👁🗨 “Le diable dans la peau”
Israël est la nation qui épouse l'idéologie génocidaire d'Amalek : “tuer hommes & femmes, enfants & nourrissons, bœufs & brebis, chameaux & ânes”, & éradiquer toute “graine” susceptible de survivre.
👁🗨 “Le diable dans la peau”
Deuxième partie* : L'effet Amalek
Par Scott Ritter, le 9 avril 2024
“Compassion pour le diable” - Première partie
“Souvenez-vous de ce qu'Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible. Et nous nous en souvenons”. — Benjamin Netanyahu
La graine d'Amalek
“S'il vous plaît, permettez-moi de me présenter...”
29 janvier 2024
Les forces de défense israéliennes (FDI) étaient depuis plusieurs jours engagées dans de violents combats avec les combattants du Hamas dans toute la ville de Gaza. Afin de faire la distinction entre combattants et non-combattants, les FDI ont ordonné l'évacuation de certaines parties de la ville de Gaza. Bashar Hamada a fait monter sa femme et ses trois enfants, ainsi que deux cousins - Layan Hamada, 15 ans, et Hind Rajab, 6 ans - dans sa Kia Picanto noire et a commencé à rouler vers le sud, pour se mettre à l'abri.
Vers 13h30, alors qu'il s'engageait dans un rond-point de la banlieue de Tel al-Hawa, la Kia que conduisait Bashar a été la cible de tirs de chars israéliens qui avaient pris position autour du rond-point. Bashar, sa femme et ses trois enfants ont été tués. Sur la banquette arrière, Layan et Hind étaient blessées et couvertes de sang.
Peu après l'arrêt des tirs, Layan a trouvé le téléphone de son oncle et a appelé un autre oncle à Gaza pour lui dire que Bashar et sa famille était morts. La qualité de la communication étant médiocre, l'oncle a raccroché et appelé des parents en Allemagne, qui ont contacté le Croissant-Rouge palestinien (PCRS) pour l'informer de l'incident, avant de rappeler Layan.
Layan, a raconté plus tard Mohammed Salem Hamada, le parent en Allemagne qui a passé l'appel, m'a dit que son père et ma tante - sa mère est ma tante - avaient été abattus et qu'ils étaient tous morts. Elle m'a dit que les soldats des FDI [Forces de défense israéliennes] leur tiraient dessus et que les chars se rapprochaient d'elles.
Layan a expliqué qu'elle avait reçu une balle dans la jambe, tout comme Hind, âgée de 6 ans. Layan a dit à Mohammed
qu'“elle ne pouvait pas évaluer la gravité de sa ou de ses blessures parce qu'elle était couverte - toutes deux étaient couvertes - de sang”.
Layan a ensuite tendu le téléphone à Hind, qui a dit à Mohammed :
“S'il te plaît, aide-nous. S'il te plaît, viens nous sauver. Venez nous sauver.”
Mohammed s'est effondré. “Je pleurais littéralement parce que je ne pouvais rien faire, et je pense que toute ma famille était dans le même état”.
Sa femme a pris le téléphone de l'homme en pleurs.
“Mon cœur”, a-t-elle dit à Hind, “n'aie pas peur, Dieu te chérit et il prendra soin de toi”.
“D’accord”, a répondu Hind doucement.
Vers 14 h 40, quelqu’un du Croissant-Rouge palestinien a contacté Layan.
Layan a décroché le téléphone. “Allô ?”
“Bonjour, ma chérie”, a répondu l'opérateur.
“Ils nous tirent dessus”, a dit Layan. “Le char est à côté de moi”.
“Vous êtes cachées ?” a demandé l'opérateur.
“Oui”, a répondu Layan, dans la voiture. “Nous sommes juste à côté du char.”
La conversation a été interrompue par des coups de feu et les cris de Layan, 15 ans, tuée par des soldats israéliens.
Quelques minutes plus tard, l'opérateur du PCRS a rappelé le numéro.
Hind, six ans, a répondu.
“J'ai tellement peur”, a dit Hind. “S'il te plaît, viens. Dis à quelqu'un de venir me chercher, s'il te plaît.”
l'opérateur a tenté de calmer la fillette en lui demandant si elle voulait réciter un verset du Coran avec lui. “Nous pouvons réciter quelques versets et dire quelques prières. Qu'en penses-tu ?”
