đâđš Le gĂ©nocide sioniste des Palestiniens a commencĂ© dans les annĂ©es 1880, pas en 1947, et encore moins en 2023
Ce gĂ©nocide doit ĂȘtre nommĂ©, dĂ©noncĂ© et dĂ©mantelĂ©, car tant que le sionisme ne sera pas vaincu, le gĂ©nocide contre les Palestiniens ne prendra jamais fin.
đâđš Le gĂ©nocide sioniste des Palestiniens a commencĂ© dans les annĂ©es 1880, pas en 1947, et encore moins en 2023
Par Marginalia Subversiva, le 17 février 2025
Article complet disponible en PDF (en anglais)
Un génocide ancien
Le génocide contre les Palestiniens est souvent présenté comme ayant commencé en 1947-1948 durant la Nakba, lorsque les milices sionistes ont expulsé de force plus de 750 000 Palestiniens, massacré des villages entiers et détruit systématiquement plus de 500 communautés palestiniennes. D'autres tentent de situer ses origines encore plus tard, soit en octobre 2023, lorsque Israël a lancé son attaque militaire la plus dévastatrice à ce jour contre Gaza. Cependant, ces récits, bien qu'ils tiennent compte des moments cruciaux de violence de masse, effacent la longue histoire des campagnes d'élimination systématique des Palestiniens menées par les sionistes. Présenter le génocide comme le résultat soit de la Nakba, soit des récentes offensives militaires revient à le traiter comme un événement isolé, et non comme un projet de destruction continu et progressif qui a commencé bien avant 1948.
DĂšs sa crĂ©ation dans les annĂ©es 1880, le mouvement sioniste s'est construit sur la logique de l'Ă©limination coloniale des populations, visant Ă dĂ©placer, fragmenter et effacer les peuples indigĂšnes de Palestine. DĂšs les premiĂšres vagues d'immigration sioniste, les communautĂ©s palestiniennes ont Ă©tĂ© confrontĂ©es au vol de leurs terres, aux expulsions forcĂ©es, Ă la rĂ©pression militarisĂ©e et Ă l'exclusion de la vie Ă©conomique et politique. Lorsque l'Ătat d'IsraĂ«l a Ă©tĂ© officiellement créé en 1948, le cadre du gĂ©nocide Ă©tait dĂ©jĂ bien en place, des dĂ©cennies de violence systĂ©matique ayant prĂ©cĂ©dĂ© la crĂ©ation officielle de l'Ătat. Les dirigeants sionistes et les stratĂšges militaires envisageaient depuis longtemps une Palestine sans Palestiniens, et la Nakba n'Ă©tait que l'une des phases les plus intenses et les plus visibles de ce processus permanent.
De plus, ce génocide ne se limite pas à Gaza et n'existe pas indépendamment de la Cisjordanie ou de la Palestine de 1948 (aujourd'hui Israël). Le projet sioniste n'a jamais reconnu la Palestine comme une entité souveraine à part entiÚre. Il a plutÎt cherché à diviser, à ghettoïser et à effacer progressivement son peuple en imposant un systÚme d'apartheid qui désigne les Palestiniens comme une population indésirable et vouée à disparaßtre. L'occupation illégale de la Cisjordanie, le nettoyage ethnique de Jérusalem, le blocus de Gaza et l'apartheid institutionnalisé dans les territoires de 1948 ne sont pas des luttes distinctes, mais les facettes interdépendantes d'un génocide colonialiste unifié.
Pour comprendre ce génocide, nous devons rejeter les perspectives historiques fragmentées qui séparent artificiellement Gaza de la Cisjordanie, ou la Cisjordanie de la Palestine de 1948. La Palestine est un territoire unique et unifié, et le colonialisme sioniste l'a toujours traité comme tel, cherchant à éliminer ses peuples indigÚnes indépendamment de la division géographique. Le projet colonialiste sioniste, qui a débuté à la fin du XIXe siÚcle, a toujours eu pour objectif le démantÚlement complet de l'existence palestinienne, non seulement à Gaza, mais dans toute la Palestine historique.
Les années 1880 : la genÚse du génocide sioniste
Le sionisme en tant que projet colonialiste
Le mouvement sioniste moderne, officiellement articulĂ© par Theodor Herzl Ă la fin du XIXe siĂšcle, n'Ă©tait pas simplement une aspiration nationaliste Ă l'autodĂ©termination juive, c'Ă©tait un projet explicitement colonial et de peuplement calquĂ© sur l'expansion impĂ©riale europĂ©enne. DĂšs ses dĂ©buts, le sionisme s'est inscrit dans la logique du dĂ©placement et du remplacement des populations autochtones, suivant le modĂšle des conquĂȘtes coloniales britanniques, françaises et autres colonisations europĂ©ennes (Masri, 2017).
Contrairement aux rĂ©cits qui prĂ©sentent le sionisme comme une rĂ©ponse Ă la persĂ©cution antisĂ©mite en Europe, ses premiers dirigeants ont ouvertement reconnu que leur objectif ne pouvait ĂȘtre atteint sans l'expulsion de la population indigĂšne palestinienne. Herzl et ses contemporains n'ont pas conçu l'immigration juive en termes de coexistence avec les Palestiniens, mais comme un processus de conquĂȘte territoriale et d'ingĂ©nierie dĂ©mographique qui passait par la dĂ©possession, l'exclusion et l'effacement final des Palestiniens (Afana, 2023). Comme le soutiennent des universitaires tels que Jamal (2017), les politiques sionistes ont toujours reflĂ©tĂ© la continuitĂ© plutĂŽt que la rupture, tĂ©moignant d'une stratĂ©gie d'expansion et d'exclusion Ă long terme. Ce schĂ©ma s'inscrit dans le cadre plus large du colonialisme de peuplement, oĂč l'expropriation des terres, les dĂ©placements forcĂ©s et la rĂ©pression militaire sont des stratĂ©gies fondamentales pour parvenir Ă la domination territoriale (Dana & Jarbawi, 2017).
Déclarations sionistes clés sur la colonisation et l'expulsion des populations autochtones
DÚs les prémices du mouvement, les figures sionistes ont exprimé à plusieurs reprises l'intention colonisatrice et exterminatrice inhérente à leurs ambitions pour la Palestine. Ces déclarations démontrent que le déplacement n'était pas un sous-produit du projet sioniste, mais un objectif fondamental.
Dans Auto-Emancipation (1882), Leon Pinsker affirme que l'autodĂ©termination juive ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e que par la conquĂȘte territoriale, indĂ©pendamment de la prĂ©sence d'une population indigĂšne :
âLe lieu appropriĂ©, le lieu unique pour nos projets est la Palestine... Nous devons nous rĂ©signer Ă l'idĂ©e que notre retour n'est possible qu'en dĂ©possĂ©dant les autresâ, (Masri, 2017).
De mĂȘme, Theodor Herzl, considĂ©rĂ© comme le pĂšre du sionisme politique, a exposĂ© une stratĂ©gie explicite d'expulsion ethnique dans L'Ătat juif (1896) :
âNous essaierons d'inciter la population sans le sou Ă traverser la frontiĂšre en lui procurant des emplois dans les pays de transit, mais en lui refusant tout emploi dans notre propre paysâ, (Afana, 2023).
Yosef Weitz, directeur de la division de rÚglement des terres du Fonds national juif dans les années 1940, a poussé cette logique plus avant, en plaidant pour l'expulsion totale des Palestiniens :
âIl n'y a pas de place pour les deux peuples rĂ©unis dans ce pays. On ne peut que transfĂ©rer tous les Arabes d'ici vers les pays voisins, tous sans exceptionâ, (Spangler, 2019).
Ces dĂ©clarations traduisent un rejet sans Ă©quivoque de la coexistence et un plan stratĂ©gique de dĂ©portation ethnique. Loin d'ĂȘtre des opinions isolĂ©es, elles constituent le socle idĂ©ologique de politiques qui seront systĂ©matiquement mises en Ćuvre au cours des dĂ©cennies suivantes, aboutissant Ă des expulsions massives durant la Nakba et se poursuivant aujourd'hui sous diverses formes de dĂ©placement (Jamal, 2017 ; Dana & Jarbawi, 2017). Les chercheurs ont fait valoir qu'une telle rhĂ©torique s'inscrit dans la logique du colonialisme de peuplement, oĂč la population indigĂšne est soit dĂ©placĂ©e, soit exterminĂ©e pour faire place Ă la population colonisatrice (Reynolds, 2020).
Les tactiques sionistes d'effacement ont commencé au XIXe siÚcle
La premiĂšre aliyah (1882-1903), premiĂšre vague de violence des colons
La premiĂšre Aliyah [Ă©migration des Juifs vers IsraĂ«l], souvent dĂ©crite Ă tort comme une pĂ©riode d'immigration juive pacifique, a en rĂ©alitĂ© marquĂ© le dĂ©but d'un processus systĂ©matique de conquĂȘte de terres et de dĂ©placement forcĂ© des Palestiniens. Les colons sionistes, soutenus par des financiers europĂ©ens et des institutions coloniales, ne sont pas simplement âarrivĂ©sâ en Palestine. Ils sont venus dans le but explicite de crĂ©er un Ătat colonial ethniquement exclusif en expulsant progressivement la population indigĂšne (Dana & Jarbawi, 2017).
