đâđš Lâempire anglo-nazi qui a failli voir le jour
En aoĂ»t 1938, des industriels britanniques ont secrĂštement rencontrĂ© Göring pour sceller un accord. Londres avait dĂ©jĂ , en coulisses, fait une offre officielle de âcoopĂ©rationâ Ă l'Allemagne nazie.
đâđš Lâempire anglo-nazi qui a failli voir le jour
Par Kit Klarenberg, le 4 mai 2025
Ă l'approche du jour de la Victoire en Europe, les responsables occidentaux, les experts et les journalistes cherchent tous Ă exploiter le 80e anniversaire de la dĂ©faite du nazisme Ă des fins politiques. Les dirigeants europĂ©ens ont menacĂ© de reprĂ©sailles les chefs d'Ătat qui ont prĂ©vu d'assister au grand dĂ©filĂ© de la victoire organisĂ© par la Russie le 9 mai. ParallĂšlement, d'innombrables sources Ă©tablissent des comparaisons historiques entre l'apaisement de l'Allemagne nazie dans les annĂ©es 1930 et les efforts continus de l'administration Trump pour conclure un accord avec Moscou afin de mettre fin au conflit par procuration en Ukraine.
Comme l'a Ă©crit en mars The Atlantic, âTrump offre Ă Poutine un autre Munichâ, en rĂ©fĂ©rence aux accords de Munich de septembre 1938, par lesquels les puissances occidentales, menĂ©es par la Grande-Bretagne, ont cĂ©dĂ© une grande partie de la TchĂ©coslovaquie Ă l'Allemagne nazie. Les principaux rĂ©cits sur l'apaisement affirment que cet accord a reprĂ©sentĂ© l'apothĂ©ose de cette politique, son acte final, qui, croyait-on, allait satisfaire dĂ©finitivement les ambitions expansionnistes d'Adolf Hitler, mais qui a en rĂ©alitĂ© permis le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale.
L'apaisement est aujourd'hui universellement accepté en Occident comme un effort bien intentionné, mais finalement catastrophique et malavisé, visant à éviter un autre conflit mondial avec l'Allemagne, au nom de la paix. Selon cette interprétation, les gouvernements européens ont fait certaines concessions à Hitler, tout en fermant les yeux sur les violations flagrantes du Traité de Versailles de l'aprÚs-PremiÚre Guerre mondiale, telles que la création de la Luftwaffe en février 1935 et l'occupation militaire de la Rhénanie par l'Allemagne nazie en mai de l'année suivante.
En rĂ©alitĂ©, du point de vue de la Grande-Bretagne, les accords de Munich n'Ă©taient que l'Ă©tape initiale d'un processus plus large devant aboutir Ă un âpartenariat politique mondialâ entre Londres et Berlin. Deux mois auparavant, la FĂ©dĂ©ration des industries britanniques (FBI), aujourd'hui connue sous le nom de ConfĂ©dĂ©ration de l'industrie britannique, a pris contact avec son homologue nazie, la Reichsgruppe Industrie (RI). Les deux organisations se sont empressĂ©es de convenir que leurs gouvernements respectifs engageraient des nĂ©gociations officielles sur l'intĂ©gration Ă©conomique anglo-allemande.
Les reprĂ©sentants de ces organisations se sont rencontrĂ©s en personne Ă Londres le 9 novembre de la mĂȘme annĂ©e. Le sommet s'est dĂ©roulĂ© comme prĂ©vu, et une confĂ©rence officielle a Ă©tĂ© programmĂ©e Ă DĂŒsseldorf pour le mois de mars suivant. CoĂŻncidence, le soir mĂȘme Ă Berlin, la Nuit de cristal Ă©clatait, les paramilitaires nazis incendiant et dĂ©truisant les synagogues et les commerces juifs dans toute l'Allemagne. Le pogrom le plus tristement cĂ©lĂšbre de l'histoire n'a pas empĂȘchĂ© la poursuite des discussions et rĂ©unions entre les reprĂ©sentants de la FBI et de la RI. Un mois plus tard, ils signaient un accord officiel sur la crĂ©ation d'un cartel international anglo-nazi du charbon.
