👁🗨 Le chef de l'armée libanaise a le vent en poupe à la veille de l'élection présidentielle
L'allié chrétien du Hezbollah a retiré sa candidature et appuyé celle du chef des Forces armées libanaises, soutenu par les États-Unis, à la veille d'une élection attendue de longue date.
👁🗨 Le chef de l'armée libanaise a le vent en poupe à la veille de l'élection présidentielle
Par la rédaction de The Cradle, le 8 janvier 2025
Sleiman Frangieh, leader du Mouvement Marada et proche allié du Hezbollah, a retiré sa candidature de la course à la présidence libanaise le 8 janvier pour soutenir le commandant de l'armée libanaise, Joseph Aoun, soutenu par les Etats-Unis.
Ce retrait intervient un jour avant une session parlementaire prévue de longue date pour mettre fin à plus de deux ans de vide présidentiel et d'impasse politique.
“Maintenant que les conditions de l'élection d'un président de la République sont réunies demain, et compte tenu de la tournure des événements, j'annonce le retrait de ma candidature, qui n'a jamais constitué un obstacle au processus électoral”,
a déclaré M. Frangieh mercredi soir par le biais de X.
“Tout en remerciant tous ceux qui ont voté pour moi, je soutiens - conformément à ce que j'avais annoncé au préalable - le général Joseph Aoun, qui a les qualifications nécessaires pour préserver la position du président en tête du gouvernement. Je souhaite au Parlement de connaître le succès dans le processus électoral et à la nation de passer cette étape dans l'unité, la prise de conscience et le sens des responsabilités”, a-t-il ajouté.
La présidence libanaise est vacante depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Les forces politiques libanaises sont depuis dans l'impasse en raison de l'absence de consensus sur le choix d'un candidat et de l'échec de plusieurs tentatives d'élection du président par le parlement.
Les deux principaux candidats sont le commandant des Forces armées libanaises (FAL), soutenu par les États-Unis, Joseph Aoun (sans lien de parenté avec l'ancien président Michel Aoun), et Jihad Azour, ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI) et ancien ministre des Finances, dont le nom a été avancé lors des tentatives d'élection d'un président en 2023.
Le chef du Mouvement patriotique libre (MPL), Gebran Bassil, dont le parti est opposé à M. Aoun, a fait pression en faveur de M. Azour, tout en exprimant son penchant pour la candidature de l'ancien ministre et activiste de la société civile Ziad Baroud.
Le commandant des forces armées libanaises, ami proche de l'ambassadeur des États-Unis, est depuis plus de deux ans l'un des grands noms de cette course à la présidence qui piétine, en dépit de l'opposition de certaines forces politiques.
Il a bénéficié du soutien des États-Unis et de l'Arabie saoudite, et reste le candidat favori de Washington.
En octobre, le journal Al-Akhbar a rapporté que les États-Unis espèrent utiliser M. Aoun et sa direction des FAL pour contrer le Hezbollah à l'intérieur du Liban.
De nombreuses personnes, dont Nabih Berri, leader du mouvement Amal et président du Parlement, ont souligné que l'élection de M. Aoun nécessiterait une modification de la constitution, étant donné qu'il est actuellement fonctionnaire et qu'il ne peut se présenter à la présidence que deux ans après avoir démissionné de son poste de chef de l'armée.
Toutefois, selon un article du journal Nahar , le parti de M. Berri serait “enclin” à soutenir M. Aoun.
Des sources proches du mouvement Amal ont déclaré que le parti
“a réaffirmé son soutien au consensus entre les Libanais” et que “si ce consensus vise à élire le commandant de l'armée, nous le soutiendrons”.
Bien que le Hezbollah soit resté attaché à M. Frangieh avant son retrait, il a également fait savoir qu'il n'est pas opposé à la candidature d'Aoun. Un responsable du Hezbollah a récemment déclaré que le groupe de résistance n'a aucun problème avec la candidature de Samir Geagea, le chef du parti des Forces libanaises (FL).
Selon le journal Al-Akhbar, Samir Geagea a déclaré lors d'une rencontre avec l'émissaire saoudien Yazid bin Farhan mercredi qu'il ne soutiendra le commandant de l'armée que si le Hezbollah et le Mouvement Amal le font tous deux.
M. Geagea a confié à M. bin Farhan qu'il n'élirait pas un candidat qui refuse de le rencontrer et de discuter de son projet, et qui veut “s'imposer par la force sans descendre de son trône”, a écrit Al-Akhbar , citant des sources bien informées.
Le chef des FL, qui s'est porté candidat,
“s'efforce de faire disparaître tous les candidats, en particulier M. Aoun, afin d'avoir le champ libre et de pouvoir se présenter après la chute de tous les autres candidats comme une évidence”,
a ajouté l'article en citant des sources informées.
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a déclaré plus tôt mercredi que le Liban élira son président demain.
“Aujourd'hui, pour la première fois depuis le début du vide présidentiel, je suis heureux car, si Dieu le veut, nous aurons demain un nouveau président de la république”,
a déclaré M. Mikati lors d'un événement organisé pour le lancement de la stratégie nationale pour la gestion coordonnée des ordures ménagères.
Alors que d'autres expriment également leur confiance, certains estiment que la session de jeudi devrait se solder par un échec.
Le député libanais Haidar Nasser a déclaré mercredi à Sputnik que la prochaine session pourrait échouer en raison de l'absence persistante de consensus.
Des sources parlementaires citées par Shafaq ont déclaré qu'un scénario possible est la “répartition délibérée des votes de manière à empêcher tout candidat de s'assurer la victoire”.
L'élection a lieu deux semaines avant la fin d'une période de cessez-le-feu de 60 jours au cours de laquelle le Hezbollah est censé se retirer au nord du fleuve Litani sous la direction de l'armée libanaise.
Israël, qui lui devrait retirer ses troupes du Sud-Liban dans les 60 jours, a fait savoir qu'il prolongerait peut-être la présence de son armée dans le pays.
Le Hezbollah a récemment déclaré à plusieurs reprises que l'armée et l'État libanais ont désormais l'occasion de prouver qu'ils sont capables de protéger le Liban contre les attaques et les violations israéliennes.