đâđš L'Australie donne son feu vert aux missiles amĂ©ricains. Les Ătats-Unis balaient les rĂ©serves de l'Australie au sujet d'Assange
Australie & USA : une relation de domination & d'asservissement total. Washington balaie publiquement le sort dâAssange. L'Australie n'est quâune base militaire amĂ©ricaine avec des kangourous Ă©toilĂ©s.
đâđš L'Australie donne son feu vert aux missiles amĂ©ricains. Les Ătats-Unis balaient les rĂ©serves de l'Australie au sujet d'Assange
Par Caitlin Johnstone, le 30 juillet 2023
Deux informations sur les relations amĂ©ricano-australiennes sont tombĂ©es Ă peu prĂšs en mĂȘme temps et, ensemble, rĂ©sument bien l'histoire des relations amĂ©ricano-australiennes dans leur ensemble. La premiĂšre nous apprend que l'Australie a approuvĂ© la fabrication de missiles pour les Ătats-Unis, et la seconde que Washington a dit Ă l'Australie d'aller se faire voir au sujet de ses prĂ©occupations concernant la persĂ©cution du journaliste australien Julian Assange par les Ătats-Unis.
Les relations entre l'Australie et les Ătats-Unis sont particuliĂšrement bien illustrĂ©es par la façon dont elles sont rapportĂ©es par la presse grand public australienne, qui fait preuve d'une flagornerie honteuse.
Dans un article du Sydney Morning Herald publiĂ© vendredi et intitulĂ© "'Dossier sensible' : L'Australie va fabriquer et exporter des missiles vers les Ătats-Unis", le propagandiste de guerre Matthew Knott, formĂ© aux Ătats-Unis, rapporte avec exubĂ©rance le dernier dĂ©veloppement de l'absorption totale de l'Australie dans la machine de guerre amĂ©ricaine.
"L'Australie devrait commencer Ă fabriquer ses propres missiles d'ici deux ans dans le cadre d'un plan ambitieux qui permettra au pays de fournir des armes tĂ©lĂ©guidĂ©es aux Ătats-Unis et Ă©ventuellement de les exporter vers d'autres nations", rapporte Knott, ajoutant que "l'effort conjoint de fabrication de missiles est motivĂ© par la guerre en Ukraine, qui a mis en Ă©vidence une pĂ©nurie inquiĂ©tante de stocks de munitions dans les pays occidentaux, y compris aux Ătats-Unis".
Knott - sans doute plus connu pour avoir été publiquement invité par l'ancien premier ministre Paul Keating à "aller se pendre de honte" et à "disparaßtre du journalisme australien" en raison de sa virulente propagande de guerre contre la Chine - s'enthousiasme pour les merveilleuses opportunités que cette expansion vers le sud du complexe militaro-industriel pourra offrir aux Australiens.
"Outre la crĂ©ation d'emplois locaux, une industrie nationale de fabrication de missiles rendra l'Australie moins dĂ©pendante des importations et constituera une source supplĂ©mentaire fiable de munitions pour les Ătats-Unis", Ă©crit M. Knott avec enthousiasme dans ce qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par le Sydney Morning Herald comme un article d'actualitĂ©, et non d'opinion.
Un article publiĂ© le lendemain, Ă©galement dans le Sydney Morning Herald et Ă©galement par Matthew Knott, est intitulĂ© "Assange "a mis des vies en danger" : Un haut fonctionnaire exhorte l'Australie Ă tenir compte des prĂ©occupations des Ătats-Unis".
Il n'est pas inhabituel de voir ce type de manchette propagandiste conçue pour transmettre un message spécifique au-delà des reportages de Knott sur le sujet. En 2019, il a publié un article au titre bidon "'Un monstre, pas un journaliste' : Le rapport Mueller montre qu'Assange a menti sur le piratage russe".
"Le plus haut responsable de la politique Ă©trangĂšre des Ătats-Unis a exhortĂ© les Australiens Ă prendre conscience des prĂ©occupations amĂ©ricaines concernant la publication par Julian Assange de fuites d'informations classifiĂ©es, affirmant que le fondateur de WikiLeaks aurait mis des vies en danger et menacĂ© la sĂ©curitĂ© nationale des Ătats-Unis", Ă©crit M. Knott. "Dans les observations les plus acerbes et les plus dĂ©taillĂ©es formulĂ©es par un reprĂ©sentant de l'administration Biden sur la question, le secrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain Antony Blinken a dĂ©clarĂ© qu'Assange avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans l'une des plus grandes atteintes Ă des informations classifiĂ©es de l'histoire amĂ©ricaine, et qu'il avait Ă©tĂ© accusĂ© de conduite criminelle grave aux Ătats-Unis ".
Les dĂ©clarations de M. Blinken ont Ă©tĂ© exprimĂ©es lors d'une confĂ©rence de presse organisĂ©e dans le cadre du forum AUSMIN (Australia-US Ministerial Consultations), samedi, en rĂ©ponse Ă une question posĂ©e par M. Knott lui-mĂȘme.
