đâđš Le ministĂšre de la justice de Joe Biden fait pression sur des journalistes pour Ă©toffer son dossier contre Julian Assange
Biden menace les droits du 1er Amendement des mĂ©dias US, alors mĂȘme qu'il prĂ©tend s'opposer Ă une Cour suprĂȘme censĂ©e mettre en pĂ©ril d'autres libertĂ©s. Une telle hypocrisie ne doit pas ĂȘtre tolĂ©rĂ©e.
đâđš Le ministĂšre de la justice de Joe Biden fait pression sur les journalistes pour Ă©toffer son dossier contre Julian Assange
Par James Ball, le 5 juillet 2023 - English version below
Les poursuites engagées contre le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, constituent déjà une menace pour la liberté des médias. La campagne menée par le ministÚre de la Justice pour me faire témoigner, ainsi que d'autres journalistes, ne fait qu'aggraver la situation.
LE DĂPARTEMENT DE LA JUSTICE et le FBI font pression sur de nombreux journalistes britanniques pour qu'ils coopĂšrent aux poursuites engagĂ©es contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, en recourant Ă de vagues menaces et Ă des moyens de pression. Je le sais parce que je suis l'un des journalistes britanniques pressĂ©s de coopĂ©rer dans l'affaire qui l'oppose Ă Julian Assange, en tant que personne qui a travaillĂ© (briĂšvement) avec lui, et qui a ensuite dĂ©noncĂ© ce que je pensais ĂȘtre les manquements Ă©thiques de WikiLeaks.
M. Assange risque d'ĂȘtre extradĂ© du Royaume-Uni vers les Ătats-Unis, oĂč il est actuellement incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Belmarsh, dans le sud de Londres, pour des accusations liĂ©es Ă la diffusion de documents divulguĂ©s par Chelsea Manning et publiĂ©s par WikiLeaks et une coalition de cinq journaux en 2010 et 2011.
Ces documents ont révélé des détails sur les conditions de détention et la détérioration de la santé mentale et physique des détenus de Guantanamo Bay. Ils ont également révélé les détails de centaines de milliers de morts en Irak et en Afghanistan, notamment en jetant un nouvel éclairage sur la mort de deux journalistes de l'agence Reuters grùce à la vidéo choquante "Collateral Murder".
Sous Barack Obama, le ministÚre de la Justice a décidé qu'il ne pouvait pas poursuivre Assange sans menacer les journalistes américains et leurs protections au titre du Premier Amendement - étant donné que les accusations de 2010 portent sur la manipulation et la publication de documents classifiés en collaboration avec des journalistes et des organisations, notamment le New York Times et d'autres grands organes de presse. Mais d'abord sous Donald Trump, puis sous Joe Biden, le ministÚre a fait marche arriÚre.
C'est la police mĂ©tropolitaine de Londres qui, en dĂ©cembre 2021, a fait la premiĂšre dĂ©marche pour m'inciter Ă coopĂ©rer dans le cadre des poursuites engagĂ©es contre M. Assange. Sur avis juridique, j'ai gardĂ© le silence sur ces tentatives Ă l'Ă©poque. Mais aujourd'hui, d'autres journalistes m'ont dit que la police s'Ă©tait Ă©galement prĂ©sentĂ©e Ă leur porte au cours du mois dernier. Les personnes approchĂ©es sont l'ancien rĂ©dacteur en chef des enquĂȘtes du Guardian, David Leigh, la militante pour la transparence, Heather Brooke, et l'Ă©crivain Andrew O'Hagan.
Les poursuites engagĂ©es contre Julian Assange constituent dĂ©jĂ une menace pour la libertĂ© de la presse, avant mĂȘme qu'il ne passe pour la premiĂšre fois devant un tribunal amĂ©ricain. Le fait que les autoritĂ©s policiĂšres tentent de contraindre les journalistes Ă contribuer Ă ces poursuites ne fait qu'aggraver la situation. J'ai donc dĂ©cidĂ© de m'exprimer.
Mes rapports avec les autoritĂ©s britanniques et amĂ©ricaines ont commencĂ© par un courriel dĂ©libĂ©rĂ©ment anodin, aprĂšs que je n'ai pas rĂ©pondu Ă un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone bloquĂ©, Ă©manant d'un agent de la police mĂ©tropolitaine faisant partie de l'Ă©quipe chargĂ©e des "enquĂȘtes spĂ©ciales".
