💀 L’austérité, une condamnation à mort
L'ONU n'est pas défaillante. Elle agit exactement comme prévu : pour protéger l'empire & apaiser la conscience mondiale. Mais nous ne nous apaiserons pas. Nous serons témoins & nous résisterons.
💀 L’austérité, une condamnation à mort
Par Story Ember leGaïe, le 16 juin 2025
L'ONU vient d'abandonner des millions de personnes et appelle cela de l’“hyper-priorisation”
Les Nations unies ont annoncé une réduction quasi catastrophique de leurs opérations humanitaires. D'un appel de fonds de 44 milliards de dollars, elles sont passées à 29 milliards, soit une réduction de 34 % alors que le monde connaît des souffrances sans précédent. Il ne s'agit pas d'un ajustement budgétaire. Il s'agit d'un abandon massif, rebaptisé “hyper-priorisation”.
Seuls 5,6 milliards de dollars, soit 13 % de la contribution initiale, ont été collectés. Ce qui signifie qu'à Gaza, au Soudan, au Congo, au Myanmar, où le génocide, la famine et les déplacements forcés font rage, des millions de personnes seront livrées à la famine, à la mort et au désespoir, tandis que la “communauté internationale” calculera le coût et les bienfaits de leur survie.
Ce n'est pas de la neutralité. C'est de la complicité.
“Tout ce que nous demandons, c'est 1 % de ce que vous avez dépensé l'année dernière pour la guerre”. — Tom Fletcher, coordinateur des secours d'urgence de l'ONU
Imaginez un peu. Un pour cent.
Même pas un retrait complet de la guerre impérialiste. Juste une goutte d'eau sur les plus de 2 000 milliards de dollars dépensés en balles, en bombes et en armées frontalières.
Mais apparemment, même ça, c’est trop demander.
Qui a coupé le cordon ?
• Les États-Unis, autrefois le plus grand donateur de l'ONU, ont une nouvelle fois réduit leur aide étrangère sous Trump.
• L'Europe, se retranchant derrière “l'incertitude économique”, fait preuve de la même lâcheté en finançant les régimes frontaliers, les États policiers et le génocide israélien à Gaza.
• Les donateurs multilatéraux, obsédés par la “responsabilité budgétaire”, exigent l'austérité des populations affamées tout en subventionnant le pétrole, les armes et l'apartheid.
Ce n'est pas un problème de ressources. C'est un choix politique délibéré de laisser les pauvres du monde mourir en silence.
Ce que cela veut dire sur le terrain
• Au Soudan, déjà confronté au nettoyage ethnique et à la famine, les agences des Nations unies rationnent les trousses de premiers secours et ferment les centres d'alimentation.
• En République démocratique du Congo, les victimes de violences sexuelles n'ont plus accès aux soins d'urgence et les programmes de protection des témoins disparaissent du jour au lendemain.
• Au Myanmar, les réfugiés rohingyas, déjà abandonnés par l'Occident, se voient désormais dire qu'ils coûtent trop cher pour être sauvés.
Ils appellent cela du tri. Nous appelons cela de l'eugénisme par tableaux Excel.
“Nous avons été contraints de procéder à un tri pour la survie humaine. Le calcul est impitoyable et les conséquences déchirantes”.
— Tom Fletcher
Traduction : Certaines vies sont désormais officiellement trop gênantes pour être préservées.
Volker Türk avait raison
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a averti, sans détour, que ces coupes budgétaires “réconfortent les dictateurs et les autoritaires”. Il a raison. Privatiser les systèmes d'alerte précoce, supprimer le financement de la prévention des génocides et réduire au silence les observateurs des droits humains ne se limite pas à négliger les plus vulnérables, cela donne du pouvoir à leurs bourreaux.
Sans alerte précoce, pas de responsabilité juridique. Sans aide, pas de planche de salut. Sans témoins, pas de mémoire.
Voici comment le génocide se propage.
✖️ Soyons clairs
Il ne s'agit pas d'un échec humanitaire. Il s'agit de nécropolitique, c'est-à-dire la gestion de la vie et de la mort par ceux qui se considèrent habilités à décider qui est sacrifiable. Il s'agit d'une doctrine impérialiste d'austérité qui réduit les besoins humains à une marchandise et détermine qui a le droit de vivre en fonction de son utilité géopolitique.
Le Soudan est en sang. Gaza est en feu. Et la réponse du monde est : “Désolé, ça ne rentre pas dans le budget”.
Mais il y a toujours de l'argent pour la guerre. Il y a toujours des balles. Toujours des bombes. Toujours des sanctions.
Mais pas de pain. Pas d'eau. Pas de sécurité.
📣 Et maintenant ?
Nous construirons sans eux. Nous refuserons de laisser les institutions finançant le génocide décider qui est “prioritaire”. Nous mettrons toute notre rage dans le soutien populaire, l'entraide, la solidarité directe. Nous proclamerons les noms de ceux qui ont été rayés de la liste. Nous refuserons d'oublier.
L'ONU n'est pas défaillante. Elle fonctionne exactement comme prévu : pour protéger l'empire et apaiser la conscience mondiale.
Mais nous ne nous laisserons pas apaiser.
Nous serons témoins et nous résisterons.
Traduit par Spirit of Free Speech