đâđš "L'AmĂ©ricain fou": comment les frasques alcoolisĂ©es du colonel Andy Milburn ont torpillĂ© un groupe de mercenaires amĂ©ricains de premier plan.
Milburn n'est pas le seul mercenaire de Mozart avec des problĂšmes d'alcool. âQuand ils ne travaillent pas, ils gravitent autour de clubs de strip-tease de Kiev, de bars et de sites de rencontre.
đâđš âL'AmĂ©ricain fouâ : comment les frasques alcoolisĂ©es du colonel Andy Milburn ont torpillĂ© un groupe de mercenaires amĂ©ricains de premier plan.
Par Alexander Ruinsteinn, le 3 février 2023
Selon le NYTimes, Milburn n'Ă©tait pas le seul mercenaire de Mozart Ă avoir des problĂšmes d'alcool. âQuand ils ne travaillent pas, ils gravitent autour des clubs de strip-tease de Kiev, des bars et des rencontres en ligne."
Suite à des allégations d'ivresse à Kiev, le cofondateur du Mozart Group, Andy Milburn, a dissous sa société de mercenaires. Milburn s'en prend maintenant à Max Blumenthal, de The Grayzone, qui a révélé sa tirade enivrée contre les soldats ukrainiens qu'il a formés.
L'une des plus importantes sociĂ©tĂ©s de mercenaires opĂ©rant depuis les Ătats-Unis s'est effondrĂ©e sous le poids de son directeur. Andy Milburn, cofondateur du Mozart Group et colonel des Marines Ă la retraite, a Ă©tĂ© impliquĂ© dans une sĂ©rie d'Ă©pisodes d'ivresse, devant et hors camĂ©ra, qui ont conduit les officiers militaires ukrainiens Ă le surnommer "l'AmĂ©ricain fou".
Avec les dizaines de milliards de dollars d'aide militaire amĂ©ricaine affluant dans la zone de conflit ukrainienne, c'Ă©tait peut-ĂȘtre l'un des meilleurs moments de l'histoire de la guerre pour diriger un groupe de mercenaires. Ce 2 fĂ©vrier, cependant, Milburn a Ă©tĂ© contraint d'annoncer la fermeture de sa milice.
"CâĂ©tait aujourd'hui le dernier jour pour le Mozart Group. Le Mozart Group a pris fin aujourd'hui", a tweetĂ© Milburn. "Le nom et l'entitĂ© -Ă©taient devenus l'objet de litiges et une distraction de notre mission principale : former des soldats ukrainiens et secourir des civils."
La dissolution du groupe de mercenaires reprĂ©sente une sĂ©vĂšre disgrĂące pour ce vĂ©tĂ©ran de 59 ans dont le New York Times avait dressĂ© un portrait flatteur en octobre 2022, le dĂ©crivant comme un humanitaire courageux "animĂ© par le mĂȘme esprit pro-ukrainien qui a fait flotter des drapeaux jaunes et bleus dans le monde occidental".
La suppression du Mozart Group intervient un peu plus d'un mois aprÚs la publication par Max Blumenthal, rédacteur en chef de The Grazyone, d'un podcast vidéo montrant Milburn en train de boire du whisky jusqu'à ce que son esprit visiblement éméché se substitue à son sang-froid. Milburn se lance alors dans une série de plaintes et d'allégations pleines de ressentiment à l'encontre du gouvernement et des forces armées ukrainiennes.
"C'est une société corrompue, foutue", dirigée par "des types tarés", a déclaré Milburn, avant d'accuser les forces ukrainiennes d'"atrocités" et d'avoir tué des prisonniers de guerre russes "qui s'étaient rendus".
" Et ce n'est pas ce qui manque ", a ajouté Milburn.
Au moment oĂč le Mozart Group a fermĂ© ses portes, le tweet de Blumenthal sur la diatribe ivre de Milburn avait Ă©tĂ© vu plus de 3,9 millions de fois.
Milburn a rĂ©pondu par une tentative absurde et maladroite de limiter les dĂ©gĂąts, accusant le rĂ©dacteur en chef de The Grayzone d'ĂȘtre un "canal de propagande russe" et affirmant que la vidĂ©o Ă©tait, en fait, un "fake grossier".