"James, j'aimerais vous rencontrer pour vous demander si vous accepteriez de participer Ă un entretien avec un tĂ©moin potentiel", m'a dit l'officier en laissant un message. "Vous ne faites l'objet d'aucune enquĂȘte. Il s'agit d'une question dĂ©licate dont je ne peux discuter qu'en tĂȘte Ă tĂȘte avec vous".
Ayant travaillé pendant 15 ans comme journaliste d'investigation et rédacteur en chef, cette seule remarque a suffi à me faire contacter un avocat avant d'aller plus loin. Un associé du cabinet d'avocats Simons Muirhead Burton s'est entretenu en mon nom avec la Met Police, sans que je sois présent, afin de déterminer l'objet de la demande.
Mon avocat a ensuite demandé à me rencontrer en personne pour discuter de ce qui s'était passé. Comme je l'avais soupçonné, la demande concernait Assange et WikiLeaks, et plus particuliÚrement un article que j'avais publié sur la relation d'Assange avec un homme appelé Israel Shamir.
Shamir, qui fait souvent l'apologie de Vladimir Poutine et de ses alliĂ©s, avait accĂšs Ă de nombreux cĂąbles d'Ătat amĂ©ricains publiĂ©s ultĂ©rieurement par Wikileaks. Il avait Ă©tĂ© photographiĂ© quittant le ministĂšre de l'intĂ©rieur du Belarus peu avant que le dictateur Aleksandr Lukashenko ne prĂ©tende avoir accĂšs Ă des cĂąbles montrant que ses rivaux de l'opposition Ă©taient financĂ©s par les Ătats-Unis.
Je m'Ă©tais disputĂ© avec Assange au sujet de la gestion de cet incident. Je voulais que WikiLeaks soit tenu responsable de ce qui s'Ă©tait passĂ©, alors qu'il avait choisi le silence. J'ai fini par Ă©crire sur l'incident pour le Daily Beast en 2013. Mais si j'Ă©tais tout Ă fait disposĂ© Ă dĂ©noncer cette affaire dans les mĂ©dias, je ne pense pas qu'elle doive ĂȘtre utilisĂ©e pour faciliter des poursuites vindicatives Ă l'encontre de M. Assange.
Le gouvernement amĂ©ricain ne peut pas faire grand usage de ce que j'ai rĂ©vĂ©lĂ© dans l'article devant un tribunal Ă moins que je ne tĂ©moigne - et il n'est pas difficile de voir en quoi je pourrais ĂȘtre utile si le gouvernement essayait de renforcer le dossier politique contre Assange. Dans l'article, j'admets que c'est moi qui ai donnĂ© les documents Ă Shamir, bien que ce soit sur les instructions d'Assange, sans savoir qui il Ă©tait. Si je tĂ©moignais de tout cela, je pourrais, du moins en thĂ©orie, faire l'objet de poursuites pĂ©nales.
Jusque-là , la réunion, bien qu'elle n'ait pas vraiment apaisé mes inquiétudes, s'était déroulée comme prévu. Elle a rapidement pris une tournure trÚs étrange, lorsque mon avocat a expliqué que la police lui avait communiqué un "fait" surprenant à la fin de la conversation. Mon avocat, qui avait pris des notes pendant la réunion, m'a alors raconté ce que l'officier de police lui avait dit à la fin :
" Un Ă©lĂ©ment pourrait ĂȘtre utile Ă votre client dans tout ceci ... Ă©videmment, nous travaillons en Ă©troite collaboration avec les AmĂ©ricains sur cette affaire, des agences Ă trois lettres [abrĂ©viation pour le FBI/CIA/NSA etc.], et nous avons beaucoup d'informations Ă notre disposition ", a t-il dit, se remĂ©morant les propos de l'officier. "Compte tenu de tout cela, nous avons pensĂ© que votre client devait savoir que nous savons que 'James Ball' n'existe pas. Je suis sĂ»r qu'il y a toutes sortes de raisons lĂ©gitimes pour lesquelles un journaliste d'investigation utiliserait une fausse identitĂ©, mais il serait peut-ĂȘtre utile qu'il sache que nous le savons".
Sous le choc, j'ai éclaté de rire. Mon nom est mon vrai nom de naissance, il n'a jamais changé et (aprÚs avoir vérifié mes papiers pour m'en assurer) il n'y a pas eu d'adoption secrÚte ou autre dont je n'aurais pas eu connaissance.