Hind a répondu en récitant un passage du Coran.
“Bravo”, a répondu l'opérateur. “Tu le connais par cœur”.
“S'il te plaît, sors-moi d'ici”, a dit Hind, mais l'opérateur n’a pas compris.
“Qu'est-ce que tu as dit, ma chérie ?”
“S'il te plaît, viens me chercher”, répète Hind.
Le PCRS essayait frénétiquement de se coordonner avec les FDI pour obtenir l'autorisation d'envoyer une ambulance sur les lieux afin de secourir Hind. Vers 16h30, l'autorisation a finalement été obtenue et, après s'être mis d'accord sur l'itinéraire que les secouristes allaient emprunter (les Israéliens ont fourni au PCRS une carte indiquant l'itinéraire), une ambulance et deux secouristes - Yusuf Zeino et Ahmed al-Madhoun - sont partis, en direction du rond-point de Tel al-Hawa.
Pour calmer Hind, l'opérateur du PCRS a mis la fillette en contact avec sa mère.
“Tu me manques, maman”, a dit Hind à sa mère.
Sa mère a essayé de la rassurer, mais alors que les secours se rapprochaient du site, l'opératrice du PCRS a repris l'appel pour guider les sauveteurs jusqu'à elle.
Les derniers mots de Hind à sa mère ont été : “Ne me laisse pas, maman. J'ai faim. Je suis blessée.”
L'opératrice a demandé ce qu'il en était des autres passagers du véhicule.
“Je t'ai dit qu'ils étaient morts”, a répondu Hind.
Vers 18 heures, Yusuf Zeino et Ahmed al-Madhoun sont arrivés sur les lieux, avançant doucement vers la Kia noire, qui était en vue. “J'y suis presque”, a dit Zeino au dispatcheur du PCRS.
“Le tank est juste à côté de moi”, a dit Hind à l'opératrice du PCRS. La peur dans sa voix était palpable. “Il se rapproche de moi”.
Yusuf Zeino a précisé que les Israéliens les visaient avec des lasers, les points verts dansant autour de leurs corps et sur l'ambulance.
“Il est vraiment tout près”, a dit Hind, sa voix n'étant plus qu'un murmure. “Venez et emmenez-moi.”
À ce moment-là, les tirs et les explosions ont retenti sur le téléphone de l'opérateur du Croissant-Rouge palestinien, avant que la ligne ne soit coupée.
Yusuf Zeino et Ahmed al-Madhoun ont été tués par un tir de char qui a fait exploser l'ambulance dans laquelle ils se trouvaient.
Hind Rajab a été tuée par une dernière rafale de mitrailleuse.
Compte tenu du degré et de l'ampleur de la collecte de renseignements par Israël à Gaza, il ne fait aucun doute que les FDI surveillaient les téléphones utilisés par Hind, les médecins et le Croissant-Rouge palestinien.
Elles ont entendu les appels à l'aide de la petite Hind.
Elles ont entendu les sauveteurs arriver sur les lieux.
Et elles les ont assassinés de sang-froid.
Une vidéo mise en ligne par un journaliste israélien, Yinon Magal, montre des soldats israéliens dansant bras dessus, bras dessous, en clamant :
“Je m'en tiens à la mitva [note : une “bonne mort” qui présente un bénéfice pour la personne qui l'accomplit ainsi que pour le monde entier], pour effacer la graine d'Amalek”. Les soldats poursuivent. “Nous suivons la devise : ‘Pas de civils non impliqués à Gaza’”.
La “graine d'Amalek” devait être détruite.
C'est ainsi que la jeune Hind Rajab a été assassinée, ainsi que six membres de sa famille élargie et deux courageux ambulanciers envoyés pour la sauver.
Le faux prophète
“J’ai regardé avec joie pendant que vos rois et reines
Se sont battus pendant dix décennies pour les dieux qu’ils ont créés".
Ce fut littéralement un pacte avec le diable.
Hannah, la première femme d'Elkana, était stérile. Son incapacité à donner naissance à un enfant fut pour elle une source de grandes souffrances morales. Lors du pèlerinage annuel de sa famille à Silo, où se trouvait le tabernacle de Moïse et l'arche d'alliance, Hannah a prié à l'entrée du sanctuaire pour que Dieu la bénisse en lui offrant un enfant.
