đâđš Le patron de lâAIPAC vante son emprise sur les Ătats-Unis
Une fuite audio permet dâentendre le chef du principal lobby israĂ©lien aux Ătats-Unis dĂ©taillant la façon dont son organisation a conditionnĂ© les hauts responsables de la SĂ©curitĂ© nationale de Trump.

đâđš Le patron de lâAIPAC vante son emprise sur les Ătats-Unis
Par Max Blumenthal, le 11 avril 2025
The Grayzone a obtenu l'enregistrement audio d'une session confidentielle du sommet 2025 du CongrĂšs de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), la principale branche de lobbying amĂ©ricaine de l'Ătat d'IsraĂ«l.
EnregistrĂ© par un participant Ă la table ronde, une sĂ©quence audio expose le nouveau patron de l'AIPAC, Elliott Brandt, dĂ©crivant comment son organisation a dĂ©veloppĂ© son influence auprĂšs de trois hauts responsables de la SĂ©curitĂ© nationale de l'administration Trump - le secrĂ©taire d'Ătat Marco Rubio, le directeur de la SĂ©curitĂ© nationale Mike Waltz et le directeur de la CIA John Ratcliffe - et comment elle pense pouvoir âaccĂ©derâ Ă leurs discussions internes.
Dana Stroul, ancienne responsable civile la plus haut placĂ©e chargĂ©e de superviser les questions relatives au Moyen-Orient au sein du ministĂšre de la DĂ©fense de l'administration Biden, s'est jointe Ă Brandt pour participer Ă la table ronde. Dana Stroul a clairement indiquĂ© que la dĂ©fense des impĂ©ratifs stratĂ©giques d'IsraĂ«l au sein du gouvernement amĂ©ricain est la prioritĂ© absolue, arguant que Washington doit approfondir sa relation spĂ©ciale âmutuellement bĂ©nĂ©fiqueâ avec son âpartenaire de poidsâ Ă Tel Aviv.
Stroul a rejetĂ© le bain de sang Ă Gaza comme Ă©tant la consĂ©quence de supposĂ©es stratĂ©gies du Hamas visant Ă maximiser le nombre d'enfants tuĂ©s par IsraĂ«l. Dans le mĂȘme temps, elle et ses collĂšgues lobbyistes pro-israĂ©liens se sont inquiĂ©tĂ©s de l'impact de la guerre du 7 octobre sur le soutien du public Ă l'Ătat juif autoproclamĂ©.
Elle a Ă©tĂ© particuliĂšrement contrariĂ©e par les tentatives du sĂ©nateur Bernie Sanders de contraindre le vote sur les programmes d'aide militaire Ă IsraĂ«l qui, selon elle, ne devraient jamais ĂȘtre dĂ©battus ouvertement. Un autre participant non identifiĂ© de l'AIPAC s'est inquiĂ©tĂ© de ce que les universitaires pro-palestiniens puissent Ă©ventuellement influencer les systĂšmes informatiques de l'IA, entraĂźnant un potentiel dangereux revirement de la politique de SĂ©curitĂ© nationale, s'ils ne sont pas rĂ©primĂ©s de maniĂšre dĂ©cisive.
Le sommet du CongrĂšs [fin fĂ©vrier] a Ă©tĂ© marquĂ© par des tensions, les dirigeants de l'AIPAC ayant demandĂ© aux membres de la base de cacher leur badge Ă leur sortie de l'hĂŽtel Marriott par crainte d'ĂȘtre confrontĂ©s Ă des manifestants anti-gĂ©nocide. Ă l'exception de quelques sĂ©ances, comme le discours d'ouverture du Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu, la confĂ©rence s'est dĂ©roulĂ©e dans la plus grande confidentialitĂ©.
L'AIPAC a fourni des détails inhabituellement sincÚres sur ses activités, hors caméras. Elliot Brandt a notamment expliqué comment lui et son organisation de lobbying ont conditionné le futur directeur de la CIA et d'autres hauts responsables de Trump en tant qu'alliés pro-israéliens.
Les âfiliĂšresâ de l'AIPAC au sein de l'Ă©quipe de sĂ©curitĂ© nationale de Trump
Elliot Brandt a Ă©tĂ© promu directeur exĂ©cutif de l'AIPAC en 2024, ce qui fait de lui l'un des lobbyistes les plus puissants de Washington. Bien qu'il soit largement inconnu du public amĂ©ricain, Brandt a passĂ© environ trois dĂ©cennies Ă Ă©tablir des relations au Capitole. Cette stratĂ©gie a Ă©tĂ© essentielle, a-t-il soulignĂ©, pour modeler les futurs dirigeants de l'Ătat amĂ©ricain de sĂ©curitĂ© nationale en fidĂšles serviteurs d'IsraĂ«l.