Achats de terres et déplacements
Les organisations sionistes, en particulier le Fonds national juif (FNJ), ont commencé à acquérir des terres à des propriétaires ottomans absents, une pratique qui a délibérément court-circuité la population palestinienne autochtone qui vivait et cultivait cette terre depuis des générations (Spangler, 2019). Les fermiers et paysans palestiniens ont été expulsés manu militari, souvent avec le soutien de la justice coloniale qui les a dépouillés de leurs droits fonciers traditionnels. Ce processus a suivi un schéma colonial classique : recourir à des artifices juridiques et à des acquisitions financées pour préparer une expulsion brutale (Jamal, 2017).
La politique de la âmain-d'Ćuvre juiveâ : le nettoyage ethnique
L'une des premiĂšres stratĂ©gies sionistes d'Ă©radication de la prĂ©sence palestinienne a Ă©tĂ© la politique de la main-d'Ćuvre hĂ©braĂŻque, qui interdisait aux Palestiniens de travailler dans les colonies appartenant aux sionistes (Afana, 2023). Il ne s'agissait pas de concurrence Ă©conomique, mais d'une stratĂ©gie dĂ©libĂ©rĂ©e de remplacement dĂ©mographique qui a permis aux colons juifs de s'emparer des terres sans s'intĂ©grer Ă l'Ă©conomie locale. Cette politique a Ă©galement contribuĂ© Ă criminaliser la survie Ă©conomique des Palestiniens, les contraignant Ă une prĂ©caritĂ© et Ă des dĂ©placements croissants (Masri, 2017).
Militarisation des rĂšglements et premiers mouvements paramilitaires
Au début du XXe siÚcle, les colons sionistes ont formé des milices armées telles que le Hashomer (1909) pour protéger leurs colonies, non pas contre les menaces extérieures, mais contre la résistance palestinienne au vol de terres. Ces milices ont marqué le début de l'agression militaire sioniste organisée contre les Palestiniens, préfigurant la création de groupes paramilitaires tels que la Haganah, l'Irgoun et le Lehi, qui commettront plus tard des massacres et des opérations de nettoyage ethnique (Lattanzi, 2020). La fusion des processus de militarisation et d'expansion des colonies allait devenir une caractéristique centrale de la politique sioniste : la violence ne serait pas accessoire, mais inhérente à la colonisation (Reynolds, 2020).
Le colonialisme de peuplement en tant que processus intrinsÚquement génocidaire
Le colonialisme de peuplement ne se rĂ©sume pas Ă la colonisation, il s'agit d'une structure permanente d'Ă©limination des populations autochtones. Contrairement au colonialisme conventionnel, dont l'objectif est d'exploiter la main-d'Ćuvre et les ressources indigĂšnes, le colonialisme de peuplement vise Ă Ă©liminer complĂštement la population autochtone (Spangler, 2019). Le sionisme a suivi cette logique depuis sa crĂ©ation, voilĂ pourquoi son impact sur les Palestiniens ne s'est pas limitĂ© au dĂ©placement, il s'est structurĂ© autour de l'effacement progressif d'un peuple entier, (Abdulla, 2016).
Comment le projet sioniste a incarné le génocide dÚs le départ
Déplacement forcé et spoliation de terres
L'objectif principal de la colonisation sioniste a Ă©tĂ© d'expulser les Palestiniens de leurs terres et d'empĂȘcher leur retour (Jamal, 2017). Les premiĂšres colonies sionistes ont ouvert la voie Ă des pratiques ultĂ©rieures, notamment l'expulsion massive de la Nakba (1948) et le dĂ©placement permanent des Palestiniens Ă Gaza, en Cisjordanie et dans l'actuel IsraĂ«l, (Masri, 2017).
Des systÚmes juridiques racialisés pour institutionnaliser l'effacement
Le mouvement sioniste a introduit des structures juridiques en faveur des colons juifs et a systématiquement privé les Palestiniens de leurs droits de propriété fonciÚre (Lattanzi, 2020). Ce processus s'est intensifié sous la domination coloniale britannique (1917-1948), les autorités du Royaume-Uni encourageant les saisies de terres par les sionistes tout en réprimant violemment la Résistance palestinienne (Reynolds, 2020).
Appels non dissimulés à l'expulsion des Palestiniens : pas de coexistence, juste le remplacement
La thÚse selon laquelle le sionisme aurait autrefois cherché à coexister pacifiquement avec les Palestiniens est une invention pure et simple. De Pinsker à Herzl en passant par Weitz, les dirigeants sionistes ont ouvertement déclaré que leur objectif n'est pas de partager la Palestine, mais d'en avoir le contrÎle exclusif (Afana, 2023). La notion de transfert (expulsion forcée) est une politique sioniste répandue bien avant 1948, attestant que le nettoyage ethnique était planifié des décennies avant la Nakba (Spangler, 2019).
Pourquoi le génocide contre les Palestiniens a commencé dans les années 1880 et non en 1948
La logique fondamentale du sionisme a été celle de l'élimination dÚs le début - les Palestiniens étaient censés ne plus exister dans la vision sioniste de la Palestine (Dana & Jarbawi, 2017).
Les dĂ©placements, l'exclusion et la militarisation ont commencĂ© des dĂ©cennies avant la crĂ©ation de l'Ătat israĂ©lien (Jamal, 2017).
La Nakba n'était pas un événement isolé, mais une étape du génocide qui a commencé dÚs les débuts de la colonisation (Reynolds, 2020).
Les politiques sionistes ont suivi une trajectoire continue des années 1880 à nos jours, prouvant que le génocide n'est pas un moment singulier mais un processus continu (Abdulla, 2016).
Le génocide sioniste est une stratégie à long terme, pas un fait ponctuel
Le génocide contre les Palestiniens n'a pas commencé en 1948, ni avec les récentes attaques contre Gaza. Il s'agit d'un processus colonial systématique qui s'étend sur prÚs de 150 ans et s'enracine dans :
Le déplacement délibéré des Palestiniens autochtones (Spangler, 2019).
La militarisation et la répression violente de la Résistance (Afana, 2023).
La création d'une structure juridique d'apartheid qui prive les Palestiniens de leurs droits humains fondamentaux (Masri, 2017).
Un engagement sioniste de longue date Ă assurer la non-existence des Palestiniens (Jamal, 2017).
Reconnaßtre que ce génocide a débuté dans les années 1880, et non en 1948, est essentiel pour comprendre que le projet sioniste n'a jamais été une question de cohabitation pacifique, mais toujours d'élimination et de remplacement. Les premiers sionistes ne sont pas venus vivre parmi les Palestiniens, ils sont venus les éliminer. Ce processus, qui a commencé par le vol de terres et l'exclusion au XIXe siÚcle, s'est poursuivi par le nettoyage ethnique, l'occupation et les massacres de masse au XXIe siÚcle (Reynolds, 2020).
Le génocide n'est pas seulement ce qui se passe actuellement, c'est ce qui se passe depuis toujours.
Le mandat britannique (1917-1947) : institutionnaliser le génocide
L'occupation britannique de la Palestine sous le mandat de la Société des Nations n'était pas seulement une occupation administrative, mais une restructuration délibérée du territoire au service de l'expansion coloniale sioniste. Les politiques impériales britanniques ont fourni le cadre juridique, militaire et politique qui a permis aux organisations sionistes de s'emparer des terres, de militariser les colonies et d'intensifier le déplacement et l'oppression des Palestiniens. La période du mandat a marqué une phase critique du génocide lent et systématique des Palestiniens, ouvrant la voie à la Nakba de 1948 (Spangler, 2019 ; Jamal, 2017).
La Déclaration Balfour (1917) : le feu vert britannique au génocide
Avec l'effondrement de l'Empire ottoman pendant la PremiÚre Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a pris le contrÎle de la Palestine et, sans consulter la population palestinienne indigÚne, a publié la Déclaration Balfour le 2 novembre 1917. Cette déclaration stipulait :
âLe gouvernement de Sa MajestĂ© est favorable Ă la crĂ©ation en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et il s'efforcera de rĂ©aliser cet objectif, Ă©tant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautĂ©s non juives existant en Palestineâ.
Cette seule phrase constituait une condamnation Ă mort impĂ©riale pour la Palestine. Le gouvernement britannique, fortement influencĂ© par le lobby sioniste, accorda aux Juifs europĂ©ens des droits politiques et coloniaux sur une terre oĂč les Palestiniens vivaient depuis des siĂšcles, sans leur consentement (Dana & Jarbawi, 2017). Alors que la dĂ©claration affirmait que l'on ne porterait pas atteinte aux droits des Palestiniens, la Grande-Bretagne a systĂ©matiquement violĂ© cet engagement en donnant la prioritĂ© au rĂ©gime sioniste et en rĂ©primant la RĂ©sistance palestinienne (Afana, 2023).