Elie, le grand prêtre de Silo et le juge, ou chef spirituel, du peuple juif, entendit les prières d'Hannah et lui demanda pourquoi elle priait ainsi. Après avoir entendu les supplications d'Hannah, Elie lui dit : “Va en paix et que le Dieu d'Israël te donne ce que tu lui as demandé”.
Hannah tomba enceinte et donna naissance à un fils qu'elle appela Samuel. Hannah emmena Samuel à Silo, où elle le confia à Elie pour qu'il l'élève comme un saint.
Le livre de Samuel, dans l'Ancien Testament, raconte avec force détails la naissance de Samuel et la façon dont il s'est retrouvé au service d'Elie. Il y a cependant un problème : il s'agit d'un faux récit.
L'Ancien Testament présente Silo comme un site religieux d'une grande sainteté et d'une extrême importance, où le tabernacle de Moïse se trouvait depuis des siècles. Les personnes chargées de surveiller le tabernacle, où l'arche était conservée, étaient exclusivement issues de la lignée de Moïse, et en particulier de son fils, Aaron.
Le problème est que Silo n'était pas le site d'origine du Tabernacle. Et c'est là que réside la source de la controverse. Selon la Torah juive, le site d'origine du Tabernacle était le Mont Ebal, près de l'actuelle Naplouse. Pourtant, la Torah juive ne permet pas de comprendre comment et pourquoi le tabernacle a été déplacé à Silo.
Il existe cependant un texte connu sous le nom de Pentateuque samaritain, dont les Samaritains et les historiens pensent qu'il est antérieur à la Torah juive et qu'à ce titre, il devrait être considéré comme faisant autorité sur certaines questions, telles que l'emplacement du Tabernacle originel, que les Samaritains considèrent comme étant le mont Gerizim, une hauteur située à côté du mont Ebal. Et, contrairement aux Juifs, les Samaritains racontent avec force détails comment le Tabernacle a été déplacé de son lieu d'origine (le mont Gerizim) à Silo - par Elie.
Selon les Samaritains, Elie, un homme relativement jeune de 50 ans à l'époque, a organisé une sorte de coup de force contre le grand prêtre du Tabernacle, Uzzi ben Bukki. Après avoir procédé à des sacrifices et à des holocaustes en violation de la loi religieuse (par exemple en brûlant la viande sans sel), Elie fut excommunié. Dans un accès de colère, Elie, alors trésorier du temple et détenteur des richesses du Tabernacle, prit la fuite avec un grand nombre de Juifs, et les emmena avec l'Arche d'Alliance à Silo, où il établit un nouveau Tabernacle.
Elie permit à ses deux fils de profaner le Tabernacle : ils s'enivrèrent, volant les offrandes des fidèles et eurent des relations sexuelles avec les femmes vierges qui servaient le Tabernacle. Selon la Torah juive, Dieu a maudit Élie et ses fils. Les fils ont été vaincus lors d'une bataille contre les Philistins, au cours de laquelle ils ont perdu le contrôle de l'Arche d'Alliance qu'ils avaient emportée dans la bataille pour soutenir le moral des Israélites. En apprenant la mort de ses fils, Elie mourut à son tour.
Samuel, le fils d'Hannah, prit la relève en tant que grand prêtre à Silo.
Mais Samuel venant de la tribu d'Ephraïm, il lui était interdit, en tant que tel, de servir en tant que grand prêtre, ou juge, d'Israël.
La Torah juive tente de résoudre ce problème en reconstruisant une lignée manifestement fausse pour Samuel - dans le cadre de la même réécriture biblique qui déplace le Tabernacle de Gerizm à Ebal, et d'Ebal à Silo, sans explication adéquate.
Quel est le lien avec Amalek ?
Dans le Livre de Samuel, c'est Samuel qui supervise le transfert de l'autorité religieuse des Juges aux Rois - sur l'insistance du peuple, et non sur l'ordre de Dieu. Et c'est à Saül, le premier roi hébreu, que Samuel, prétendant parler au nom de Dieu, ordonna de tuer tous les habitants d'Amalek, une nation rivale de l'ancien Israël.