Faisant rĂ©fĂ©rence au secrĂ©taire d'Ătat de Trump, Marco Rubio, Ă son directeur de la SĂ©curitĂ© nationale, Mike Waltz, et Ă la reprĂ©sentante Elise Stefanik, dont la nomination au poste d'ambassadrice des Ătats-Unis aux Nations unies a Ă©tĂ© soudainement annulĂ©e pour prĂ©server la majoritĂ© du GOP Ă la Chambre des reprĂ©sentants, Brandt a expliquĂ© aux membres de l'AIPAC :
âCes trois personnes ont quelque chose en commun : elles ont toutes siĂ©gĂ© au CongrĂšsâ.

AprÚs avoir largement fait appel aux donateurs pro-israéliens pour financer leurs campagnes électorales,
âils ont tous tissĂ© des liens avec les principaux dirigeants de l'AIPAC dans leurs communautĂ©sâ, a dĂ©clarĂ© le PDG de l'AIPAC. âLes canaux de communication sont donc efficaces si on a des questions ou des doutes, et nous devons pouvoir en discuterâ.
Les commentaires de Brandt corroborent l'affirmation du reprĂ©sentant Thomas Massie selon laquelle chaque membre du CongrĂšs est censĂ© rendre des comptes Ă un âmembre de l'AIPACâ.

La rĂ©fĂ©rence du directeur de l'AIPAC sur l'âaccĂšsâ de son organisation Ă des discussions prĂ©sumĂ©es internes de la SĂ©curitĂ© nationale fait Ă©cho aux scandales passĂ©s d'espionnage oĂč des membres de l'AIPAC ont Ă©tĂ© accusĂ©s d'avoir transmis des informations classifiĂ©es aux services de renseignement israĂ©liens.
En 2004, par exemple, le FBI a arrĂȘtĂ© un chercheur du Pentagone, Larry Franklin, qui a fourni des documents classifiĂ©s liĂ©s Ă l'Iran Ă deux membres du personnel de l'AIPAC, Keith Weissman et Steve Rosen, qui ont ensuite transmis les informations aux services de renseignement israĂ©liens.
En décembre, le FBI a perquisitionné les bureaux de l'AIPAC et saisi un ordinateur appartenant au prédécesseur de Brandt, Howard Kohr. (Finalement, Franklin s'en est tiré avec une simple réprimande du gouvernement, tandis que Weissman et Rosen ont été congédiés par l'AIPAC.)
Dans son discours au sommet du CongrÚs de l'AIPAC, Brandt a également désigné le directeur de la CIA, John Ratcliffe, comme personne de contact privilégiée.
âVous savez que l'un des premiers candidats que j'ai rencontrĂ©s en tant que professionnel de l'AIPAC dans le cadre de mon travail, alors qu'il Ă©tait candidat au CongrĂšs, Ă©tait un certain John Ratcliffeâ, se souvient-il.
âIl Ă©tait en lice contre un membre de longue date du CongrĂšs Ă Dallas. J'ai alors dit que âce type a l'air de pouvoir gagner la courseâ, et que nous irions le rencontrer. Il avait une bonne comprĂ©hension des enjeux, et il y a quelques semaines, il a prĂȘtĂ© serment en tant que directeur de la CIA, rien que ça. Nous avons eu l'occasion de parler Ă ce type, donc oui, nous pouvons compter sur lui. Je ne dirais pas qu'il est notre planche de salut, mais il peut nous aiderâ.

Une ex du Pentagone exposée comme lobbyiste pour Israël
Dana Stroul est directrice de recherche au Washington Institute for Near East Policy, un think tank nĂ©oconservateur, fondĂ© Ă l'origine comme le bras armĂ© de l'AIPAC en matiĂšre de recherche. Stroul a prĂ©cĂ©demment occupĂ© le poste de secrĂ©taire adjointe Ă la DĂ©fense pour le Moyen-Orient au sein du Pentagone de l'administration Biden, oĂč elle a supervisĂ© la politique Ă l'Ă©gard de l'Iran, de la Syrie et de pratiquement toutes les autres questions importantes pour IsraĂ«l.
Lors d'une session Ă huis clos Ă l'hĂŽtel Marriott, devant un public composĂ© de membres de l'AIPAC, Mme Stroul a davantage parlĂ© en tant que lobbyiste israĂ©lienne chevronnĂ©e qu'en tant qu'experte en matiĂšre de sĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine, arguant longuement que tous les programmes d'aide militaire des Ătats-Unis Ă IsraĂ«l profitent Ă l'empire amĂ©ricain, tout en rejetant les atrocitĂ©s israĂ©liennes bien documentĂ©es dans la bande de Gaza assiĂ©gĂ©e comme Ă©tant le rĂ©sultat des tactiques âintelligentesâ de bouclier humain du Hamas.
