đâđš Le SAS britannique complice du gĂ©nocide de Gaza ?
Le 28 octobre, un ComitĂ© pour la DĂ©fense et la sĂ©curitĂ© a Ă©crit aux mĂ©dias britanniques, leur demandant de ne pas mentionner que le SAS est âdĂ©ployĂ© dans des zones sensiblesâ de l'Asie occidentale.
đâđš Le SAS britannique complice du gĂ©nocide de Gaza ?
Par Kit KlarenbergKit Klarenberg, le 21 novembre 2023 Ă 00:47
On apprend que l'ombre du DSMA de Grande-Bretagne supprime les reportages sur les opĂ©rations clandestines du Special Air Service (SAS) Ă Gaza. L'empressement de l'appareil militaire, de sĂ©curitĂ© et de renseignement de Londres Ă censurer de telles rĂ©vĂ©lations indique sans ambiguĂŻtĂ© que la Perfide Albion fait le travail du diable dans les territoires occupĂ©s en difficultĂ©, et qu'elle veut que les vĂ©ritĂ©s gĂȘnantes et compromettantes soient dissimulĂ©es.
La DSMA est un organe peu connu, rarement discuté et trÚs secret. Composé de hauts représentants de l'armée britannique, du ministÚre de la Défense, d'agences d'espionnage nationales et étrangÚres, de grands ministÚres, d'associations de presse et d'organes de télévision et de presse écrite, il impose insidieusement depuis des décennies une forme de censure de la presse essentiellement britannique. Le Comité décide des sujets et des événements liés à la sécurité nationale qui peuvent faire l'objet d'un reportage, et de quelle maniÚre, avec des effets dévastateurs.
Le 28 octobre, le chef de la DSMA a Ă©crit aux rĂ©dacteurs en chef des principaux organes de presse britanniques, exigeant qu'ils ne fassent pas Ă©tat ou ne mentionnent d'aucune maniĂšre que le SAS est actuellement âdĂ©ployĂ© dans des zones sensiblesâ d'Asie occidentale, menant des âopĂ©rations de sauvetage/Ă©vacuation d'otagesâ de Britanniques pris dans l'opĂ©ration Al-Aqsa Flood, une contre-attaque gĂ©nocidaire israĂ©lienne. La commission a affirmĂ© qu'une telle activitĂ© journalistique
âpourrait rĂ©vĂ©ler des dĂ©tails sur des opĂ©rations ou des mĂ©thodes et techniques opĂ©rationnelles [...] qui confĂ©reraient un avantage Ă lâadversaireâ, et donc âmettre en pĂ©ril la sĂ©curitĂ© nationaleâ :
âJe saisis cette occasion pour rappeler aux rĂ©dacteurs en chef que la publication de telles informations est contraire au code de notification de la DSMA. Je conseille donc de ne pas publier ni diffuser d'allĂ©gations relatives Ă de tels dĂ©ploiements sans avoir au prĂ©alable demandĂ© l'avis de la DSMA. La commission vise Ă empĂȘcher la divulgation par inadvertance d'informations classifiĂ©es sur les forces spĂ©ciales et d'autres unitĂ©s engagĂ©es dans des opĂ©rations de sĂ©curitĂ©, de renseignement et de lutte contre le terrorisme [Ă Gaza], y compris leurs mĂ©thodes, techniques et activitĂ©sâ.
Un véritable cauchemar
Ce coup de gueule aurait Ă©tĂ© motivĂ© par le Daily Mail et le Sun qui, plus tĂŽt dans la journĂ©e, avaient rĂ©vĂ©lĂ© que le SAS Ă©tait âen attente Ă Chypre pour secourir les otages britanniques retenus en captivitĂ© Ă Gazaâ. Les soldats d'Ă©lite de Londres Ă©taient donc âprĂȘtsâ Ă les libĂ©rer sur les bases militaires et de renseignement britanniques de Chypre, qui âoffrent une prĂ©sence stratĂ©gique dans l'est de la MĂ©diterranĂ©eâ.