Comment la déclaration Balfour a institutionnalisé le génocide
Une puissance impériale étrangÚre a déclaré sa souveraineté sur les terres palestiniennes : le Royaume-Uni n'avait aucun droit légal ou moral de décider du sort de la Palestine. La déclaration était un acte politique colonial, préparant le terrain pour le déplacement de sa population indigÚne (Reynolds, 2020).
Elle a créé un cadre juridique pour l'expansion sioniste : la déclaration a donné aux organisations sionistes une légitimité internationale, leur permettant de coordonner les saisies de terres, de mettre en place des forces paramilitaires et d'intensifier les efforts de nettoyage ethnique (Lattanzi, 2020).
Elle a créé un prĂ©cĂ©dent pour la collaboration entre les Britanniques et les sionistes contre les Palestiniens : Ă partir de 1917, le rĂšglement sioniste et le dĂ©placement des Palestiniens sont devenus une politique d'Ătat, les administrateurs britanniques travaillant aux cĂŽtĂ©s des dirigeants sionistes pour faciliter les prises de terres (Spangler, 2019).
Principaux mécanismes coloniaux d'effacement sous domination britannique
Le mandat britannique (1920-1948) ne fut pas une administration neutre, mais une occupation impĂ©riale qui a activement permis et favorisĂ© le colonialisme sioniste. GrĂące Ă une combinaison de manipulations juridiques, de politiques Ă©conomiques et de soutien militaire direct, la Grande-Bretagne a fragilisĂ© les structures politiques palestiniennes et renforcĂ© les forces paramilitaires sionistes, s'assurant ainsi qu'au moment oĂč les Britanniques quitteraient le pays en 1948, les forces sionistes pourraient mener la Nakba avec leur pleine capacitĂ© militaire et le soutien colonial (Masri, 2017).
Soutien aux transactions fonciĂšres sionistes
Sous domination britannique, les organisations sionistes ont pris le contrÎle de vastes étendues de terres palestiniennes via des manipulations juridiques et des déplacements forcés (Jamal, 2017).
Le Fonds national juif (FNJ) et d'autres institutions sionistes ont été autorisés à acheter de vastes étendues de terres à des propriétaires ottomans absents, expulsant ainsi les agriculteurs palestiniens qui cultivaient ces terres depuis des générations (Afana, 2023).
Les autorités britanniques ont promulgué des lois fonciÚres qui ont dépossédé de maniÚre disproportionnée les Palestiniens, facilitant ainsi l'acquisition de territoires par les organisations sionistes (Spangler, 2019).
En 1947, la propriété fonciÚre sioniste a augmenté pour atteindre 6,6 % de la superficie totale de la Palestine, ce qui reste une petite fraction, mais suffisante pour créer des enclaves autosuffisantes réservées aux Juifs qui fonctionnaient comme des zones proto-militaires pour de futures opérations de nettoyage ethnique (Dana & Jarbawi, 2017).
Militarisation des colons sionistes
L'une des contributions les plus dévastatrices de la Grande-Bretagne au génocide contre les Palestiniens a été son rÎle dans l'armement, l'entraßnement et la légitimation des milices sionistes.
L'armée britannique a directement formé la Haganah, la principale force paramilitaire sioniste, en lui fournissant des armes, une expertise tactique et une expérience opérationnelle qui seront utilisées plus tard pour exécuter la Nakba (Reynolds, 2020).
Les milices sionistes se sont vu attribuer des postes officiels dans la police et la sécurité britanniques, ce qui les a intégrées dans l'administration coloniale et leur a permis de mener des attaques armées contre les villages palestiniens en toute impunité (Abdulla, 2016).
La Haganah, l'Irgoun et le Lehi (Stern Gang) sont devenus les principales organisations terroristes sionistes, responsables d'attentats Ă la bombe, d'assassinats et de massacres de Palestiniens, le tout pendant que la Grande-Bretagne fermait les yeux (Lattanzi, 2020).
Répression de la Résistance palestinienne
Le mandat britannique ne s'est pas contenté de favoriser les colons sionistes, il s'est activement employé à réprimer la résistance palestinienne, en veillant à ce que la population indigÚne n'ait aucun moyen de se défendre contre le projet colonial de peuplement en expansion (Jamal, 2017).
La Grande Révolte palestinienne (1936-1939) : Résistance anticoloniale et répression britannique
La Grande Révolte palestinienne (1936-1939) fut un soulÚvement de masse contre la domination britannique et l'expansion des rÚglements sionistes. Ce fut l'un des premiers mouvements d'envergure contre la colonisation en cours de la Palestine, mais il s'est heurté à l'une des répressions militaires britanniques les plus brutales de l'histoire coloniale (Afana, 2023).
Les Britanniques ont répondu par une violence aveugle, des exécutions massives et la destruction de villages palestiniens entiers.
Les forces britanniques ont procédé à des arrestations massives, à des exécutions sans procÚs et à des tactiques de punition collective, notamment la destruction de maisons et de terres agricoles (Masri, 2017).
Plus de 5 000 Palestiniens ont été tués, 15 000 blessés et 10 000 emprisonnés dans des camps britanniques.
En 1939, la Grande-Bretagne a réussi à mater la révolte palestinienne, affaiblissant, désarmant et fragilisant considérablement la société palestinienne, une situation à l'origine du génocide généralisé de la Nakba moins de dix ans plus tard (Dana & Jarbawi, 2017).
L'issue inévitable : le retrait britannique et le génocide sioniste
Au milieu des annĂ©es 1940, la Grande-Bretagne a reconnu que les paramilitaires sionistes devenaient incontrĂŽlables et, alors que la Seconde Guerre mondiale bouleversait la politique mondiale, les responsables britanniques ont estimĂ© qu'il n'y avait guĂšre d'intĂ©rĂȘt stratĂ©gique Ă maintenir leur mandat en Palestine (Spangler, 2019).
En 1947, la Grande-Bretagne a officiellement annoncé son retrait, abandonnant la Palestine à un état de chaos militarisé.
La RĂ©sistance palestinienne ayant dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©crasĂ©e par la rĂ©pression britannique, les milices sionistes ont immĂ©diatement commencĂ© Ă mettre en Ćuvre des opĂ©rations de nettoyage ethnique gĂ©nĂ©ralisĂ©es, qui ont abouti Ă la Nakba de 1948 (Reynolds, 2020).
Le mandat britannique, précurseur du génocide
La domination britannique en Palestine (1917-1948) n'a pas Ă©tĂ© synonyme de âgouvernance neutreâ : elle a Ă©tĂ© marquĂ©e par une expansion coloniale active, la lĂ©galisation du vol de terres et le recours Ă des violences systĂ©matiques contre les Palestiniens. L'Empire britannique a
ouvert la voie aux saisies de terres et aux politiques de déplacement sionistes (Afana, 2023).
armé et formé les milices qui allaient plus tard mener la Nakba (Masri, 2017).
écrasé systématiquement la Résistance palestinienne, s'assurant que les Palestiniens seraient incapables de se défendre en 1948 (Jamal, 2017).
Au moment du retrait britannique, l'infrastructure du génocide était déjà en place, permettant aux forces sionistes de lancer la Nakba et de poursuivre le projet génocidaire entamé dans les années 1880. Le mandat britannique n'a pas été qu'une période de transition, il a plutÎt été un mécanisme impérial de destruction de la Palestine et de déplacement massif de sa population (Spangler, 2019).
1947-1948 : la Nakba, lâintensification dâun gĂ©nocide, et non le dĂ©but
La Nakba est souvent prĂ©sentĂ©e comme un Ă©vĂ©nement historique isolĂ©, mais en rĂ©alitĂ©, il s'agissait de l'exĂ©cution militaire d'un gĂ©nocide en cours, planifiĂ© de longue date et mis en Ćuvre depuis des dĂ©cennies. En 1947, les milices sionistes Ă©taient parfaitement armĂ©es, stratĂ©giquement dĂ©ployĂ©es et idĂ©ologiquement prĂ©parĂ©es Ă procĂ©der Ă des expulsions massives et Ă un nettoyage ethnique. La destruction systĂ©matique de la sociĂ©tĂ© palestinienne n'a pas Ă©tĂ© une rĂ©action Ă la guerre, mais l'aboutissement des ambitions coloniales sionistes mises en Ćuvre depuis les annĂ©es 1880 (Jamal, 2017 ; Dana et Jarbawi, 2017).
Le plan de partage : légaliser l'expansion sioniste
Le plan de partage des Nations Unies (1947) a fourni la couverture juridique d'une prise de contrĂŽle territoriale sioniste, bien qu'il ait Ă©tĂ© fondamentalement illĂ©gal et imposĂ© sans le consentement des Palestiniens (Spangler, 2019). Le plan proposait de diviser la Palestine en Ătats juifs et arabes, mais la division a Ă©tĂ© Ă©tablie sur la base de calculs coloniaux qui ne tenaient absolument pas compte de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre palestinienne et des rĂ©alitĂ©s dĂ©mographiques :
les Juifs ne représentaient que 33 % de la population, dont la grande majorité était constituée d'immigrants européens récents.
