aux FDS, pour plaire aux Turcs d'une part et aux FDS d'autre part. Les Ătats-Unis et leurs filiales instrumentalisent toujours certains groupes pour les monter les uns contre les autres. En Syrie et en Irak, ce sont les Kurdes contre l'Ătat islamique, et en Ukraine, le bataillon Azov. Les Ătats-Unis et leurs diverses colonies soutiennent donc des nĂ©onazis et des chasseurs de tĂȘtes fanatiques qui se rĂ©clament de l'islam (djihadistes), et deux groupes radicaux en Syrie et en Irak pour combattre un groupe radical de gauche comme le PKK.
En Ukraine, les Ătats-Unis ont tentĂ© leur chance avec des nĂ©onazis ukrainiens et Ă©trangers. Telle est la tactique de l'Occident pour assurer son hĂ©gĂ©monie mondiale. Ă cette fin, les victimes civiles sont, pour reprendre les termes de Madeleine Albright, des dommages collatĂ©raux lĂ©gitimes.
https://strategic-culture.su/news/2024/12/03/the-second-front-has-been-activated-in-syria/