Les responsables britanniques ont pleinement approuvĂ© cette relation naissante, estimant qu'elle constituerait une base essentielle pour une future alliance avec l'Allemagne nazie dans d'autres domaines. De plus, on espĂ©rait que les prouesses industrielles et technologiques de Berlin redynamiseraient l'Ă©conomie britannique, tant au niveau national que dans tout l'Empire, qui accusait un retard de plus en plus criant face Ă la puissance montante des Ătats-Unis. En fĂ©vrier 1939, des reprĂ©sentants du gouvernement et de l'industrie britanniques se sont rendus Ă Berlin pour festoyer avec de hauts responsables nazis, en prĂ©vision de la confĂ©rence conjointe prĂ©vue le mois suivant.
Alors que les reprĂ©sentants du FBI se prĂ©paraient Ă partir pour DĂŒsseldorf en mars, le chef du cabinet britannique Walter Runciman, fervent partisan de l'apaisement et principal architecte du dĂ©mantĂšlement de la TchĂ©coslovaquie, a dĂ©clarĂ© : âMessieurs, la paix en Europe est entre vos mainsâ. Ironie du sort, la dĂ©lĂ©gation arriva le 14 mars, alors que le prĂ©sident tchĂ©coslovaque Emil HĂĄcha Ă©tait Ă Berlin pour rencontrer Hitler. Face Ă deux options, soit autoriser librement l'entrĂ©e des troupes nazies dans son pays, soit voir la Luftwaffe rĂ©duire Prague en cendres avant une invasion totale, il fut victime d'une crise cardiaque.
AprĂšs avoir retrouvĂ© ses esprits, HĂĄcha a choisi la premiĂšre option. La confĂ©rence de DĂŒsseldorf a commencĂ© le lendemain matin, tandis que les chars nazis envahissaient sans encombre ce qui restait de la TchĂ©coslovaquie. Dans ce contexte tragique, une dĂ©claration en 12 points a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par le FBI et le RI. Elle prĂ©voyait âun partenariat Ă©conomique mondial entre les milieux d'affairesâ de Berlin et de Londres. En aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e, des reprĂ©sentants du FBI rencontrĂšrent secrĂštement Herman Göring pour sceller l'accord. Entre-temps, le gouvernement britannique avait, par des voies dĂ©tournĂ©es, fait une offre officielle de âcoopĂ©rationâ Ă grande Ă©chelle avec l'Allemagne nazie.
âUn partenariat politiqueâ
En avril 1938, le diplomate expérimenté Herbert von Dirksen fut nommé ambassadeur de l'Allemagne nazie à Londres. National-socialiste convaincu et antisémite virulent, il nourrissait également une haine viscérale envers les Polonais, qu'il considérait comme des sous-hommes, et soutenait avec enthousiasme l'extermination totale de la Pologne. Néanmoins, grùce à sa maßtrise de l'anglais et à ses maniÚres aristocratiques, il sut charmer les fonctionnaires et les citoyens britanniques, et fut largement perçu localement comme un représentant respectable de l'Allemagne nazie.
Plus important encore, Dirksen, Ă l'instar de nombreux Ă©lĂ©ments puissants de l'establishment britannique, Ă©tait convaincu que non seulement la guerre pouvait ĂȘtre Ă©vitĂ©e, mais que Londres et Berlin pourraient au contraire forger une alliance Ă©conomique, militaire et politique mondiale. Il passa les 18 mois passĂ©s en Grande-Bretagne avant le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale Ă travailler sans relĂąche pour atteindre ces objectifs, en Ă©tablissant et en maintenant des lignes de communication entre les fonctionnaires et les dĂ©cideurs des deux pays, tout en tentant de nĂ©gocier des accords.
Dirksen a publiĂ© un mĂ©moire officiel en 1950, dĂ©taillant sa longue carriĂšre diplomatique. Cependant, des informations beaucoup plus rĂ©vĂ©latrices sur la pĂ©riode qui a immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ© la Seconde Guerre mondiale et les efforts dĂ©ployĂ©s en coulisses pour parvenir Ă une dĂ©tente durable entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne nazie figurent dans les Dirksen Papers, un document en deux volumes pratiquement inconnu publiĂ© sans son consentement par la Foreign Languages Publishing House de l'Union soviĂ©tique. Ils contiennent des communications privĂ©es adressĂ©es Ă Dirksen et Ă©manant de lui, des extraits de son journal intime et des notes rĂ©digĂ©es Ă son usage personnel et jamais destinĂ©es Ă ĂȘtre rendues publiques.