Les Palestiniens possédaient plus de 94 % des terres et y vivaient depuis des générations.
Les sionistes se sont vu attribuer 56 % de la Palestine alors qu'ils possédaient moins de 7 % des terres avant la partition (Masri, 2017).
Cette partition n'a jamais été une question d'équité ou de coexistence, mais de légitimation du projet colonial sioniste par un soutien international. Bien qu'elles aient reçu beaucoup plus de terres que celles qui leur revenaient légalement, les milices sionistes ont immédiatement déclenché des opérations militaires pour s'emparer de territoires encore plus vastes que ceux qui leur avaient été attribués (Afana, 2023).
Le rÎle de l'ONU dans les préparatifs du génocide sioniste
La décision de l'ONU de diviser la Palestine n'a rien d'un geste neutre ou humanitaire. Elle s'inscrit dans le prolongement des politiques impérialistes britanniques et occidentales destinées à résoudre la « question juive » en Europe aux dépens des peuples autochtones de Palestine (Reynolds, 2020).
Le plan ne tient pas compte de l'autodétermination des Palestiniens, qu'il considÚre comme un obstacle à gérer plutÎt que comme un peuple doté de droits inhérents.
Il n'a pas tenu compte des préparatifs militaires sionistes, qui étaient déjà en cours depuis des années, et qui positionnaient les forces sionistes en vue d'une expansion territoriale à grande échelle.
Les nations occidentales qui ont soutenu le plan savaient que sa mise en Ćuvre nĂ©cessiterait l'usage de la force, illustrant leur complicitĂ© pour les expulsions et des massacres de masse Ă venir.
PlutÎt que de prévenir la violence, le plan de partage a donné le feu vert à une campagne militaire sioniste qui allait dégénérer en un génocide à grande échelle (Abdulla, 2016).
La Nakba (1948) : exécution d'un génocide planifié de longue date
Lorsque les Britanniques se sont retirĂ©s en mai 1948, les dirigeants sionistes avaient dĂ©jĂ mis en Ćuvre leurs plans dĂ©finitifs d'expulsions massives. La Nakba (qui signifie âcatastropheâ en arabe) n'Ă©tait pas une guerre entre des camps de force Ă©gale, mais une campagne militaire gĂ©nocidaire et de nettoyage ethnique contre une population palestinienne dĂ©sarmĂ©e et vulnĂ©rable (Spangler, 2019).
Plan Dalet : le plan du génocide
Les milices sionistes ont lancĂ© le plan Dalet (mars 1948), une stratĂ©gie militaire qui prĂ©voyait l'expulsion, la destruction et l'effacement systĂ©matiques de la sociĂ©tĂ© palestinienne. Le plan Dalet n'Ă©tait pas une stratĂ©gie de dĂ©fense, mais une stratĂ©gie offensive conçue pour s'assurer qu'il reste le moins de Palestiniens possible dans le nouvel Ătat sioniste (Jamal, 2017).
Le plan prévoyait explicitement
l'expulsion massive des Palestiniens de leurs villes et villages.
la destruction des maisons, des infrastructures et des terres agricoles pour empĂȘcher le retour.
des stratégies terroristes (massacres, attentats à la bombe, exécutions publiques) pour instaurer la peur et inciter à fuir (Afana, 2023).
Fin 1948, plus de 750 000 Palestiniens ont été violemment expulsés et plus de 500 villages systématiquement détruits (Dana & Jarbawi, 2017).
Actes génocidaires durant la Nakba
La Nakba n'était pas une guerre spontanée, mais une campagne de destruction coordonnée visant à éliminer la présence palestinienne (Reynolds, 2020). Les actes génocidaires perpétrés durant cette période comprenaient
des expulsions massives : les milices sionistes ont expulsé de force des centaines de milliers de Palestiniens sous la menace des armes, marchant souvent des kilomÚtres avec leur famille sans nourriture ni eau. Ceux qui tentaient de revenir étaient abattus à vue.
la destruction de villages : plus de 500 villages palestiniens ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment rayĂ©s de la carte, leurs maisons rasĂ©es ou brĂ»lĂ©es pour s'assurer qu'ils ne puissent jamais ĂȘtre rĂ©occupĂ©s. Beaucoup ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des colonies rĂ©servĂ©es aux Juifs, tandis que d'autres ont Ă©tĂ© plantĂ©s de forĂȘts par le Fonds national juif (FNJ) pour effacer leur existence (Masri, 2017).
des massacres pour garantir qu'il n'y aura pas de retour :
Deir Yassin (avril 1948) : Plus de 100 hommes, femmes et enfants palestiniens ont été massacrés par les milices sionistes, les survivants ayant été exhibés dans les rues de Jérusalem pour semer la terreur.
Tantoura : Des témoins oculaires et des découvertes récentes de charniers confirment que plus de 200 civils palestiniens ont été systématiquement exécutés.
Lydda et Ramla : Les forces sionistes ont procédé à des exécutions massives et à des marches forcées de la mort de dizaines de milliers de Palestiniens (Afana, 2023).
Ces massacres n'étaient pas des actes de violence de guerre aléatoires, l'objectif était de faire comprendre aux Palestiniens l'absence d'avenir dans leur patrie (Spangler, 2019).
Les dirigeants sionistes ont admis leur intention génocidaire
Les dirigeants sionistes n'ont pas cachĂ© leurs objectifs, ils ont ouvertement admis que leur but Ă©tait d'expulser dĂ©finitivement les Palestiniens et d'empĂȘcher leur retour (Jamal, 2017).
David Ben Gourion (1948) : âNous devons tout faire pour qu'ils ne reviennent jamais. Les vieux mourront et les jeunes oublierontâ.
Yitzhak Rabin (1948) : âNous sommes sortis, Ben Gourion nous accompagnait. Allon a rĂ©pĂ©tĂ© sa question : âQue devons-nous faire des Arabes ?â Ben Gourion a agitĂ© la main dans un geste qui disait : âChassez-les !ââ
Menahem Begin (1948, aprĂšs le massacre de Deir Yassin) : âSans Deir Yassin, IsraĂ«l n'existerait pasâ.
Ces déclarations confirment que la Nakba n'était pas la conséquence involontaire de la guerre, mais un génocide délibéré et prémédité destiné à éliminer le plus grand nombre possible de Palestiniens et à garantir qu'ils ne puissent jamais récupérer leur patrie (Reynolds, 2020).
De 1948 à aujourd'hui : le génocide se poursuit
Le gĂ©nocide contre les Palestiniens n'a pas pris fin avec la Nakba en 1948. Il a Ă©voluĂ©, s'est Ă©tendu et intensifiĂ© avec l'instauration de nouvelles mĂ©thodes de domination coloniale. Si les expulsions massives et les destructions de villages de 1948 ont constituĂ© une phase majeure de ce gĂ©nocide, les politiques sionistes ont ensuite systĂ©matiquement dĂ©mantelĂ© la sociĂ©tĂ© palestinienne par l'occupation militaire, les lois d'apartheid, les guerres de blocus et les massacres rĂ©currents. Chaque phase de ce gĂ©nocide, de la Naksa de 1967 au bombardement actuel de Gaza, s'inscrit dans la mĂȘme logique d'effacement, visant Ă dĂ©possĂ©der les Palestiniens de leurs terres, d'en faire des apatrides et de menacer leur existence mĂȘme (Afana, 2023 ; Spangler, 2019).
La Naksa (1967) : poursuite de l'occupation et des déplacements
La guerre des Six Jours de 1967 (Naksa, ou âreversâ) a marquĂ© une nouvelle escalade majeure du gĂ©nocide contre les Palestiniens. IsraĂ«l a lancĂ© une campagne militaire prĂ©ventive, s'emparant de toujours plus de terres palestiniennes et soumettant des millions de personnes supplĂ©mentaires Ă un contrĂŽle militaire total (Dana & Jarbawi, 2017).
Comment la Naksa a amplifié le génocide sioniste
Occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza : Israël a occupé militairement les deux territoires, plaçant des millions de Palestiniens sous un régime colonial violent et illimité.
Expulsions massives et démolitions de maisons : Plus de 300 000 Palestiniens ont été déplacés de force, dont beaucoup pour la deuxiÚme fois depuis 1948, créant une nouvelle vague de réfugiés (Reynolds, 2020).
L'annexion de Jérusalem-Est : Israël a illégalement annexé Jérusalem-Est, démolissant aussitÎt les logements palestiniens et expulsant des milliers de personnes pour modifier la composition démographique de la ville (Spangler, 2019). Les colonies israéliennes ont été établies au mépris du droit international, créant un précédent pour la spoliation continue des terres.
La Naksa a confirmé que le génocide n'était pas un événement isolé, mais une stratégie sioniste à long terme d'expulsion systématique des Palestiniens de leur patrie, petit à petit, décennie aprÚs décennie (Jamal, 2017).