“Voici ce que dit le Seigneur tout-puissant”, dit Samuel à Saül. “Je punirai les Amalécites pour ce qu'ils ont fait à Israël lorsqu'ils l'ont abandonné lors de sa remontée d'Égypte. Va attaquer les Amalécites et détruis tout ce qui leur appartient. Frappe Amalek. Tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes.”
C'est sur cette référence biblique que Benjamin Netanyahou s'est appuyé pour exhorter Israël à “se souvenir de ce qu'Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible”.
Et c'est sur ce passage que les soldats de Tsahal qui dansent basent leur mitvah.
Un sentiment de très grande foi de leur part !
Mais lorsque Samuel a parlé à Saül, il n'a pas prononcé les paroles de Dieu, mais celles d'un usurpateur, d'un faux prophète qui avait hérité du tabernacle corrompu d'un prêtre déchu.
Dieu n'a pas ordonné à Saül de tuer les Amalécites.
C'est Samuel qui l'a fait.
Samuel ne pouvait parler au nom de Dieu.
Parce qu'il n'était pas prêtre consacré.
Et que dit encore la Bible à propos de Samuel ?
Après la mort de Samuel, le roi Saül a cherché à tirer parti de sa sagesse au sujet d’une bataille imminente. Mais au lieu de prier Dieu, Saül s'adresse à la sorcière d'Endor. Celle-ci invoque le fantôme de Samuel, qui prophétise alors la mort de Saül au combat.
Mais le ciel ne peut être profané par les incantations d'une sorcière. L'esprit invoqué par la sorcière d'Endor n'était pas celui de Dieu, mais plutôt celui de Satan, un démon - suggérant que Samuel, comme Elie avant lui, était un serviteur du diable dès le départ.
Les voies de Tawûsî Melek sont impénétrables...
Au nom des Dix
“J'ai chevauché un tank et eu rang de général
Quand la guerre-éclair faisait rage et que les cadavres empestaient...”
Le 3 novembre 2023, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a écrit une lettre aux officiers et aux troupes israéliennes servant à Gaza.
“Le fondement de l'existence de la nation millénaire d'Israël est la lutte constante pour nos vies et notre liberté”, a écrit M. Netanyahu. “La lutte actuelle contre les assassins du Hamas est un nouveau chapitre de l'histoire”, a-t-il ajouté, exhortant les soldats à “se souvenir de ce qu'Amalek vous a fait”, avant de conclure : “C’est une guerre entre les enfants de la lumière et les enfants de l'obscurité”.
Les paroles de M. Netanyahou, des instructions claires reprises et appliquées par les soldats auxquels il s'adressait, ont introduit la notion de droiture morale dans la cause israélienne, faisant appel à la religion et la tradition pour attaquer ceux qui pourraient sinon remettre en question la légitimité de leurs actes.
Le peuple palestinien a été réduit à rien de plus que la “graine d'Amalek”, pour citer les soldats israéliens exaltés par les encouragements à la violence de M. Netanyahu. Et le châtiment israélien sera, littéralement, de nature biblique, un conflit de la Bible, justifié par la Bible et, en tant que tel, juste aux yeux de Dieu.
Peu après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a comparé la “graine d'Amalek” des temps modernes (les citoyens de Gaza) à des animaux.
“[Israël impose] un blocus total à Gaza”, a déclaré Gallant. “Ni d'électricité, ni nourriture, ni eau, ni carburant. Tout est verrouillé. Nous combattons des animaux et les traiterons comme tels”.
Les propos de M. Gallant ont été repris par le général de division Ghassan Alian, coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) de l'armée israélienne.
“Les animaux sont traités comme il se doit”, a-t-il déclaré. “Israël impose un blocus total à Gaza, ni électricité, ni eau, juste la destruction. Vous vouliez l'enfer, vous allez l'avoir”.
La famine est devenue une autre arme utilisée par les Israéliens contre les civils de Gaza dans leur quête biblique d'imposer une “justice” génocidaire à ceux qu'ils considèrent comme la “graine d'Amalek”.
Le 28 février 2024, Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, a informé le Conseil de sécurité des Nations unies que plus de 500 000 personnes risquaient de mourir de faim à Gaza.
