👁🗨 L'armée israélienne diffuse des sons inquiétants pour attirer, déplacer et tuer des civils dans le camp de Nuseirat.
Des cris de femmes & des pleurs de bébés ont été entendus tard dans la nuit de dimanche à lundi. Des résidents sortis vérifier & essayer d'aider ont été visés par des drones israéliens.
👁🗨 L'armée israélienne diffuse des sons inquiétants pour attirer, déplacer et tuer des civils dans le camp de Nuseirat.
Par Euro-Med Human Rights Monitor, le 16 avril 2024
Genève - Dans le contexte du génocide en cours, débuté le 7 octobre 2023, l'armée israélienne utilise de nouvelles techniques pour intimider, attirer et cibler les civils palestiniens dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Les témoignages des résidents du camp, fournis à l'équipe d’Euro-Med Monitor, confirment que des cris de femmes et des pleurs de bébés ont été entendus tard dans la nuit de dimanche à lundi. Lorsque certains résidents sont sortis pour vérifier et essayer d'aider, ils ont été visés par des drones quadcoptères israéliens. Les sons perçus étaient en fait des enregistrements diffusés par les drones israéliens, dans le but de faire sortir les résidents du camp dans les rues, où ils pourraient être facilement pris pour cible par des tireurs d'élite et d'autres armes.
Selon les témoignages, cette tactique consiste également à diffuser des coups de feu, des explosions, des passages de véhicules militaires et parfois des chansons en hébreu et en arabe afin de provoquer un climat de peur chez les civils qui vivent dans une obscurité totale la nuit, et complètement déconnectés du monde extérieur.
Un résident du camp âgé de 20 ans, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a rapporté à l'équipe d'Euro-MedMonitor :
“Nous étions assis le soir lorsque nous avons entendu des voix de filles et de femmes criant : ‘Au secours, aidez-moi, je suis blessée’ Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait. Aucune femme n'a été retrouvée, mais nous avons été directement visés par un drone quadcopter.”
Il a poursuivi : “Je me suis réfugié dans le camp, et deux personnes juste devant moi ont été gravement blessées. En raison des tirs continus, nous n'avons pas pu nous occuper d’eux, et avons donc appelé une ambulance qui est venue les chercher et les a transportées à l'hôpital. De nombreux habitants ont entendu ces bruits et sont intervenus pour apporter leur aide”.
Une femme de 60 ans a déclaré avoir entendu des tirs nourris, puis des cris de détresse de femmes, appelant les habitants à l’aide, et que leurs enfants étaient blessés.
“Ce vacarme a continué 10 à 15 minutes, mais aucun d'entre nous n'est sorti parce qu'il était très tard et que ce sont des enregistrements venant des drones !”.
Cette pression psychologique a coïncidé avec les assauts militaires soudains de l'armée israélienne, avec des tirs de mitrailleuses à partir d'hélicoptères, de chars et de quadcoptères, ainsi que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes. Les attaques se sont produites de manière aléatoire, intense et continue dans différentes parties du camp de Nuseirat, faisant de nombreuses victimes civiles, y compris des femmes et des enfants.
L'armée israélienne a pris pour cible, de manière aléatoire et systématique, toute personne du camp de Nuseirat marchant simplement dans la rue ou regardant par la fenêtre, ainsi que certains résidents civils qui tentaient de se déplacer entre les centres d'hébergement et les maisons, ou de vérifier ce qui se passait dans le quartier. L'intensité des bombardements et des tirs a augmenté au cours de la nuit, visant directement et délibérément des zones résidentielles peuplées, des cibles civiles, notamment des écoles et des mosquées abritant des personnes déplacées, ainsi que la population civile, dans l'intention de tuer et de blesser.
Compte tenu du génocide en cours dans la bande de Gaza, Euro-Med Monitor met en garde contre les dangers des tactiques immorales et inhumaines de l'armée israélienne à l'encontre de la population civile, qui augmentent chaque jour et causent de graves souffrances psychologiques et physiques.
Selon le droit international des droits de l'homme, les exécutions extrajudiciaires et les meurtres délibérés et illégaux de civils palestiniens par l'armée israélienne - qu'il s'agisse de tirs de snipers ou de liquidations - violent leur droit à la vie. Ces actes sont également considérés comme des violations graves de la Convention de Genève, comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au sens du Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Ces crimes constituent à eux seuls l'un des principaux éléments du génocide israélien en cours contre les habitants de la bande de Gaza.
Selon le Statut de Rome, l'armée israélienne a commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en attaquant et bombardant des bâtiments et des zones résidentielles sans défense. Elle a également mené à dessein des attaques militaires contre des sites civils et leurs infrastructures, provoquant des préjudices considérables et durables. Tous ces actes exigent une responsabilisation immédiate de la part de la communauté internationale. Cette exigence est corroborée par une déclaration publiée hier par des experts des Nations unies, dans laquelle ils affirment
qu'“une telle démarche commence par Israël, la puissance occupante, qui a détruit Gaza, ainsi que les pays ayant apporté un soutien militaire, matériel et politique à la guerre et à l'occupation, qui portent tous une responsabilité à la fois juridique et morale”.