đâđš L'aide amĂ©ricaine via la jetĂ©e de Gaza qualifiĂ©e dââopĂ©ration de relations publiquesâ
Washington livre 1 nouveau milliard de $ d'armes Ă IsraĂ«l. Si Biden conçoit que ces armes sont utilisĂ©es Ă Gaza, il dit nââĂȘtre pas en mesure d'arriver Ă des conclusions dĂ©finitivesâ Ă ce sujet.
đâđš L'aide amĂ©ricaine via la jetĂ©e de Gaza qualifiĂ©e dââopĂ©ration de relations publiquesâ
Par Brett Wilkins*, le 17 mai 2024
âC'est complĂštement absurdeâ, a dĂ©clarĂ© un travailleur humanitaire. âLa solution au problĂšme est Ă©vidente.â
Alors que de lâaide humanitaire parvient au compte-gouttes Ă Gaza via le ponton construit par les Ătats-Unis, les Palestiniens et les travailleurs humanitaires ont renouvelĂ© vendredi des critiques Ă l'Ă©gard de ce qu'ils appellent un coup de pub coĂ»teux et largement inefficace, qui ne peut se substituer Ă un cessez-le-feu et Ă l'ouverture d'autres points de passage terrestres vers l'enclave cĂŽtiĂšre assiĂ©gĂ©e.
Le commandement central de l'armĂ©e amĂ©ricaine a dĂ©clarĂ© que âdes camions transportant de l'aide humanitaire ont commencĂ© Ă dĂ©barquerâ vers 9 heures du matin, heure locale, vendredi, dans le cadre d'un âeffort multinational continu visant Ă fournir une aide supplĂ©mentaire aux civils palestiniens de Gaza par le biais d'un corridor maritimeâ.
Le ponton Trident, d'une valeur de 320 millions de dollars, qui se compose d'une barge flottante et d'un pont-jetée de 2 500 mÚtres jusqu'au rivage, devrait à terme accueillir jusqu'à 150 camions par jour. Selon les agences des Nations unies, 200 camions en moyenne sont entrés à Gaza chaque jour le mois dernier, ce qui est bien inférieur à la moyenne quotidienne d'avant-guerre de plus de 500 camions que les responsables américains et onusiens estiment nécessaires pour répondre aux besoins d'une population confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de médicaments et d'autres produits de premiÚre nécessité.
âNous ne voulons pas de bateaux. Nous voulons que la frontiĂšre soit ouverte pour que les gens puissent aller et venir. Nous voulons la sĂ©curitĂ©.â
Cependant, alors que la famine sévit dans le nord de Gaza - la malnutrition et la déshydratation ont tué des dizaines de personnes, principalement des enfants - et qu'au moins des centaines de milliers d'autres Palestiniens meurent de faim, Israël a été accusé de bloquer l'acheminement de l'aide vers ceux qui en ont désespérément besoin et de se servir de la famine comme d'une arme de guerre.
âNous ne voulons pas de bateaux. Nous voulons que la frontiĂšre soit ouverte pour que les gens puissent aller et venir. Nous voulons la sĂ©curitĂ©. Nous voulons des frontiĂšres officiellesâ,
a déclaré jeudi Hassan Abu Al-Kass, un Palestinien déplacé de force, au New York Times.
M. Al-Kass a comparé l'embarcadÚre à l'aide humanitaire larguée par les troupes américaines et autres au-dessus de Gaza, dont les responsables affirment que plus de 20 personnes ont été tuées par le parachutage de colis, soit en s'écrasant, soit en se noyant en essayant d'atteindre les parachutages en mer.
âCes avions qui arrivent ici avec leurs parachutes et qui nous larguent de la nourriture comme Ă des chiens, comme Ă des mendiants, ça ne marche pasâ, a-t-il dĂ©clarĂ©. âLa nourriture tombe sur les maisons, sur les gens. Cela ne nous a apportĂ© que des problĂšmesâ.
Un travailleur humanitaire anonyme a déclaré au journaliste d'investigation américain Jeremy Scahill :
âC'est complĂštement absurde. La solution au problĂšme est Ă©vidente et nous devons mettre fin Ă l'occupation... Une fois le siĂšge levĂ©, l'aide humanitaire pourra ĂȘtre acheminĂ©e. Un ponton, c'est une opĂ©ration de relations publiques.â
Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré jeudi que
âpour prĂ©venir les souffrances de la famine, nous devons utiliser la voie la plus rapide et la plus Ă©vidente pour atteindre la population de Gaza - et pour cela, nous avons besoin d'un accĂšs terrestre en urgenceâ.
