đâđš Le gĂ©nocide amĂ©ricain sâĂ©tend au YĂ©men
Nous sommes lâaccusation. Nous sommes la rupture. Que l'empire le nomme comme il l'entend. Nous le nommerons par son nom : GĂ©nocide. Colonialisme. Vol. Meurtre. Et nous ne nous tairons pas.
đâđš Le gĂ©nocide amĂ©ricain sâĂ©tend au YĂ©men
Par Marginalia Subversiva, le 9 avril. 2025
Ce n'est pas une dĂ©rive de la mission, c'est une chorĂ©graphie impĂ©riale. Le discours est copiĂ©-collĂ©, les mensonges rĂ©pĂ©tĂ©s & l'objectif est le mĂȘme : anĂ©antir la RĂ©sistance, affamer le peuple & appeler cela la paix.
Des cendres avant l'invasion
L'appétit de l'Empire n'est jamais satisfait
Tout commence toujours par un murmure, un titre passĂ© inaperçu : âLes frappes ont Ă©chouĂ©â. On dirait une analyse. C'est en fait une menace. C'est ainsi que la machine se prĂ©pare Ă dĂ©vorer. Non pas parce qu'elle le doit, mais parce qu'elle le peut.
Les Ătats-Unis se prĂ©parent Ă envahir le YĂ©men par voie terrestre. Cette phrase devrait rĂ©veiller quelque chose en vous. Mais, en ce bas monde, l'atrocitĂ© est monnaie courante. CNN et le New York Times ne sonnent pas l'alarme, ils ouvrent la voie. Ils prĂ©parent l'opinion Ă ce qui va suivre : un nouveau bain de sang. Encore un cimetiĂšre sur une carte. Encore des vies arabes jetĂ©es aux oubliettes, encore des enfants ensevelis sous les dĂ©combres, encore des mĂšres contraintes d'enterrer des vestiges de leur famille.
Ne vous y trompez pas, ce n'est pas une nouvelle guerre. C'est la suite. La coalition amĂ©ricano-saoudienne a dĂ©jĂ passĂ© des annĂ©es Ă transformer le YĂ©men en champ de bataille, provoquant famine, maladies et frappant les hĂŽpitaux et les bus scolaires. Et maintenant ? La campagne aĂ©rienne n'est pas assez âefficaceâ. La violence doit ĂȘtre plus directe, plus tangible. Nous sommes entrĂ©s dans la phase des massacres.
Ils appellent cela neutraliser les menaces. Mais l'unique menace que l'empire craint est la Résistance.
Schémas d'extermination
Comment les Ătats-Unis perfectionnent le scĂ©nario gĂ©nocidaire d'IsraĂ«l
Les Ătats-Unis ne font pas que mener la guerre, ils en sont aussi la rĂ©plique. Le scĂ©nario de Gaza. Le modĂšle sioniste. La stratĂ©gie Ă rĂ©pĂ©tition du blocus-famine-bombardement qui transforme les nations en camps de concentration et blĂąme ensuite leurs occupants quand ils brĂ»lent.
Ce n'est pas une coĂŻncidence. C'est une synergie idĂ©ologique et stratĂ©gique. IsraĂ«l n'a pas seulement appris aux Ătats-Unis comment justifier le massacre : il s'est transformĂ© en vĂ©ritable laboratoire de la guerre gĂ©nocidaire moderne. Ce qui a fonctionnĂ© Ă Gaza est en train d'ĂȘtre reproduit au YĂ©men.
Bloquer la population : couper le carburant, la nourriture, les médicaments. Créer le désespoir. Affamer les enfants en premier.
Bombarder les survivants : cibler les hÎpitaux, les centres de réfugiés, les boulangeries. Frapper à nouveau dÚs que les gens se rassemblent pour recevoir de l'aide.
PrĂ©senter la RĂ©sistance comme une organisation terroriste : priver AnsarAllah de lĂ©gitimitĂ© politique, d'histoire ou de souverainetĂ©. Les appeler âHouthisâ, les rĂ©duire Ă une caricature.