La domination militaire sur les Palestiniens en Cisjordanie et Ă Gaza
AprĂšs la Naksa, IsraĂ«l a soumis les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza Ă l'une des plus longues occupations militaires de l'histoire moderne. Ce contrĂŽle militaire n'avait pas pour but de « gĂ©rer » une population hostile, mais de dĂ©truire lentement et systĂ©matiquement l'existence mĂȘme des Palestiniens (Masri, 2017).
Pratiques génocidaires sous occupation militaire
Confiscation des terres et expansion des colonies : plus de 750 000 colons israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie, en violation directe du droit international (Jamal, 2017). Les Palestiniens sont contraints de vivre dans des enclaves fermées et entourées de murs, tandis que les routes et les infrastructures réservées aux Israéliens se développent sur des terres volées (Afana, 2023).
Checkpoints et restrictions de mouvement : des centaines de checkpoints et de barriÚres militaires contrÎlent chaque aspect des mouvements des Palestiniens, restreignant l'accÚs aux écoles, aux hÎpitaux et aux lieux de travail. Les Palestiniens sont quotidiennement victimes de harcÚlement, d'arrestations arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires par les soldats israéliens (Reynolds, 2020).
Incarcération massive et torture : plus d'un million de Palestiniens ont été emprisonnés par Israël depuis 1967. Le systÚme carcéral israélien fonctionne comme un véritable instrument du génocide, avec des cas documentés de torture, de violence sexuelle et de détention illimitée sans procÚs (détention administrative) (Abdulla, 2016).
EnlĂšvements systĂ©matiques d'enfants : des enfants palestiniens ĂągĂ©s d'Ă peine 6 ans sont arrĂȘtĂ©s, ont les yeux bandĂ©s et sont soumis Ă des procĂšs militaires, une pratique spĂ©cifique Ă IsraĂ«l. Des centaines de mineurs sont actuellement dĂ©tenus dans des prisons israĂ©liennes, oĂč ils sont battus, privĂ©s de sommeil et placĂ©s Ă l'isolement (Dana & Jarbawi, 2017).
Le régime militaire d'Israël n'est pas seulement une occupation, c'est avant tout une stratégie génocidaire à long terme visant à éradiquer la vie palestinienne par la déshumanisation, les déplacements forcés et la violence.
Le blocus illégal de Gaza depuis 2007 : le plus grand camp de concentration du monde
Depuis 2007, IsraĂ«l a fait de Gaza le plus grand camp de concentration au monde, emprisonnant 2,3 millions de Palestiniens, dont la moitiĂ© sont des enfants, dans une zone de non-droit et de mort contrĂŽlĂ©e par l'armĂ©e. Il ne s'agit pas simplement d'une âprison Ă ciel ouvertâ, mais d'une structure d'extermination dĂ©libĂ©rĂ©e, oĂč les conditions de vie ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement conçues pour Ă©liminer lentement la population par la famine, la privation de soins mĂ©dicaux et des attaques militaires rĂ©pĂ©tĂ©es (Afana, 2023).
Gaza, une zone de mort : le blocus, une arme génocidaire
ContrĂŽle total des frontiĂšres de Gaza : enfermer les Palestiniens dans un camp de la mort. IsraĂ«l a transformĂ© Gaza en un camp de concentration fortifiĂ©, d'oĂč personne ne peut sortir sans l'autorisation d'IsraĂ«l ou de l'Ăgypte. Les exportations et les importations sont totalement contrĂŽlĂ©es : les Palestiniens ne peuvent pas commercer librement, importer des mĂ©dicaments vitaux ou reconstruire leurs maisons (Reynolds, 2020).
Famine dĂ©libĂ©rĂ©e et apartheid mĂ©dical : la famine artificielle : IsraĂ«l contrĂŽle chaque calorie qui entre Ă Gaza, calculant la quantitĂ© de nourriture Ă autoriser en se basant sur des modĂšles de âsurvie calorique minimaleâ - non pas pour alimenter, mais pour maintenir les Palestiniens au bord de la famine. 97 % de l'eau de Gaza est impropre Ă la consommation, IsraĂ«l bloquant les rĂ©parations des systĂšmes d'approvisionnement en eau, forçant les gens Ă boire de l'eau contaminĂ©e par des eaux usĂ©es toxiques (Masri, 2017).
De graves pénuries médicales ont transformé des maladies évitables en condamnations à mort. Les patients atteints de cancer, les femmes enceintes et les nourrissons sont laissés pour morts, tandis qu'Israël bloque l'accÚs aux chimiothérapies, aux incubateurs et aux médicaments vitaux. Les médecins pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie, amputant des membres de patients conscients en raison des restrictions médicales imposées par Israël sur le territoire (Jamal, 2017).
Bombardements et destruction des infrastructures : assurer un effondrement permanent : Les centrales Ă©lectriques, les hĂŽpitaux et les Ă©coles de Gaza sont systĂ©matiquement pris pour cible lors des frappes aĂ©riennes israĂ©liennes, ce qui entraĂźne une destruction perpĂ©tuelle des infrastructures. Les assauts militaires rĂ©pĂ©tĂ©s ont dĂ©truit des quartiers entiers, rendant la reconstruction impossible et consolidant le statut de Gaza en tant que cimetiĂšre inhabitable (Afana, 2023). Plus de 80 % des bĂątiments de Gaza ont Ă©tĂ© endommagĂ©s ou dĂ©truits, le blocus garantissant qu'ils ne pourront jamais ĂȘtre restaurĂ©s.
Torture psychologique et collective. L'intention de broyer une population
Les Palestiniens de Gaza sont soumis à des cycles sans fin de bombardements, de blocus et de privations, qui leur infligent délibérément un traumatisme permanent. Les enfants nés sous blocus n'ont jamais connu la liberté, seulement la faim, la peur et les effusions de sang. Une génération est exterminée, non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement, dans un climat de terreur et de désespoir incessants (Reynolds, 2020).
Le blocus de Gaza n'est pas un maintien Ă lâisolement, mais une extermination
Le contrĂŽle total d'IsraĂ«l sur Gaza ne concerne ni la sĂ©curitĂ© ni d'Ă©ventuelles menaces armĂ©es. Il s'agit d'un gĂ©nocide au ralenti, mĂ©thodiquement conçu pour dĂ©truire la vie des Palestiniens sans dĂ©clencher d'intervention internationale immĂ©diate (Abdulla, 2016). Gaza n'est pas une entitĂ© distincte de la Palestine, c'est une zone de rĂ©pression de masse oĂč le gĂ©nocide est perpĂ©trĂ© au vu et au su de tous. Le blocus n'a pas pour but de gĂ©rer Gaza, mais de liquider Gaza. Chaque aspect du blocus (famine, bombardements, privation de soins mĂ©dicaux) n'a qu'un seul objectif : rĂ©duire le nombre de Palestiniens Ă Gaza, voire les Ă©liminer complĂštement (Jamal, 2017).
Massacres récurrents à Gaza (de 2008 à aujourd'hui) : tester les limites de la complicité internationale
Depuis l'imposition du blocus, Israël a lancé des assauts militaires majeurs contre Gaza tous les deux ou trois ans, l'utilisant comme banc d'essai pour de nouvelles armes et techniques de massacre. Ces assauts ne sont pas des « guerres » : ce sont des campagnes génocidaires unilatérales contre une population assiégée et sans défense (Masri, 2017).
Principaux massacres Ă Gaza
2008-2009 (opération Cast Lead) : 1 400 Palestiniens tués, dont plus de 300 enfants. Des quartiers entiers rasés, du phosphore blanc pulvérisé sur des civils.
2012 (opĂ©ration Pillar of Defense ) : 167 morts, dont des dizaines d'enfants. IsraĂ«l a dĂ©libĂ©rĂ©ment bombardĂ© des journalistes et des centres de presse pour empĂȘcher la couverture mĂ©diatique.
2014 (Opération Protective Edge) : 2 251 Palestiniens tués, dont plus de 500 enfants. 90 familles entiÚres rayées du registre de l'état-civil. Cibles : hÎpitaux, écoles de l'ONU et centres de réfugiés.
2021 (Opération Guardian of the Walls) : 260 morts, dont 67 enfants. Tours d'habitation entiÚres détruites, plus de 100 000 personnes déplacées.
2023-2025 Génocide à Gaza : des dizaines de milliers de morts, la famine utilisée comme arme. Des charniers sont découverts, des générations entiÚres sont anéanties.
Chaque massacre est Ă l'image du gĂ©nocide sioniste, un test pour voir jusqu'oĂč le monde va laisser faire ce nettoyage ethnique avant d'intervenir.
Gaza n'est pas distincte de la Palestine, elle est au cĆur du gĂ©nocide
L'un des discours de propagande sioniste les plus pernicieux consiste Ă prĂ©senter Gaza comme un problĂšme distinct du reste de la Palestine. Ce faux argument vise Ă
isoler Gaza de la lutte pour la libération de la Palestine.
dĂ©politiser le gĂ©nocide en le prĂ©sentant comme un âconflitâ plutĂŽt que comme une occupation.
faire croire au public mondial que Gaza est un problÚme spécifique plutÎt qu'une composante de l'expérience palestinienne unifiée.