Le lendemain, 29 février, un convoi alimentaire organisé par des hommes d'affaires palestiniens et coordonné par le COGAT [Administration civile israélienne dans les Territoires palestiniens] est arrivé dans le nord de la bande de Gaza. Alors que des foules d'habitants de Gaza affamés se rassemblaient autour des camions, les Forces de défense israéliennes ont ouvert le feu sur eux, provoquant une bousculade alors que les survivants désespérés tentaient de s'enfuir. Au moins 118 personnes ont été tuées et 760 blessées dans ce qu'on a appelé “le massacre de la farine”.
Pour lutter contre le fléau de la famine, le célèbre chef Jose Andres a envoyé des membres de son organisation non gouvernementale, la World Central Kitchen (WCK), à Gaza, où ils ont établi deux cuisines principales, l'une dans la ville méridionale de Rafah et l'autre dans la ville centrale de Deir al-Balah, qui ont servi plus de 170 000 repas chauds par jour aux Palestiniens. Jusqu'au 1er avril 2024, le WCK a fourni plus de 43 millions de repas aux citoyens affamés de Gaza.
Mais les “animaux”, eux, n'ont pas le droit de manger.
Avant le 1er avril, les FDI avaient déjà tué plus de 200 travailleurs humanitaires à Gaza. Toutefois, la plupart de ces travailleurs étaient palestiniens et leur mort a été rapidement reléguée aux oubliettes, comme une statistique de plus dans un conflit qui a tué plus de 33 000 civils gazaouis depuis son commencement.
Le 1er avril 2024, un convoi WCK de trois véhicules a quitté la ville gazaouie de Deir al-Balah, après avoir livré des vivres qui venaient d'arriver de Chypre. À bord des véhicules se trouvaient un Australien, Zomi Frankcom, un Polonais, Damian Soból, un Canadien ayant la double nationalité américaine, Jacob Flickenger, un Palestinien, Saif Issam Abu Taha, et trois citoyens britanniques, John Chapman, James Henderson et James Kirby. Le convoi circulait sur un itinéraire approuvé par les Forces de défense israéliennes (FDI).
Mais les “animaux”, eux, n'ont pas le droit de manger.
Peu après avoir quitté l'entrepôt de Deir al-Balah, le convoi a été suivi par un drone israélien armé, qui a tiré un missile sur le véhicule WCK de tête. Les survivants de ce véhicule ont été évacués vers un deuxième véhicule du WCK, qui, avec le troisième véhicule, a fui les lieux, avant d'être touché par un missile tiré par le drone israélien. Une fois de plus, les survivants ont été embarqués dans le dernier véhicule WCK, qui a été à son tour frappé et détruit par un troisième missile tiré par le drone israélien.
Les sept employés du WCK ont été tués.
L'une des conséquences immédiates de l'attaque a été que les navires transportant de l'aide à Gaza, y compris de la nourriture, ont fait demi-tour, leurs organisations respectives ayant conclu que la situation à Gaza était trop dangereuse pour poursuivre les opérations.
Les Israéliens ont enquêté sur l'attaque et ont conclu que les opérateurs de drones n'avaient pas été informés par leur commandement de l'existence du convoi du WCK en raison
de “défaillances internes, e’empêchant les informations cruciales concernant l'opération humanitaire ne sont pas remontées correctement le long de la chaîne de commandement”.
Les Israéliens affirment qu'ils avaient évalué que le convoi transportait un ou plusieurs membres armés du Hamas.
Au terme de l'enquête, les Israéliens ont licencié un officier et un colonel de réserve responsables de la coordination de l'attaque de drone. Trois autres responsables des FDI ont été officiellement sanctionnés : les commandants de la brigade et de la division concernées, ainsi que le commandant du Commandement Sud, qui, selon les Israéliens, portait la “responsabilité globale” d'une opération qui, d'après les Israéliens, a été menée
en “grave violation des commandements et des procédures opérationnelles normalisées des FDI”.
C'est ce même commandement israélien qui a permis d'assassinat Hind Rajab et sa famille, et qui a utilisé Hind comme appât pour attirer deux ambulanciers palestiniens afin qu'ils soient également tués.
Parce que la “graine d'Amalek” doit être détruite.
