đâđš Le ministre de la Justice israĂ©lien prĂ©conise vingt ans de prison pour les citoyens rĂ©clamant des sanctions contre l'Ătat
Les USA sont un acteur majeur de ces pressions anti-BDS, puisque 38 Ătats appliquent des lois punissant les entreprises qui choisissent de ne pas ĂȘtre complices de violations des droits de l'homme.
đâđš Le ministre de la Justice israĂ©lien prĂ©conise vingt ans de prison pour les citoyens rĂ©clamant des sanctions contre l'Ătat
Par Jonathan Ofir, le 2 novembre 2024
Le ministre israélien de la Justice, Yariv Levin, réclame une peine de 20 ans de prison pour les citoyens qui appellent à des sanctions contre les dirigeants et les militaires israéliens.
Le ministre israĂ©lien de la Justice, Yariv Levin, prĂ©conise une peine de 20 ans de prison pour les citoyens qui appellent Ă des sanctions contre l'Ătat - qu'il s'agisse de sanctions contre ses dirigeants, ses militaires ou ses citoyens.
Cet appel fait suite à un discours prononcé par l'éditeur du quotidien Haaretz, Amos Shocken, lors d'une conférence à Londres, au cours de laquelle il a appelé à des sanctions à l'encontre d'Israël. Il a déclaré:
âOn peut dire que ce qui se passe actuellement dans les territoires occupĂ©s et dans certaines parties de Gaza est une seconde Nakba... Un Ătat palestinien doit ĂȘtre crĂ©Ă© et le seul moyen d'y parvenir, selon moi, est d'appliquer des sanctions contre IsraĂ«l, contre les dirigeants qui s'y opposent et contre les colonsâ.
En réponse, M. Levin a envoyé une lettre officielle au procureur général Gili Baharav Miara, qui a également été largement diffusée sur les réseaux sociaux. Voici le texte de sa lettre (traduit par Ofer Neiman) :
A : Gali Baharav Miara, Procureur général
Objet : LĂ©gislation contre l'encouragement et le soutien Ă l'imposition de sanctions contre l'Ătat d'IsraĂ«l.
Selon les informations d'hier soir, l'Ă©diteur du journal Haaretz, Amos Schocken, a appelĂ©, alors qu'il se trouvait Ă l'Ă©tranger, Ă imposer des sanctions Ă l'Ătat d'IsraĂ«l et aux dirigeants israĂ©liens. Ce n'est pas la premiĂšre fois que des citoyens israĂ©liens agissent de la sorte.
Comme nous le savons, l'Ătat d'IsraĂ«l est en guerre sur plusieurs fronts depuis plus d'un an, contre le terrorisme meurtrier, notamment contre l'organisation du Hamas. Un appel Ă imposer des sanctions Ă IsraĂ«l, Ă ses dirigeants, aux membres des forces de sĂ©curitĂ© et aux citoyens israĂ©liens constitue une violation flagrante du devoir de loyautĂ© le plus Ă©lĂ©mentaire d'un citoyen envers son pays. Cela Ă©quivaut Ă encourager et Ă promouvoir un mouvement dont le but est de nier le droit d'IsraĂ«l Ă l'autodĂ©fense. Cet acte est d'autant plus grave qu'il est commis au cours d'une guerre existentielle, et que nos filles et nos fils sont dĂ©tenus dans des conditions inhumaines par une organisation terroriste meurtriĂšre.
Compte tenu de ce qui précÚde, je vous prie de m'envoyer d'urgence une note de projet de loi qui stipulerait que les actions des citoyens israéliens visant à promouvoir ou à encourager l'imposition de sanctions internationales à Israël, à ses dirigeants, aux membres des forces de sécurité et aux citoyens d'Israël, constitueront un délit pénal passible de dix ans de prison. Je demande également que la commission d'une telle infraction en temps de guerre constitue une circonstance aggravante qui permettrait de doubler la peine d'emprisonnement.