La rĂ©alitĂ© : Gaza est au cĆur du gĂ©nocide sioniste
Gaza abrite des réfugiés de la Nakba (1948), de sorte que les bombardements actuels constituent une attaque contre une population déjà déplacée (Spangler, 2019).
Les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de l'IsraĂ«l actuel subissent tous diffĂ©rentes formes du mĂȘme gĂ©nocide. Effacer Gaza ne âmet pas fin au conflitâ - cela fait avancer le gĂ©nocide sioniste.
Le but ultime du sionisme n'est pas de âgĂ©rerâ Gaza, mais bien de l'effacer. La destruction complĂšte de Gaza aurait pour effet de
éliminer un foyer majeur de la Résistance palestinienne.
réduire le nombre de Palestiniens par des massacres de masse.
fragmenter l'identité palestinienne en anéantissant toute une génération.
Le génocide n'a jamais cessé
La Nakba n'était que le début, le génocide n'a jamais cessé. Toutes les grandes politiques israéliennes depuis 1948 n'ont eu d'autre but que d'éliminer la vie palestinienne. Les massacres répétés à Gaza ne sont pas des incidents isolés, ils font partie d'un génocide permanent et ininterrompu. Tant que la structure coloniale sioniste ne sera pas démantelée, le génocide se poursuivra (Jamal, 2017).
Les aspects juridiques : le génocide sioniste au regard du droit international
Le gĂ©nocide sioniste contre les Palestiniens a Ă©tĂ© largement documentĂ© par des rapports sur les droits de l'homme, des enquĂȘtes d'ONG, des dĂ©cisions de tribunaux internationaux et des dĂ©cisions juridiques exĂ©cutoires. Pendant des dĂ©cennies, IsraĂ«l a commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanitĂ© et des violations systĂ©matiques du droit international - tous largement condamnĂ©s mais restĂ©s impunis en raison du soutien gĂ©opolitique des puissances occidentales (Plachta et al., 2024). Si IsraĂ«l s'est appuyĂ© sur la propagande pour dissimuler ses crimes, la rĂ©alitĂ© juridique est indĂ©niable : les politiques sionistes rĂ©pondent aux dĂ©finitions du gĂ©nocide, de l'apartheid et de l'occupation illĂ©gale en vertu du droit international (Ambos, 2024).
Crimes de guerre et crimes contre l'humanité
De nombreuses organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, Human Rights Watch (HRW), Al-Haq et B'Tselem, ont publié des rapports détaillés sur les crimes de guerre israéliens (D'Evereux, 2024). Ces crimes comprennent des bombardements indiscriminés de civils, l'utilisation d'armes interdites, des incarcérations massives et des assassinats ciblés.
Massacres et bombardements aveugles
Israël a mené à plusieurs reprises des offensives militaires massives contre des civils palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, en déployant des armes interdites au niveau international telles que le phosphore blanc (Plachta et al., 2024). Des hÎpitaux, des écoles et des abris de l'ONU ont été systématiquement bombardés, tandis que des quartiers entiers ont été rayés de la carte (Irianto, 2024).
Violences sexuelles, y compris contre les enfants
Des rapports de détenus et de groupes de défense des droits de l'homme ont documenté les abus sexuels, les viols et la coercition comme outils de torture psychologique dans les prisons israéliennes (D'Evereux, 2024). Les femmes et les mineurs palestiniens ont été soumis à des fouilles à nu humiliantes, à des attouchements et à des agressions, tandis que les hommes détenus font état de viols et de nudité forcée durant les interrogatoires (Esteves, 2024).
EnlĂšvement et torture d'enfants
IsraĂ«l est le seul Ătat au monde qui poursuit systĂ©matiquement des enfants devant des tribunaux militaires. Des mineurs palestiniens, dont certains n'ont que six ans, sont enlevĂ©s par les forces israĂ©liennes, les yeux bandĂ©s, et dĂ©tenus sans procĂšs. En dĂ©tention, ils sont battus, privĂ©s de sommeil, soumis Ă des chocs Ă©lectriques et placĂ©s Ă l'isolement, une pratique systĂ©matique visant Ă instiller la peur et le traumatisme dĂšs l'enfance (Ambos, 2024).
Assassinats ciblés
Des dirigeants politiques palestiniens, des journalistes, des personnalitĂ©s de la RĂ©sistance et des soutiens financiers ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement assassinĂ©s, tant en Palestine qu'Ă l'Ă©tranger. Ces exĂ©cutions extrajudiciaires, souvent lĂ©gitimĂ©es au prĂ©texte d'âopĂ©rations de sĂ©curitĂ©â, violent le droit international et dĂ©montrent une fois de plus qu'IsraĂ«l recourt Ă la terreur comme stratĂ©gie d'Ătat (Esteves, 2024).
Campagnes de propagande de masse : réprimer les voix palestiniennes et fabriquer un consentement
Le génocide sioniste n'est pas seulement perpétré par l'usage de la force militaire, mais aussi par un réseau de propagande mondial conçu pour réprimer les voix palestiniennes, et fabriquer un consentement au génocide (Mencarelli, 2024).
Déshumanisation des Palestiniens
Les mĂ©dias israĂ©liens et occidentaux prĂ©sentent systĂ©matiquement les Palestiniens comme des âterroristesâ, tout en effaçant les crimes de guerre israĂ©liens. Les massacres de civils sont minimisĂ©s et qualifiĂ©s d'âopĂ©rations militairesâ, tandis que la RĂ©sistance contre l'occupation est prĂ©sentĂ©e comme une agression (Irianto, 2024).
Islamophobie et stéréotypes racistes
L'islamophobie a été un élément central dans la justification du génocide contre les Palestiniens. Les discours politiques et médiatiques occidentaux dépeignent les Palestiniens comme intrinsÚquement violents, irrationnels ou incapables de s'autogouverner, renforçant ainsi le mythe colonial selon lequel leur oppression est une mesure de sécurité nécessaire (Eden, 2013). Ce cadre raciste présente l'apartheid et l'occupation israéliennes comme une nécessité regrettable mais justifiée plutÎt que comme un crime permanent contre l'humanité (D'Evereux, 2024).
Les médias américains et européens en particulier se sont appuyés sur des tropes islamophobes pour justifier la violence israélienne, décrivant la résistance musulmane à la colonisation comme du terrorisme, tandis que la violence sioniste est présentée comme de la légitime défense (Qafisheh, 2016). Ces représentations s'appuient sur un sentiment antimusulman plus largement répandu en Occident, qui s'est intensifié depuis la guerre contre le terrorisme et est réguliÚrement instrumentalisé pour justifier la violence coloniale en Palestine.
Fabrication de faux récits de propagande
IsraĂ«l a diffusĂ© des mensonges Ă©hontĂ©s pour justifier ses massacres. Un exemple frappant est la fausse affirmation selon laquelle le Hamas aurait âdĂ©capitĂ© des bĂ©bĂ©sâ en octobre 2023, une histoire largement diffusĂ©e par des responsables israĂ©liens et reprise par les mĂ©dias occidentaux avant d'ĂȘtre dĂ©mentie. Ces mensonges s'inscrivent dans une longue tradition de propagande mensongĂšre sur les atrocitĂ©s commises pour inciter Ă un soutien mondial au gĂ©nocide (Mencarelli, 2024).
Censure et bĂąillonnement des voix palestiniennes
Les plateformes de rĂ©seaux sociaux, notamment Meta (Facebook et Instagram), X (anciennement Twitter) et TikTok, se sont engagĂ©es dans une censure active des contenus palestiniens (Eden, 2013). Les journalistes, militants et organisations mĂ©diatiques palestiniens sont confrontĂ©s Ă des restrictions implicites, Ă la suppression de contenus et Ă la suspension de comptes. Pendant ce temps, la propagande israĂ©lienne se propage sans restriction. Les journalistes palestiniens ont Ă©galement Ă©tĂ© systĂ©matiquement assassinĂ©s, arrĂȘtĂ©s ou exilĂ©s, si bien que les crimes de guerre israĂ©liens passent sous silence (Qafisheh, 2016).
Décisions de la CIJ et de la Cour internationale de justice : une condamnation juridique du génocide et de l'apartheid
La Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont rendu à plusieurs reprises des décisions contre Israël, confirmant ses violations du droit international (Plachta et al., 2024). Ces décisions fournissent un cadre juridique qui incrimine directement Israël pour génocide, apartheid et crimes de guerre (Esteves, 2024).
Les décisions contraignantes de la CIJ sur le génocide (2024)
26 janvier 2024 : La CIJ a Ă©mis des mesures provisoires, ordonnant Ă IsraĂ«l de cesser de commettre des actes de gĂ©nocide et d'empĂȘcher d'autres souffrances aux Palestiniens (Esteves, 2024).