C'est ce même commandement israélien qui a donné aux tireurs d'élite israéliens le feu vert pour tuer une mère qui tentait de traverser la rue, main dans la main avec son jeune fils, en agitant un drapeau blanc.
Parce que la “graine d'Amalek” doit être détruite.
Le même commandement israélien à l'origine des politiques génocidaires qui ont fait plus de 33 000 morts parmi les civils palestiniens, dont plus de 15 000 enfants.
Parce que la “graine d'Amalek” doit être détruite.
L'attaque du convoi des WCK n'était pas un accident.
Les FDI savaient qui ils étaient et ce qu'ils faisaient lorsque l'ordre de procéder au tir des missiles a été donné à l'équipage du drone israélien.
Les “animaux humains” n’ont pas le droit de manger.
Car la “graine d'Amalek” doit être détruite.
Mais Amalek n'est pas la parole de Dieu.
Amalek est issu d'un homme - et d'un peuple - qui s'est éloigné du Dieu d'Abraham, d'un peuple qui a suivi le prêtre corrompu, Elie, à Silo, et qui, ce faisant, a détruit l'intégrité du tabernacle de Moïse.
Amalek est le sous-produit de l'accord d'Elie avec le diable, qui a engendré Samuel, le faux prophète qui a incité Saül, un faux roi, à commettre un meurtre.
Amalek est l'œuvre du diable, une manifestation du mal.
Amalek est un génocide.
Le récit d'Amalek comporte un post-scriptum.
Saül, obéissant aux instructions de Samuel, rassemble l'armée israélienne et marche contre les Amalécites. Cependant, Saül décide de défier Samuel et de livrer au roi amalécite Agag quelques membres de sa famille, ainsi que les meilleurs troupeaux.
Apprenant la trahison de Saül, Samuel le dénonce et fait comparaître Agag devant lui, que Samuel tue d'un trait d'épée en s'exclamant : “De même que ton épée a fauché des femmes, de même ta mère sera fauchée d'entre les femmes.”
Le génocide inachevé de Saül a toutefois permis à la “graine d'Amalek” de survivre et, plus tard, pendant la période juive de la captivité babylonienne, cette graine, sous la forme d'Haman, un “Agagite” conseil du roi de Babylone, a conspiré pour exterminer le peuple juif. Esther, une jeune fille juive qui a épousé le roi de Babylone, a déjoué les plans d'Haman et retourné la situation contre lui. Haman est pendu, ainsi que 500 partisans et 10 de ses fils. Dans toute la Perse, le peuple juif se soulève et tue 75 000 partisans d'Haman.
La “graine d'Amalek” est détruite, et la recommandation de Samuel à Saül s'accomplit.
Le meurtre d'Haman et de ses disciples - la “graine d'Amalek” - est célébré chaque année par les fidèles juifs à l'occasion de la fête de Pourim.
Pourtant, il n'y a pas de plus grande perversion de la notion de justice biblique que de promouvoir l'idée que Dieu abandonnerait ceux qu'il a créés à son image, que génocide et justice deviendraient - ou pourraient devenir - synonymes aux yeux de Dieu.
La Bible elle-même en fournit la preuve, dans le livre de la Genèse. Abraham, le patriarche qui a instauré une relation spéciale entre Dieu et le peuple juif, s'est vu promettre un fils par Dieu. Le statut d'Abraham étant celui de chef de son peuple, Dieu, qui a décidé de punir les citoyens de Sodome et Gomorrhe pour l'avoir abandonné, demande :
— Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? Abraham va devenir une nation grande et résistante et toutes les nations de la terre seront bénies en lui.
Dieu informe Abraham :
—Le cri de Sodome et de Gomorrhe a grandi et leur péché est très grave. Je descendrai donc et je verrai s’ils ont agi entièrement selon le cri qui est venu jusqu’à moi et sinon, je le saurai.
En apprenant l'horrible destin qui allait frapper Sodome et Gomorrhe, Abraham se tourne vers Dieu et l'implore :
— Est-ce que tu détruiras aussi le juste avec l’impie ? Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la cité, détruiras-tu aussi et n’épargneras-tu pas ce lieu à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? Loin de toi de faire cette chose et de tuer le juste avec l’impie ! Et il en sera du juste comme de l’impie ! Loin de toi ! Le juge de toute la terre, ne rendra-t-il pas jugement ?”