Voici l'intégralité des commentaires de M. Blinken :
âEn rĂšgle gĂ©nĂ©rale, nous ne commentons pas les questions d'extradition, ni les procĂ©dures d'extradition. Je vous renvoie donc Ă notre ministĂšre de la justice pour toute question relative Ă l'Ă©tat d'avancement de l'affaire pĂ©nale, qu'il s'agisse de M. Assange ou de toute autre personne concernĂ©e. Je comprends vraiment et je peux certainement confirmer ce qu'a dit Penny sur le fait que cette question a Ă©tĂ© soulevĂ©e avec nous comme par le passĂ©. Je comprends les susceptibilitĂ©s, les inquiĂ©tudes et les points de vue des Australiens. Mais je pense qu'il est essentiel que nos amis australiens saisissent bien nos prĂ©occupations Ă ce sujet. Ce que notre ministĂšre de la justice a dĂ©jĂ dit publiquement et Ă plusieurs reprises, c'est que M. Assange a Ă©tĂ© accusĂ© de comportements criminels trĂšs graves aux Ătats-Unis, en raison de son rĂŽle prĂ©sumĂ© dans l'une des plus grandes compromissions d'informations classifiĂ©es de l'histoire de notre pays. Les actes qu'il est supposĂ© avoir commis risquent de porter gravement atteinte Ă notre sĂ©curitĂ© nationale, de profiter Ă nos adversaires et de mettre en danger des sources humaines nommĂ©ment dĂ©signĂ©es, en les exposant Ă un risque grave de prĂ©judice physique, et Ă un risque grave d'emprisonnement. Je ne dis cela que parce que, tout comme nous mesurons les sensibilitĂ©s ici en Australie, il importe que nos amis prennent en compte les sensibilitĂ©s amĂ©ricainesâ.
La raison pour laquelle Blinken ne cesse de rĂ©pĂ©ter le mot "risque" est que le Pentagone a dĂ©jĂ reconnu publiquement en 2013 que personne n'avait Ă©tĂ© lĂ©sĂ© par les fuites de Manning en 2010, que M. Assange est accusĂ© d'avoir publiĂ©es, de sorte que tout ce que les responsables amĂ©ricains peuvent faire, c'est affirmer de maniĂšre infondĂ©e qu'ils auraient pu potentiellement ĂȘtre lĂ©sĂ©s si les choses s'Ă©taient dĂ©roulĂ©es tout autrement dans une hypothĂ©tique chronologie alternative.
En rĂ©alitĂ©, M. Assange est persĂ©cutĂ© par les Ătats-Unis pour le seul motif d'avoir fait du bon journalisme. Ses reportages ont rĂ©vĂ©lĂ© des crimes de guerre commis par les Ătats-Unis, et ces derniers souhaitent crĂ©er un prĂ©cĂ©dent juridique qui permettrait d'emprisonner aux Ătats-Unis toute personne rĂ©vĂ©lant de tels actes criminels - non seulement les lanceurs d'alerte qui communiquent ces informations, mais aussi les Ă©diteurs qui les rendent publiques. Voici pourquoi mĂȘme les principaux organes de presse et les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme s'opposent sans Ă©quivoque Ă son extradition, car elle porterait un coup dĂ©vastateur Ă la libertĂ© de la presse dans le monde entier, sur ce qui constitue sans aucun doute le thĂšme le plus grave que des journalistes puissent traiter.
L'Australie s'apprĂȘte donc Ă devenir le fournisseur d'armes du Pentagone dans l'hĂ©misphĂšre sud - alors qu'elle fonctionne dĂ©jĂ comme un outil militaire et de renseignement amĂ©ricain, se prĂ©parant Ă soutenir Washington dans une guerre contre la Chine, tellement soumise Ă l'empire qu'elle n'est mĂȘme pas autorisĂ©e Ă savoir si des armes nuclĂ©aires amĂ©ricaines se trouvent sur son propre sol - et le plus haut diplomate de Washington balaie publiquement d'un revers de main le fait qu'elle ait exprimĂ© son inquiĂ©tude au sujet d'une affaire juridique historique, oĂč un citoyen australien est persĂ©cutĂ© par le gouvernement le plus puissant du monde parce qu'il est un bon journaliste.
On ne saurait rĂȘver d'une illustration plus explicite de la prĂ©tendue "alliance" entre Australie et Ătats-Unis. Chacun peut aisĂ©ment constater qu'il ne s'agit pas d'un partenariat Ă©quitable entre deux nations souveraines, mais d'une relation de domination et d'asservissement total. Je ne plaisantais qu'Ă moitiĂ© lorsque j'ai Ă©crit l'autre jour que notre symbole national devrait ĂȘtre le kangourou Ă©toilĂ©.
L'Australie n'est pas une véritable nation. C'est une base militaire américaine avec des marsupiaux.