👁🗨 Le génocide à Gaza va sonner le glas d'Israël
Combien de temps le génocide va-t-il encore se poursuivre ? Combien de cadavres d'enfants, d'hommes & de femmes palestiniens innocents la communauté internationale doit-elle encore voir pour agir ?
👁🗨 Le génocide à Gaza va sonner le glas d'Israël
Par Haidar Eid, le 1er mai 2024
Plus le colonisé résiste, plus le colonisateur devient brutal. Israël génocidaire marche désormais sur les traces de toutes les autres colonies de peuplement sur leur lit de mort.
Voilà 207 jours que le génocide de Gaza a commencé. Plus de 34 200 civils ont été tués, dont 14 500 enfants et 10 000 femmes. Plus de 10 000 personnes sont toujours ensevelies sous les décombres. Des charniers ont été découverts dans des hôpitaux au nord et au sud de Gaza. À l'heure où nous écrivons ces lignes, des centaines de cadavres viennent d'être découverts dans un immense charnier à l'hôpital Nasser de Khan Younis. Des mères tentent encore d'identifier les corps de leurs fils et de leurs filles. Deux mille personnes sont toujours portées disparues.
Euro-Med Human Rights Monitor a recensé 140 charniers et fosses communes à ce jour dans la bande de Gaza. La barbarie d'Israël est sans précédent. Parmi les personnes décédées dans les fosses communes des hôpitaux al-Shifa et Nasser, certaines avaient été déshabillées et ensevelies les mains liées. Selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, “un enfant est tué toutes les dix minutes en moyenne à Gaza”. M. Ghebreyesus dresse un tableau sombre de la situation : “Personne n'est plus à l'abri nulle part”.
Presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés, attendant le jour où ils pourront rentrer chez eux, première étape de leur retour dans les villes et les villages d'où eux et leurs parents ont été victimes d'un nettoyage ethnique en 1948. Aujourd'hui, il ne reste plus rien. La belle bande côtière n'est plus reconnaissable. Deux tiers des maisons ont été détruites ; les routes, les hôpitaux, les écoles, les universités, les usines, les magasins, les cimetières, les bibliothèques, les mosquées, les églises, les restaurants, les stades, les fermes, les puits d'eau, les générateurs d'électricité... tout a été rasé.
Mais cela ne semble pas suffire à l'Israël génocidaire, aux États-Unis d'Amérique et à l'Occident colonial. Ils ont décidé d'affamer la population de Gaza en bouclant tous les points de passage et en interdisant tous les approvisionnements en nourriture, en eau potable et en médicaments. Même l'UNRWA a été supprimée - bien qu'une commission indépendante de l'ONU ait déclaré qu'Israël n'avait pas réussi à fournir des preuves de ses accusations contre l'agence d'aide - et ce, pour une seule raison : tuer davantage de Gazaouis.
La décision prise par les grandes puissances coloniales de supprimer le financement de l'UNRWA a conduit l'Institut Lemkin pour la prévention des génocides à tirer la sonnette d'alarme et à déclarer :
“[Ceci] représente un revirement de la part de plusieurs pays, qui passent d'une complicité potentielle dans un génocide à une implication directe dans le déclenchement d'une famine.”
Il s'agit donc là d'une intention claire de se débarrasser de la population autochtone de la Palestine. En 1948, les dirigeants sionistes ont commis l'erreur de “ne pas avoir fini le boulot”, selon l'historien israélien de droite Benny Morris, qui a récemment publié une tribune dans le New York Times appelant au massacre (génocide) des Palestiniens de Rafah : “Il est crucial pour Israël de conquérir Rafah”. Rien que ça.
Dans son rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, le rapporteur spécial des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a écrit :
“[Il y a] des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant l'accomplissement des actes de génocide suivants à l'encontre des Palestiniens de Gaza a été atteint : meurtre de membres du groupe, atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, et soumission délibérée du groupe à des conditions d'existence entraînant sa destruction physique totale ou partielle”.
En fait, le seuil du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens a été atteint il y a des années. Bien que la récente offensive à Gaza ne laisse guère de doute, le sionisme a toujours mené des campagnes génocidaires à l'encontre du peuple palestinien. Le Palestinien est devenu « l'autre » du « moi » ashkénaze blanc florissant, dont l'existence même nécessite l'anéantissement des indigènes « inexistants ».
Et pourquoi l'Occident colonial a-t-il décidé, par l'intermédiaire d'Israël, de perpétrer ces crimes horribles ? La réponse se trouve peut-être dans l'Orientalisme d'Edward Saïd, qui affirme que « la composante majeure de la culture européenne est précisément ce qui a rendu [la civilisation occidentale] hégémonique à la fois en Europe et hors d'Europe : l'idée de l'identité européenne comme supérieure à celle de tous les peuples et cultures non européens ». Comparez la réaction de l'Occident colonial à la crise ukrainienne à ce qui se passe à Gaza. En fin de compte, les Palestiniens ne font pas partie de « nous », alors que les Ukrainiens sont des Européens blancs.
L'Israël de l'apartheid commet donc un génocide parce qu'il s'agit d'une colonie de peuplement. Mais, comme le soutiennent certains historiens critiques (dont Ilan Pappe et Joseph Massad), l'histoire des dernières années de toutes les colonies de peuplement se caractérise par une sauvagerie accrue et prolongée de la part des colonisateurs, y compris par la perpétration de génocides. Le constat que la perte des privilèges des colons est imminente pousse les forces coloniales à utiliser les méthodes les plus barbares pour mater la révolte des populations indigènes. C'est ce qui s'est passé en Algérie, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, en Namibie et dans d'autres pays anciennement colonisés, où les puissances colonisatrices ont perpétré des massacres alors même que le colonialisme était à l'agonie.
Plus la population indigène colonisée résiste, plus le colonisateur devient brutal. L'élite politique fasciste génocidaire d'Israël ne peut tolérer aucune forme de résistance de la part des Palestiniens.
Jusqu'à présent, au moins 608 soldats israéliens ont été tués par des combattants palestiniens, un chiffre sans précédent dans l'histoire du “conflit”. Et les civils palestiniens sont contraints d'en payer les conséquences. Cette même logique a prévalu pour toutes les colonies de peuplement sur leur lit de mort. Mais l'horrible question subsiste : combien de temps le génocide va-t-il encore se poursuivre ? Et combien de cadavres d'enfants, d'hommes et de femmes palestiniens innocents la communauté internationale doit-elle encore voir pour agir ?
https://mondoweiss.net/2024/05/the-genocide-in-gaza-will-also-be-the-end-of-israel/