PrĂ©tendre qu'il s'agit d'autodĂ©fense, mĂȘme lorsque vos troupes ne dĂ©fendent rien. MĂȘme lorsque vos navires sont stationnĂ©s Ă des milliers de kilomĂštres de chez vous.
Mentir d'abord, enquĂȘter, jamais - accuser l'armĂ©e yĂ©mĂ©nite d'utiliser des boucliers humains. Ne fournir aucune preuve. Laisser le titre faire le travail.
C'est une chorĂ©graphie coloniale. La seule diffĂ©rence, c'est la dialectique - âlibertĂ© de navigationâ au lieu de âdroit d'existerâ. Mais le scĂ©nario est le mĂȘme : effacer, diaboliser, dĂ©truire, nier.
Ce n'est pas une guerre contre AnsarAllah. C'est une guerre contre l'insoumission. Une guerre contre un peuple qui a dit non. Non à l'empire. Non au blocus. Non au silence. Non au génocide.
Des cendres dans la bouche
Famine, mise en scÚne et grammaire génocidaire de l'empire
Ce que les Ătats-Unis prĂ©parent pour le YĂ©men n'est pas seulement militaire, c'est mĂ©tabolique. C'est la famine comme outil de politique Ă©trangĂšre. C'est une guerre de blocus masquĂ©e par la logistique, la famine prĂ©sentĂ©e comme une consĂ©quence malheureuse.
Les frappes amĂ©ricaines ont dĂ©jĂ dĂ©truit des infrastructures vitales : rĂ©seaux Ă©lectriques, dĂ©pĂŽts de carburant, ponts. Aujourd'hui, le passage Ă l'invasion terrestre ne signifie qu'une chose : intensifier la famine. Faire de la survie elle-mĂȘme un crime.
C'est ainsi que l'Occident punit la désobéissance : non pas par une mort rapide, mais par un effondrement lent et orchestré.
Ă Gaza, nous avons assistĂ© Ă la mĂȘme chorĂ©graphie gĂ©nocidaire :
bloquer l'entrée des vivres, puis bombarder les boulangeries
Détruire les usines de dessalement, puis accuser la population de boire de l'eau sale
Affamer une génération, puis accuser les affamés d'élever des combattants de la Résistance
Maintenant, c'est au tour du Yémen de s'engager dans la spirale létale de l'empire.
Et tout comme pour Gaza, les médias vont y contribuer. Ils vont maquiller la famine avec des expressions telles que insécurité alimentaire, crise économique, urgence sanitaire complexe. Ils ne diront pas blocus. Ils ne diront pas génocide.
Mais nous, nous le ferons.
Car lorsqu'un enfant meurt sans nourriture ni mĂ©dicaments, ce n'est pas de la nĂ©gligence, c'est une exĂ©cution politique. C'est un iatrocide et un paysicide entremĂȘlĂ©s dans l'Ă©tau colonial.
Il n'y a pas de guerre humanitaire. Pas de blocus compassionnel. Les Ătats-Unis ne dĂ©fendent pas la stabilitĂ© mondiale, ils brĂ»lent les nations arabes pour renforcer leur contrĂŽle impĂ©rial.
Et que diront les gros titres ?
Les rebelles n'ont pas voulu se rendre.
La crise est compliquée.
Il n'y a pas d'innocents au Yémen.
Mais nous savons que ce n'est pas vrai. Nous l'avons toujours su.
Des plans maculés de sang
De Gaza à Saada : le génocide comme politique, pas à titre exceptionnel
Les Ătats-Unis n'inventent pas de nouvelles tactiques au YĂ©men, ils adaptent un schĂ©ma. Un plan macabre, tracĂ© Ă Gaza, affinĂ© en Irak, rĂ©pĂ©tĂ© en Afghanistan. Une logique d'anĂ©antissement transmise d'empire en empire comme un hĂ©ritage guerrier.
