👁‍🗨 La trêve entre Israël et le Hamas est prolongée d'une journée

Cinq bébés prématurés sont morts seuls à l'hôpital Al-Nasr de Gaza, le personnel médical ayant dû les abandonner sous la menace de l’armée pour les contraindre à prendre la route du sud.

Un Palestinien à l'extérieur d'un bâtiment détruit dans la ville de Gaza, le 29 novembre 2023, au sixième jour de la trêve temporaire entre le Hamas et Israël. (AP)

👁‍🗨 La trêve entre Israël et le Hamas est prolongée d'une journée

AFP, le 30 novembre 2023

Des pressions ont été exercées pour prolonger la pause afin de permettre d'autres libérations d'otages et l'acheminement d'une aide supplémentaire à Gaza.

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Cinq bébés prématurés sont morts à l'hôpital Al-Nasr de la ville de Gaza, le personnel médical ayant dû les abandonner sous la menace de l’armée pour les contraindre à prendre la route du sud.

BANDE DE GAZA, Territoires palestiniens : La trêve entre Israël et le Hamas se poursuivra, ont déclaré les deux camps jeudi, quelques instants avant l'expiration de l'accord, bien que les détails d'un accord officiel restent flous.

Quelques minutes avant l'expiration de la trêve des combats à 0500GMT, l'armée israélienne a déclaré que la “pause opérationnelle” serait prolongée, sans préciser pour combien de temps.

“À la lumière des efforts des médiateurs pour poursuivre le processus de libération des otages et sous réserve des termes du cadre, la pause opérationnelle se poursuivra”, a déclaré l'armée israélienne.

Le Hamas a quant à lui déclaré qu'un accord avait été conclu pour “prolonger la trêve d'un septième jour”, sans plus de détails.

Le Qatar, qui a mené les négociations, a confirmé que la pause avait été prolongée jusqu'à vendredi.

Des pressions ont été exercées en faveur d'une prolongation de la trêve afin de permettre d'autres libérations d'otages et l'acheminement d'une aide supplémentaire dans la bande de Gaza dévastée, le secrétaire d'État américain Antony Blinken venant d’arriver en Israël pour des pourparlers mercredi soir.

La trêve a mis un terme temporaire aux combats qui ont débuté le 7 octobre lorsque les militants du Hamas ont franchi la frontière israélienne, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en enlevant environ 240, selon les autorités israéliennes.

La campagne aérienne et terrestre menée ensuite par Israël à Gaza a fait au moins 15 000 morts, également des civils pour la plupart, selon les responsables du Hamas, et réduit à l'état de ruines une grande partie du nord du territoire.

L'accord de trêve prévoit des prolongations si le Hamas peut libérer 10 otages supplémentaires par jour, et une source proche du groupe a déclaré mercredi qu'il était prêt à prolonger la pause de quatre jours.

Mais à une heure de l'expiration de la trêve, le Hamas a déclaré que son offre de libérer sept autres otages et de remettre les corps de trois autres otages, tués dans les bombardements israéliens, avait été refusée.

Les deux parties s'étaient auparavant déclarées prêtes à reprendre les combats, la branche armée du Hamas avertissant ses combattants de “maintenir un haut niveau de préparation militaire [...] en prévision d'une reprise des combats si la trêve n'est pas renouvelée”, selon un message posté sur sa chaîne Telegram.

Le porte-parole de l'IDF, Doron Spielman, a déclaré que les troupes “passeraient très rapidement en mode opérationnel et poursuivraient leurs objectifs à Gaza” si la trêve venait à expirer.

Au cours de la nuit, dix nouveaux otages israéliens ont été libérés conformément aux dispositions de l'accord, tandis que quatre autres otages thaïlandais et deux femmes israélo-russes ont été libérés en dehors du cadre de l'accord.

Une vidéo diffusée par le Hamas montre des hommes armés masqués remettant des otages au Comité international de la Croix-Rouge.

Parmi les otages libérés figure Liat Beinin, qui possède également la nationalité américaine et travaille comme guide au musée israélien de l'Holocauste, Yad Vashem.

Le président américain Joe Biden s'est déclaré “profondément réjoui” par cette libération.

“Cet accord a donné des résultats significatifs”, a-t-il déclaré à propos de la trêve.

Peu après l'arrivée des otages en Israël, l'administration pénitentiaire du pays a déclaré que 30 prisonniers palestiniens avaient été libérés, dont la célèbre militante Ahed Tamimi.

Depuis le début de la trêve, le 24 novembre, 70 otages israéliens ont été libérés en échange de 210 prisonniers palestiniens.

Une trentaine d'étrangers, pour la plupart des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors conditions de l'accord.

Israël a clairement indiqué qu'il considérait la trêve comme un arrêt temporaire destiné à libérer les otages, mais des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour réclamer une pause plus durable dans les combats.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exigé un “véritable cessez-le-feu humanitaire”, avertissant que les habitants de Gaza se trouvaient “au cœur d'une catastrophe humanitaire effroyable”.

La Chine, dont le chef de la diplomatie, Wang Yi, était à New York pour les discussions du Conseil de sécurité sur les violences, a appelé à une “trêve humanitaire durable” immédiate, dans un document de synthèse publié jeudi.

La libération des otages a apporté une joie teintée de souffrance, les familles attendant anxieusement chaque nuit de savoir si leurs proches seront libérés, et apprenant des détails déchirants de la part de ceux qui reviennent.

Abigail, quatre ans, a été capturée après avoir rampé sous le corps de son père, tué par des militants, couvert de son sang, a déclaré sa grand-tante Liz Hirsh Naftali.

“C'est un miracle”, a-t-elle déclaré à propos de la survie et de la libération de la petite fille.

De son côté, l'armée israélienne a également déclaré mercredi qu'elle enquêtait sur une allégation de la branche armée du Hamas selon laquelle un bébé otage de 10 mois, son frère de 4 ans et leur mère avaient tous été tués lors d'un bombardement israélien à Gaza.

Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza avant la trêve, forçant environ 1,7 million de personnes à quitter leur domicile et limitant l'entrée de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant.

Selon le Programme Alimentaire Mondial, les conditions dans le territoire restent “catastrophiques” et la population est confrontée à un “risque élevé de famine”.

Les forces israéliennes ont pris pour cible plusieurs hôpitaux du nord de la bande de Gaza pendant les combats, accusant le Hamas de les utiliser à des fins militaires.

Le porte-parole du ministère de la Santé du territoire administré par le Hamas, Ashraf Al-Qudra, a déclaré mercredi à l'AFP que les médecins avaient trouvé cinq bébés prématurés morts à l'hôpital Al-Nasr de la ville de Gaza, que le personnel médical avait été dû abandonner, sous la menace de l’armée les contraignant à prendre la route du sud.

La trêve a permis aux personnes déplacées de rentrer chez elles, mais pour beaucoup, il ne reste plus grand-chose.

“J'ai découvert que ma maison avait été complètement détruite. J'ai passé 27 ans à la construire, et tout a disparu”, a déclaré Taghrid Al-Najjar, 46 ans, après avoir regagné sa maison dans le sud-est de la bande de Gaza.

Les violences à Gaza ont également fait monter la tension en Cisjordanie, où près de 240 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la santé.

Un garçon de huit ans et un adolescent sont les derniers morts en date dans les territoires occupés. Israël a déclaré avoir “répondu par des tirs réels [...] et des victimes ont été identifiées” après que des suspects auraient lancé des engins explosifs en direction des troupes.

https://www.arabnews.com/node/2417656/middle-east