MĂȘme Ă ce stade, le nombre rĂ©el d'otages capturĂ©s par le Hamas encore en vie Ă©tait trĂšs incertain, compte tenu de la fĂ©rocitĂ© de l'assaut sioniste sur Gaza. Les responsables amĂ©ricains et israĂ©liens affirment aujourd'hui ignorer ce chiffre. Cela soulĂšve des questions sur le vĂ©ritable fondement de la prĂ©sence des SAS Ă Chypre. De plus, la perspective d'un raid de sauvetage audacieux dans les territoires occupĂ©s a Ă©tĂ© jugĂ©e suicidaire et insensĂ©e par un vĂ©tĂ©ran du SAS consultĂ© par le Daily Mail :
âLa situation Ă Gaza est unique en ce qui concerne la localisation des otages et la recherche d'un passage sĂ»r. Il y a beaucoup de confusion dans ce qui se passe lĂ -bas en ce moment. Il sera difficile de trouver le lieu oĂč les otages sont dĂ©tenus, puis de s'y rendre en toute sĂ©curitĂ©, de trouver les otages et de repartir. Du point de vue de la planification, ce sera un vĂ©ritable cauchemar. Cela pourrait se terminer par un dĂ©sastreâ.
La rĂ©fĂ©rence de la lettre de la DSMA Ă des âopĂ©rations de sĂ©curitĂ©, de renseignement et de lutte contre le terrorismeâ indique Ă©galement que la prĂ©sence des SAS prĂšs de Gaza a un objectif trĂšs diffĂ©rent. Ces soupçons sont renforcĂ©s par une enquĂȘte rĂ©cente de Declassified UK, qui a dĂ©couvert que 33 vols de transport militaire se sont rendus Ă Tel Aviv depuis les bases britanniques de Chypre oĂč sont affectĂ©s les agents du SAS, y compris tous les jours pendant les deux semaines qui ont suivi le dĂ©but du gĂ©nocide israĂ©lien dans la bande de Gaza. Le mĂ©dia n'a pas pu identifier de vols comparables avant cette date fatidique.
Les messages de la DSMA ont un impact considĂ©rable. Les exemples de journalistes et de rĂ©dacteurs en chef qui n'ont pas tenu compte de ces demandes sont trĂšs rares. Entre-temps, lorsque le Guardian a commencĂ© Ă publier des documents divulguĂ©s par Edward Snowden, le lanceur dâalerte de la NSA, en 2013, le ComitĂ© a immĂ©diatement envoyĂ© des lettres, dĂ©clarant que les services de renseignement britanniques Ă©taient âprĂ©occupĂ©s par le fait que d'autres dĂ©veloppements sur ce mĂȘme sujetâ compromettraient la âsĂ©curitĂ© nationaleâ. Les rĂ©vĂ©lations d'Edward Snowden ont donc Ă©tĂ© ignorĂ©es par les mĂ©dias britanniques, la plupart d'entre eux ne mentionnant pas du tout ces rĂ©vĂ©lations sismiques qui ont changĂ© le monde.
Il est inconcevable que la commission DSMA s'inquiĂšte vivement de la diffusion d'informations selon lesquelles le SAS serait âprĂ©parĂ©â Ă des missions courageuses de libĂ©ration d'otages. Il est beaucoup plus probable - voire certain - que les forces spĂ©ciales britanniques basĂ©es Ă Chypre aident activement les forces d'occupation israĂ©liennes (IOF) dans leur mission visant Ă âĂ©liminer le Hamas de la surface de la Terreâ et Ă rĂ©aliser la Nakba 2.0. Le gouvernement britannique aurait toutes les raisons d'Ă©touffer l'affaire.
Le dernier massacre
Une enquĂȘte officielle menĂ©e Ă Londres passe au crible les activitĂ©s des SAS en Afghanistan entre 2010 et 2013. Elle a mis au jour des quantitĂ©s de preuves choquantes indiquant que les escadrons des forces spĂ©ciales britanniques chargĂ©s de localiser et de capturer des âterroristesâ prĂ©sumĂ©s assassinaient rĂ©guliĂšrement des personnes innocentes et non armĂ©es, puis fabriquaient des preuves pour faire passer leurs victimes pour des insurgĂ©s armĂ©s. En outre, les hauts responsables militaires Ă©taient parfaitement au courant de la criminalitĂ© endĂ©mique et meurtriĂšre des SAS, mais ont fermĂ© les yeux.
