👁‍🗨 Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à une pause humanitaire dans la bande de Gaza

“La confusion et la léthargie inacceptables de ce processus ont péniblement conduit à l'adoption d'un texte bien loin de refléter la gravité de la catastrophe humanitaire à Gaza”, selon MSF.

Des milliers de Palestiniens ont fui vers le sud de la bande de Gaza après qu'Israël a envoyé des avertissements demandant aux habitants de quitter leurs maisons dans le nord de la bande de Gaza (AP).

👁‍🗨 Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à une pause humanitaire dans la bande de Gaza

Par Jessica Corbett*, le 15 novembre 2023

Médecins sans frontières a dénoncé mercredi soir la faiblesse de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur Gaza, qui préconise “des pauses et des corridors humanitaires urgents et prolongés” plusieurs semaines après les bombardements et les opérations terrestres d'Israël.

“Une population, dans sa totalité, a été assiégée et privée des moyens les plus élémentaires de survie, y compris l'accès à des soins médicaux vitaux. Tout cela pendant que les membres du Conseil délibéraient”, a déclaré le Dr Christos Christou, président international de Médecins sans frontières (MSF).

“La confusion et la léthargie inacceptables de ce processus a finalement abouti à l'adoption d'un texte qui est loin de refléter la gravité de la catastrophe humanitaire à Gaza”, a poursuivi M. Christou. “La résolution adoptée aujourd'hui ne reconnaît pas à quel point cesser durablement des hostilités est nécessaire pour sauver des vies et permettre l'aide humanitaire. Les pauses humanitaires, aussi longues soient-elles, sont insuffisantes.”

MSF, qui s'efforce de fournir des soins médicaux dans l'enclave assiégée, exige

“la mise en œuvre immédiate d'un arrêt durable des hostilités garantissant la sûreté et la sécurité des civils, des malades et du personnel humanitaire et médical dans toute la bande de Gaza”.

https://x.com/MSF/status/1724770045102833905

Il s'agit de la première résolution relative à Gaza à être adoptée par le Conseil de sécurité depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre, au cours de laquelle environ 1 200 Israéliens ont été tués et 240 autres ont été pris en otage. Depuis lors, les forces israéliennes ont tué plus de 11 000 Palestiniens, en ont blessé des milliers d'autres, ont dévasté les infrastructures civiles et ont déplacé environ 70 % des 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza.

La résolution, qui “appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d'autres groupes, en particulier les enfants”, a été adoptée par 12 voix contre 0, avec trois abstentions - celles de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Selon Associated Press, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont abstenus parce que la résolution ne condamnait pas l'attaque initiale du Hamas, tandis que la Russie s'est abstenue parce qu'elle n'exigeait pas de cessez-le-feu humanitaire. Ces trois pays, ainsi que la Chine et la France, disposent d'un droit de veto, que les États-Unis ont utilisé pour une résolution antérieure appelant à des “pauses humanitaires”.

Israël reçoit près de 4 milliards de dollars d'aide militaire annuelle des États-Unis et le président américain Joe Biden a demandé 14,3 milliards de dollars supplémentaires en réponse à ce que les critiques et les experts décrivent comme la guerre “génocidaire” d'Israël contre Gaza.

Louis Charbonneau, directeur de Human Rights Watch à l'ONU, a déclaré mercredi soir :

“Que les États-Unis aient finalement cessé de paralyser le Conseil de sécurité sur Israël et la Palestine pour que cette résolution sur le sort des enfants de Gaza puisse aller de l'avant devrait être un avertissement pour les autorités israéliennes quant à la forte mobilisation mondiale, y compris parmi leurs alliés.”

Selon U.N. News, Riyad Mansour, observateur permanent de l'État de Palestine, a déclaré au Conseil de sécurité qu'il “aurait dû tenir compte de l'appel de l'ONU et de toutes les organisations humanitaires de la planète en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire”.

Faisant allusion à une résolution adoptée à la fin du mois dernier, il a ajouté que le Conseil “aurait dû au moins se faire l'écho de l'appel de l'Assemblée générale en faveur d'une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à une cessation des hostilités”.

“C'est un échec de l'humanité d'une ampleur terrifiante”, a déclaré M. Mansour à propos de la situation actuelle à Gaza. “Mais pour l'instant, l'urgence est de sauver des vies. Il faut mettre un terme aux tueries et aux déplacements forcés, permettre l'entrée de l'aide humanitaire, en garantir l'accès, protéger les civils et les infrastructures civiles.

“Il faut mettre fin à cette folie”, a-t-il affirmé. “L'heure de la paix a sonné.”

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* Jessica Corbett est rédactrice en chef et collaboratrice de Common Dreams.

https://www.commondreams.org/news/un-security-council-gaza