Le FBI pensait-il avoir quelque chose sur moi concernant une identité secrÚte ? Ils s'étaient certainement intéressés à moi auparavant - lorsque l'ancien volontaire de WikiLeaks Sigurdur Thordarson est devenu un informateur du FBI, puis est revenu sur ses dires, racontant à Rolling Stone ce qu'il avait dit au FBI, révélant que j'étais l'une des quelques personnes sur lesquelles l'agence lui avait demandé de fournir des renseignements.
Laissant de cĂŽtĂ© mes prĂ©occupations quant Ă la qualitĂ© des agences de renseignement amĂ©ricaines et britanniques, mon avocat a interprĂ©tĂ© cette menace voilĂ©e comme un signe que toute coopĂ©ration "spontanĂ©e" avec les autoritĂ©s ne signifiait pas nĂ©cessairement ce qu'elle semblait vouloir dire. D'autres conseils juridiques ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires, et plusieurs avocats m'ont conseillĂ© de ne pas me rendre aux Ătats-Unis.
Par la suite, des milliers de pages de conseils juridiques - dont un document émanant d'un "King's Counsel", le plus ancien des avocats britanniques - et d'un cabinet d'avocats new-yorkais ont suivi, suggérant toutes sortes de possibilités allant de l'arrestation à la citation à comparaßtre, en passant par l'absence totale d'action en cas de refus de la demande de coopération volontaire. Et aucun moyen de le savoir.
Lorsque, aprĂšs des mois de manĆuvres dilatoires, nous avons dĂ©finitivement dit "non", un procureur du ministĂšre de la justice a adressĂ© une petite pique Ă mes avocats. En envoyant une dĂ©claration dans laquelle Shamir avait faussement prĂ©tendu que je lui avais fourni des cĂąbles sur "les Juifs", le procureur a notĂ© ce qui suit :
"En lisant ces mots de Shamir, je ne peux m'empĂȘcher de vous demander si M. Ball pourrait reconsidĂ©rer sa dĂ©cision de parler aux enquĂȘteurs, ne serait-ce que pour rĂ©pondre aux allĂ©gations de Shamir".
Nous avons Ă nouveau refusĂ©, et mes avocats ont rĂ©itĂ©rĂ© leur conseil de ne rien dire publiquement sur la procĂ©dure et de ne pas se rendre aux Ătats-Unis, oĂč il serait beaucoup plus facile pour les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales d'essayer de m'assigner Ă comparaĂźtre - ou mĂȘme de m'arrĂȘter.
Cette transition dĂ©licate a pris fin. En tant que journaliste, je dois pouvoir me rendre aux Ătats-Unis pour travailler, ce que je ferai cette semaine. Par ailleurs, d'autres journalistes sont actuellement contactĂ©s dans le cadre de cette affaire. Ces deux Ă©lĂ©ments rĂ©unis ont rendu tout silence impossible.
Le FBI et le ministĂšre de la justice ont donc lâair maintenant dâessayer de renforcer leur dossier. Il y a quelques semaines, deux agents de la police mĂ©tropolitaine se sont rendus au domicile de trois journalistes ayant travaillĂ© avec Julian Assange : Brooke, militante pour la transparence, Leigh, ancien rĂ©dacteur en chef des enquĂȘtes du Guardian, et O'Hagan, Ă©crivain (et biographe potentiel d'Assange).
Brooke m'a dit qu'elle avait été surprise chez elle (elle avait un invité à ce moment-là ) par les deux officiers et qu'elle leur avait parlé briÚvement à la porte de sa maison. Elle m'a fait remarquer qu'ils étaient "presque agressivement amicaux et passifs", précisant qu'ils cherchaient à obtenir une déclaration spontanée pour le compte du FBI qu'elle n'était "nullement obligée" de fournir
Brooke a la double nationalitĂ© amĂ©ricaine et britannique. Elle est nĂ©e aux Ătats-Unis et, bien qu'elle vive Ă Londres, elle y retourne souvent. Elle m'a dit, en plaisantant Ă moitiĂ©, qu'elle Ă©tait trĂšs heureuse que je puisse "ĂȘtre son cobaye" pour voir s'il Ă©tait sĂ»r de voyager aux Ătats-Unis, Ă©tant donnĂ© que j'y allais avant elle.