Documents et matĂ©riaux relatifs Ă la veille de la Seconde Guerre mondiale (21,6 Mo â Fichier PDF) TĂ©lĂ©charger
Les documents proviennent d'une vaste collection trouvĂ©e par l'ArmĂ©e rouge aprĂšs avoir pris le contrĂŽle de Gröditzberg, un chĂąteau appartenant Ă Dirksen oĂč il a passĂ© la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale. Les historiens traditionnels n'ont manifestement pas utilisĂ© les Dirksen Papers. S'il s'agit d'une dĂ©cision dĂ©libĂ©rĂ©e, car ces rĂ©vĂ©lations fracassantes remettent en cause le rĂ©cit occidental Ă©tabli de la Seconde Guerre mondiale, et dĂ©voilent de nombreux secrets que le gouvernement britannique souhaite garder enfouis Ă jamais, la question reste ouverte.
ImmĂ©diatement aprĂšs le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, Dirksen s'est senti âtenuâ de rĂ©diger une analyse dĂ©taillĂ©e de l'Ă©chec des tentatives de paix de la Grande-Bretagne envers l'Allemagne nazie, et de sa propre responsabilitĂ© dans cet Ă©chec. Il se sentait d'autant plus tenu de le faire que âtous les documents importantsâ de l'ambassade de Berlin Ă Londres ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©s aprĂšs la dĂ©claration de guerre officielle de la Grande-Bretagne le 3 septembre 1939. En revenant sur son expĂ©rience, Dirksen a Ă©voquĂ© âl'aspect tragique et dĂ©terminant de la montĂ©e de cette nouvelle guerre anglo-allemandeâ :
âL'Allemagne voulait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une puissance mondiale au mĂȘme titre que la Grande-Bretagne... La Grande-Bretagne Ă©tait disposĂ©e, en principe, Ă lui accorder cette place. Mais alors que l'Allemagne a exigĂ© que ses revendications soient immĂ©diatement, complĂštement et inconditionnellement satisfaites, la Grande-Bretagne, bien que prĂȘte Ă renoncer Ă ses engagements Ă l'Est, [et] Ă accorder Ă l'Allemagne une position prĂ©pondĂ©rante en Europe orientale et du Sud-Est, et Ă discuter d'un vĂ©ritable partenariat politique mondial avec l'Allemagne, a souhaitĂ© que cela ne se fasse que par la voie de nĂ©gociations et d'une rĂ©vision progressive de la politique britanniqueâ.
âLa rĂ©ponse allemandeâ
Du point de vue de Londres, dĂ©plorait Dirksen, ce changement radical de l'ordre mondial âne pouvait ĂȘtre mis en Ćuvre quâen quelques mois, pas en quelques jours ou quelques semainesâ. Un autre obstacle majeur fut les âgarantiesâ donnĂ©e par la Grande-Bretagne et la France de dĂ©fendre la Pologne en cas d'attaque par l'Allemagne nazie, en mars 1939. Ce positionnement guerrier, associĂ© aux discours belliqueux du Premier ministre Neville Chamberlain, Ă©tait en totale contradiction avec les nĂ©gociations menĂ©s en parallĂšle, notamment Ă DĂŒsseldorf, et avec les positions et dĂ©clarations privĂ©es des responsables britanniques Ă leurs homologues nazis.
Quoi qu'il en soit, il semble que Londres a immédiatement regretté son engagement à défendre la Pologne. Dirksen rapporte dans son analyse rétrospective que de hauts responsables britanniques lui ont ensuite confié rechercher
âune entente anglo-allemandeâ qui ârendrait caduque la politique de garanties de la Grande-Bretagneâ et âpermettrait Ă Londres de se dĂ©sengager de sa position dĂ©licate vis-Ă -vis de la Pologneâ, qui serait alors âlivrĂ©e seule Ă l'Allemagneâ.
