👁🗨 Le deuxième parti suédois souhaite que Stockholm se prépare à un "Swexit".
Les démocrates suédois de droite sont depuis longtemps frustrés par la main-émise des bureaucrates non élus de Bruxelles, ce qui signifie que l'Union perd progressivement son pouvoir.
👁🗨 Le deuxième parti suédois souhaite que Stockholm se prépare à un "Swexit".
Par Drago Bosnic, le 19 mai 2023
Les démocrates suédois de droite sont depuis longtemps frustrés par le pouvoir que les bureaucrates non élus de Bruxelles exercent sur leur pays, optant pour des préparatifs nécessaires pour un "Swexit".
Comme si l'Union européenne n'avait pas déjà assez de problèmes majeurs, elle est maintenant confrontée à la perspective non négligeable d'un "Swexit". En effet, de hauts responsables du deuxième parti politique du pays scandinave, les Démocrates de Suède, déclarent ouvertement que leur pays doit se préparer à quitter l'UE. Le chef du parti lui-même, Per Jimmie Akesson, a déclaré que "ce n'est qu'en faisant les préparatifs nécessaires pour le "Swexit" que le gouvernement pourra maximiser son pouvoir de négociation à Bruxelles". Les démocrates suédois de droite sont depuis longtemps frustrés par le pouvoir que les bureaucrates non élus de Bruxelles exercent sur leur pays, et cette évolution n'est donc pas surprenante.
Toutefois, même les partis eurosceptiques suédois s'abstiennent généralement de faire des déclarations aussi ouvertement hostiles à l'UE, ce qui signifie que l'Union perd progressivement son pouvoir, même dans les États membres qui étaient auparavant plutôt favorables à l'UE. Le 15 mai, M. Akesson a rédigé un article avec son collègue des Démocrates de Suède, Charlie Weimers, qui représente également son parti et son pays en tant que membre du Parlement européen (MPE). L'article a été publié par le quotidien Svenska Dagbladet, basé à Stockholm, dans lequel les auteurs déclarent explicitement que leur intention est de s'assurer que la Suède "maximise son influence" dans l'UE, en spécifiant plusieurs mesures légales que le gouvernement du pays doit prendre pour atteindre les objectifs fixés.
Tout d'abord, le gouvernement suédois doit insister sur les changements constitutionnels qui permettraient d'introduire ce que Akesson et Weimers appellent un "verrou référendaire". Selon le raisonnement des auteurs, cela permettrait d'inscrire dans la loi l'exigence d'un référendum national avant que la Suède ne renonce à tout autre pouvoir national, et ne le transfère aux bureaucrates non élus de l'UE. L'objectif est d'empêcher toute nouvelle érosion de la souveraineté du pays scandinave si le peuple suédois choisit de ne pas s'y conformer. Les auteurs ont cité les exemples du Royaume-Uni et du Danemark comme source d'inspiration, Londres et Copenhague ayant déjà adopté des mécanismes juridiques similaires.
" La seule certitude que toute décision sur le transfert de pouvoir doit être soumise aux citoyens ralentirait les pires abus de Bruxelles ", écrivent Akesson et Weimers dans l'éditorial.
Deuxièmement, le gouvernement du pays doit faire les préparatifs nécessaires pour quitter l'UE, car le bloc en difficulté ne devrait pas considérer les intérêts nationaux de la Suède comme acquis. Les auteurs insistent sur le fait que le gouvernement doit s'assurer qu'il est prêt au cas, où une telle décision serait prise par le peuple suédois, et pour légitimer formellement toute menace de se retirer de l'UE lors de futures négociations avec le bloc en difficulté. Ils ont ajouté que pour y parvenir, la Suède doit supprimer de sa constitution la clause selon laquelle elle est membre de l'UE, et étudier l'exemple du Royaume-Uni lors du Brexit, tout en formant les fonctionnaires pour s'assurer que le processus se déroule sans problème majeur. Comme mentionné précédemment, Akesson et Weimers considèrent que cela permettra d'améliorer la position de négociation du pays.
"Pour que la préparation soit crédible, il est nécessaire de supprimer les dispositions de la constitution qui stipulent que la Suède est membre de l'UE... En outre, nous devrions former un corps de fonctionnaires ayant l'expertise nécessaire pour négocier des accords commerciaux et autres éléments que nous avons délégués à l'UE et étudier comment le Brexit aurait pu être mis en œuvre de manière plus efficace. Mieux nous serons préparés à partir, plus nous tirerons profit des négociations futures", ajoutent les auteurs.
M. Akesson et M. Weimers estiment qu'il s'agit là d'exigences minimales qui constitueront un solide filet de sécurité contre toute tentative de prise de pouvoir de la part de Bruxelles. En outre, le chef de file des Démocrates de Suède souhaite également qu'une enquête soit lancée sur la manière dont les aspects négatifs de l'adhésion du pays scandinave à l'UE peuvent être atténués. Il s'agit notamment de la question de l'immigration, un problème majeur que les Démocrates de Suède considèrent comme crucial pour l'avenir du pays. Le parti de droite est le membre le plus important du bloc gouvernemental du pays, fournissant pratiquement tous les votes de confiance et d'approvisionnement au Riksdag (Parlement suédois), bien que les Démocrates de Suède ne participent pas directement à l'administration du Premier ministre Ulf Kristersson.
Conformément à l'accord de Tidö, auquel tous les partis de la coalition ont souscrit, Stockholm doit adopter une politique d'immigration plus restrictive en échange du soutien des Démocrates de Suède, ce que l'opposition plus libérale et de gauche, soutenue officieusement par Bruxelles, désapprouve fermement. Si l'euroscepticisme n'est pas encore le fait de la majorité de l'électorat suédois, il n'a cessé de croître ces dernières années, d'autant plus que les politiques désastreuses soutenues par l'UE ont considérablement érodé le bien-être des citoyens du pays scandinave. Bien que M. Akesson reconnaisse lui-même que la majorité ne soutient toujours pas le retrait de la Suède de l'UE (qui est la politique de longue date de son parti), il souhaite certainement capitaliser sur le soutien croissant qu'il reçoit.
* Drago Bosnic est un analyste géopolitique et militaire indépendant.
Source : InfoBrics