đâđš LâallĂ©gation nuclĂ©aire clĂ© Ă lâorigine de la guerre vient dâun algorithme de Palantir
âCes âsympathisantsâ [l'UE3, soit Londres, Paris & Berlin] ont fait pression sur l'Agence [AIEA] pour faire adopter une rĂ©solution anti-iranienne partiale par le Conseil de l'AIEA le 12 juinâ.
đâđš LâallĂ©gation nuclĂ©aire clĂ© Ă lâorigine de la guerre vient dâun algorithme de contre-espionnage de Palantir
Par Alastair Crooke, le 23 juin 2025
Trump s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© des IsraĂ©liens, affirmant que l'Iran est âtrĂšs procheâ de possĂ©der la bombe, et a ajoutĂ© qu'il se fiche de ce que pense Gabbard.
La rĂ©solution du Conseil de l'AIEA du 12 juin 2025 sur le ânon-respectâ des obligations de l'Iran aurait Ă©tĂ© l'Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur planifiĂ© de l'attaque surprise d'IsraĂ«l contre l'Iran le lendemain. Les IsraĂ©liens affirment que le plan de guerre contre l'Iran Ă©tait fondĂ© sur âl'opportunitĂ©â de frapper, et non sur des informations des services du renseignement selon lesquelles l'Iran se rapprochait Ă grands pas de la bombe (le prĂ©texte de la guerre). â Alastair Crooke
L'affirmation soudaine selon laquelle l'Iran serait trĂšs proche de la bombe (qui semble avoir surgi de nulle part, laissant les AmĂ©ricains perplexes quant Ă la façon dont cela a pu se produire - en un clin d'Ćil, nous partons en guerre - a ensuite Ă©tĂ© rĂ©futĂ©e par le directeur gĂ©nĂ©ral de l'AIEA, M. Grossi, sur CNN le 17 juin (mais seulement aprĂšs que l'attaque soudaine contre l'Iran ait dĂ©jĂ eu lieu) :
âNous n'avons aucune preuve que l'Iran ait pris des mesures systĂ©matiques pour se doter de l'arme nuclĂ©aireâ,
a confirmé M. Grossi sur CNN.
Cette déclaration a suscité la riposte suivante de l'Iran par l'intermédiaire de son porte-parole du ministÚre des Affaires étrangÚres, Esmaeil Baqaei, le 19 juin :
âC'est trop tard, M. Grossi â vous avez occultĂ© cette vĂ©ritĂ© dans votre rapport totalement biaisĂ© qu'ont instrumentalisĂ© l'E3 et les Ătats-Unis pour Ă©laborer une rĂ©solution contenant des allĂ©gations sans fondement de ânon-respectâ [par l'Iran]. Cette mĂȘme rĂ©solution a ensuite Ă©tĂ© utilisĂ©e, comme prĂ©texte final, par un rĂ©gime belliciste gĂ©nocidaire pour mener une guerre d'agression contre l'Iran et lancer une attaque illĂ©gale contre nos installations nuclĂ©aires pacifiques. Savez-vous combien d'Iraniens innocents ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou mutilĂ©s Ă la suite de cette guerre criminelle ? Vous avez transformĂ© l'AIEA en un outil servant les intĂ©rĂȘts des pays non signataires du TNP afin de priver les signataires de ce traitĂ© de leur droit fondamental en vertu de l'article 4. Avez-vous la conscience tranquille ?!â.
Ă quoi le Dr Ali Larijani, conseiller du Guide suprĂȘme, a ajoutĂ© :
âLorsque la guerre sera terminĂ©e, nous demanderons des comptes au directeur de l'AIEA, Rafael Grossiâ.
Ce qu'ils disent
DĂ©claration du ministĂšre russe des Affaires Ă©trangĂšres concernant l'escalade du conflit israĂ©lo-iranien â
âCe sont prĂ©cisĂ©ment ces âsympathisantsâ [l'UE3] qui ont exercĂ© des pressions sur la direction de l'Agence [AIEA] pour qu'elle prĂ©pare une âĂ©valuation complĂšteâ controversĂ©e du programme nuclĂ©aire iranien, dont les lacunes ont ensuite Ă©tĂ© exploitĂ©es pour faire adopter une rĂ©solution anti-iranienne partiale par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA le 12 juin [2025]. Cette rĂ©solution a en effet donnĂ© le feu vert aux agissements de JĂ©rusalem-Ouest, menant Ă la tragĂ©die » [c'est-Ă -dire Ă l'attaque surprise le lendemain, le 13 juin]â.