Ă la mi-juillet 1939, Horace Wilson, un fonctionnaire extrĂȘmement puissant et bras droit de Chamberlain, contacta Helmuth Wohlthat, l'assistant en chef de Göring, durant une visite Ă Londres. Wilson lui âexposa un programme d'ajustement global des relations anglo-allemandesâ, qui consistait en une refonte radicale des âarrangements politiques, militaires et Ă©conomiquesâ des deux pays. Ătaient inclus un âpacte de non-agressionâ, visant explicitement Ă mettre fin aux âgarantiesâ donnĂ©es par la Grande-Bretagne Ă Varsovie. Dirksen nota :
âL'objectif sous-jacent de ce traitĂ© Ă©tait de permettre aux Britanniques de se dĂ©sengager progressivement de leurs obligations envers la Pologne, au motif qu'ils avaient [...] obtenu de l'Allemagne qu'elle renonce Ă toute forme d'agressionâ.
Par ailleurs, des propositions âglobalesâ de coopĂ©ration Ă©conomique ont Ă©tĂ© esquissĂ©es, avec la promesse de
ânĂ©gociations... sur les questions coloniales, l'approvisionnement de l'Allemagne en matiĂšres premiĂšres, l'arbitrage des marchĂ©s industriels, les questions de dette internationale et l'application du principe de la nation bĂ©nĂ©ficiaireâ (la clause de la nation la plus favorisĂ©e).
En outre, un rĂ©alignement des âpĂŽles d'intĂ©rĂȘt des grandes puissancesâ aurait Ă©tĂ© discutĂ©, ouvrant la voie Ă une nouvelle expansion territoriale nazie. Dirksen prĂ©cisait que ces grands projets ont Ă©tĂ© pleinement approuvĂ©s au plus haut niveau du gouvernement britannique :
âL'importance des propositions de Wilson est dĂ©montrĂ©e par l'invitation adressĂ©e par celui-ci Ă Wohlthat pour les faire confirmer par Chamberlain en personneâ.
Durant son sĂ©jour Ă Londres, Wohlthat a aussi longuement discutĂ© avec le secrĂ©taire au Commerce extĂ©rieur Robert Hudson, qui lui a fait savoir que âtrois grandes rĂ©gions offraient aux deux nations un immense bassin d'activitĂ© Ă©conomiqueâ. Il s'agissait de l'Empire britannique existant, de la Chine et de la Russie. âUn accord Ă©tait possible, comme dans d'autres rĂ©gionsâ, notamment les Balkans, oĂč âl'Angleterre ne nourrissait aucune ambition Ă©conomiqueâ. En d'autres termes, la Yougoslavie, riche en ressources, serait livrĂ©e Ă l'Allemagne nazie, en vertu des termes d'un âpartenariat politique mondialâ avec la Grande-Bretagne.
Dirksen a rĂ©sumĂ© le contenu des discussions de Wohlthat avec Hudson et Wilson dans une note interne âstrictement confidentielleâ, soulignant avec enthousiasme que
âl'Angleterre ne pouvant Ă elle seule gĂ©rer correctement son vaste empire, il serait tout Ă fait envisageable que l'Allemagne s'en voie attribuer une part non nĂ©gligeableâ.
Un télégramme envoyé à Dirksen par le ministÚre allemand des Affaires étrangÚres le 31 juillet 1939 indique que Wohlthat avait informé Göring des propositions secrÚtes de la Grande-Bretagne, qui à son tour en avait informé le ministre nazi des Affaires étrangÚres Joachim von Ribbentrop.
Dirksen nota ailleurs que Wohlthat avait spĂ©cifiquement demandĂ© aux Britanniques comment de telles nĂ©gociations âpourraient ĂȘtre concrĂ©tisĂ©esâ. Wilson lui a rĂ©pondu que âl'essentielâ Ă©tait qu'Hitler âfasse connaĂźtre sa volontĂ©â en autorisant officiellement un haut fonctionnaire nazi Ă discuter du âprogrammeâ. Wilson
âa en outre vivement soulignĂ© le grand intĂ©rĂȘt que le gouvernement britannique accordait Ă la rĂ©ponse allemandeâ Ă ces offres, et a prĂ©cisĂ© que Londres âconsidĂ©rait que la guerre Ă©tait la seule alternativeâ.