Leigh se trouvait en Ăcosse au moment de la visite, qui a eu lieu le mĂȘme jour que celle de Brooke, et raconte qu'Ă son retour Ă son appartement londonien, il a trouvĂ© une lettre.
"Nous avons été contactés récemment par des officiers du Federal Bureau of Investigations à Washington D.C. (FBI) qui aimeraient vous parler", indique la lettre. "Le FBI aimerait discuter de vos expériences avec Assange/WikiLeaks, telles qu'elles sont décrites dans WikiLeaks : Inside Julian Assange's War on Secrecy.
Veuillez noter qu'il s'agit d'une démarche purement spontanée et que vous intervenez uniquement en tant que témoin. Il n'y a donc aucune obligation de parler au FBI si vous ne le souhaitez pas".
Les trois journalistes contactĂ©s par la police britannique ont clairement indiquĂ© qu'ils n'avaient aucunement l'intention de fournir de dĂ©claration de tĂ©moin dans le cadre des poursuites engagĂ©es contre M. Assange. M. O'Hagan a publiquement condamnĂ© la police mĂ©tropolitaine, qualifiant de "honteuse" sa coopĂ©ration avec le FBI. Il a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© : "Je ne soutiens pas les efforts dĂ©ployĂ©s par les gouvernements pour rĂ©duire les journalistes au silence, ou pour inculper des Ă©crivains, des rĂ©dacteurs en chef ou des organisations qui publient la vĂ©ritĂ©... J'irais plutĂŽt moi-mĂȘme en prison avant d'aider le FBI".
Les demandes de coopĂ©ration reçues par les journalistes peuvent sembler Ă premiĂšre vue trĂšs aimables. Cependant, la requĂȘte "facultative" que j'ai reçue a incitĂ© mes chers avocats britanniques - des gens que je connais depuis des annĂ©es, pas des vautours qui me soutirent de l'argent que je n'ai pas - Ă me faire consulter des avocats britanniques encore plus chevronnĂ©s, et finalement des avocats amĂ©ricains aussi.
En d'autres termes, je n'Ă©tais pas le seul Ă m'inquiĂ©ter de la demande "facultative" que j'avais reçue. Des juristes sĂ©rieux des deux cĂŽtĂ©s de l'Atlantique Ă©taient du mĂȘme avis. Je ne suis pas citoyen amĂ©ricain et je ne vis pas actuellement aux Ătats-Unis, mais j'Ă©cris sur les Ătats-Unis et je le fais pour des mĂ©dias amĂ©ricains.
Les deux annĂ©es durant lesquelles je n'ai pas voyagĂ© aux Ătats-Unis, sur avis juridique, ont bloquĂ© les articles que j'aurais pu Ă©crire pour des mĂ©dias amĂ©ricains. J'avais une crainte rĂ©elle et crĂ©dible d'ĂȘtre poursuivi en justice. Comme l'a montrĂ© la rĂ©ponse de Brooke, elle le craint aussi, mĂȘme si elle a moins d'Ă©tats d'Ăąme.
Si le prĂ©sident Biden veut que son ministĂšre de la Justice revienne sur la dĂ©cision du ministĂšre de la Justice d'Obama de ne pas poursuivre Assange pour ses actions de 2010, quâil explique pourquoi, et dĂ©montre en quoi cela justifie de rĂ©duire au silence le journalisme traditionnel.
En l'Ă©tat actuel des choses, le ministĂšre de la justice de Joe Biden menace les droits du Premier Amendement des mĂ©dias amĂ©ricains, alors mĂȘme qu'il prĂ©tend s'opposer Ă une Cour suprĂȘme qui met en pĂ©ril bien d'autres libertĂ©s. Une telle hypocrisie ne doit pas ĂȘtre tolĂ©rĂ©e.
Bidenâs DOJ Is Pressuring Journalists to Help Build Its Case Against Assange
By James Ball, on July 5, 2023
The prosecution of the Wikileaks founder Julian Assange is already a threat to a free media â the justice department's campaign to get me and other journalists to testify only makes matters worse
THE DEPARTMENT OF Justice and FBI are pressuring multiple British journalists to cooperate with the prosecution of WikiLeaks founder Julian Assange, using vague threats and pressure tactics in the process. I know because I am one of the British journalists being pressured to cooperate in the case against him, as someone who used to (briefly) work and live with him, and who went on to blow the whistle on WikiLeaksâ own ethical lapses.
