đâđš Le frĂšre de Julian Assange demande Ă Anthony Albanese de âmettre la pressionâ dans l'affaire du fondateur de WikiLeaks
âLe prĂ©sident a le pouvoir de gracier, surtout dans des circonstances oĂč un individu n'a Ă©tĂ© ni jugĂ© ni condamnĂ©, mais un procureur gĂ©nĂ©ral dĂ©tient aussi certains pouvoirsâ.
đâđš Le frĂšre de Julian Assange demande Ă Anthony Albanese de âmettre la pressionâ dans l'affaire du fondateur de WikiLeaks
Par Daniel Hurst, correspondant pour les Affaires Ă©trangĂšres et la DĂ©fense, le 29 octobre 2023
Le frĂšre de Julian Assange a exhortĂ© le gouvernement australien Ă âaugmenter la pressionâ aprĂšs que le premier ministre, Anthony Albanese, a confirmĂ© avoir Ă©voquĂ© le cas du fondateur de WikiLeaks avec Joe Biden la semaine derniĂšre.
Le frÚre de M. Assange, Gabriel Shipton, a déclaré au Guardian Australia :
âSi son gouvernement a pu rĂ©cupĂ©rer Cheng Lei en Chine, pourquoi est-il si impuissant lorsqu'il s'agit de Julian et des Ătats-Unis ?â
Julian Assange est toujours incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Belmarsh, Ă Londres, oĂč il lutte contre la tentative des Ătats-Unis de l'extrader pour l'inculper, notamment au titre de l'Espionage Act. Ces accusations sont liĂ©es Ă la publication de centaines de milliers de documents sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak, ainsi que de cĂąbles diplomatiques, en 2010 et 2011.
S'exprimant dans le cadre de l'Ă©mission Insiders diffusĂ©e sur ABC, M. Albanese a rĂ©itĂ©rĂ© sa position selon laquelle âTrop c'est trop - il est temps de mettre un terme Ă cette affaireâ.
M. Albanese a dĂ©clarĂ© qu'il avait âsoulevĂ© la question de Julian Assange avec l'administration Ă toutes les occasions oĂč j'ai rencontrĂ© des membres de l'administrationâ, y compris avec M. Biden lors de rĂ©unions Ă Washington DC la semaine derniĂšre.
Mais M. Albanese a écarté l'idée que le président américain intervienne personnellement pour ordonner l'abandon des poursuites.
âJoe Biden n'interfĂšre pas avec le ministĂšre de la Justiceâ, a dĂ©clarĂ© M. Albanese. âJoe Biden est un prĂ©sident qui sait que le systĂšme judiciaire est indĂ©pendant du systĂšme politique, ce qui est un principe essentielâ.
InterrogĂ© sur le fait de savoir si cela signifiait qu'il Ă©tait temps pour M. Assange de conclure un accord, M. Albanese a dĂ©clarĂ© que les fonctionnaires australiens âtravaillaient trĂšs dur pour parvenir Ă un rĂ©sultat cohĂ©rent avec mes positionsâ.
Shipton a dĂ©clarĂ© que la rhĂ©torique du prĂ©sident amĂ©ricain sur le fait de ne pas influencer le ministĂšre de la Justice (DoJ) n'Ă©tait pas surprenante âĂ©tant donnĂ© le nombre de poursuites contre le principal adversaire politique de M. Biden, Donald Trump.â
Mais M. Shipton a dĂ©clarĂ© que les poursuites engagĂ©es contre M. Assange Ă©taient âparticuliĂšres et constituaient une nouvelle utilisation de la loi Ă©laborĂ©e sous l'administration Trumpâ, et qu'elles Ă©taient âpurement et simplement politiquesâ.
âLes annuler reviendrait Ă restaurer l'indĂ©pendance du DoJâ, a dĂ©clarĂ© M. Shipton.
M. Shipton a notĂ© que le gouvernement avait rĂ©cemment rĂ©ussi Ă obtenir la libĂ©ration de Mme Cheng, une journaliste australienne, aprĂšs plus de trois ans de dĂ©tention en Chine. âIl est temps pour le Premier ministre de passer Ă la vitesse supĂ©rieureâ, a-t-il dĂ©clarĂ©.
Greg Barns SC, conseiller de la campagne Assange, a déclaré que les efforts pour parvenir à un résultat ne se concentraient pas uniquement sur M. Biden, mais aussi sur le ministre de la justice, Merrick Garland. La Chambre des représentants et le Sénat américains ont également fait l'objet de pressions.
âIl ne s'agit pas d'une approche ponctuelleâ, a dĂ©clarĂ© M. Barns.
âLorsqu'il s'agit d'une affaire d'extradition, en particulier lorsqu'elle est Ă©minemment politique, il faut travailler Ă plusieurs niveaux.
âLe prĂ©sident a le pouvoir de gracier, surtout dans des circonstances oĂč un individu n'a Ă©tĂ© ni jugĂ© ni condamnĂ©, donc en fin de compte, certains pouvoirs peuvent ĂȘtre utilisĂ©s par un prĂ©sident, mais un procureur gĂ©nĂ©ral dĂ©tient aussi certains pouvoirsâ.
Le secrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain, Antony Blinken, s'est dĂ©jĂ opposĂ© aux dolĂ©ances du gouvernement australien, qui estimait que les poursuites contre M. Assange n'avaient que trop durĂ©.
AprĂšs des entretiens Ă Brisbane en juillet, M. Blinken a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait âessentielâ que ânos amisâ australiens comprennent les prĂ©occupations des Ătats-Unis concernant le ârĂŽle prĂ©sumĂ© de M. Assange dans l'une des plus grandes compromissions d'informations classifiĂ©es de l'histoire de notre paysâ.
Les partisans de M. Assange soutiennent qu'il Ă©tait dans l'intĂ©rĂȘt public de publier des informations sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak, et estiment que les poursuites dont il fait l'objet constituent un grave prĂ©cĂ©dent pour la libertĂ© de la presse.
Le mois dernier, plus de 60 responsables politiques fĂ©dĂ©raux australiens ont explicitement appelĂ© le ministĂšre de la Justice Ă abandonner les poursuites, mettant en garde contre âde vives protestations en Australieâ en cas d'extradition du fondateur de WikiLeaks.
Une petite délégation multipartite s'est ensuite rendue à Washington DC à la fin du mois de septembre pour faire pression sur les représentants de l'administration Biden et les législateurs américains en vue de la visite de M. Albanese.