IsraĂ«l n'a pas seulement inspirĂ© les Ătats-Unis, il les a formĂ©s.
Le ciblage des journalistes ? Perfectionné à Khan Younis, il se reproduit aujourd'hui à Saada.
La doctrine du blocus, puis de la bombe ? Testée sur le terrain sur 2 millions de Palestiniens avant de s'appliquer à 34 millions de Yéménites.
Le mensonge des âfrappes de prĂ©cisionâ ? CopiĂ© intĂ©gralement des communiquĂ©s de presse de l'armĂ©e israĂ©lienne, jusqu'Ă l'utilisation de l'expression âboucliers humainsâ.
Ce n'est pas une thĂ©orie abstraite. Le Pentagone Ă©tudie les opĂ©rations israĂ©liennes. Les forces de police s'entraĂźnent avec le personnel militaire israĂ©lien. La technologie de surveillance dĂ©veloppĂ©e en Palestine occupĂ©e est exportĂ©e aux frontiĂšres des Ătats-Unis, dans les prisons et la rĂ©pression des manifestations. Chaque acte gĂ©nocidaire devient marchandise. Une stratĂ©gie. Un argumentaire de vente.
Et maintenant, ce modĂšle se tourne vers le YĂ©men, avec les mĂȘmes outils, les mĂȘmes relations publiques et le mĂȘme rictus gĂ©nocidaire.
Il ne s'agit pas seulement d'imitation impĂ©riale, mais de partenariat dans l'atrocitĂ©. Une synergie coloniale. Pendant que les Ătats-Unis bombardent le YĂ©men, IsraĂ«l fournit le mode d'emploi. Pendant qu'IsraĂ«l Ă©crase Rafah, les Ătats-Unis envoient plus de bombes. L'un forme, l'autre finance. L'un exĂ©cute, l'autre commercialise.
Ensemble, ils ont créé un monde oĂč le gĂ©nocide, loin d'ĂȘtre un Ă©chec de la diplomatie, est un succĂšs de l'empire.
Et le Yémen, comme la Palestine, est sacrifié pour nourrir cet empire.
Les sanctions créent le blocus, le silence fait écran
La famine comme arme de guerre, le consentement comme couverture
L'empire n'annonce pas toujours le génocide avec des champignons atomiques. Parfois, il affame les enfants avec des feuilles de calcul Excel et des embargos. Parfois, il tue par le silence.
Le YĂ©men est sous blocus depuis prĂšs d'une dĂ©cennie, bien avant la premiĂšre frappe aĂ©rienne amĂ©ricaine de 2024. Le blocus a privĂ© le pays de mĂ©dicaments, de carburant, de nourriture et d'eau. La malnutrition a fait plus de victimes que les missiles. Et chaque retard dans l'aide ? Chaque âprĂ©occupationâ bureaucratique ? Chaque communiquĂ© de presse Ă©dulcorĂ© ? C'est aussi un gĂ©nocide, par omission, par dessein.
Et le monde ? Complice par son silence.
L'ONU ne peut exprimer qu'une âprofonde inquiĂ©tudeâ.
Les puissances de l'OTAN font transiter des armes d'une main et des résolutions de l'autre.
Les groupes de dĂ©fense des droits de l'homme lancent de âgraves avertissementsâ comme si le gĂ©nocide n'avait pas dĂ©jĂ eu lieu au grand jour.
Les sanctions Ă©quivalent Ă un blocus. La âprĂ©occupationâ est une complicitĂ©. Et chaque heure sans indignation est une heure de plus oĂč un enfant yĂ©mĂ©nite est privĂ© de nourriture, de mĂ©dicaments ou d'air.
MĂȘme les soi-disant progressistes, prompts Ă pleurer pour l'Ukraine, se taisent soudainement lorsque le YĂ©men se vide de son sang. Parce que les victimes sont arabes. Parce que l'agresseur est les Ătats-Unis. Parce que le colonialisme, lorsqu'il est pratiquĂ© poliment, porte toujours un costume et vote bleu.