Le 11 octobre, un avocat représentant sept familles afghanes dont les proches ont été tués par des soldats du SAS a fait sa déclaration liminaire devant la Cour royale de justice. Il a déclaré que les documents internes de l'armée britannique et la correspondance communiqués à l'accusation exposaient :
âDe nombreuses preuves attestant de tentatives apparentes de dissimulation d'actes rĂ©prĂ©hensibles, allant de la destruction de preuves et l'encadrement de tĂ©moins au fait de fermer les yeux et d'accepter avec crĂ©dulitĂ©, de la part des responsables de la discipline militaire, des rĂ©cits d'Ă©vĂ©nements peu plausibles et souvent totalement rocambolesques... [Les chefs des forces spĂ©ciales britanniques] n'ont pris aucune mesure pour enquĂȘter sur ces actes rĂ©prĂ©hensibles et empĂȘcher qu'ils ne se reproduisentâ.
Les agents du SAS impliquĂ©s ont tentĂ© avec dĂ©termination de dĂ©truire les preuves de leurs crimes et ont dĂ©fiĂ© les ordres de la police militaire de ne pas effacer les donnĂ©es de leurs ordinateurs. Pourtant, les documents restĂ©s sur les serveurs utilisĂ©s par un escadron clĂ© du SAS accusĂ© de meurtre contenaient des âimages indĂ©centes d'enfants et de la pornographie extrĂȘmeâ. De nombreux courriels compromettants Ă©changĂ©s entre officiers ont Ă©galement Ă©chappĂ© Ă la destruction.
Le 9 fĂ©vrier 2011, un officier des forces spĂ©ciales s'est plaint auprĂšs d'un autre : âLe meurtre et le [SAS] n'avaient jamais Ă©tĂ© associĂ©s, mais cela commence Ă ĂȘtre louche !â. Ils ont rĂ©pondu : âIl est dĂ©primant d'en arriver lĂ ... En fin de compte, il s'agit d'un Ă©chec massif du leadership... Au prochain WikiLeaks, nous tomberons avec euxâ.
Quelques jours auparavant, les SAS avaient tuĂ© neuf Afghans endormis, dont un jeune garçon de 14 ans. Une semaine plus tard, un raid nocturne des SAS a causĂ© la mort de quatre membres d'une mĂȘme famille, dont un homme qui, selon les services de renseignement britanniques, Ă©tait un commandant militaire taliban. Sa famille rĂ©torque qu'il n'Ă©tait qu'un simple Ă©tudiant. Le gouvernement britannique a reconnu que les autres personnes tuĂ©es de sang-froid Ă©taient des civils. Commentant l'action, un sergent-major du SAS a dĂ©crit en interne l'Ă©pisode comme âle dernier massacre en dateâ.
Un rapport d'incident officiel sur les meurtres, établi par les soldats SAS responsables, a suscité des protestations et des moqueries de la part de leurs collÚgues et de leurs supérieurs. Un soldat des forces spéciales d'une autre unité a déclaré que leur description du motif de la fusillade - deux détenus ont reçu l'ordre d'ouvrir les rideaux du bùtiment et sont revenus avec un AK47 et une grenade - était la huitiÚme ou dixiÚme fois qu'un tel scénario était avancé comme cause d'une tuerie de masse des SAS au cours des quinze derniers jours.
âCa ne sâinvente pas ! [soulignĂ© dans l'original]â, ont-ils signĂ© ironiquement.
Ce terrible hĂ©ritage, jusqu'ici passĂ© sous silence, a des ramifications potentielles terrifiantes pour tous ceux qui restent Ă Gaza. Les Forces armĂ©es israĂ©liennes ont fait preuve d'un mĂ©pris total pour la vie des Palestiniens, jeunes ou anciens, en dĂ©truisant les infrastructures civiles et leurs occupants en toute impunitĂ©, et en massacrant jusqu'aux civils qui tentaient de fuir vers des zones dĂ©signĂ©es comme âsĂ»resâ. Pendant ce temps, les mensonges et la malhonnĂȘtetĂ© pour justifier ou dissimuler ces crimes contre l'humanitĂ© atteignent chaque jour de nouveaux sommets de dĂ©pravation. Dans cette mission gĂ©nocidaire, les sionistes ne pouvaient rĂȘver d'un collaborateur plus parfait que le SAS.
https://english.almayadeen.net/articles/analysis/britain-s-sas-abetting-gaza-genocide