👁🗨 Le retrait de l'armée de Gaza sème la panique chez les hauts responsables israéliens
Des ministres d'extrême droite réitèrent leur frustration face à la fin possible de l’assaut, menaçant de se retirer du gouvernement à l'idée d’une gouvernance palestinienne d'une Gaza d'après-guerre.
👁🗨 Le retrait de l'armée de Gaza sème la panique chez les hauts responsables israéliens
Par le comité de rédaction de The Cradle, le 8 avril 2024
La frustration fait suite au retrait massif des troupes israéliennes de Gaza, qui n'a laissé que quelques centaines de soldats dans l’enclave.
Les tensions continuent de croître au sein du gouvernement israélien, les partis d'extrême droite exprimant leur frustration face au frein mis à la guerre dans la bande de Gaza.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, du parti Otzma Yehudit, a déclaré le 8 avril via son compte X que si le Premier ministre Benjamin Netanyahu
“décide de mettre fin à la guerre sans une attaque d'envergure sur Rafah afin de vaincre le Hamas, il n'aura pas de mandat pour continuer à servir en tant que Premier ministre.”
Bezalel Smotrich, du Parti sioniste religieux, a demandé lundi au Premier ministre de convoquer immédiatement une réunion du Cabinet de sécurité afin de discuter de l'état actuel de la guerre à Gaza.
“La seule instance autorisée à prendre des décisions cruciales en temps de guerre est le Cabinet [de sécurité] au complet, mais malheureusement, ce n'est pas ainsi que les choses se passent”, a déclaré M. Smotrich dans un communiqué.
“Nous constatons que des décisions sont prises au sein d'un Cabinet [de guerre] restreint sans notre aval, sans tenir informé le Cabinet au complet, sous une pression internationale qui nuit à la dynamique de guerre et à nos intérêts en matière de sécurité”, a-t-il ajouté.
Les déclarations de Ben Gvir et Smotrich interviennent le lendemain du retrait de l’essentiel des troupes israéliennes de Gaza, que les médias hébreux ont qualifié de fin officielle de l'opération terrestre israélienne dans la bande, jusqu'à nouvel ordre.
Dimanche soir, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a évoqué le retrait en déclarant : “Nous avons encore de nombreux d'effectifs à Gaza, et la guerre sera longue.”
Une seule brigade se trouve encore à Gaza à la suite de ces opérations de repli, décrites par la journaliste Sherit Avitan Cohen comme un “préalable” aux opérations menées à Rafah. Des centaines de soldats restent à Gaza pour sécuriser le corridor de Netzarim, qui coupe l'enclave en deux et est utilisé par les forces israéliennes pour empêcher le retour des populations déplacées vers le nord de la bande de Gaza.
M. Cohen a toutefois ajouté que les opérations à Rafah avaient été reportées à plusieurs reprises, sans que l'on sache pourquoi.
Israël avait initialement prévu un assaut de grande envergure contre cette ville terriblement surpeuplée, qui abrite plus d'un million de Palestiniens assiégés, dont la plupart ont été déplacés d'autres parties de la bande de Gaza. Washington a fait pression sur Israël pour que les raids et les opérations dans la ville la plus méridionale soient désormais restreints et qu'ils relèvent de la “lutte contre le terrorisme”.
Gideon Saar, ministre auprès de la Knesset et membre du parti de droite New Hope, a déclaré dimanche que
“le retrait progressif des effectifs et l'intensité de la pression militaire au cours des derniers mois nous éloignent de nos objectifs de guerre”, ajoutant que c'est “en lien direct avec le refus d'élaborer un nouveau scénario pour les otages”.
Ce n'est pas la première fois que des ministres d'extrême droite expriment leur frustration face à ce qui est perçu comme un essoufflement de l’offensive à Gaza. Ben Gvir lui-même l'a exprimé à plusieurs reprises, menaçant plus d'une fois de se retirer du gouvernement.
M. Smotrich a également proféré des menaces similaires concernant l'idée d'une gouvernance palestinienne d'une Gaza d'après-guerre.
https://thecradle.co/articles/top-israeli-officials-panic-over-wind-down-of-gaza-war