👁‍🗨 L’armée israélienne tire sur des Libanais rentrant chez eux dans le sud du pays

Israël a déclaré avoir besoin de plus de temps pour effectuer son retrait, & qu'il ne quittera pas encore le Liban, incitant les Libanais à braver le danger & regagner leurs villes & villages occupés.

Un homme porte un blessé à Burj al-Muluk, près du village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, où les forces israéliennes sont restées stationnées le 26 janvier 2025 (© Karamallah Daher/Reuters).

👁‍🗨 L’armée israélienne tire sur des Libanais rentrant chez eux dans le sud du pays

Par Nader Durgham à Beyrouth, le 26 janvier 2025

Israël se refuse à respecter le délai de 60 jours pour retirer ses troupes du territoire libanais.

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L'armée israélienne a ouvert le feu sur des Libanais qui rentraient chez eux dans le sud du Liban dimanche, tuant au moins 15 personnes et en blessant 83 autres.

Les résidents libanais ont tenté de rentrer dans leurs villages en bravant les ordres de l'armée israélienne le jour de l'expiration du délai fixé pour le retrait de l'armée israélienne du territoire libanais.

Israël a déclaré vendredi qu'il maintiendra ses effectifs dans le sud au-delà de la date limite fixée dans le cadre d'un cessez-le-feu conclu avec le Hezbollah sous l'égide des États-Unis. Le gouvernement israélien a accusé le Liban de ne pas appliquer pleinement les termes de l'accord, qui exige le désarmement du Hezbollah dans le sud et le déploiement de l'armée libanaise dans la région.

L'accord, qui a mis fin à une année d'affrontements et à des mois de guerre entre les deux parties, stipule également que le Hezbollah doit se retirer au nord du fleuve Litani, au Liban.

Israël a déclaré avoir besoin de plus de temps pour effectuer son retrait et qu'il ne quittera pas encore le Liban, incitant les Libanais à braver le danger et regagner leurs villes et villages occupés.

Israël a également été accusé d'avoir commis des centaines de violations du cessez-le-feu au cours de la période de 60 jours, y compris des frappes aériennes régulières sur le Sud-Liban, et l'utilisation incessante de drones sur le territoire.

Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, a déclaré que les soldats ont ouvert le feu dimanche

“pour dissuader et éliminer les menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été repérés en approche”,

sans toutefois fournir la moindre preuve de ces prétendues menaces.

Plusieurs Libanais ont également été enlevés par des soldats israéliens, notamment dans la ville de Houla, dans le sud du pays.

Défiant les ordres d'Israël, des Libanais ont fait face aux chars et aux soldats israéliens en les sommant de quitter le territoire libanais.

https://x.com/TheCradleMedia/status/1883522400429711430

“Hello my ennemies, may you have a very very bad day. You came standing like this, and you get out like this. Take care, habibi”. [“Bonjour mes ennemis, je vous souhaite une très très mauvaise journée. Vous êtes venus comme ça, et vous repartez comme ça. Bonne continuation, habibi”]. Ali Mortada, journaliste pour Al Mayadeen au Liban le 26 janvier 2025 https://x.com/aliimortada/status/1883469641517076709

Nous attendons de l'État qu'il joue son rôle

Le Hezbollah, qui a subi de lourdes pertes dans sa guerre contre Israël mais a réussi à repousser la majeure partie des progressions terrestres de son ennemi, a déclaré qu'il attribue à l'État libanais la responsabilité d'assurer le retrait d'Israël.

“Nous sommes sur notre terre, et l'ennemi est celui qui a refusé de respecter l'accord, et a commis des violations incessantes du cessez-le-feu. C'est donc le peuple qui va libérer sa terre lui-même, au prix de son propre sang”,

a déclaré Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, à la chaîne de télévision Al-Manar du groupe.

“Nous voulons que l'État joue son rôle”, a-t-il ajouté.

L'armée libanaise, soutenue par les États-Unis, a accusé Israël de tergiverser sur son retrait.

Au moins un soldat de l'armée libanaise a été tué et un autre blessé par des tirs israéliens sur la route reliant Marwahin, Dhayra et Tyr.

Suivant les habitants et avançant parfois à leurs côtés, l'armée libanaise a pu se positionner dans plusieurs villages frontaliers lorsque l'armée israélienne s'est retirée.

Elle continue de surveiller les activités de l'armée israélienne à Maroun al-Ras, Mays al-Jabal, Kfar Kila et dans d'autres villes frontalières, où les habitants tentent de rentrer chez eux par la force.

Le président libanais Joseph Aoun, qui dirigeait l'armée du pays avant son élection, a félicité les habitants du Sud-Liban pour leur retour sur leurs terres, mais les a exhortés à faire preuve de retenue pour assurer leur sécurité.

“La souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban ne sont pas négociables, et j'assure le suivi de cette question au plus haut niveau afin de garantir vos droits et votre dignité”,

a-t-il déclaré dans un communiqué.

Alors que de rares bâtiments sont encore debout dans les villes frontalières du sud du Liban, les habitants ont déclaré aux médias locaux que ce qui compte pour eux, c'est “de pouvoir rentrer chez nous et pouvoir enfin reconstruire”.

Bâtiments dégradés à Naqoura, près de la frontière israélienne, dans le sud du Liban [© Ali Hankir/Reuters]

Dans la célèbre ville de Khiam, au sud du pays, les cloches des églises ont sonné et les mosquées ont fait écho à l'appel à la prière, tandis que les habitants déambulaient et circulaient en voiture au milieu des décombres et de la dévastation.

Les attaques d'Israël contre le Liban ont fait plus de 4 000 morts, la plupart pendant les deux mois de guerre entre septembre et novembre.

https://www.middleeasteye.net/news/israeli-forces-shoot-kill-lebanese-people-returning-south