Ishaan Tharoor, chroniqueur au Washington Post, a souligné jeudi sur les réseaux sociaux
qu'âaucune grande organisation humanitaire n'a souhaitĂ© cette jetĂ©e, et la plupart d'entre elles la considĂšrent comme une distraction coĂ»teuse qui ne contribuera guĂšre Ă rĂ©pondre aux besoins humanitaires considĂ©rables de la population de Gazaâ.
âPour celaâ, a-t-il ajoutĂ©, âil faut un cessez-le-feu, des points de passage ouverts et moins de barrages militairesâ.
Selon un rapport publiĂ© le mois dernier, des fonctionnaires de l'Agence amĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international ont conclu, dans une note confidentielle adressĂ©e au secrĂ©taire d'Ătat Antony Blinken, qu'IsraĂ«l violait une directive de la Maison-Blanche en empĂȘchant l'aide humanitaire d'entrer dans la bande de Gaza. Les dĂ©tracteurs de cette note y voient une preuve supplĂ©mentaire que l'administration Biden enfreint la loi en fournissant des armes et un appui diplomatique Ă l'assaut israĂ©lien contre Gaza qui, selon des responsables palestiniens et internationaux, a tuĂ©, blessĂ© ou portĂ© disparu plus de 125 000 personnes.
Les parties au procÚs pour génocide mené par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice, ainsi que les groupes de défense des droits de l'homme, accusent Israël de défier de la décision préliminaire rendue le 26 janvier par la CIJ, qui ordonne au gouvernement israélien de prévenir les actes de génocide à Gaza et d'assurer l'acheminement immédiat de l'aide humanitaire. Israël rejette les accusations de génocide et de blocage de l'aide.
Des centaines de membres des Nations unies et d'autres travailleurs humanitaires - en majoritĂ© des Palestiniens - ont Ă©galement Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s par les forces israĂ©liennes Ă Gaza depuis le 7 octobre. Les troupes israĂ©liennes ont Ă©tĂ© accusĂ©es d'attaquer dĂ©libĂ©rĂ©ment les travailleurs humanitaires et les Palestiniens qui tentent de recevoir de l'aide, notamment lors du âmassacre de la farineâ du 29 fĂ©vrier, au cours duquel prĂšs de 900 Gazaouis affamĂ©s ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s alors qu'ils attendaient une distribution de nourriture au sud de la ville de Gaza.
Les observateurs ont critiqué le président américain Joe Biden pour n'avoir apporté qu'une aide symbolique aux habitants de Gaza d'une main, tout en offrant à Israël, de l'autre, des milliards de dollars d'armes utilisées pour tuer les Palestiniens.
Au dĂ©but du mois, Joe Biden a dĂ©clarĂ© qu'il cesserait d'envoyer des bombes, des obus d'artillerie et d'autres armes Ă IsraĂ«l en cas d'invasion majeure de Rafah, oĂč plus d'un million de Palestiniens dĂ©placĂ©s de force depuis d'autres parties de la bande de Gaza en proie Ă l'agitation s'abritent aux cĂŽtĂ©s d'environ 280 000 rĂ©sidents locaux.
Cependant, alors que les frappes aĂ©riennes et terrestres israĂ©liennes ravagent la ville mĂ©ridionale, tuant des civils dont 22 membres d'une mĂȘme famille en une seule frappe, M. Biden, qui avait prĂ©cĂ©demment hypocritement implorĂ© IsraĂ«l de cesser ses âbombardements aveuglesâ sur les Palestiniens non combattants, a informĂ© le CongrĂšs cette semaine que son administration allait bientĂŽt envoyer pour 1 milliard de dollars d'armes et de munitions supplĂ©mentaires, y compris des chars et des obus de mortier, aux forces de dĂ©fense israĂ©liennes.
Et ce, bien que l'administration Biden ait reconnu la semaine derniĂšre l'existence de preuves âsuffisantesâ qu'IsraĂ«l utilise des armes fournies par les Ătats-Unis pour commettre des crimes de guerre Ă Gaza, tout en prĂ©cisant que ânous ne sommes pas en mesure d'arriver Ă des conclusions dĂ©finitivesâ sur ce sujet.
* Brett Wilkins est rédacteur pour Common Dreams.
Et on apprendra beaucoup plus tard que l'argent alloué dans cette opération est allé directement à des sociétés opaques liées à des politiciens (genre famille Biden ou autres)....La guerre ou les affaires ?...mais les 2, mon général !!!!!