Assange is facing extradition to the United States from the U.K., where he is currently in Belmarsh prison in south London, over charges related to dissemination of material leaked by Chelsea Manning and published by WikiLeaks and a coalition of five newspapers through 2010 and 2011.
That material exposed details of the conditions and deteriorating mental and physical health of Guantanamo Bayâs detainees. And it revealed the details of hundreds of thousands of deaths in Iraq and Afghanistan, including shedding new light on the deaths of two Reuters journalists via the shocking Collateral Murder video.
Under Barack Obama, the DOJ decided it could not prosecute Assange without threatening U.S. journalists and their First Amendment protections â given that the 2010 charges relate to the handling and publication of classified documents in conjunction with reporters and organizations including The New York Times and other major outlets. But first under Donald Trump and then Joe Biden, the department has reversed itself.
The first approach to get me to cooperate with the Assange prosecution came via Londonâs Metropolitan Police in December 2021. On legal advice, I had stayed quiet about these attempts at the time. But now more journalists have told me that police have turned up on their doorsteps, too, in the last month. Those approached are former Guardian investigations editor David Leigh, transparency campaigner Heather Brooke, and the writer Andrew OâHagan.
The prosecution of Julian Assange is already a threat to the free media, even before his first day in a U.S. courtroom. Law enforcement trying to coerce journalists into aiding that prosecution makes matters even worse. So Iâve decided to speak out.
My dance with the U.K. and U.S. authorities began with a deliberately innocuous email, after I had repeatedly failed to answer my phone to a blocked number, from a Metropolitan Police officer on the âspecial investigationsâ team.
âJames, I would like to meet with you to ask if you would be willing to participate in a voluntary witness interview,â the officer told me. âYou are not under investigation for anything. It is a delicate matter that I am only able to discuss with you face to face.â
Having worked for 15 years as an investigative reporter and editor, that note alone was enough to get me to contact a lawyer before doing anything further. A partner from the law firm Simons Muirhead Burton had conversations with the Met Police on my behalf, without my being present, to find out what the request was about.
My lawyer then asked to meet me face-to-face to discuss what had transpired. As I had suspected, the request related to Assange and WikiLeaks, and specifically related to a piece I had published on Assangeâs relationship with a man called Israel Shamir.
Shamir, a frequent apologist for Vladimir Putin and his allies, had access to many of the U.S. state cables later published by Wikileaks. He had been photographed leaving Belarusâ interior ministry shortly before its dictator Aleksandr Lukashenko claimed to have access to cables showing his opposition rivals were being funded by the U.S.
I had argued with Assange over the handling of this incident. I wanted WikiLeaks to hold itself accountable for what had happened, while he chose to cover it up. I eventually wrote about the incident for the Daily Beast in 2013. But while I was more than willing to blow the whistle on this in the media, I do not believe it should be used to help a vindictive prosecution of Assange.
The U.S. government cannot make much use of what I revealed in the article in a court of law unless I testify to it â and it is not hard to see how I could be useful if they were trying to strengthen the political case against Assange. In the article, I admit that I was the one who gave Shamir the material, albeit on Assangeâs orders, without knowing who he was. If I testified to all this, it could, at least in theory, open me to criminal charges of my own.
So far, the meeting, though not exactly easing my concerns, had gone as expected. It soon took a very strange turn, when my lawyer explained that he had been given a surprising âfactâ by the police at the end of the conversation. My lawyer, who took notes during the meeting, then told me what the police officer said to him at the end:
âOne thing that it might be helpful for your client to know in all of this ⊠obviously, weâre working very closely with the Americans on all of this, and the three-letter-agencies [shorthand for the FBI/CIA/NSA etc.], and weâve got a lot of information at our disposal,â he recalled the officer saying. âAnd given all of that, we thought your client should know that we know âJames Ballâ doesnât exist. Iâm sure there are all sorts of possible legitimate reasons an investigative journalist would use an assumed identity, but it might be helpful for him to be aware we know this.â
I burst out laughing in shock. My name is my actual birth name, has never changed, and (having checked records to make sure) there was no secret adoption or similar of which I had been unaware.
Did the FBI think they had something on me relating to a secret identity? They had certainly shown interest in me before â when former WikiLeaks volunteer Sigurdur Thordarson became an FBI informant and then turned coat again and told Rolling Stone what heâd told the FBI, he revealed I had been one of a handful of individuals the agency had asked him for intelligence about.