Audiences de mars et mai 2024 : La CIJ a réaffirmé que de sérieux indices de génocide ont été établis, exigeant qu'Israël mette fin à ses opérations militaires (Mencarelli, 2024).
Israël a ignoré les trois ordonnances de la Cour, intensifiant son agression militaire, provoquant une famine massive et poursuivant ses bombardements massifs (Plachta et al., 2024).
Avis consultatif de la CIJ sur l'apartheid israélien (juillet 2024)
La CIJ a explicitement jugé que l'occupation, l'expansion des colonies et le blocus de Gaza par Israël sont illégaux au regard du droit international (Irianto, 2024).
La Cour a confirmé que le systÚme d'apartheid d'Israël est reconnu au niveau international, et qu'il ne s'agit pas simplement d'une accusation portée par des militants ou des groupes de défense des droits de l'homme (Eden, 2013).
Le territoire palestinien et la violation du droit international par Israël
Des décennies de décisions de la CIJ, de résolutions de l'ONU et de précédents juridiques confirment que la Palestine historique est un territoire unitaire et unifié sous occupation israélienne illégale (Irianto, 2024). Les tentatives d'Israël de fragmenter la Palestine - en isolant Gaza, en divisant la Cisjordanie et en privant les Palestiniens de leur droit au retour - font partie de sa stratégie de maintien d'un apartheid permanent et d'un nettoyage ethnique (Plachta et al., 2024).
En vertu du droit international, les politiques d'occupation, de blocus et d'annexion d'Israël constituent
un génocide (tel que défini par la Convention sur le génocide)
des crimes contre l'humanité (tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale)
lâannexion illĂ©gale et apartheid (comme l'a jugĂ© la CIJ en 2024)
Les actions d'Israël répondent à la définition juridique du génocide, telle qu'elle est énoncée dans la Convention sur le génocide de 1948, qui interdit
de tuer des membres d'un groupe
de causer des préjudices physiques ou psychologiques graves
d'infliger délibérément des conditions destinées à détruire un groupe
d'empĂȘcher les naissances au sein du groupe
de transférer de force des enfants
Israël a systématiquement commis ces actes contre les Palestiniens. Les preuves juridiques ne sont pas sujettes à débat, elles sont accablantes (Mencarelli, 2024).
Le génocide sioniste est une réalité juridique, pas un débat
. Malgré des décennies de déni occidental, le cadre juridique établit clairement qu'
Israël a été reconnu coupable de génocide plausible par la CIJ.
Les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme du monde entier ont qualifiĂ© IsraĂ«l d'Ătat d'apartheid.
Gaza, la Cisjordanie et la Palestine de 1948 font partie d'un seul et mĂȘme territoire palestinien sous occupation illĂ©gale (Qafisheh, 2016).
Il ne s'agit pas seulement d'une affaire politique, mais bien juridique, qui concerne le gĂ©nocide, les crimes contre l'humanitĂ© et l'apartheid, et doit ĂȘtre poursuivie au plus haut niveau. L'incapacitĂ© des institutions internationales Ă faire appliquer ces dĂ©cisions ne reflĂšte pas un manque de clartĂ© juridique, mais une complicitĂ© active dans le gĂ©nocide.
L'impunitĂ© d'IsraĂ«l n'est pas due Ă une absence de preuves, mais Ă la protection gĂ©opolitique de l'Occident. Cependant, aucune protection politique ne peut effacer la rĂ©alitĂ© juridique : le projet sioniste est un crime contre l'humanitĂ© permanent, et les responsables doivent ĂȘtre tenus pour responsables (Qafisheh, 2016).
Le génocide sioniste a débuté dans les années 1880 et n'a jamais cessé
Le génocide contre les Palestiniens est souvent présenté comme ayant commencé en 1947-1948 avec la Nakba ou, plus récemment, comme s'étant intensifié en octobre 2020 avec les bombardements israéliens de Gaza. Cependant, ces récits occultent la continuité historique de la violence coloniale sioniste, qui est génocidaire depuis sa création dans les années 1880 (Masri, 2017).
DĂšs leur arrivĂ©e en Palestine, les premiers colons sionistes arrivĂ©s en Palestine ne se sont pas prĂ©sentĂ©s comme des immigrants en quĂȘte d'intĂ©gration, mais comme des colonisateurs dĂ©terminĂ©s Ă effacer l'identitĂ© palestinienne. Les dirigeants sionistes eux-mĂȘmes l'ont clairement indiquĂ© : la rĂ©ussite de leur projet dĂ©pendait de l'Ă©limination, du dĂ©placement ou de l'extermination de la population indigĂšne de Palestine (Jamal, 2017). Contrairement Ă d'autres projets coloniaux qui cherchaient Ă dominer les populations indigĂšnes tout en exploitant leur travail, le sionisme cherchait Ă Ă©vincer complĂštement les Palestiniens (Spangler, 2019).
La Nakba a été l'intensification d'un génocide en cours, et non son début
La Nakba (1948) est souvent considĂ©rĂ©e comme le âdĂ©butâ de la dĂ©possession des Palestiniens, mais elle n'a Ă©tĂ© que l'exĂ©cution militaire d'un gĂ©nocide planifiĂ© de longue date. Les milices sionistes ont procĂ©dĂ© Ă des expulsions et des massacres de masse, dĂ©plaçant plus de 750 000 Palestiniens et dĂ©truisant plus de 500 villages, s'assurant ainsi qu'ils ne pourraient jamais revenir (Dana & Jarbawi, 2017). Pourtant, il ne s'agissait pas d'un Ă©vĂ©nement isolĂ©, mais de l'aboutissement de dĂ©cennies de spoliation des terres, d'asphyxie Ă©conomique et de violences paramilitaires (Afana, 2023).
La dynamique de la Nakba (dĂ©placement de masse, nettoyage ethnique et effacement de l'histoire palestinienne) n'a jamais pris fin. Elle a Ă©voluĂ© vers l'occupation de la Cisjordanie, le blocus de Gaza et l'expansion continue des colonies dans toute la Palestine historique (Reynolds, 2020). Chaque guerre, chaque campagne de bombardement, chaque dĂ©molition de maison n'est qu'une nouvelle facette du mĂȘme gĂ©nocide.
Gaza n'est pas distincte du reste de la Palestine, mais relĂšve du mĂȘme processus gĂ©nocidaire
L'une des tactiques de propagande sioniste les plus insidieuses a Ă©tĂ© la fragmentation arbitraire de la Palestine, traitant Gaza, la Cisjordanie et les terres de 1948 (l'actuel IsraĂ«l) comme des entitĂ©s distinctes plutĂŽt que comme les territoires colonisĂ©s d'un seul et mĂȘme pays (Spangler, 2019). Cette stratĂ©gie coloniale vise Ă occulter que tous les Palestiniens, qu'ils se trouvent Ă Gaza, en Cisjordanie ou en IsraĂ«l, sont victimes du mĂȘme gĂ©nocide (Masri, 2017).
Gaza, en particulier, est souvent prĂ©sentĂ©e comme un problĂšme distinct, une âmenace pour la sĂ©curitĂ©â Ă gĂ©rer et non comme partie intĂ©grante du combat palestinien plus gĂ©nĂ©ral. Pourtant, Gaza abrite des millions de rĂ©fugiĂ©s de la Nakba, et chaque fois qu'IsraĂ«l bombarde Gaza, il ne s'attaque pas seulement Ă une population, mais Ă des populations dĂ©jĂ dĂ©placĂ©es, qu'il empĂȘche dĂ©libĂ©rĂ©ment de retourner sur leurs terres d'origine (Afana, 2023). Le blocus de Gaza, l'occupation militaire de la Cisjordanie et le systĂšme d'apartheid Ă l'intĂ©rieur des frontiĂšres d'IsraĂ«l de 1948 ne sont pas des politiques distinctes, mais les diffĂ©rents mĂ©canismes d'un mĂȘme projet gĂ©nocidaire (Dana & Jarbawi, 2017).
Depuis octobre 2023, IsraĂ«l a intensifiĂ© sa destruction de Gaza, des quartiers entiers ont Ă©tĂ© anĂ©antis et les infrastructures dĂ©truites. En consĂ©quence, les responsables israĂ©liens poussent de plus en plus Ă ce qu'ils qualifient de âmigration volontaireâ, affirmant que les Palestiniens devront partir car Gaza est invivable, une situation qu'ils ont dĂ©libĂ©rĂ©ment provoquĂ©e via des bombardements, la famine et le blocus gĂ©nĂ©ralisĂ©s (Middle East Monitor, 2024 ; Reuters, 2024). Il ne s'agit pas simplement d'une nouvelle vague de violence sioniste, mais bien de la tentative de dĂ©peupler Gaza par la force sous couvert de ârelocalisation humanitaireâ, une stratĂ©gie condamnĂ©e par le droit international comme Ă©tant un nettoyage ethnique (Human Rights Watch, 2024).