Dans un autre fil de discussion publié en ukrainien sur le compte Twitter officiel du Mozart Group, la milice de Milburn a faussement accusé Blumenthal d'avoir vécu en Russie pendant plusieurs années, d'avoir une femme russe et d'avoir travaillé pour les diffuseurs russes RT et Sputnik.
Plus tard, Milburn a reconnu auprÚs du New York Times que la fameuse vidéo n'était que trop réelle: "Bien sûr, je n'aurais pas dû dire cela", a-t-il déclaré.
Milburn accusé de dégradations criminelles et d'ivresse à Kiev.
Selon un procĂšs intentĂ© contre Milburn en janvier dernier par Andrew Bain, directeur financier du Mozart Group, cet Ă©pisode du podcast n'Ă©tait pas la premiĂšre Ă©pisode oĂč Milburn laissait l'alcool prendre le pas sur son jugement.
En fait, Ă une occasion, Milburn aurait Ă©tĂ© ivre Ă Kiev aprĂšs le couvre-feu, et a dĂ» ĂȘtre tirĂ© dâaffaire par le directeur administratif du Mozart Group.
Cet incident n'est que l'une des nombreuses altercations entre Milburn et les forces de l'ordre ukrainiennes. Il est Ă©galement accusĂ© d'avoir "orchestrĂ© et participĂ© Ă l'effraction et au cambriolage d'un entrepĂŽt" en Ukraine gĂ©rĂ© par l'Ukraine Freedom Fund, une organisation Ă but non lucratif basĂ©e aux Ătats-Unis. Selon l'action en justice, cet incident a donnĂ© lieu Ă une plainte pĂ©nale contre Milburn.
Lors d'un autre incident, Milburn et une poignée de ses "collÚgues" se sont rendus dans un bùtiment appartenant au directeur financier devenu plaignant, afin de récupérer du matériel "pour des missions dans le Donbass". Lorsqu'on leur a refusé l'entrée, l'un des mercenaires de Milburn a plaqué le garde de sécurité contre le mur pendant que Milburn défonçait la porte, selon le New York Times.
Le procÚs affirme également que "le défendeur Milburn est maintenant communément appelé par les dirigeants militaires ukrainiens "l'Américain fou"".
Un officier militaire ukrainien de haut rang a demandĂ© Ă haute voix : "Ne pourrait-il pas rentrer chez lui et arrĂȘter de sauver notre pays ?"
Les anciens collĂšgues de Milburn ont allĂ©guĂ© qu'il avait envoyĂ© des messages hostiles et menaçants Ă "l'ancien gĂ©nĂ©ral commandant en retraite du Commandement des opĂ©rations spĂ©ciales en Europe", ainsi qu'Ă un propriĂ©taire qui l'avait expulsĂ© aprĂšs avoir accueilli un "chien errant non dressĂ©" qui "dĂ©fĂ©quait et urinait librement" pendant que Milburn organisait "de nombreuses fĂȘtes tardives" sur la propriĂ©tĂ©.
Outre les multiples allégations de détournement de fonds de la société, Milburn est également accusé d'avoir "engagé comme assistante personnelle" une Ukrainienne rencontrée sur un site de rencontres, et de lui avoir versé un salaire de 90 000 dollars.
Pourtant, selon le New York Times, Milburn n'était pas le seul mercenaire de Mozart à avoir des problÚmes d'alcool, ou un besoin irrésistible de se servir à sa guise sur les applications de rencontre. De nombreuses recrues étaient "des vétérans de combat endurcis qui admettaient avoir des problÚmes de syndrome de stress post-traumatique et de consommation excessive d'alcool. Quand ils ne travaillent pas, ils gravitent autour des clubs de strip-tease de Kiev, des bars et des rencontres en ligne."
Malgré ses déboires juridiques et personnels, Milburn aurait loué un bureau à Kiev, et envisagerait de monter une nouvelle opération mercenaire.
* Alex Rubinstein est reporter indépendant.
https://thegrayzone.com/2023/02/03/crazy-american-andy-milburns-drunken-mercenary-group/