Yariv Levin, ministre de la Justice et Premier ministre adjoint
La nĂ©cessitĂ© de sanctionner IsraĂ«l est Ă©vidente et constitue en fait une obligation lĂ©gale. IsraĂ«l a promulguĂ© diverses lois âanti-boycottâ, depuis la loi de 2011 ( le plus souvent destinĂ©e Ă lutter contre les tentatives de âboycott sĂ©lectifâ contre les colonies illĂ©gales) jusqu'Ă sa liste noire de 2018 des organisations (y compris juives) qui promeuvent d'une maniĂšre ou d'une autre le boycott, le dĂ©sinvestissement et les sanctions (BDS) qui entendent amener IsraĂ«l Ă rendre des comptes pour ses violations du droit international.
Les Ătats-Unis sont Ă©galement un acteur majeur de cette pression anti-BDS, puisque 38 Ătats appliquent dĂ©sormais des lois punissant les entreprises responsables qui choisissent de ne pas se rendre complices de graves violations des droits de l'homme.
La volontĂ© du ministre de la Justice israĂ©lien de punir sĂ©vĂšrement les citoyens israĂ©liens responsables devrait ĂȘtre un signal d'alarme pour tous, Ă l'Ă©chelle internationale. Une raison de plus de boycotter, dĂ©sinvestir et sanctionner IsraĂ«l.
Mais cette partie du discours de Shocken n'est pas la seule à avoir soulevé l'ire de la société israélienne.
AprÚs avoir appelé à des sanctions, M. Shocken a poursuivi :
âLe gouvernement Netanyahu ne se soucie pas d'imposer un rĂ©gime d'apartheid cruel Ă la population palestinienne. Il fait fi des coĂ»ts supportĂ©s par les deux camps pour dĂ©fendre les colonies tout en combattant les combattants de la libertĂ© palestiniens, qu'IsraĂ«l qualifie de terroristesâ.
La rĂ©action a Ă©tĂ© fulgurante, et le ministre israĂ©lien des Communications, Shlomo Karhi, a de nouveau appelĂ© le gouvernement Ă boycotter Haaretz (l'annĂ©e derniĂšre, il avait encouragĂ© une initiative similaire - mettant fin Ă la publicitĂ© gouvernementale du journal et annulant tous les abonnements pour les employĂ©s de l'Ătat).
Cédant à la critique, Shocken a tenté de revenir sur ses propos :
âCompte tenu des rĂ©actions suscitĂ©es par le fait que j'ai qualifiĂ© de combattants de la libertĂ© les Palestiniens qui commettent des actes de terrorisme, j'ai reconsidĂ©rĂ© mes propos. De nombreux combattants de la libertĂ© dans le monde et au cours de l'histoire, peut-ĂȘtre mĂȘme ceux qui ont luttĂ© pour la crĂ©ation d'IsraĂ«l, ont commis de terribles actes de terrorisme, blessant des innocents pour atteindre leurs objectifs. J'aurais dĂ» dire : des combattants de la libertĂ© qui ont Ă©galement recours Ă des tactiques de terreur - qui doivent ĂȘtre combattues. Le recours Ă la terreur n'est pas lĂ©gitime. J'ai commis l'erreur de ne pas le mentionnerâ.
Et il a ajoutĂ© : âPour dissiper tout doute, le Hamas n'est pas un combattant de la libertĂ©â.
Shocken aurait pu ses contenter de dire que les combattants de la liberté peuvent aussi finir par commettre des crimes de guerre, mais il a décidé de tout ramener au récit du Hamas et de la terreur, juste par sécurité, semble-t-il.
Il faut Ă©galement de prĂ©ciser que le journal de Shocken, Haaretz, a Ă©galement jouĂ© un rĂŽle dans la diffusion de la propagande gĂ©nocidaire, et que Shocken a mĂȘme personnellement contribuĂ© Ă la promouvoir.
Mais l'histoire ne se limite heureusement pas Ă Shocken et Haaretz.