Dieu répondit :
— Si je trouve à Sodome cinquante justes au milieu de la ville, j’épargnerai tout le lieu à cause d’eux.
Abraham reprend la parole :
— Voici, je te prie, que j’ai osé parler au Seigneur, moi qui suis poussière et cendre : peut-être manquera-t-il cinq des cinquante justes. Détruiras-tu à cause de cinq toute la ville ?
— Je ne la détruirai pas, si j’en trouve ici quarante-cinq.
Il continua encore de lui parler et dit :
— Peut-être s’y trouveront quarante.Et il dit :
— Je ne le ferai pas à cause des quarante.Et il dit :
— Je te prie, que le Seigneur ne se mette pas en colère si je parle : peut-être s’en trouvera-t-il trente ?
Et il dit :
— Je ne le ferai pas, si j’en trouve ici trente.Et il dit :
— Voici que j’ai osé parler au Seigneur : peut-être s’en trouvera-t-il vingt ?Et il dit :
— Je ne la détruirai pas à cause des vingt.Et il dit :
— Je te prie, que le Seigneur ne se mette pas en colère et je ne parlerai qu’une seule fois ! Peut-être s’en trouvera-t-il dix ?Et il dit :
— Je ne la détruirai pas à cause des dix.Et YHWH s’en alla, après avoir achevé de parler à Abraham et Abraham retourna en son lieu.
[ndlr : Livre de la Genèse, chapitre 18, versets 16 à 33].
Il y a longtemps qu'Israël a perdu son sens moral - si tant est qu'il en ait jamais eu un.
La foi juive a été contaminée par le célèbre génocide des Amalécites, que ce soit par le massacre inachevé du roi Agag et de son peuple, ou par le massacre final d'Esther et des Juifs de Babylone, célébré à l'occasion de Pourim.
Le génocide est un fléau.
Le mal est l'œuvre de Satan.
Les justes, comme Abraham, auraient imploré ceux qui ordonnaient le génocide des civils de Gaza de renoncer à ce massacre pour le bien de “dix justes”.
Et pourtant, Israël n'a pas pu, au fond de son cœur, trouver dix justes de ce genre.
Je peux vous en donner quatorze de tête : Bashar Hamada, sa femme, ses trois enfants, Layan Hamada, Hind Rajab, Yusuf Zeino, Ahmed al-Madhoun, Zomi Frankcom, Damian Soból, Jacob Flickenger, Saif Issam Abu Taha, John Chapman, James Henderson et James Kirby.
Leurs histoires ont été relatées ici.
Trente-trois mille autres justes ont été victimes de la cruauté de l'Israël moderne.
Et plus de 1,6 million d'autres dont la vie est menacée chaque jour par un gouvernement qui exhorte ses citoyens à “ne jamais oublier” Amalek.
“Permettez-moi de me présenter
Je suis un homme fortuné et de goût
Et j'ai tendu des pièges aux troubadours
Qui se sont fait tuer avant d'arriver à Bombay.”
Le rythme syncopé de la chanson “Sympathy for the Devil” des Rolling Stones éveille en moi des sentiments viscéraux, des sentiments nés de ma première rencontre avec Tawûsî Melek, le Paon d'or, au sommet des montagnes de Sinjar, en Irak, en octobre 1993.
Cette rencontre m'a appris à reconnaître le mal dans ses diverses manifestations.
Et en regardant Israël aujourd'hui, je ne vois rien d'autre que le mal. De la tête (Netanyahou) aux pieds (les soldats israéliens psalmodiant leur mitvah contre Amalek), l'Israël sioniste empeste l’œuvre de Satan, une nation à ce point aveuglée par la haine qu'elle ne peut trouver dans la noirceur de son cœur le moyen de marcher sur les traces d'Abraham et de suspendre son glaive de vengeance et de châtiment pour dix justes.
Mais Israël est devenu la nation qui épouse l'idéologie génocidaire d'Amalek, le désir de “faire mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes”, et éradiquer toute “graine” susceptible de survivre.
Israël est la nation de haine.
Israël est le Mal.
Et, contrairement au personnage de la chanson des Rolling Stones, Israël ne mérite aucune forme de compassion.