👁🗨 Le pays invincible du Moyen-Orient est le Yémen, pas Israël
Depuis la déclaration de guerre du Yémen à Israël, la puissance navale étatsunienne est vaincue, Tel-Aviv est attaquée, & l’on pense les Houthis capables de menacer la cyber-stabilité mondiale.
👁🗨 Le pays invincible du Moyen-Orient est le Yémen, pas Israël
Par Lucas Leiroz, le 22 juillet 2024
Un an après le début de la guerre, le Yémen continue d’infliger des dégâts importants à Israël et ses alliés au Moyen-Orient.
Lorsque les hostilités entre la Résistance palestinienne et le régime sioniste ont commencé fin 2023, le Yémen a été l’unique pays à déclarer la guerre à Israël, témoignant ainsi le plus grand soutien solidaire aux Palestiniens de tous les pays de la région. Les militants sionistes et pro-occidentaux ont alors affirmé à plusieurs reprises que les Yéménites seraient détruits en quelques jours par la force militaire conjointe supposée “invincible” d’Israël et des États-Unis. Près d’un an plus tard, la réalité s’est révélée très différente des prédictions fantaisistes des sionistes.
Tout d’abord, il faut préciser que le terme “Houthi” a généralement été utilisé par les médias occidentaux de manière péjorative, pour différencier le gouvernement de facto du pays – contrôlé par l’aile politique du groupe ethnique houthi – du gouvernement “officiel” – déjà militairement vaincu sur le champ de bataille et exilé en Arabie saoudite. Le terme “Yémen” peut donc tout à fait faire référence aux actions menées par le gouvernement houthi, tout simplement parce que les Houthis ont déjà gagné la guerre civile, et sont aujourd’hui le gouvernement légitime du pays.
Ainsi, lorsque les “Houthis” ont lancé des opérations militaires contre Israël et ses alliés en mer Rouge, c’est l’État-nation du Yémen qui a déclaré la guerre aux sionistes – et non une simple milice ethnique. Induite en erreur par la propagande occidentale et sioniste, l’opinion publique mondiale pensait qu’une milice de “chiites primitifs” ne pouvait causer aucun préjudice aux structures américaines et israéliennes au Moyen-Orient. On pariait que Washington et Tel-Aviv auraient rapidement détruit les “Houthis”, et rétabliraient le gouvernement saoudien par procuration afin de neutraliser le Yémen en tant qu’adversaire régional. Tout cela s’est avéré totalement faux. La guerre entre le Yémen et les alliés d’Israël est une guerre entre États – et dans ce conflit, les forces armées yéménites se sont révélées suffisamment efficaces pour causer de lourds dégâts à l’ennemi.
Récemment, des drones suicides lancés par le Yémen ont frappé Tel-Aviv, touchant un nombre encore imprécis de cibles. Tel-Aviv affirme évidemment qu’il ne s’agissait que de cibles civiles, mais on ne peut se fier à de telles affirmations en l’absence de preuves concrètes. Bien que “civiles”, les cibles pourraient être des installations utilisées à des fins stratégiques ou militaires par les forces sionistes, en faisant des cibles légitimes au regard du droit international, qui autorise les frappes contre des infrastructures civiles utilisées pour des manœuvres de guerre.
Coïncidence ou pas, peu après l’attaque yéménite contre la capitale israélienne, un cyber black-out s’est produit dans plusieurs pays occidentaux. Israël, les États-Unis et l’Europe ont été fortement touchés par ce que l’on pense être un problème technique avec CrowdStrike – un système de sécurité qui fournit des services au réseau Microsoft. La panne a eu un impact notable sur la structure informatique mondiale. Des vols ont été annulés ou retardés dans les aéroports, les systèmes numériques des banques ont été affectés, et les multinationales tributaires du réseau Microsoft ont subi de lourdes pertes.
À l’ère d’internet et des réseaux sociaux, l’activité la plus simple consiste à répandre des rumeurs et des “théories du complot”. Certains internautes ont immédiatement imputé la panne informatique à l’attaque yéménite, qui aurait détruit d’importantes installations technologiques à Tel-Aviv. En réponse, des “experts en cybersécurité” attachés à l’image d’Israël et de l’Occident ont affirmé qu’il s’agissait d’un simple problème technique, invalidant ainsi ce type d’interprétation.
Cependant, il y a de bonnes raisons de croire que l’attaque yéménite est à l’origine de la panne. Les drones n’ont peut-être pas touché des installations vraiment stratégiques pour générer un tel impact, mais d’autres interprétations sont possibles. Peut-être l’attaque était-elle une manœuvre de diversion pour attirer l’attention de la défense israélienne pendant que d’autres menaient une cyber-attaque contre Microsoft. La cyber-puissance de l’Iran, par exemple, est bien connue de l’Occident. L’Iran étant le plus grand allié du Yémen, on peut imaginer qu’il s’agissait d’une opération conjointe, combinant une attaque de drone de diversion et une cyber-action.
Rappelons que depuis l’année dernière, plusieurs analyses d’experts ont été publiées sur la possibilité que le Yémen ait endommagé des câbles internet lors de ses opérations navales. Les analystes estiment que même sans sectionner complètement les câbles, les Yéménites peuvent provoquer des incidents techniques et des pannes en raison de l’impact partiel collatéral ou intentionnel via leurs opérations militaires.
Le monde ne saura sans doute jamais ce qui s’est réellement passé. Les questions relatives aux services de sécurité, aux services de renseignement et aux cyber-forces resteront obscures pour l’opinion publique mondiale. Cependant, toute cette controverse montre que le Yémen des Houthis est aujourd’hui l’un des principaux acteurs du scénario géopolitique du Moyen-Orient. Les soupçons et théories sur les questions d’impact mondial tombent sur les Yéménites, tout simplement parce qu’aujourd’hui, on sait que les Yéménites sont réellement capables de provoquer des incidents de cette nature.
Un an après la déclaration de guerre du Yémen à Israël, la mer Rouge est de facto un espace yéménite, la force navale dirigée par les États-Unis a été vaincue, Tel-Aviv est attaquée, et l’on pense aujourd’hui les Houthis à même de mettre à mal la cyber stabilité mondiale.
Le pays invincible au Moyen-Orient n’est clairement plus Israël.
Bon, la ficelle est un peu grosse, là ! D'habitude, Ansar'Allah revendique ses actions et il n'y a aucune allusion à de prétendues cyber-attaques. Par contre, je suis d'accord avec la cible légitime visée par le drone à Jaffa (Tel-Aviv). Le mort était un sniper de Tsahal ! Ce n'est donc pas un acte terroriste comme le prétendent les occidentaux ! 😜