Le génocide contre les Palestiniens n'a jamais cessé
Le gĂ©nocide contre les Palestiniens n'a pas pris fin en 1948, il a Ă©voluĂ© pour prendre de nouvelles formes d'occupation militaire, d'apartheid, de blocus et de massacres (Jamal, 2017). Les autoritĂ©s sionistes continuent de dĂ©pouiller les Palestiniens de leurs terres, de leur histoire et de leur droit d'exister. Les outils du gĂ©nocide ont changĂ©, mais l'objectif reste le mĂȘme, l'Ă©limination progressive de la vie palestinienne :
En Cisjordanie, les colons sionistes, soutenus par l'armée israélienne, s'emparent des terres, détruisent les maisons palestiniennes et commettent des massacres, forçant davantage de familles à l'exil permanent (Reynolds, 2020).
Ă Gaza, les Palestiniens sont confrontĂ©s Ă un blocus total, Ă des attaques militaires rĂ©pĂ©tĂ©es et Ă des politiques de famine spĂ©cifiquement conçues pour rendre la vie impossible. Avec plus de 85 % de la population de Gaza dĂ©placĂ©e de force et ses infrastructures systĂ©matiquement dĂ©truites, les responsables israĂ©liens prĂŽnent dĂ©sormais ouvertement la âmigrationâ forcĂ©e des Gazaouis comme solution finale (Masri, 2017 ; Middle East Monitor, 2024).
Ă l'intĂ©rieur des frontiĂšres d'IsraĂ«l de 1948, les Palestiniens vivent sous un rĂ©gime d'apartheid institutionnalisĂ© conçu pour les priver de leur identitĂ©, restreindre leurs droits et les rĂ©duire Ă une extrĂȘme marginalisation (Spangler, 2019).
Chacun de ces mĂ©canismes n'est pas une politique distincte, mais fait partie d'une structure gĂ©nocidaire unifiĂ©e, conçue pour Ă©liminer l'existence palestinienne par le dĂ©placement, la militarisation, une asphyxie Ă©conomique et la violence frontale (Afana, 2023). La seule diffĂ©rence rĂ©side dans les mĂ©thodes utilisĂ©es selon les rĂ©gions : qu'il s'agisse de blocus, d'occupation militaire, de lĂ©gislation d'apartheid ou de migration forcĂ©e, l'objectif reste le mĂȘme : la destruction de la Palestine
Appeler un chat un chat : le génocide sioniste
Pendant trop longtemps, les discussions sur la violence sioniste ont Ă©tĂ© Ă©dulcorĂ©es par des euphĂ©mismes - des termes tels que âconflitâ, âoccupationâ, ânettoyage ethniqueâ et âopĂ©rations militairesâ qui masquent la rĂ©alitĂ©. Mais celle-ci est claire : c'est bien un gĂ©nocide (Reynolds, 2020).
Le sionisme n'a jamais été une question de coexistence, mais de remplacement, d'élimination et de destruction (Masri, 2017).
Le gĂ©nocide contre les Palestiniens n'a pas commencĂ© en 1947 ou en 2023, il a commencĂ© au moment oĂč les premiers colons sionistes sont arrivĂ©s en Palestine avec l'intention explicite d'effacer sa population indigĂšne (Dana & Jarbawi, 2017).
Il ne s'agit pas d'une ancienne lutte confessionnelle, mais d'un projet colonialiste moderne, soutenu par les puissances impériales mondiales, qui vise à chasser systématiquement tout un peuple de sa terre (Afana, 2023).
Qualifier cette situation d'autre chose que de gĂ©nocide, c'est nier l'histoire, ignorer la rĂ©alitĂ© et permettre qu'elle se poursuive (Spangler, 2019). Ce gĂ©nocide doit ĂȘtre nommĂ©, dĂ©noncĂ© et dĂ©mantelĂ©, car tant que le sionisme ne sera pas vaincu, le gĂ©nocide contre les Palestiniens ne prendra jamais fin (Jamal, 2017).
Références
Abdulla, M. (2016). Settler-Colonialism and Genocide in Palestine: The Long-Term Strategy of Zionism. Journal of Palestine Studies, 45(2), 67â85.
Afana, D. (2023). The Ongoing Ethnic Cleansing of Palestinians: Zionist Policies from the Nakba to Present. Middle East Review, 58(4), 123â145.
Ambos, K. (2024). International Law and the Question of Genocide in Gaza. International Criminal Law Review, 21(3), 331â352.
Dana, T., & Jarbawi, A. (2017). Structures coloniales et Résistance palestinienne : une analyse historique de l'expansionnisme sioniste. Journal of Middle Eastern Studies, 51(1), 89-112.
D'Evereux, P. (2024). Mass Incarceration and War Crimes in Palestine: A Legal Analysis. Human Rights Quarterly, 46(2), 112â139.
Eden, L. (2013). Islamophobia and Western Media Bias: The Role of Racist Tropes in Justifying Colonial Violence.Studies in Media and Politics, 39(2), 177â196.
Esteves, A. (2024). ICJ Rulings on Israel's War Crimes: Legal Precedents and International Obligations. Global Justice Review, 19(4), 243â267.
Human Rights Watch. (2024). Hopeless, Starving, and Besieged: Israel's Forced Displacement of Palestinians in Gaza.HRW Report. hrw.org.
Irianto, B. (2024). Apartheid in the 21st Century: Israel's System of Domination Over Palestinians. International Law Journal, 55(3), 145-169.
Jamal, A. (2017). Zionist Settler-Colonialism and the Politics of Elimination: A Long-Term Perspective on Palestinian Genocide. Critical Middle Eastern Studies, 23(4), 201-228.
Lattanzi, M. (2020). The Role of British Colonialism in Facilitating Zionist Ethnic Cleansing. British Colonial History Review, 48(1), 99-124.
Masri, M. (2017). The Making of an Apartheid State: Zionism and Ethnic Cleansing from the 19th Century to Today. Arab Studies Quarterly, 39(1), 45-72.
Mencarelli, F. (2024). Manufacturing Consent: Media, Propaganda, and the Suppression of Palestinian Narratives.Political Communication Studies, 38(3), 201â224.
Middle East Monitor. (2024). Ben-Gvir Reiterates Calls to Encourage « Voluntary Migration » of Palestinians from Gaza.middleeastmonitor.com.
Plachta, M., et al. (2024). La CIJ et la question du génocide : le cas de la Palestine. International Legal Studies, 59(2), 99-123.
Qafisheh, M. (2016). Apartheid, génocide et action en justice contre Israël. Journal of International Law and Human Rights, 44(1), 31-58.
Reynolds, M. (2020). Continuité historique des pratiques génocidaires sionistes : de la Nakba à la Gaza d'aujourd'hui.Middle Eastern Affairs, 62(1), 55-78.
Reuters. (2024). Le ministre israĂ©lien appelle Ă âl'Ă©migration volontaireâ des Gazaouis.reuters.com.
Spangler, J. (2019). L'effacement palestinien en tant que stratégie coloniale : une étude de la pensée et de la pratique politiques sionistes. Settler-Colonial Studies, 10(3), 211-238.
Liste de lectures recommandées
Ces sources fournissent un contexte et une analyse supplémentaires des dimensions historiques, juridiques et politiques du génocide palestinien.
Livres
âą Abu-Lughod, I. (1971). The Transformation of Palestine: Essays on the Origin and Development of the Arab-Israeli Conflict. Northwestern University Press.
âą Finkelstein, N. (2003). Image and Reality of the Israel-Palestine Conflict. Verso.
âą Khalidi, R. (2020). The Hundred Years' War on Palestine: A History of Settler Colonialism and Resistance, 1917-2017.Metropolitan Books.
⹠Pappé, I. (2006). The Ethnic Cleansing of Palestine. Oneworld Publications.
âą Said, E. (1979). The Question of Palestine. Vintage.
Articles et rapports
⹠Amnesty International. (2022). L'apartheid d'Israël contre les Palestiniens : un systÚme cruel de domination et de crime contre l'humanité. amnesty.org.
⹠B'Tselem. (2021). Un régime de suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée : c'est de l'apartheid. btselem.org.
âą Human Rights Watch. (2021). A Threshold Crossed: Israeli Authorities and the Crimes of Apartheid and Persecution.hrw.org.
⹠Rapporteur spécial des Nations unies. (2024). Ongoing War Crimes in Gaza: The Question of Genocide. Rapport des Nations unies.
Médias et journalisme
âą Blumenthal, M. (2013). Goliath: Life and Loathing in Greater Israel. Nation Books.
âą Hass, A. (2002). Drinking the Sea at Gaza: Days and Nights in a Land Under Siege. Holt Paperbacks.
âą Karmi, G. (2007). Married to Another Man: Israel's Dilemma in Palestine. Pluto Press.
Fantastique reconstitution dâune scĂšne de crime, prĂ©mĂ©ditĂ©, dont les origines remontent au XIX e siĂšcle sous les auspices des puissances coloniales de lâĂ©poque et dont nous assistons, prĂ©sentement aux ultimes dĂ©veloppements. Merci pour ces Ă©clairages indispensables Ă la comprĂ©hension des faits historiques et Ă la dĂ©signation des complices et soutiens de ce funeste projetâŠ.