👁‍🗨 L'armée israélienne frappe l'école al-Fakhoora dans le nord de la bande de Gaza, faisant des dizaines de victimes.

Le message n’est plus “Je m'en prends aux combattants du Hamas ici et là”. Le message est le suivant : “Je veux que les gens soient chassés, je veux que les gens paient et meurent”.

Sur une photo d'archive, des Palestiniens réagissent après une attaque contre une école gérée par l'ONU abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 4 novembre 2023 [File Anas al-Shareef/Reuters].

👁‍🗨 L'armée israélienne frappe l'école al-Fakhoora dans le nord de la bande de Gaza, faisant des dizaines de victimes.

Plusieurs centaines de personnes avaient trouvé refuge dans cette école gérée par les Nations unies.

Le 18 novembre 2023

Des raids aériens israéliens ont tué des dizaines de personnes à l'école al-Fakhoora, gérée par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

Au moins 50 personnes ont été tuées dans le bombardement, a déclaré samedi le ministère palestinien de la santé.

Plusieurs centaines de personnes s'y seraient réfugiées, fuyant les attaques israéliennes incessantes. L'attaque aurait eu lieu aux premières heures de la matinée.

“Il y a des cadavres partout et les équipes médicales tentent d'évacuer les blessés”, a déclaré le correspondant d'Al Jazeera, Tareq Abou Azzoum, en provenance de la bande de Gaza.

Il a expliqué qu'en raison des combats dans le cadre de l'offensive terrestre israélienne dans le nord de la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens ont été contraints de se réfugier dans des écoles gérées par l'ONU à proximité de l'hôpital indonésien pour se protéger.

“Les civils qui se sont réfugiées à l'école al-Fakhoora dans le camp de réfugiés de Jabalia, dont beaucoup ont des problèmes médicaux, pensaient qu'elles pourraient y trouver refuge à l'abri de la violence. Mais l'armée israélienne semble envoyer un message : Fuyez vers le sud de la bande de Gaza”, a-t-il déclaré.

On n’est plus nulle part en sécurité à Gaza

Tamara Alrifai, porte-parole de l'UNRWA, a déclaré à Al Jazeera qu'elle avait vu les images “dévastatrices” en provenance de Jabalia après le bombardement, mais qu'elle n'avait pas été en mesure de contacter directement ses collègues sur le terrain.

“J'attends toujours les rapports de mes collègues à Gaza, mais ce que nous voyons, c'est un autre de ces incidents horribles, où les civils, les personnes qui ont cherché refuge dans un bâtiment protégé de l'ONU, ont payé de leur vie”, a-t-elle déclaré.

Selon Mme Alrifai, plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été contraints à un “exode” vers le sud après qu'Israël a ordonné leur évacuation pour faire place à ses opérations terrestres dans le nord, ce qui n'est pas sans rappeler les déplacements forcés précédents.

“Beaucoup de ceux qui sont restés dans le nord sont restés dans l'école de l'UNRWA parce qu'ils pensaient qu'ils y seraient un peu en sécurité, mais rien n'est sûr à Gaza, pas même nos écoles”, a-t-elle déclaré. “Malheureusement, les gens se réfugient dans nos bâtiments arborant le drapeau bleu en quête de protection, mais 70 de nos bâtiments ont été touchés, nous-mêmes ne sommes pas protégés.”

Alrifai a déclaré que sans compter l'attaque de samedi, 66 personnes ont été tuées alors qu'elles se réfugiaient dans des installations gérées par l'ONU.

L’“al-Shifa des écoles”

Le camp de réfugiés de Jabalia est la cible de frappes depuis des semaines, Israël affirmant qu'il abrite des combattants palestiniens.

La campagne de bombardements meurtriers du camp se poursuit malgré les condamnations de l'ONU et des gouvernements de la région.

L'armée israélienne a en outre frappé ces écoles à plusieurs reprises, ainsi que les installations gérées par les Nations unies. Sa guerre contre Gaza a tué plus de 12 000 Palestiniens jusqu'à présent, dont de nombreux enfants.

L'école al-Fakhoora avait déjà été frappée par l'armée israélienne à plusieurs reprises avant la guerre. L'école a été la cible de frappes en 2009, en 2014 et au début de ce mois.

Marwan Bishara, d'Al Jazeera, a déclaré que l'école est “l'al-Shifa des écoles” à Gaza, ciblée à plusieurs reprises par les forces israéliennes, tout comme l'hôpital al-Shifa, cible principale depuis le début de la guerre et soumis à un état de siège continu et à des raids incessants depuis des jours.

“Une école qui abrite des milliers de personnes ne fait pas l'objet d'une discrimination lorsqu'elle est bombardée depuis les airs ; cela a pour but de créer des dégâts, des pertes humaines, des souffrances et la mort”, a-t-il déclaré.

Lorsque vous attaquez une école qui abrite une telle concentration de personnes, vous envoyez un message qui ne se résume pas à “je m'en prends aux combattants du Hamas ici et là”. Le message est le suivant :

“Je veux que les gens soient chassés, je veux que les gens paient et meurent”.

https://www.aljazeera.com/news/2023/11/18/israeli-forces-strike-al-fakhoora-school-in-northern-gaza