Dans les coulisses
Les arguments qui ont servi de base Ă la rĂ©solution de l'AIEA du 12 juin 2025 â donnant Ă IsraĂ«l un prĂ©texte pour frapper l'Iran (et conçue pour influencer le prĂ©sident Trump afin qu'il ignore les avertissements de son propre directeur du renseignement national selon lesquels il n'y a aucune preuve que l'Iran s'oriente vers la militarisation) â n'auraient pas Ă©tĂ© fournis par le Mossad ou d'autres services de renseignement occidentaux, mais par un logiciel de l'AIEA.
Comme le souligne DD Geo-politics, depuis 2015, l'AIEA s'appuie sur la plateforme Mosaic de Palantir, un systĂšme d'intelligence artificielle Ă 50 millions de dollars qui passe au crible des millions de points de donnĂ©es â images satellites, rĂ©seaux sociaux, registres du personnel â afin de prĂ©dire les menaces nuclĂ©aires :
âLes stocks [d'uranium enrichi] de l'Iran ont augmentĂ© rĂ©guliĂšrement pendant des mois, mais le discours sur une percĂ©e imminente n'a pris de l'ampleur qu'aprĂšs la condamnation de l'AIEA le 6 juin 2025. Cette rĂ©solution, adoptĂ©e par 19 voix contre 3, a fourni Ă IsraĂ«l le prĂ©texte diplomatique dont il avait besoin. La plateforme Mosaic de Palantir a jouĂ© un rĂŽle crucial dans ce revirement. Ses donnĂ©es ont façonnĂ© le rapport du 31 mai, signalant des anomalies Ă Fordow et Lavisan-Shian, et recyclant des allĂ©gations antĂ©rieures provenant de Turquzabad, malgrĂ© les dĂ©mentis et autres sabotages de l'Iran depuis des annĂ©es ... Mosaic a Ă©tĂ© conçu Ă l'origine pour identifier les activitĂ©s rebelles en Irak et en Afghanistanâ.
Son algorithme cherche Ă identifier et Ă dĂ©duire les âintentions hostilesâ Ă partir d'indicateurs indirects â mĂ©tadonnĂ©es, modĂšles comportementaux, trafic de signaux â et non Ă partir de preuves confirmĂ©es. En d'autres termes, il postule ce que les suspects pourraient penser ou planifier. Le 12 juin, l'Iran a divulguĂ© des documents qui, selon lui, montraient que le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, partageait les rĂ©sultats de Mosaic avec IsraĂ«l. En 2018, Mosaica traitĂ© plus de 400 millions de donnĂ©es distinctes et a contribuĂ© Ă Ă©veiller les craintes concernant plus de 60 sites iraniens, justifiant ainsi les inspections inopinĂ©es de ces sites par l'AIEA, dans le cadre du JCPOA. Ces rĂ©sultats, bien que dĂ©pendant en grande partie des Ă©quations algorithmiques, ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s dans les rapports officiels de l'AIEA sur les contrĂŽles de sĂ©curitĂ© et ont Ă©tĂ© largement acceptĂ©s par les Ătats membres de l'ONU et les rĂ©gimes de non-prolifĂ©ration comme des Ă©valuations crĂ©dibles et fondĂ©es sur des preuves. Mosaic n'est toutefois pas un systĂšme passif. Il est conçu pour dĂ©duire de son algorithme des intentions hostiles, mais lorsqu'il est rĂ©utilisĂ© Ă des fins de surveillance nuclĂ©aire, ses Ă©quations risquent de traduire une simple corrĂ©lation en intention malveillante.
Ce qu'en disent les principaux médias israéliens
Ben Caspit, commentateur israélien de centre-droit (Ma'ariv) :
âLa âpercĂ©eâ de l'Iran vers l'arme nuclĂ©aire a-t-elle rĂ©ellement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e ? Probablement pas. L'ordre du Guide suprĂȘme de se doter d'une arme nuclĂ©aire militaire a-t-il rĂ©ellement Ă©tĂ© donnĂ© ? Probablement pas. Ce qui nous a poussĂ©s Ă entrer en guerre, c'est qu'on n'avait pas le choix. Ils faisaient la promotion d'un plan d'anĂ©antissement d'IsraĂ«l et nous n'avions pas le choix... Le 7 octobre, une douche froide a rĂ©veillĂ© tout un pays. Tous ceux qui sont impliquĂ©s doivent comprendre que quiconque envisage notre destruction sera dĂ©truit. Les yeux rivĂ©s sur la balle, et une balle entre les deux yeux... Ă partir de maintenant, chaque mouvement de nos ennemis, oĂč qu'ils soient, doit ĂȘtre suivi d'une action. Toute tĂȘte de serpent qui se lĂšve doit ĂȘtre dĂ©capitĂ©e... Et il y a autre chose : la rare et unique fenĂȘtre d'opportunitĂ© historique qui s'est soudainement ouverte devant nous... Tout cela a justifiĂ© la dĂ©cision d'entrer en guerre... Netanyahu est actuellement en pleine euphorieâ.