âRĂ©gimes autoritairesâ
Apparemment, la ârĂ©ponseâ nâest jamais arrivĂ©e. Le 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie envahissait la Pologne, la Grande-Bretagne dĂ©clarait la guerre Ă l'Allemagne deux jours plus tard, et le reste appartient Ă l'histoire - une histoire qui fait toutefois l'objet de dissimulations dĂ©libĂ©rĂ©es, de réécritures constantes et de distorsions intentionnelles. Les sondages rĂ©alisĂ©s auprĂšs des citoyens europĂ©ens au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ont montrĂ© que le public Ă©tait convaincu que l'ArmĂ©e rouge Ă©tait la principale responsable de la destruction de l'Allemagne nazie, tandis que la Grande-Bretagne et les Ătats-Unis Ă©taient perçus comme jouant un rĂŽle secondaire.
Par exemple, en 1945, 57 % des Français ont estimĂ© que câest Moscou qui a âessentiellement contribuĂ© Ă la dĂ©faite de l'Allemagne en 1945â, contre seulement 20 % pour les Ătats-Unis et 12 % pour la Grande-Bretagne. En 2015, moins d'un quart des sondĂ©s reconnaissaient le rĂŽle de l'Union soviĂ©tique, 54 % estimant que les Ătats-Unis ont Ă©tĂ© le grand vainqueur du nazisme. Par ailleurs, un sondage rĂ©alisĂ© en juin 2024, Ă l'occasion du 80e anniversaire du dĂ©barquement, a rĂ©vĂ©lĂ© que 42 % des Britanniques pensent que leur pays a davantage contribuĂ© Ă la dĂ©faite d'Hitler que tous les autres alliĂ©s rĂ©unis.
Ce mĂȘme sondage a rĂ©vĂ©lĂ© un niveau d'ignorance stupĂ©fiant parmi les citoyens britanniques de tous Ăąges sur la Seconde Guerre mondiale en gĂ©nĂ©ral, seuls deux tiers des sondĂ©s Ă©tant capables de situer le dĂ©barquement dans le contexte de ce conflit. Les sondeurs n'ont pas Ă©valuĂ© les connaissances du public sur les tentatives concertĂ©es et de longue date de la Grande-Bretagne pour forger un empire mondial avec l'Allemagne nazie avant la guerre, mais il y a fort Ă parier que ce chiffre serait proche de zĂ©ro.
Par ailleurs, en 2009, le Parlement europĂ©en a instituĂ© une journĂ©e de commĂ©moration tous les 23 aoĂ»t afin de âmarquer la JournĂ©e europĂ©enne de mĂ©moire des victimes de tous les rĂ©gimes totalitaires et autoritairesâ. Ce n'est lĂ qu'une des nombreuses initiatives modernes visant Ă Ă©tablir un amalgame pervers entre communisme et nazisme, tout en transformant les collaborateurs de la Wehrmacht et des SS, les auteurs de l'Holocauste, les ultranationalistes et les fascistes des pays libĂ©rĂ©s par l'ArmĂ©e rouge en victimes, et en rejetant la responsabilitĂ© de la Seconde Guerre mondiale sur la Russie, en raison du pacte Molotov-Ribbentrop.
Ce que les responsables londoniens ont proposĂ© Ă Hitler en 1939 a largement Ă©clipsĂ© les termes de cet accord controversĂ©, mais on n'en tiendra bien sĂ»r aucun compte, lorsque le jour de la Victoire en Europe sera cĂ©lĂ©brĂ© dans les capitales occidentales en 2025. En Grande-Bretagne, le gouvernement a âencouragĂ©â le public Ă organiser des festivitĂ©s de rue et Ă assister Ă une marche de plus de 1 300 soldats en uniforme, qui partira de Parliament Square pour se rendre Ă Buckingham Palace. Il est particuliĂšrement pervers que ce dĂ©filĂ© commence et se termine prĂ©cisĂ©ment lĂ oĂč, il y a huit dĂ©cennies, l'Allemagne nazie bĂ©nĂ©ficiait du plus fort soutien dans le pays.
Traduit par Spirit of Free Speech
Combien dâautres documents restent encore enfouis dans les archives soviĂ©tiques sur la duplicitĂ© anglo-saxonne ?