👁‍🗨 L’appel de Trump à une “prise en charge” de Gaza par les États-Unis suscite un rejet international

Le ministère français des affaires étrangères a déclaré que l'avenir de Gaza doit être basé sur un “avenir de l'État palestinien” et ne doit pas être contrôlé par “un État tiers”.

(Crédit photo © AP)

👁‍🗨 L’appel de Trump à une “prise en charge” de Gaza par les États-Unis suscite un rejet international

Les déclarations controversées du président américain ont été faites lors d'une visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

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La déclaration du président américain Donald Trump selon laquelle Washington “possèderait” la bande de Gaza et en expulserait les habitants a suscité une réaction négative et une condamnation généralisées.

Le Hamas a déclaré dans un communiqué le 5 février qu'il condamne

“dans les termes les plus forts et rejette les déclarations du président américain Trump visant à ce que les États-Unis d'Amérique occupent la bande de Gaza et en déplacent notre peuple palestinien.

“Nous confirmons que ces déclarations sont hostiles à notre peuple et à notre cause, qu'elles ne serviront pas la stabilité dans la région et qu'elles ne feront que jeter de l'huile sur le feu”, ajoute le communiqué. “Nous ne permettrons à aucun pays au monde d'occuper notre terre ou d'imposer une tutelle sur notre grand peuple palestinien.

“Nous appelons l'administration américaine et le président Trump à rétracter ces déclarations irresponsables qui contredisent les lois internationales et les droits naturels de notre peuple palestinien sur sa terre”,

a poursuivi le Hamas, appelant la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et l'ONU à tenir des réunions urgentes pour aborder les déclarations de Trump.

Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et principal conseiller du président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a déclaré :

“La direction palestinienne (...) confirme son rejet de tous les appels au déplacement du peuple palestinien de sa patrie. C'est ici que nous sommes nés, c'est ici que nous avons vécu et c'est ici que nous resterons. Nous apprécions les engagements des pays arabes à l'égard de ces principes constants”.

Plusieurs pays de la région ont également exprimé leur opposition aux déclarations de Trump.

“Les déclarations de Trump concernant Gaza sont inacceptables. Expulser (les Palestiniens) de Gaza est inacceptable, que ce soit en notre nom ou en celui des pays de la région. Inutile d'en discuter”,

a déclaré le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan.

L'Arabie saoudite a déclaré dans un communiqué qu'elle rejette toute tentative de déplacer les Palestiniens de leur terre, ajoutant que Riyad ne normalisera pas ses relations avec Israël tant qu'un État palestinien n'aura pas été créé - en réponse à l'affirmation du président américain selon laquelle le royaume n'exigerait pas la création d'un État en échange de la normalisation, comme il l'a publiquement prétendu.

Le ministre égyptien des affaires étrangères, Badr Abdel Aati, et le premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, ont conjointement rejeté “l'exode” du peuple palestinien et appelé à accélérer l'entrée des opérations d'aide et des programmes de reconstruction.

Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jiang, a répondu à M. Trump en déclarant aux journalistes que Pékin

“a toujours considéré que la gouvernance de la Palestine par les Palestiniens est le principe fondamental de la gouvernance d'après-guerre à Gaza.

“Nous nous opposons au déplacement forcé et à la relocalisation de la population de Gaza”, a-t-il ajouté.

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a qualifié les remarques de M. Trump de manifestation “de la ‘cancel culture’ occidentale”.

Le ministère français des affaires étrangères a déclaré que l'avenir de Gaza doit être basé sur un “avenir de l'État palestinien” et ne doit pas être contrôlé par “un État tiers”.

Le ministre britannique de l'environnement, Steve Reed, a déclaré que

“le gouvernement [britannique] est d'avis que les Palestiniens doivent pouvoir rentrer chez eux et reconstruire leur vie brisée”.

Des membres des partis démocrate et républicain américains ont également réagi. Le sénateur démocrate Chris Murphy a déclaré que M. Trump “a complètement perdu la tête”.

“Une invasion américaine de Gaza conduirait au massacre de milliers de soldats américains et à des décennies de guerre au Moyen-Orient. C'est vraiment une très mauvaise blague”, a déclaré M. Murphy.

Le représentant démocrate Jake Auchincloss a lui qualifié le plan de Trump d' “inconscient et insensé”.

L'ancien membre républicain du Congrès américain, Justin Amash, a déclaré :

“Si les États-Unis déploient des troupes pour déloger par la force des musulmans et des chrétiens (...) de Gaza, non seulement ils s'embourberont dans une nouvelle occupation irresponsable, mais ils se rendront également coupables du crime d'épuration ethnique. Aucun Américain doté de sens moral ne saurait tolérer cela”.

Dan Shapiro, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël sous la présidence de Barack Obama, a déclaré qu'il ne s'agit pas d'une proposition sérieuse, et qu'elle entraînerait un coût énorme en termes d'argent et de troupes américaines, sans le soutien de partenaires clés dans la région.

Les remarques controversées de M. Trump ont été formulées lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 5 février et lors de déclarations distinctes faites au cours de la visite du Premier ministre israélien.

“Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza... Je considère qu'il s'agit là d'une appropriation à long terme”, a déclaré M. Trump.

“J'ai le sentiment que le roi de Jordanie et le général président [d'Égypte], mais le général et l'Égypte ouvriront leur cœur et nous donneront le type de territoire dont nous avons besoin pour mener à bien ce projet”, a déclaré M. Trump.

M. Trump a insisté pour que plus d'un million de Palestiniens de Gaza soient expulsés, et que la Jordanie et l'Égypte les accueillent, ce que Le Caire et Amman ont rejeté.

Il a qualifié Gaza de “synonyme de mort et de destruction” et a déclaré que ses habitants ne veulent y retourner que parce qu'ils n'ont pas d'autre endroit où aller. Il a insisté sur le fait que les États voisins ont des “âmes humanitaires” et de “grandes ressources”.

https://thecradle.co/articles/trumps-call-for-us-takeover-of-gaza-sparks-international-backlash