Commentateur israélien, Nahum Barnea (Yedioth Ahoronot) :
âLa dĂ©cision de dĂ©clencher la guerre revient entiĂšrement Ă Netanyahu. Et le voilĂ , dĂ©cideur et responsable : tout le mĂ©rite lui revient. Trump a donnĂ© Ă IsraĂ«l le feu vert pour dĂ©clencher une guerre, Ă condition qu'il ne prĂ©sente pas l'AmĂ©rique comme un partenaire et un responsable. La mĂ©thode Trump ne fait pas de distinction entre l'Ukraine de Zelensky et l'Iran de Khamenei : l'humiliation est le garant d'un accord finalâ.
Ronan Bergman, commentateur israélien et du NY Times (Yedioth Ahoronot) :
âLa nĂ©cessitĂ© de la sĂ©rie d'assassinats de la semaine derniĂšre a germĂ© pour la premiĂšre fois en septembre dernier, parmi les hauts responsables de l'UnitĂ© 8200, la division de recherche de la Direction du renseignement, du Mossad et d'autres branches du systĂšme. Le dĂ©clencheur a Ă©tĂ© la dĂ©faite infligĂ©e par l'armĂ©e israĂ©lienne au Hezbollah, suivie de l'attaque rĂ©ussie contre l'Iran et de la destruction de son systĂšme de dĂ©fense aĂ©rienne en octobre, puis de l'effondrement du rĂ©gime d'Assad Ă Damas et de la destruction de son systĂšme de dĂ©fense aĂ©rienne par l'armĂ©e israĂ©lienne en dĂ©cembre. La succession des Ă©vĂ©nements a conduit de nombreux hauts responsables israĂ©liens Ă croire qu'une occasion sans prĂ©cĂ©dentse prĂ©sentait, une occasion unique d'attaquer l'Iran... Et c'est ainsi que âle forum de dĂ©capitationâ, qui a dĂ©cidĂ© du sort de scientifiques Ă des milliers de kilomĂštres de lĂ , s'est rĂ©uni et a dĂ©cidĂ© qui serait classĂ© au niveau A â le plus important â et qui serait classĂ© aux niveaux B, C ou D â les moins importantsâ.
Vue d'ensemble
Apparemment, Trump a Ă©tĂ© convaincu par Netanyahu, Ron Dermer et le gĂ©nĂ©ral Kurilla du CENTCOM (Politico rapporte que Kurilla a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant pour persuader Trump que la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard avait tort dans son Ă©valuation selon laquelle l'Iran ne possĂšde pas la bombe atomique). Trump s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© des IsraĂ©liens, affirmant que l'Iran est âtrĂšs procheâ de possĂ©der la bombe, et a ajoutĂ© qu'il âse fiche de ce qu'elle [Gabbard] ditâ. Trump a mĂȘme spĂ©culĂ© Ă tue-tĂȘte â la veille de la fuite du 13 juin â qu'une attaque israĂ©lienne (contre l'Iran) âpourrait accĂ©lĂ©rer [la conclusion] d'un accordâ. Il ne fait guĂšre de doute que la âchuteâ soudaine et inattendue de la Syrie a incitĂ© les nĂ©oconservateurs Ă imaginer qu'ils pourraient rapidement rĂ©pĂ©ter l'opĂ©ration en Iran. C'est aussi ce qui explique pourquoi on insiste tant sur l'assassinat du Guide suprĂȘme. Mais l'Iran ne s'est pas effondrĂ©, et le systĂšme iranien s'est rĂ©tabli de maniĂšre inattendue et rapide. Lorsque les frappes de reprĂ©sailles iraniennes contre IsraĂ«l ont commmencĂ©, le bloc pro-israĂ©lien a paniquĂ© et a exercĂ© une pression Ă©norme sur Trump pour que les Ătats-Unis entrent en guerre aux cĂŽtĂ©s d'IsraĂ«l.
Cela a confrontĂ© Trump Ă un terrible dilemme : choisir entre Charybde et Scylla, soit s'aliĂ©ner sa base Ă©lectorale MAGA (qui a votĂ© pour lui prĂ©cisĂ©ment pour empĂȘcher les Ătats-Unis de s'engager dans une autre guerre sans fin, ce qui risquerait de causer une dĂ©faite du Parti rĂ©publicain aux prochaines Ă©lections de mi-mandat), ou s'aliĂ©ner ses donateurs juifs ultra-riches (tels que Miriam Adelson, dont l'argent exerce une influence considĂ©rable sur le CongrĂšs et dont les ressources sont exploitĂ©es par l'Ătat profond pour poursuivre des intĂ©rĂȘts communs avec les partisans d'IsraĂ«l avant tout), qui se retourneraient contre lui.
Une situation qui n'est pas sans rappeler l'Irak, et le rĂŽle de Colin Powell...
Traduit par Spirit of Free Speech