👁🗨 La ville de Naples ouvre ses portes à Julian Assange. La guerre dans le vide
La mobilisation civile doit être maintenue. Si WikiLeaks était en activité, nous aurions encore accès à une information courageuse et sans complaisance qui dérange. Le vide se fait sentir.
👁🗨 La ville de Naples ouvre ses portes à Julian Assange. La guerre dans le vide
Par Vincenzo Vita, le 4 février 2023
Le 31 janvier, le conseil municipal de Naples a approuvé à une large majorité un ordre du jour demandant au maire Gaetano Manfredi de conférer la citoyenneté d'honneur à Julian Assange.
L'initiative s'inspire de l'appel lancé il y a quelques mois par le prix Nobel de la paix Pérez Esquivel contre l'extradition vers les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, où il purge une peine de 175 ans de prison. Le résultat est le fruit d'une vaste campagne menée par Free Assange Napoli, à laquelle il faut accorder le plus grand crédit.
Le document du conseil, signé par de nombreux représentants napolitains dont Antonio Bassolino, souligne combien cette affaire est emblématique des attaques contre la liberté d'information : aussi bien dans les régimes autoritaires que dans les endroits qui se targuent de respecter la démocratie. Assange, ajoute-t-on, est persécuté depuis plus de 12 ans sans accusation précise, si ce n'est une vague (et improbable) violation de la loi américaine de 1917 sur l'espionnage.
Espérons qu'après Pescara, de nombreuses autres villes se joindront à cette initiative, essentielle pour attirer l'attention de l'opinion publique sur un cas aux accents dramatiques, l'état de santé du journaliste australien étant lui-même très précaire.
Entre autres choses, preuve de la volonté tenace de contourner les arcanes des décisions qui ont affecté les auteurs des révélations sur les secrets inavouables des guerres d'Irak et d'Afghanistan, on n'est pas étonné d'apprendre que les autorités suédoises ont détruit une grande partie de la correspondance échangée entre le parquet suédois et la Grande-Bretagne de 2010 à 2019 au sujet des accusations de viol qui se sont avérées infondées et qui ont traqué Assange, soumis à une enquête à Stockholm bien que déjà établi à Londres, sans raison.
Ce n'est que grâce à la persévérance de Stefania Maurizi, qui a suivi l'histoire tragique depuis le début en écrivant un livre (maintenant traduit en anglais) qui a fait référence, que la documentation a été partiellement mise en lumière : après une longue bataille juridique rendue possible par la loi sur la liberté d'information (FOIA), bien que mise en œuvre au compte-gouttes. La raison d'une telle opacité réside dans la crainte de voir apparaître progressivement l'instrumentalisation des allégations. Une information courageuse et sans complaisance dérange. Elle doit être réprimée. Pour y parvenir, même les États prétendument respectueux des libertés fondamentales nient cyniquement leurs propres hypothèses.
On ne sait encore rien des orientations des tribunaux britanniques sur le bien-fondé des recours contre l'extradition, mais la mobilisation civile doit être maintenue. Ainsi, de nombreuses initiatives sont en préparation pour le 11 février, redonnant au carnaval son authentique valeur libertaire.
À commencer par la réunion qui se tiendra à Londres, intitulée "Free Assange rally in the Emmanuel Centre, Marsham Street, Westminster", à laquelle participera l'épouse de l'avocat d'Assange, Stella Moris. En Italie, le comité "Ma voix pour Assange" organise la diffusion de vidéos de témoignages recueillies dans le monde de la culture et du divertissement.
Si WikiLeaks était en activité, nous en saurions beaucoup plus, par exemple, sur le terrible conflit en Ukraine. Le vide se fait sentir.
http://www.liberainformazione.org/2023/02/04/napoli-accoglie-julian-assange-il-vuoto-sulla-guerra/