Lorsque les Ătats-Unis disent qu'ils âciblent les infrastructures houthiesâ, ils veulent dire les routes. Les cliniques. Les itinĂ©raires d'aide. Les journalistes. Les agriculteurs. Ils veulent dire les survivants.
Ce n'est pas une stratégie. C'est de la strangulation.
La cartographie de l'effacement
Réécrire la Résistance en tant que terrorisme
Chaque empire cartographie le monde dans le sang, puis invoque l'ordre.
Pour comprendre la pression des Ătats-Unis en faveur d'une invasion terrestre du YĂ©men, il faut comprendre ce qu'ils craignent : non pas les missiles d'AnsarAllah, mais leur dĂ©fi. Leur refus d'ĂȘtre colonisĂ©s. Leur rejet de la normalisation avec le gĂ©nocide.
Ainsi commence la guerre narrative :
AnsarAllah devient des ârebellesâ plutĂŽt que les forces armĂ©es de facto du YĂ©men.
Les actes de dĂ©fense sont rebaptisĂ©s âprovocationsâ.
La solidaritĂ© avec la Palestine est qualifiĂ©e d'âextrĂ©mismeâ.
Et les crimes de guerre de l'Occident sont dissimulés sous le discours de la stabilité, de la sécurité et de la dissuasion.
Rien de nouveau. C'est la mĂȘme cartographie coloniale qui qualifiait les terres indigĂšnes de ânon colonisĂ©esâ, les peuples asservis de âmarchandisesâ et la RĂ©sistance de Gaza de âterrorismeâ.
Sur cette carte, les navires de guerre américains sont les gardiens de la paix.
Les enfants yéménites ? Juste des dommages collatéraux.
Un hÎpital bombardé ? Une nécessité regrettable.
Et une mĂšre en grĂšve de la faim qui enterre son fils de ses propres mains ? MĂȘme pas une note de bas de page.
La cartographie de l'empire redessine le monde Ă son image, une image qui ne laisse aucune place Ă l'autonomie arabe, aucune tolĂ©rance pour la souverainetĂ© islamique et nulle part oĂč un peuple puisse s'Ă©lever sans ĂȘtre Ă©crasĂ©.
Mais AnsarAllah a brisé ce schéma.
Ils ont dit non.
Ils ont soutenu Gaza lorsque le monde a regardé ailleurs.
Et pour cette raison, ils ont Ă©tĂ© marquĂ©s pour ĂȘtre Ă©liminĂ©s.
Le feu de la solidarité
Le prix à payer pour dire « non » à l'empire
Lorsque le Yémen a pris la défense de Gaza, l'empire a répondu par des bombes.
Non pas parce qu'AnsarAllah reprĂ©sente une menace existentielle pour la patrie amĂ©ricaine, mais parce qu'ils ont osĂ© agir au mĂ©pris des rĂšgles de l'empire. Parce qu'ils ont refusĂ© de laisser le gĂ©nocide se poursuivre sans rĂ©agir. Parce qu'ils ont dit, ouvertement et sans vergogne : âNous ne resterons pas les bras croisĂ©s pendant que la Palestine est anĂ©antieâ.
Or, ce type de solidarité terrifie les puissances coloniales.
Parce que si le Yémen peut dire non à l'impérialisme, d'autres le peuvent aussi.
Si la cause de Gaza devient mondiale, les fondations de l'empire vacillent.
Alors ils mettent le feu pour faire du Yémen un exemple.
Pour enterrer la Résistance sous les décombres.
Pour rappeler au monde ce qui se passe quand on choisit le camp des opprimés.
Il ne s'agit pas de liberté de navigation.
C'est une punition.
VoilĂ pourquoi 100 civils peuvent ĂȘtre martyrisĂ©s par une frappe aĂ©rienne et les mĂ©dias occidentaux appellent cela âl'autodĂ©fenseâ.
VoilĂ pourquoi âl'aideâ est convertie en levier et la famine en politique.
