👁‍🗨 Le sursaut d'humanité de Mitch McConnell

Cela arrivera peut-être à l'empire - ne laissant derrière lui que les mensonges de toujours, ses dirigeants plantés là à ciller bêtement sous le soleil, la magie de leurs formules s'étant volatilisée.

McConnell en 1992. (Laura Patterson, Wikimedia Commons, domaine public)

👁‍🗨 Le sursaut d'humanité de Mitch McConnell

Par Caitlin Johnstone, le 1er septembre 2023

Mitch McConnell s'est à nouveau figé en public, pour la deuxième fois en quelques semaines.

Le leader de la minorité du Sénat américain se tenait là, silencieux, un doux sourire enfantin flottant sur son visage, sans doute une première depuis l'administration Truman.

Et là, alors que le cerveau moribond de M. McConnell luttait, échouant à donner un sens à cet instant, toute morosité s'est dissipée sur son visage. Tout le poids d'une vie passée dans le marécage de D.C. s’est envolé. Tout ce sérieux. Toutes ces intrigues. Tout ce bellicisme, cette tyrannie, ces abus.

En cet instant d'innocence amnésique, comment deviner, en observant Mitch McConnell, la foule d’êtres humains qu’il a contribué à tuer, combien de souffrances il a pu infliger, combien d'hommes et de femmes ont disparu. Comment prendre la mesure du sacrifice de la prospérité et du bien-être de l'humanité dans sa facilitation aveugle de la dystopie des entreprise.

On ne voit qu'un homme. Un vieil homme charmant, inoffensif et déboussolé. Tout l'excès d’énergie obscure et compacte s'est échappé de sa personne dans un tendre et doux moment d'indivisibilité intime.

Le Capitole est le lieu où vont agoniser les bellicistes et leurs principes. C'est un centre d'hébergement pour psychopathes - une maison de retraite où des gens tirant leur jouissance du largage d'explosifs militaires sur des étrangers s'en vont attendre leur déchéance. Tout cela pue l'urine et la terreur nocturne.

Le Capitole est un centre de commandement gérontocratique où de misérables octogénaires en fauteuil roulant portant des couches pour adultes continuent à actionner les leviers de l'écocide et de la guerre nucléaire comme des retraités devant des machines à sous de Las Vegas, en guise d'ultime outrage aux jeunes générations encore à même de savourer la vie sur cette planète.

C'est là qu'ils entreposent les âmes trop atrophiées et momifiées pour s'opposer à l'empire, afin de donner aux Américains l'illusion de vivre en démocratie.

Le président américain Joe Biden a dit de McConnell qu'il était un bon ami, et bien sûr qu’ils sont bons amis, avec ce même profil de monstre. Le genre de monstre périmé et moribond du Beltway, pétri de logos d'entreprises et de réceptions de donateurs en plastique, ne tenant debout qu’à coups d'Aricept [utilisé pour le traitement des symptômes de démence chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer] et de colle à bois, un genre de monstre va-t-en guerre, militariste, rigoriste et autoritaire depuis qu'il s’est frayé un chemin jusqu'à son mandat électif.

Voilà la plaque tournante de l'empire mondial. Voilà de quoi ça a l’air. Corrompu. Décrépit. Constellé de sang. Et puis, les responsables de la perception d'Hollywood viennent maquiller le tout pour en faire quelque chose de plaisant.

Mais tout cela s'est évanoui en cet instant de défaillance neurologique. Pas même un souvenir lointain, alors que couleurs, sons et émotions tourbillonnaient, indéfinissables, dans l'esprit désorienté de McConnell.

Peut-être cela arrivera-t-il un jour à l'empire tout entier. L'ensemble disparaissant soudainement pour ne plus être que le mensonge de toujours, tous ses dirigeants plantés là à ciller stupidement sous le soleil, cherchant des outils qui n'existent plus et des formules magiques désormais dénuées de tout pouvoir.

Peut-être qu'un jour, toutes les illusions se volatiliseront comme le maillage des constructions conceptuelles du cerveau de Mitch McConnell. Peut-être qu'un jour, l'empire appellera ses serviteurs et que personne ne répondra, et qu'il restera là, à relancer anxieusement son appel, comme un acteur piégé sur scène sur la même ligne du script, dans l'attente du comédien qui aurait raté sa réplique.

Cet article est tiré de Caitlin’s Newsletter de Caitlin Johnstone et republié avec son autorisation.

Les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur et peuvent ou non refléter celles de Consortium News.

https://consortiumnews.com/2023/09/01/caitlin-johnstone-mitch-mcconnells-flash-of-humanity/