Selon un participant au sommet du CongrÚs de l'AIPAC, Mme Stroul a ouvert son discours en rappelant les heures mouvementées qui ont suivi l'annonce des attaques du 7 octobre 2003.
Convoquée personnellement par le Secrétaire à la Défense de l'époque, Lloyd Austin, Mme Stroul a expliqué comment elle a emmené son enfant en urgence à la crÚche du Pentagone pour pouvoir aller travailler à l'envoi de munitions à l'armée israélienne.
Elle a déclaré avoir travaillé sans interruption pendant les 48 heures suivantes, aidant le Pentagone à transférer des armes de ses propres stocks vers les bases israéliennes. (Le participant à l'AIPAC n'a pas pu enregistrer ces commentaires de Dana Stroul).
Alors mĂȘme qu'elle s'efforçait de faire en sorte qu'IsraĂ«l dispose de tout ce dont il avait besoin pour transformer Gaza en paysage lunaire, Stroul a reconnu en privĂ© que l'armĂ©e israĂ©lienne risquait de commettre des crimes de guerre, selon une sĂ©rie d'e-mails divulguĂ©s Ă Reuters.
Le 13 octobre 2023, Mme Stroul a envoyĂ© un e-mail aux hauts responsables de la Maison Blanche, du DĂ©partement d'Ătat et du Pentagone Ă propos d'un appel tĂ©lĂ©phonique qu'elle venait de passer avec le directeur du ComitĂ© international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Moyen-Orient, Fabrizio Carboni.
âLe CICR n'est pas prĂȘt Ă le dire en public, mais il tire la sonnette d'alarme en privĂ© sur le fait qu'IsraĂ«l est sur le point de commettre des crimes de guerreâ, a Ă©crit Stroul. âLeur argument principal est qu'il est impossible pour un million de civils de se dĂ©placer aussi rapidementâ.
Depuis qu'elle a reconnu la probabilité d'atrocités israéliennes, Stroul a apparemment préservé sa conscience en accusant le Hamas d'avoir tué plus de 50 000 civils à Gaza.
âJ'estime que si vous ĂȘtes en Iran, ou si vous ĂȘtes les Houthis ou l'un de ces autres groupes terroristes par procuration, voire mĂȘme, sans doute, les Russes et les Chinoisâ, a-t-elle dĂ©clarĂ© aux membres de l'AIPAC lors du sommet du CongrĂšs de 2025,
â ⊠vous analysez la rapiditĂ© avec laquelle la communautĂ© internationale a oubliĂ© le 7 octobre, ce qui est arrivĂ© Ă IsraĂ«l et pourquoi IsraĂ«l est en guerre, et vous en dĂ©duisez probablement que c'est une excellente tactique de guerre que de mettre le plus de civils possible en premiĂšre ligne pour qu'ils se fassent tuer. Ainsi, la tactique du Hamas a eu des effets stratĂ©giques, car IsraĂ«l se retrouve isolĂ© sur la scĂšne internationale. Et c'est, une tactique du Hamas Ă la fois pour terroriser Ă l'Ă©chelle mondiale, et deuxiĂšmement, [pour] la propagande et la dĂ©sinformationâ.
Dana Stroul a ensuite suggĂ©rĂ© que l'armĂ©e israĂ©lienne est supĂ©rieure Ă l'armĂ©e amĂ©ricaine Ă certains Ă©gards. âC'est une relation mutuellement bĂ©nĂ©fique. Il ne s'agit pas seulement de ce que les Ătats-Unis offrent Ă IsraĂ«lâ, a dĂ©clarĂ© l'ancienne responsable du Pentagone.
âC'est un partenaire qui a changĂ© la donne sur ce qui peut ĂȘtre accompli grĂące Ă lâinvestissement militaire, contrairement Ă ce que l'armĂ©e amĂ©ricaine n'a jamais envisagĂ© de faire contre l'Iran et ses alliĂ©s Ă travers le Moyen-Orient. Nous obtenons autant de renseignements d'IsraĂ«l que nous leur en donnons. Ils utilisent plus nos F-35 que nousâŠâ
Selon elle, IsraĂ«l a Ă©galement Ă©tĂ© un important intermĂ©diaire des Ătats-Unis en recourant Ă la violence et en faisant des victimes parmi ses ennemis supposĂ©s :
âCe que l'on entend souvent, Ă lâextrĂȘme droite comme Ă lâextrĂȘme gauche, c'est qu'ils ne veulent pas que de jeunes hommes, amĂ©ricains ou non, membres des forces armĂ©es, aillent faire la guerre au Moyen-Orient ou ailleurs. Donc, pour Ă©viter que de jeunes AmĂ©ricains ne soient envoyĂ©s sur le terrain, il faut investir dans des partenaires solides qui peuvent se dĂ©fendre. Comme IsraĂ«lâ.

