👁🗨 L'AFFAIRE WIKILEAKS
La destruction méthodique d'une organisation de transparence & de liberté de l’information, ciblée & discréditée par Pentagone & NSA pour un journalisme exigeant & sa place dans nos démocraties.
👁🗨 L'AFFAIRE WIKILEAKS - Médias indépendants, censure et crime d’État
Par Stefania Maurizi, à paraître en France le 19 janvier 2024 - English version below
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d'une décennie à enquêter les crimes d’État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les "Wars logs", ces journaux de guerre que devaient rédiger les soldats américains engagés dans les guerres en Afghanistan et en Irak, transmis à Wikileaks par une analyste du renseignement, Chelsea Manning, et publiés entre le 5 avril et le 22 octobre 2010, ils ont notamment fait connaître au monde entier les actes de torture sur des prisonniers – comme à Abou Ghraib – ou les nombreuses bavures de l'armée de la coalition, qui ont entraîné la mort de civils afghans et irakiens. Suite à ces révélations, le Pentagone et la NSA ont tout fait pour discréditer un travail journalistique extrêmement exigeant, et détruire (notamment en s'attaquant à ses sources) une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l'information.
L'autrice revient également sur les accusations de viol qui pèsent sur Julian Assange, et les errements judiciaires qui ne lui ont pas permis de se défendre et l'ont contraint à l'exil, puis à la prison. Elle retrace enfin le parcours d'un autre lanceur d'alerte, Edward Snowden, qui a permis de révéler comment la NSA collectait les métadonnées téléphoniques de millions de citoyens américains depuis des années.
À travers cette affaire et la persécution judiciaire qui s'est abattue sur Julian Assange et ses collaborateurs et collaboratrices, l'autrice révèle le danger que font peser de très puissantes institutions comme le Pentagone, la CIA et la NSA – le "complexe militaro-industriel" des États-Unis – sur la démocratie : non seulement en dissimulant des crimes d'État particulièrement graves, mais aussi en exerçant une surveillance de masse au prétexte de lutter contre le terrorisme, par des méthodes dignes des pires régimes totalitaires. Elle pose donc en filigrane la question de la réalité de nos démocraties, et de la place du journalisme dans celles-ci, en soulignant le paradoxe de la situation : un journaliste s'est vu emprisonné et traité comme un terroriste et un criminel pour avoir dénoncé des crimes de guerre et des dérives du pouvoir tout aussi intolérables.
👁🗨 THE WIKILEAKS CASE - Independent media, censorship and state crime
By Stefania Maurizi, to be published in France on January 19, 2024
As early as 2008, two years after the launch of the WikiLeaks platform, Stefania Maurizi began to take an interest in the work of the team surrounding Julian Assange. She has spent over a decade investigating state crimes, journalistic repression, military blunders and the methodical destruction of an organization fighting for transparency and freedom of information. A freedom undermined by the release of hundreds of thousands of classified documents. Transmitted to Wikileaks by intelligence analyst Chelsea Manning, and published between April 5 and October 22, 2010, they revealed to the world the torture of prisoners - as at Abu Ghraib - and the numerous blunders committed by the coalition army, which led to the deaths of Afghan and Iraqi civilians. Following these revelations, the Pentagon and the NSA did everything in their power to discredit an extremely demanding journalistic work, and to destroy (notably by attacking its sources) an organization fighting for transparency and freedom of information.
The author also looks back at Julian Assange's accusations of rape, and the judicial errors that prevented him from defending himself and forced him into exile and then prison. Finally, it retraces the journey of another whistleblower, Edward Snowden, who helped reveal how the NSA had been collecting the telephone metadata of millions of American citizens for years.
Through this case and the judicial persecution of Julian Assange and his collaborators, the author reveals the danger to democracy posed by powerful institutions such as the Pentagon, the CIA and the NSA - the US military-industrial complex: not only by concealing particularly serious state crimes, but also by carrying out mass surveillance on the pretext of fighting terrorism, using methods worthy of the worst totalitarian regimes. It raises the question of the reality of our democracies, and the place of journalism within them, by highlighting the paradox of the situation: a journalist has been imprisoned and treated as a terrorist and criminal for denouncing war crimes and equally intolerable abuses of power.