VoilĂ pourquoi les Ătats-Unis et IsraĂ«l se font l'Ă©cho de leurs mensonges respectifs sur les âboucliers humainsâ tout en faisant pleuvoir le feu sur les journalistes, les mĂ©decins, les Ă©coles et les convois de nourriture.
Le Yémen est devenu une cible non pas parce qu'il représente une menace pour le monde, mais parce qu'il menace de le réveiller.
Parce que chaque missile tiré sur des navires de guerre américains est aussi une fusée éclairante qui révÚle la vérité :
Les empires ne sont pas invincibles.
Leur violence n'est pas sacrée.
Et leurs victimes ne gardent pas toujours le silence.
Le plan se répÚte
La synergie des colons et le génocide comme mode de gouvernance
Les Ătats-Unis ne se contentent pas de soutenir IsraĂ«l, ils le reproduisent. Chaque tactique aujourdâhui employĂ©e par les Ătats-Unis au YĂ©men porte la signature du rĂ©gime sioniste. Ce n'est pas une coĂŻncidence. C'est de la coordination.
Un langage génocidaire commun, affiné à Gaza, répété à Falloujah et maintenant déployé dans les eaux de la mer Rouge et le ciel yéménite.
Le scénario est familier :
Le blocus comme arme : couper les ports, bloquer le carburant, priver de médicaments. Prétendre qu'il s'agit de pression et non de punition.
La dĂ©shumanisation des civils : parler de âzones contrĂŽlĂ©es par les Houthisâ au lieu de âvillagesâ ou de âmaisonsâ. Faciliter les bombardements.
La manipulation juridique : invoquer la âlĂ©gitime dĂ©fenseâ dans les eaux internationales. PrĂ©senter l'agression comme de la retenue.
ContrĂŽle de l'information : alimenter les gros titres du New York Times et de CNN. Dire au monde que l'on est ârĂ©ticentâ, mĂȘme si le nombre de morts augmente.
Ce qu'IsraĂ«l a perfectionnĂ© Ă Gaza - une guerre totale contre une population assiĂ©gĂ©e tout en se prĂ©sentant comme un pays moralement irrĂ©prochable - les Ătats-Unis l'appliquent maintenant au YĂ©men avec une prĂ©cision chirurgicale.
Le résultat est un miroir :
Des écoles rasées.
Des terres agricoles incendiées.
Des enfants dans des sacs mortuaires, avec des slogans tels que âsĂ©curitĂ©â et âdissuasionâ.
Ce n'est pas que de l'impérialisme. C'est du mimétisme génocidaire.
La synergie des colons dans sa forme la plus violente.
Les Ătats-Unis ne tirent pas les leçons d'IsraĂ«l, ils s'en dĂ©lectent.
La monnaie de la mort
Routes commerciales, routes du sang et consentement fabriqué
Ils diront qu'il s'agit de liberté de navigation.
Pour protéger les navires.
Pour assurer la stabilité.
Pour maintenir l'ordre.
Mais lâunique chose vraiment sĂ©curisĂ©e, c'est le capital.
Chaque frappe de drone, chaque raid aĂ©rien, chaque rumeur d'invasion terrestre n'a rien Ă voir avec la sĂ©curitĂ©, mais avec les intĂ©rĂȘts de l'empire. La mer Rouge est baignĂ©e de sang pour que le pĂ©trole continue de couler, que les armes se vendent, et le pouvoir hĂ©gĂ©monique reste surtout intact.
Les Ătats-Unis ne rĂ©agissent pas au danger.
Ils imposent une hiérarchie.
La Résistance yéménite est criminalisée non pas parce qu'elle est violente, mais parce qu'elle menace le contrÎle impérial.
La mort de civils est normalisée parce que ceux qui meurent sont arabes, musulmans, pauvres et non colonisés.
La famine devient une stratégie, et non une tragédie. Et les médias reprennent les euphémismes : instabilité, perturbation, escalade, comme si les cadavres d'enfants n'étaient que de simples turbulences dans le courant géopolitique.