Leaving my concerns about the quality of the U.S. and U.K.âs intelligence agencies to one side, my lawyer took the veiled threat as a sign that any further âvoluntaryâ cooperation with the authorities did not necessarily mean what it seemed to. Further legal advice was needed, and I was advised by multiple attorneys not to travel to the U.S.
Thousands of pounds of legal advice â including a document from a Kingâs Counsel, the most senior of the U.K.âs barristers â and a New York law firm followed, suggesting all sorts of possibilities that ranged from arrest to subpoena to absolutely no further action if the voluntary request was refused. And there would be no way to know.
When, after months of delaying tactics had run out of road, we said a final ânoâ, there was a small sting in the tale from a DOJ prosecutor to my lawyers. Sending a statement in which Shamir had falsely claimed I had provided him with cables on âthe Jews,â the prosecutor noted:
âUpon seeing those words from Shamir, I cannot help but ask whether Mr. Ball would reconsider his decision about speaking to the investigators, even if only just to respond to Shamirâs allegations.â
We once again declined, and my lawyers restated their advice not to say anything publicly about the process and not to travel to the U.S., where it would be much easier for the feds to try subpoenaing â or even arresting â me.
That uneasy truce has come to an end. As a journalist, I need to be able to travel to the U.S. to work, and I am doing so this week. Also, other journalists are now being contacted in relation to the case. Both together make continued silence impossible.
The FBI and Department of Justice now seem to be trying to strengthen their case. A few weeks ago, two Metropolitan Police officers visited the homes of three journalists who had worked with Julian Assange â transparency campaigner Brooke, former Guardian investigations editor Leigh, and the writer (and would-be Assange biographer) OâHagan.
Brooke told me she was surprised at home (she had a guest at the time) by the two officers, and spoke to them briefly outside her front door. She noted to me that they were âalmost aggressively friendly and passive,â making it clear they were seeking a voluntary witness statement on behalf of the FBI, and she was âunder no obligationâ to provide it
Brooke is a dual U.S.-U.K. citizen who was born in America, and while she calls London her home, she often travels back to the America. She said to me, only half-jokingly, that she was quite glad that I âcould be her guinea pigâ to see if it was safe to travel to the U.S., given that I was traveling here before she was due to do so.
Leigh had been in Scotland at the time of the visit, which was the same day as Brookeâs, and says he returned to his London flat to find a letter.
âWe have been contacted recently by officers from the Federal Bureau of Investigations in Washington D.C. (FBI) who would like to speak to you,â it stated. âThe FBI would like to discuss your experiences with Assange/WikiLeaks as referenced in WikiLeaks: Inside Julian Assangeâs War on Secrecy.
âI must stress this is purely voluntary and you are acting as a witness only. Therefore there is no requirement to speak to the FBI if you do not wish to.â
All three of the journalists contacted by U.K. police have made it clear they have no intention of providing a witness statement for the Assange prosecution. OâHagan has publicly condemned the Metropolitan Police, calling their cooperation with the FBI âshameful.â He said in a statement, âI donât support the efforts of governments to silence journalists, or to bring charges against writers, editors, or organisations for publishing the truth ⊠I would happily go to jail myself before helping the FBI.â
The requests for cooperation received by journalists may seem on their face very gentle. The âvoluntaryâ request I received, though, prompted my expensive U.K. lawyers â people I have known for years, not vultures bilking me for money I donât have â to have me consult even more senior U.K. lawyers and then American counsel too.
In other words, I wasnât the only one worried about the âvoluntaryâ request I had received. Serious lawyers on both sides of the Atlantic agreed. I am not an American citizen, and I donât currently live in the U.S. â but I write about the U.S. and I do it for U.S. outlets.
The two years spent not traveling to the U.S., on legal advice, has stifled stories I would otherwise have written for U.S. outlets. I had a real and credible fear of prosecution. As Brookeâs reply to me showed, she did too â even with less saber-rattling.
If President Biden wants his Department of Justice to reverse the decision of the Obama DOJ on prosecuting Assange for his 2010 actions, he should at least explain it, and say why it is worth the silencing effect it is having on mainstream journalism.
As it stands, Bidenâs DOJ is threatening the U.S. mediaâs First Amendment rights, even as it claims to be standing up to a Supreme Court that is threatening many other rights. The hypocrisy should not stand.