đâđš La vĂ©ritĂ© sur Assange & les combines de l'ONU
Londres & Washington sont trĂšs sensibles aux critiques sur Assange & alors qu'ils passent pour des parias internationaux Ă cause de Gaza, rappelons au monde les crimes qu'ils commettent depuis toujour
đâđš La vĂ©ritĂ© sur Assange & les combines de l'ONU
Par Craig Murray, le 16 mars 2024
Le Royaume-Uni & les Ătats-Unis sont trĂšs sensibles aux critiques concernant Assange, et alors qu'ils passent pour des parias internationaux Ă cause de Gaza, rappelons au monde les crimes qu'ils commettent depuis toujours.
J'ai passĂ© la semaine derniĂšre Ă l'ONU, essayant de faire passer quelques vĂ©ritĂ©s sur l'affaire Assange comme contribution Ă l'examen pĂ©riodique de l'ONU (tous les 7 ans) du bilan du Royaume-Uni en matiĂšre de droits de l'homme, en termes de conformitĂ© avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (cf. vidĂ©o dans lâarticle original).
J'ai eu trÚs peu de temps pour m'adresser au Comité des droits de l'homme des Nations unies, qui est un organe composé d'experts élus. Dans un laps de temps aussi court, il faut se contenter de quelques points. Je suis ouvert aux critiques quant à mes choix, mais je maintiens que mes propos étaient beaucoup plus limpides que ce que l'on entend généralement. Les raisons en sont intéressantes.
Il existe des forums comme celui-ci oĂč les ONG enregistrĂ©es peuvent faire valoir leur point de vue. Les droits de l'homme sont une vĂ©ritable industrie Ă GenĂšve, oĂč des centaines de reprĂ©sentants d'ONG vivent et sillonnent les bĂątiments de l'ONU. Les ONG favorisĂ©es sont celles qui sont enregistrĂ©es auprĂšs de l'ECOSOC. Les dĂ©lĂ©guĂ©s des ONG ayant le statut d'UNESCO ont des laissez-passer bleus et un accĂšs trĂšs libre dans tous les bĂątiments, Ă tout moment.
Mais le statut UNESCO est accordĂ© par un comitĂ© d'Ătats membres - et il est difficile Ă obtenir. Il n'est donc pas surprenant qu'une grande partie des ONG ne soient pas de vraies ONG. Il s'agit plutĂŽt de fausses ONG payĂ©es pour blanchir le bilan de leur gouvernement. Je n'avais pas compris cela jusqu'Ă ce que j'assiste (Ă titre expĂ©rimental pour le Royaume-Uni) aux rĂ©unions de la commission des droits de l'homme pour l'examen pĂ©riodique de l'Ăgypte. Plusieurs ONG Ă©gyptiennes, l'une aprĂšs l'autre, nous ont dit Ă quel point la dictature Ă©gyptienne respectait les droits de l'homme. (Elle vient d'ailleurs de condamner Ă mort un autre groupe d'opposants, aprĂšs avoir assassinĂ© le seul prĂ©sident Ă©gyptien librement Ă©lu).
MĂȘme les ONG occidentales bien connues ont tendance Ă ne pas faire de vagues Ă l'ONU parce que, pour parler franchement, elles reçoivent presque toutes d'importantes sommes d'argent de la part de gouvernements occidentaux. Bien qu'il s'agisse thĂ©oriquement d'un financement destinĂ© Ă attaquer le bilan en matiĂšre de droits de l'homme des ennemis dĂ©signĂ©s par les gouvernements occidentaux, il va de soi que les ONG hĂ©sitent sĂ©rieusement Ă mordre la main qui les nourrit.
Considérons les faits suivants : premiÚrement, aucun lanceur d'alerte important n'a jamais trouvé par la suite un emploi dans une ONG établie. Un grand nombre d'entre eux ont essayé.
DeuxiÚmement, si je n'avais pas été là , personne n'aurait mentionné Julian Assange lors de l'examen périodique du bilan du Royaume-Uni en matiÚre de droits de l'homme.
L'argent parle aussi aux Nations unies. Les Ătats-Unis et les puissances occidentales contribuent pour une trĂšs large part au budget de l'ONU. Ce n'est pas pour rien que j'ai assistĂ© Ă GenĂšve Ă une cĂ©rĂ©monie de commĂ©moration du personnel de l'ONU tuĂ© Ă Gaza, au cours de laquelle aucun des hauts fonctionnaires de l'ONU n'a osĂ© mentionner qui les avait massacrĂ©s.
Bien entendu, les puissances de l'OTAN et leurs alliés sont également représentés de maniÚre disproportionnée aux postes clés de l'organisation.
Le commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, l'Autrichien Volker Turk, a fait preuve pour Gaza du plus grand laxisme, et n'a rien entrepris à l'égard d'Assange. Je me suis entretenu avec un membre de son staff qui m'a régurgité un certain nombre de points de discussion détaillés de l'accusation américaine sur Assange, qui sont tout simplement inexacts sur le plan des faits. Ces personnes ont été soigneusement briefées.
Le personnel a visiblement peur de s'attaquer aux intĂ©rĂȘts du Royaume-Uni et des Ătats-Unis. J'ai rencontrĂ© un certain nombre de membres du personnel de l'ONU qui Ă©taient ravis de discuter jusqu'Ă ce que j'Ă©voque Assange : ils ont alors littĂ©ralement battu en retraite, dans certains cas ont mĂȘme physiquement fait un pas en arriĂšre, et ont toujours indiquĂ© qu'ils avaient une affaire urgente Ă rĂ©gler ailleurs.
AprÚs la réunion de la commission des droits de l'homme avec les ONG, la commission a rencontré les représentants du gouvernement britannique pour discuter de leurs préoccupations. Un membre de la commission, Rodrigo Carasco du Costa Rica, a décidé de soulever le cas de Julian Assange, sur la base des informations que nous avions fournies. Membre élu à part entiÚre de la commission, Carasco est également l'ancien ambassadeur du Costa Rica auprÚs des Nations unies.
Carasco a été inscrit sur la liste des orateurs et il a informé la commission des points qu'il allait soulever. Lors de la réunion avec la délégation britannique, l'ambassadeur Carasco a été étonné de voir que le président l'avait simplement ignoré dans la liste des orateurs, et ne l'avait pas sollicité. Il a attiré l'attention du président à plusieurs reprises au cours de la réunion, mais il n'a toujours pas été invité à s'exprimer, puis la réunion s'est terminée et le président s'est adressé à la délégation britannique pour qu'elle réponde aux points insipides et génériques qui avaient été soulevés.
Dans cette courte vidĂ©o (cf. vidĂ©o dans lâarticle original), lorsque l'on commence Ă s'Ă©loigner de la prĂ©sidence, on peut voir l'ambassadeur Carasco, aux cheveux blancs, se lever de son siĂšge pour faire des remarques Ă l'ambassadrice. Elle disparaĂźt ensuite sur le plan suivant alors qu'ils ont eu un Ă©change assez virulent. Je regrette que ce ne soit pas filmĂ© ; il faudra me croire sur parole.
J'en conclus que le Royaume-Uni et les Ătats-Unis sont actuellement trĂšs sensibles aux critiques internationales concernant Assange, et qu'au lieu de nous dĂ©courager, nous devons continuer Ă faire pression. Alors que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni sont en train de devenir des parias internationaux Ă cause de Gaza, nous devons rappeler au monde les crimes qu'ils commettent depuis toujours.
https://www.craigmurray.org.uk/archives/2024/03/assange-truth-and-un-shenanigans/