On ne peut pas parler d'ambiguïté morale.
Il ne s'agit pas de choc des civilisations.
Il s'agit de leur mercantilisation.
La souveraineté du Yémen n'est pas une menace.
C'est un inconvénient pour la logistique impériale.
Et dans cette économie de l'empire, le seul Yéménite acceptable est celui qui se tait.
Les cendres de l'invisible
L'effacement comme arme de guerre
Aucun décompte des morts ne peut mesurer ce qui est perdu quand le génocide n'est que silence.
Les Ătats-Unis ne se contentent pas de tuer avec des bombes. Ils tuent en forgeant l'oubli. Ils tuent dans l'invisibilitĂ©. Ils tuent avec la dĂ©sinvolture d'un gros titre du matin enfoui sous les mises Ă jour boursiĂšres.
Le Yémen est bombardé depuis prÚs d'une décennie, et pourtant, il fait toujours la une des journaux.
Comme pour dire que cette guerre n'a jamais été autorisée à prendre fin.
Comme si chaque enfant enseveli sous les dĂ©combres n'avait pas dĂ©jĂ Ă©tĂ© oubliĂ© avant mĂȘme de mourir.
Les victimes ne sont pas anonymes, elles sont méconnues.
La guerre n'est pas secrÚte, elle est délibérément oubliée.
Le génocide n'est pas caché, il est juste démodé.
Et maintenant, alors que les Ătats-Unis prĂ©parent une invasion terrestre, les mĂ©dias prĂ©parent leur alibi.
CNN affirme que les frappes aĂ©riennes âne sont pas efficacesâ et le New York Times ressuscite le mensonge des âboucliers humainsâ.
Tout a déjà été vu. Le plan n'a pas changé, il n'a été que transposé.
Le but n'est pas seulement la conquĂȘte. C'est l'oblitĂ©ration des tĂ©moins.
Si le monde ne peut nommer ce qu'il voit, c'est que cela ne s'est pas produit.
Si le YĂ©men est rĂ©duit en cendres et que plus personne ne peut dire pourquoi, les Ătats-Unis remportent la guerre, non seulement sur le terrain, mais aussi sur la mĂ©moire.
Mais nous refusons la disparition. Nous nommons la guerre.
Nous nommons les morts.
Nous nommons l'empire qui les brûle.
Le silence nous est interdit
Refus, Résistance et Travail de Mémoire
Ils veulent le silence.
Pas la paix.
Le silence.
Le silence de l'obéissance.
Le silence de la complicité.
Le silence de la capitulation.
Mais nous ne sommes pas lĂ pour offrir le silence. Nous sommes lĂ pour le rompre.
Les Ătats-Unis se prĂ©parent Ă envahir le YĂ©men en suivant la mĂȘme stratĂ©gie gĂ©nocidaire coĂ©crite avec IsraĂ«l : blocus, famine, massacre, dissimulation mĂ©diatique. Mais la RĂ©sistance refuse d'ĂȘtre effacĂ©e. Elle se dresse au cĆur des dĂ©combres. Elle Ă©crit sous blocus.
Chaque manifestation étudiante réprimée, chaque médecin assassiné, chaque journaliste brûlé vif à Gaza est un avertissement. Chaque drone largué sur le Yémen est un aveu.
Et nous écoutons.
Et nous documentons.
Et nous parlons.
Ce n'est pas le début d'une guerre. C'est la poursuite d'un systÚme génocidaire.
Un systÚme pour lequel la vie arabe est sans valeur, la souveraineté arabe intolérable et la Résistance arabe criminelle.
Mais ils ne sont pas des criminels.
Ils ne sont pas des victimes en attente d'ĂȘtre sauvĂ©es.
Nous sommes la mémoire.
Nous sommes l'acte d'accusation.
Nous sommes la rupture.
Que l'empire nomme cela comme il l'entend.
Nous le nommerons par son nom :
Génocide.
Colonialisme.
Vol.
Meurtre.
Et nous ne nous tairons pas.