Un mois aprÚs que Dana Stroul a livré ses commentaires à l'AIPAC, le président Donald Trump a relancé l'assaut militaire américain contre le mouvement yéménite Ansarullah afin de protéger la navigation israélienne du blocus en mer Rouge. La guerre a maintenant coûté aux contribuables américains au moins un milliard de dollars, mais n'a pas permis de rétablir la liberté de navigation.
Comme les autres intervenants de l'AIPAC, Mme Stroul est trÚs inquiÚte de l'image d'Israël auprÚs du public américain. Elle a notamment souligné les efforts du sénateur Bernie Sanders pour suspendre l'aide militaire à Israël, bien qu'elle ne pense pas pour autant qu'ils aboutiront.
âCe qui m'inquiĂšte ? Je pense que tous ceux qui soutiennent ce partenariat doivent se mĂ©fier de la façon dont il va parfois ĂȘtre traitĂ© : IsraĂ«l va ĂȘtre pris entre deux feux, entre le CongrĂšs et le pouvoir lĂ©gislatif. Et ce sont ces blocages exĂ©cutifs qui m'inquiĂštentâ, a dĂ©clarĂ© Mme Stroul.
âJe m'inquiĂšte, par exemple, des rĂ©solutions et des rejets de [Bernie] Sanders. MĂȘme s'il ne force pas le vote cette fois-ci, on ne passera pas quatre ans sans vote. Et ce n'est bon ni pour IsraĂ«l ni pour ce partenariat que les membres soient constamment obligĂ©s de voter, mĂȘme si les rĂ©solutions sont adoptĂ©es. Ce n'est pas le but. Le but est de ne pas avoir Ă dĂ©battre Ă chaque foisâ.
Craindre un systĂšme d'intelligence artificielle pro-palestinien
InterrogĂ© sur sa plus grande prĂ©occupation, un des intervenants de l'AIPAC que The Grayzone n'a pas pu identifier a pointĂ© du doigt le monde universitaire et les rĂ©seaux sociaux. Selon ce lobbyiste israĂ©lien visiblement expĂ©rimentĂ©, IsraĂ«l est en train de perdre âla guerre des idĂ©esâ face Ă un ensemble d'universitaires et d'influenceurs dont l'influence est dĂ©mesurĂ©e au sein de la future gĂ©nĂ©ration d'intellectuels amĂ©ricains.
âImaginez que dans cinq ans, un membre de l'Ă©quipe, un membre du CongrĂšs, tape dans l'IA : âIsraĂ«l est-il une menace pour la sĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine ?â La rĂ©ponse qu'il obtiendra sera influencĂ©e par les informations qui se trouvent sur Internet aujourd'hui, voilĂ pourquoi il est si important de prendre des mesures dans la sphĂšre de l'informationâ,
a insisté le lobbyiste israélien.
âEn se dĂ©sengageant, on laisse le champ libre Ă ce type d'informations qui influenceront les dĂ©cisions de la SĂ©curitĂ© nationale dans cinq ans. Et d'ailleurs, le CongrĂšs n'est pas Ă l'abri, car si un membre du CongrĂšs, ou son Ă©lecteur, est de plus en plus exposĂ© Ă ce type d'informations, cela influencera la maniĂšre dont on fera pression sur lui pour qu'il vote, voire pour qu'il perde son siĂšge et qu'on en choisisse un autre. Non ?⊠Enfin, ça commence dans le monde universitaire, mais ça ne s'arrĂȘte pas lĂ , vous ne croyez pas ?â
L'AIPAC n'a pas répondu à la demande de commentaires de The Grayzone concernant les déclarations faites durant le débat informel.
Traduit par Spirit of Free Speech
* Le rédacteur en chef de The Grayzone, Max Blumenthal, est un journaliste primé et l'auteur de plusieurs livres, dont les best-sellers Republican Gomorrah, Goliath, The Fifty One Day War et The Management of Savagery. Il a produit des articles pour un large éventail de publications, de nombreux reportages vidéo et plusieurs documentaires, dont Killing Gaza. Blumenthal a fondé The Grayzone en 2015 pour faire la lumiÚre sur l'état de guerre perpétuelle de l'Amérique et ses dangereuses répercussions nationales.
https://consortiumnews.com/2025/04/11/max-blumenthal-aipac-ceo-brags-of-us-clout/
GAZA / Le génocide pratiqué par les soudardsj udéo-nazis d'Israhell est la honte de l'humanité "civilisée" :
https://substack.com/home/post/p-161098336